Chapitre XXIX
« Tu penses que je devrais lui pardonner ? »
La voix de June retentit soudainement dans la chambre de Brett. Il se tourna vers elle, la gratifiant d'un sourire compréhensif.
« Je ne peux pas décider à ta place June. Mais, si tu pouvais avoir la moindre chance de découvrir les raisons qui l'ont poussé à faire ce qu'il t'a fait, tu ne la saisirais pas ? »
Elle hocha la tête, pensive.
« Si, tu as raison. J'ai juste tellement peur que tout ça recommence... »
Il lui embrassa doucement le front.
« Cette fois-ci je suis là pour toi. Et, même si ça m'horripile de l'avouer, Félix aussi. »
« Tu penses vraiment qu'il prendrait la peine de me défendre si je me faisais harceler ? Après tout ce qu'il s'est passé ? »
« Il y a quelques semaines j'aurais répondu non sans hésiter, mais maintenant... Je ne sais pas, je trouve qu'il est différent depuis quelques temps. »
« Comment ça ? »
« Tu vas trouver ça stupide. »
« Pas du tout ! »
Brett ricana.
« Petite curieuse ! » Puis, il soupira. « En fait, aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai l'impression qu'il est... Enfin, qu'il t'apprécie. Beaucoup. »
« Dans quel sens ? » dit-elle, perplexe. « Tu m'as l'air trop ronchon pour que ça soit simplement de l'amitié lorsque tu en parles. »
Il se renfrogna. Elle lisait bien trop facilement ses sentiments, elle le rendait beaucoup plus expressif qu'autrefois.
« Ça va te sembler fou mais, oui, je pense qu'il t'aime trop pour que ce soit juste une petite appréciation amicale. »
« Tu te rappelles qu'on parle de Félix là ? »
« Oui, je sais bien, mais tu n'as pas vu comme il te traite bien en ce moment ? Et la manière qu'il a d'être jaloux quand j'ose mettre mon grin de sel pendant les entraînements ? »
« C'est simplement parce qu'il veut qu'on fasse ça sérieusement, je ne pense pas qu'il y a quoi-que-ce-soit d'affolant là-dedans. »
« June. » répliqua Brett avec un rictus. « Tu es vraiment la pire interprète des sentiments de garçons que j'ai jamais connue. »
Elle esquissa une moue boudeuse tout en croisant les bras, faussement vexée.
« Tu es méchant avec moi ! » geint-elle.
Il pouffa tout en l'attirant contre lui.
« Ne dis pas n'importe quoi, je t'aime et tu le sais bien. »
Les joues de la rousse se colorèrent d'une jolie teinte rosée, signe qu'elle était toujours aussi gênée qu'il le lui dise.
« Et tu m'aimes trop pour me bouder. » ajouta-il.
« C'est faux ! D'ailleurs, je ne te parle plus jusqu'à demain, nah ! »
Elle lui tira la langue tout en se détournant de lui, se retrouvant sans couverture. Brett leva silencieusement la main et compta inaudiblement jusqu'à cinq. À la dernière seconde, elle revint auprès de lui et se blottit avec lui sous la couverture.
« En fait il fait trop froid pour que je te fasse la tête, je le ferai demain. »
Il éclata de rire, ce qui déclencha automatiquement celui de June. Il prit sa tête entre ses mains et lui embrassa tendrement les lèvres.
« Qu'est-ce que je t'aime toi. » murmura-t-il.
« Mais c'est moi qui t'aime le plus. »
« C'est faux. »
« Non. »
« Si. »
« Non. »
« Si. »
« Non. »
« Si. »
« Non. »
« Si. »
« Si. »
« Non. »
« J'ai gagné ! » s'écria la jeune fille, triomphante.
Brett se frappa le front avec sa main, ennuyé de s'être fait avoir.
« Rah ! C'est pas cool de me faire ça, je n'aime pas perdre... »
« Et bien, monsieur Talbot, sachez qu'avec moi vous perdrez souvent. »
« Tu vas voir toi ! »
Il se jeta sur elle, la chatouillant sans pitié tandis qu'elle se tortillait dans tous les sens en essayant de lui échapper, sans succès. Au bout de plusieurs minutes, il la relâcha enfin et plaqua ses lèvres sur les siennes avec hardeur. Elle lui rendit son baiser en passant ses bras autour de son cou, enfouissant ses mains dans ses cheveux bouclés. Alors qu'il passait par-dessus son petit corps, il stoppa soudain tout mouvement, le nez niché au creux du cou de la rousse.
« Qu'est-ce que tu fais ? » gloussa-t-elle.
« Tu sens bon. » soupira-t-il, son souffle chaud contre sa peau la faisant frissonner. « Beaucoup trop bon pour que je passe à côté sans en profiter. »
Elle pouffa. Il ne s'agissait que d'un simple parfum à la vanille et à la coco qu'elle avait acheté pas trop cher dans un magasin de beauté qui était tenu par une amie de ses parents adoptifs, mais il semblait visiblement beaucoup plaire à son amoureux. Il frôla sa peau pâle de ses lèvres, ce qui la fît gigoter.
« Brett, ça chatouille. » rit-elle.
Il lui sourit.
« C'est fait exprès. »
« Tu es un monstre sans cœur. » marmonna-t-elle. « C'est de la torture de me faire ça. »
« Je serai toujours un monstre sans cœur si je t'emmène au cinéma ? »
« Mmmh... Je ne sais pas... »
« Et si après je t'offre une gaufre ? » finit-il par demander en l'embrassant sur le nez.
« D'accord ! » répondit-elle après avoir fait mine de réfléchir. « Mais je veux un bisou en plus alors. »
« À tes ordres princesse. » sourit-il en s'exécutant.
***
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