Sur Viras, le commandant et toute sa troupe arrivèrent devant une énorme porte d'un noir profond. Cela tranchait avec le rouge écarlate de la Tour. La porte se souleva, après une vérification sévère des identités des arrivants. Le groupe avança le long d'un couloir du même rouge que le bâtiment, mais le sol était marqué d'une ligne noire, délimitant l'espace de passage pour marcher. Le capitaine Saldahana les emmenaient d'un pas vif et cadencé, preuve de la rigueur militaire qui régnait. Leurs pas résonnaient, donnant une dimension solennelle au lieu. Ils arrivèrent enfin devant une autre porte, moins grande que la première, mais pas moins majestueuse. Elle était gardée par deux soldats en tuniques rouges, mais écarlates et pas de couleur sang, avec des épaulettes renforcées et des masques avec un visière noire en forme de triangle. Ils barraient la porte avec des lances, mais leurs embouts étaient creux, preuves qu'il s'agissait d'armes de corps à corps et à distance. Ils laissèrent passer les voyageurs, mais renvoyèrent le capitaine en lui ordonnant sèchement de retourner à son poste avec ses hommes. Un des gardes accompagna le commandant et ses soldats derrière la porte. Ils découvrirent une salle immense, avec un plafond d'une hauteur incroyable. La salle était entièrement noire, mais de la lumière blanche descendait du plafond, et des grandes bannières rouges étaient pendus en arcs de cercles. Tout ceci menait le regard vers l'immense trône d'un rouge pur, décorer de dorures finement ciselées. Sur le trône était assis un homme, qui avait vécu un certain nombre d'années. Malgré cela, il paraissait très alerte et maître de lui-même, son visage dure était barré d'une cicatrice, et ses longs cheveux blancs descendaient en deux mèches, encadraient ce visage. Il invita les visiteurs à avancer, puis fit signe à un domestique d'aller faire quelque chose. Le commandant s'avança puis, sur recommandation du garde, s'agenouilla devant cet homme. Il se releva, et se présenta. Le vieil homme se leva, en même temps de grands feux furent allumés dans toute la salle, donnant une impression du pouvoir de l'homme au trône. Il portait des vêtements noirs, très saillants sur son corps taillé pour le combat. Il dit : « Bienvenu commandant, je suis l'Intendant de cette Tour, dernier bastion des glorieux Samadrana, longue lignée de Rois et Reines des Planètes Rouges. Je vous remercie d'accepter de venir nous voir en ces moments troubles et difficiles. Maintenant si vous voulez bien me suivre, vous et vos hommes. ». L'Intendant se releva, et marcha vers une autre porte qui donne sur la Salle du Trône. Le commandant le suivi avec ses hommes, perplexe. Comment un homme de cette importance pouvait se permettre de se faire accompagner par des soldats inconnus sans s'assurer un minimum de sécurité ? L'Empire des Planètes Rouges était une faction royaliste des planètes sableuses, comment se faisait-il qu'elle ne se soit pas éteinte ? Et puis cet Intendant sensé être un total inconnu, comment se pouvait-il que sa voix lui semble familière ? Décidément, le monde était bien plus complexe qu'un champ de bataille géant opposant Gardiens et Déchus, de nombreux évènements, situations, sensations aussi, changent la donne et nuancent le tout. Ils arrivèrent sur un grand balcon, donnant sur la triste vue de Viras : du sable de différentes nuances de rouge partout, sur le sol, devant eux, dans les aires. L'Intendant pris la parole :

« - Bien triste vue n'est-ce pas ? Voilà à quoi est réduit le glorieux Empire des Planètes Rouges, qui occupait une place importante dans l'univers. Nous voilà maintenant enfermés sur cette planète sordide, assiégés par les Magans, avec notre Roi souffrant d'une maladie que nous ne connaissons pas. Et moi, pauvre Intendant, je me retrouve à devoir assurer toutes les responsabilités de mon Empereur.

-Je vous suis compatissant Intendant, mais j'ai quelques questions si vous me permettez, lui répondit le commandant.

-Allez-y, je vous en prie. Je vous comprends vous savez, à une certaine époque, moi aussi j'étais sûr que nous étions les derniers Humains de l'univers. Mais, l'univers est plus vaste qu'on ne le pense et recèle de bien des secrets.

-Je vous remercie. Pour commencer, une question pratique : les Magans est une espèce d'extraterrestres ancienne, dont nous avons perdu toute trace du côté de la Terre. Après l'Evènement, nombre de nos données ont été perdus, dont celles sur les Magans ; Pourriez-vous donc nous donner plus de détails ?

-Bien sûr ! Les Magans sont des aliens habitués et très résistants à la chaleur de par leur anatomie : ils sont faits d'une sorte de métal, continuellement en fusion. Ce métal étant plutôt transparent, cela nous permet de voir ce qui les animes : leur cœur situé dans leur crâne. De cet organe part de nombreuses terminaisons qui relies tous les autres organes. Ce cœur est donc leur point faible.

-Merci de ces informations, cela me permet de visualiser ce que mes hommes et moi allons affronter. Nous permettez-vous de débarquer nos troupes ici ?

-Je vous en supplie surtout ! Nous manquons cruellement de soldats.

-Bien, je me dois maintenant d'aller avertir mes hommes.

-J'aurais bien aimé passer plus de temps avec vous, qui semblez avoir une vie difficile... Mais vous avez des obligations je suppose, répondit l'Intendant en se massant ses bras. »

Ces deux dernières phrases de l'Intendant perturbèrent au plus haut point le commandant. Bien sûr son apparence donnait un avant-goût du personnage, mais le ton qu'avait utilisé cet homme, mêlé au malaise du commandant lui laissait un goût amer dans la bouche. Il partit d'un pas sec, pressé de retrouver ses hommes, se reprendre en terrain connu. Il les retrouva derrière la porte de la Salle du Trône. Il leur adressa un bref signe de la tête, et l'escouade Xèrsès s'ébranla vers la plateforme. En allant rejoindre le vaisseau, John pensa une chose : ici se décidait la destinée de la lignée des Xèrsès, mais aussi celle des Samadrana et de toutes celles de l'univers. Il ne savait pas pourquoi, mais il ressentait au fond de lui que le Bataille de Viras sera décisive pour l'univers.