
1/ Putain de bordel de merde.
~ PDV de ♋ ~
J'étais là, assis sur une chaise dans une salle d'attente. Les murs et le plafond étaient tellement blancs que ça m'eveuglait littéralement. Les bras croisés et les sourcils froncés, j'écoutais les gens autour qui sanglotaient, riaient, parlaient de tout et n'importe quoi. Tout ce que j'entendais moi, c'était du putain de bruit inutile.
« Monsieur Vantas ?»
À la mention de mon nom, je leva mes yeux brun vers mon interlocuteur, un médecin en blouse blanche bien stéréotypé. Je resta quelques instants silencieux, à détailler le vieil homme du regard. Il avait une paire de lunettes, si grosse qu'on les aurai prises pour des pare-brises, une légère barbe tout aussi grisâtres que ses cheveux dégarnis et je remarqua qu'il était aussi ridé qu'une grand-mère dans un bain.
« Monsieur Karkat Vantas ?»
Quand il m'appela une deuxième fois, je fini par répondre d'un grognement agacé, me redressant en marmonnant quelques injures qui firent perdre son sourire au médecin. Cependant, il sembla pas prêter attention à mon sale caractère.
« Il semblerait que vous puissiez quitter l'hôpital. Nous avons fait quelques analyses et regardé les réponses à vos testes... Il semblerait que tout soit normal.
- Bien évidemment que tout est normal ! C'est ce que je me tue à vous répéter !»
Le médecin me considéra, légèrement déconcerté par mon agressivité. Je vous assure que j'avais de quoi être énervé ! Sous prétexte que j'avais frappé un pauvre mec au supermarché, ils m'avaient embarqué dans leur maison de tarés. Est-ce que c'était ma faute si le mec en question prenait trois plombes à avancer dans la queue ? Le pire est sûrement quand il a commencé à sortir ses petites pièces jaunes qu'il comptait une à une. Là, j'ai littéralement explosé, lui décochant une magnifique droite.
Bon, d'accord, j'ai peut être réagit avec une légère exagération... Mais tout de même ! Il l'avait cherché !
Bon, au moins maintenant j'allais enfin sortir d'ici et en finir avec cette perte de temps considérable. L'homme me guida vers le comptoir à l'accueil histoire que je puisse récupérer mes affaires. Bah, évidemment. Ils allaient pas courir le risque que j'utilise mon paquet de mouchoir pour agresser quelqu'un... Nan mais j'vous jure, l'humanité est désespérante.
Je m'accouda au comptoir, fixant l'infirmière qui était assise dans son gros fauteuil.
« Votre nom ?
- Vantas.
- Vantaz ?
- Vantas, dis-je en grommelant. Karkat Vantas.»
Elle me fit un large sourire en tapant sur son ordinateur les quelques lettres qui composaient mon nom. Elle prenait son temps, vraiment son temps. J'avais tellement envie de lui faire bouffer une par une chaque touches de son foutu clavier.
Au moment ou j'allais lui demander, très poliment bien sûr, de bouger un peu son putain de gros cul, je sentis quelque chose me frôler. Mon regard fut instantanément attiré par la personne à ma gauche, un jeune homme qui parlait à la collègue de la femme en face de moi. Je du lever les yeux pour distinguer son visage, lui étant ridiculement grand et moi... Je suis pas petit merde !
Sa peau était plutôt blafarde, presque blanche, il était maigrichon et avait les traits fins. Sa lèvre inférieur possédait un petit percing, un anneau en métal plus exactement. Son regard ébène était légèrement plus foncé que le miens et ses cheveux noir corbeau étaient encore plus bouclés que ce que je pensais autorisé. Ce qui me rendis surtout perplexe était son visage maquillé, un maquillage de clown si je ne me trompais pas. Mais bordel, c'était qui ce type ?! Le mec qui venait faire l'animation pour distraire ces demeurés qu'étaient les patients ici ?!
Curieux, je me mis à écouter sa conversation le plus discrètement possible.
« Contente que tu puisses enfin sortir, Gam. Je savais bien que tu ne resterai pas ici indéfiniment !
- Merci Hélène, lui répondit-il en un sourire presque ridicule.
- Quelles étaient tes affaires déjà ? Ta guitare, ton portable, tes clefs et quelques p'tites babioles c'est ça ?
- Oep !»
La jeune femme, une petite blonde, lui fit signe d'attendre ici avant de disparaitre derrière une porte toute aussi blanche que chaque meubles ou objets ici.
Ce mec était donc un patient ? Un clown psychopathe ? Je frémi rien qu'à l'idée qu'une telle personne puisse exister.
À cet instant, le garçon en question se tourna vers moi. Oups, grillé. Le fixer comme ça n'était peut être pas la meilleure idée du siècle.
Ne sachant que dire et que faire, je resta planté là, la bouche légèrement ouverte, son regard plongé dans le miens. Après quelques minutes qui passèrent comme une heure, il me fit un large sourire d'un air amical.
« Yo. J'm'appelle Gamzee Makara, et toi bro ?»
Un peu surpris par ce langage si familier, je pris quelques instants avant de répondre.
« Karkas Vantar... Euh... Karkat Vantas !»
Il laissa échapper un rire qui me fit me sentir complètement idiot. Bordel, reprends toi. C'est pas un putain de clown qui va t'intimider !
Au moment où je m'apprêtais à lancer à son rire une réponse tranchante, son regard se posa sur l'infirmière dénommée Hélène qui sortait par la porte qu'elle avait emprunté plus tôt, portant un gros étui à guitare ainsi qu'un téléphone portable et un petit sac qui devait contenir le reste. Elle lui donna avant de lui faire un petit signe de la main.
« Ton frère t'attends dehors, tu veux que je t'accompagne ?»
Gamzee jeta un petit coup d'oeil aux portes automatiques derrière lui avant de secouer négativement la tête.
« Pas la peine, Kurloz va s'occupe de moi maintenant. Un vrais miracle ce frangin !»
La blonde lui sourit avec amusement, hochant doucement la tête pendant que le clown reprenait ses quelques affaires, posant l'étui à guitare sur son dos. Il salua ensuite l'infirmière, me lança un regard amical et se dirigea vers la sortie. J'aurai bien suivit ce guignol du regard encore quelques instants mais la femme devant moi se racla la groge. À priori, elle aussi était allée chercher mes affaire car elle tenait maintenant entre ses mains un petit sac en papier semblable à celui donné à Gamzee. Je le saisit dans un grognement d'impatience, m'apprêtant à enfin m'en aller. Pourtant, sa petite voix suraiguë et agaçante me rappela.
« Monsieur Vantas... Il vous reste juste d'un papier à remplir.
- C'est pas vrais ! Vous voulez m'emmerder jusqu'au bout hein ?!»
Elle ne me répondit pas pendant un instant avant de sortir une feuille imprimée ainsi qu'un stylo.
« C'est une fiche "profile" au cas où nous viendrions à nous recroiser. Rien de difficile à remplir.
- J'vois ça.»
La fiche ne comportait effectivement pas beaucoup de questions, certaines étant même stupides.
Nom : Vantas.
Prénom : Karkat.
Âge : 19 ans.
Localisation : Dans cette putain de ville paumée !
Tuteur et/ou personnes responsables : Personne.
Je restais un instant septique sur la réponse à cette question. Mon frère était partit sur un coup de tête depuis plusieurs années sans donner de nouvelles et mes parents avaient disparût très tôt, je vivais donc en théorie seul. Cependant, j'avais enchainé pas mal de colocataires dernièrement, trouvant le loyer nettement plus facile à payer. J'aurai peut être pu noter un nom parmi eux, mais le dernier coloc était partit il y a plus d'un mois, me laissant seul avec un budget restreint. Vivement que quelqu'un d'autre vienne s'installer.
Je fini par remplir les dernières questions avant de redonner la feuille à l'infirmière.
« Bien, tout est en ordre. Vos amis vous attendent dehors.»
Je plissa les yeux, prenant quelques minutes avant de me rappeler que je faisais les courses avec des potes avant l'incident. J'étais en quelques sorte heureux qu'ils m'ai suivit jusque ici, bien que je n'aurais pas fais la même chose pour eux je pense. Enfin bref, après avoir remercié d'un marmonnements l'infirmière, je sortit rapidement de l'établissement, soulageant mes yeux de la réverbération des murs.
Sur le trottoir, du même côté que l'hôpital psychiatrique, se trouvait un petit groupe de trois personnes.
La première à me voir sortir fut Feferi, une brune à la peau mate et à la tenu colorée, qui se précipita vers moi.
« Kakat !»
Elle m'attrapa le bras pour me tirer vers le petit groupe, remontant ses lunettes roses sur son nez. Sollux, un grand geek et mon meilleur pote, me fixait à travers ses lunettes bicolores.
« Hey mec, t'as pu sortir sans encombre ?
- Ouais, à pars qu'ils sont tous bouchés du cul là dedans.»
Il paru amusé de ma réponse. La première chose que je remarqua surtout était qu'il tenait la main d'Aradia, une - il faut se l'avouer - jolie fille aux longs cheveux châtains ondulés. Elle me regardait calmement, essayant sans doute de lire dans mon esprit ou j'sais pas trop quoi d'autre. Aradia était comme ça, toujours a parler d'histoire bizarre, de magie ou d'autre trucs étranges. Je grimaça. Le problème n'était ni Sollux, ni elle, c'était simplement qu'ils étalaient leur amour comme ça. Bon, okay, c'était un peu leur faute. La voix de Feferi me sortit de mes pensées.
« T'aurai vu le gars que t'as frappé... Il avait la bouche en sang ! Tu y es peut être allé un peu fort juste pour une queue dans un supermarché non ?»
Même si elle était joyeuse, je savais bien qu'elle me sermonait un peu.
« Ouais ouais, c'est bon. Je frapperai plus les connards.»
Elle poussa un petit soupir tandis que je passais en revu mes amis. Il en manquait une.
« Elle est où Terezi ?»
J'avais froncés les sourcils, regardant les alentours au cas où elle c'était juste aventuré un peu plus loin. Après tout, surveiller une aveugle n'était pas évident, surtout quand elle trouvait toujours un moyen de s'éclipser. Feferi et Sollux se regardèrent en faisant la moue. La seule qui daigna répondre fut Aradia.
« Elle a dit que tu étais un crétin fini et qu'elle n'allait pas perdre son temps pour tes bêtises. Ensuite, elle a rigolé et est partie.»
Je serra les dents. Terezi m'en voulait pour avoir rompu il y a peu et c'est vrais que, moi aussi, ça me faisait bizarre. Notre couple était bien, je l'aimais et elle m'aimait mais... Je ne sais pas... Il y avait un truc qui ne fonctionnait pas. De plus, les disputes étaient de plus en plus fréquentes. J'avais préféré mettre un terme à tout ça avant que ça ne dégénère.
Elle, elle m'en voulait pour ne pas lui donner une seconde chance et moi, je me contentais d'essayer d'ignorer la tension des derniers jours.
Je passa mes doigts dans mes cheveux bruns ébouriffés par le vent avant de mettre mes mains dans les poches de mon jeans.
Sans un mot, je fit signe à toute la troupe qu'on s'en allait.
Encore une foutu journée de gâchée et en plus, j'avais des révisions jusqu'au cou. Autant rentrer.
C'est d'un pas lent et la mine sombre que je me dirigea vers chez moi, écoutant mes amis discuter de tout et de rien.
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