XI. En duo. (VIII)
Lundi 23 octobre, 19h12 :
Je faisais les cents pas dans ma chambre. J'avais l'impression d'exploser mentalement. Depuis que le rapprochement avec Clay était de plus en plus visible, Hermione ne pouvait s'empêcher de rendre notre cohabitation impossible. Elle avait le don pour m'énerver de sa simple présence, juste la savoir dans la même pièce que moi, le dégout et la colère se lisant sur son visage, me rendait folle.
Comment n'avait-elle pas fait pour comprendre ce qui se tramait entre Clay et moi ? Je veux dire, même si je ne me l'avouais pas encore, il était bien visible que notre haine mutuelle s'était envolée pour être remplacée par quelque chose de plus puissant. Ayden et Jace l'avait compris, Fallsbeck aussi, pourquoi pas Hermione ?
Ses crises de jalousie incessantes, quotidiennes et quasi permanentes, allaient avoir raison de moi dans les jours qui suivaient. Je le sentais comme une force en moi, m'obligeant à apaiser le conflit le plus tôt possible ou il n'y aurait pas de retour en arrière possible.
Un cliquetis brisa ma bulle de silence, suivit de pas lourds et rapides. Je me figeai dos à la porte, sachant très bien ce qui allait suivre. Ma respiration se fit plus profonde, alors que le sang emplit de colère affluait dans mes veines.
— Je n'aurais jamais dû te faire confiance ! cracha-t-elle a mon visage. Clay était à moi et j'étais sienne, jusqu'à ce que tu débarques ! Toi et ton sang impur d'orpheline, rejetée par la société.
Serrant ma mâchoire, je ravalais les mots qui voulaient sortir en masse de ma bouche. Je le refoulais car je savais qu'ils n'allaient pas arranger la situation. Je me connaissais, à la seconde où je me détendrai, je lui balancerais à la figure la dure vérité. Pourtant ce n'était pas l'envie qui me manquait que de lui enfoncer mon poing dans son visage. On ne pouvait pas toucher à mes origines. Surtout quand on ne les connaissait pas.
Le cœur battant à tout rompre, je me retournais pour lui faire face. Mes yeux, emplis d'une haine noire à faire pâlir les ténèbres, vinrent se fixer dans les siens, aussitôt apeurés. Je faisais peur ? Tant mieux. Mes bras se croisèrent contre la poitrine. Serrant ma mâchoire, j'évitais d'ouvrir la bouche. Je me connaissais, à la seconde où je me détendrai, je lui balancerais à la figure la dure vérité.
— Clay ne sera jamais à toi !
Les larmes lui montaient aux yeux. C'était la seule chose qui l'énervait ? Qu'il puisse éprouver des sentiments pour moi et la délaisser ? Il y avait quelque chose de plus profond. Ce n'était pas possible que ce soit juste ça.
— On avait un accord toi et moi. Tu m'avais promis que rien n'arriverait entre lui et toi !
— Non ! Ce n'était pas ça notre accord.
Je ne pouvais plus faire marche arrière. Quand quelqu'un disait quelque chose de faux, je me devais de dire la vérité.
— Je ne devais pas parler de son secret à quoique ce soit, continuai-je autant énervée. Ce que j'ai fait ! Je ne peux pas contrôler les sentiments de chacun. S'il a décidé de se tourner vers moi, tu devrais peut-être te remettre en question. Les gens changent Hermione et lui a su évoluer.
—Tu n'es rien pour mon Clay', pourquoi t'autorises-tu à parler de lui comme si tu le connaissais par cœur ? Tu ne sais rien de nous !
Oh Choupette... si tu avais la moindre idée de tout ce que je sais sur ta personne, tu serais surprise. Bouillant intérieurement, je fis ce que je savais faire de mieux : fuir. Fuir la situation tant que c'était possible. Sans mentir, vu l'état émotionnel dans lequel nous étions toutes les deux, aucune tentative pour améliorer la situation n'aboutirait à quelque chose.
J'attrapai mon pull sur le bord de mon lit et refermai la porte derrière moi. J'avais la furieuse envie de la claquer, mais c'était impossible. Pourquoi c'était un système de porte coulissante qui avait été installé dans le secteur des chambre ?
Rapidement, mes pas me guidèrent vers la salle commune. Agis normalement, Raven... Agis normalement... Faisant redescendre toute la tension, je me dirigeai vers un des fauteuils de tissus blanc qui suivait la courbure du canapé. Une fois installée, je pianotai deux trois codes sur l'écran qui s'était déployé devant mes yeux et ouvrai d'anciens dossiers que j'avais enregistré. Je n'allais pas me mettre à lire la suite des rapports de mission. Ce serait trop peu discret.
Je n'eus pas le temps de commencer la lecture de quoique ce soit que je sentis une présence dans mon dos. Il me suffit de lever ma tête pour voir apparaitre la sienne.
— Treegof.
Il me regarda interrogateur. Pourquoi je l'appelai par son prénom ? Pour la simple et bonne raison qu'il ne m'avait pas calculé la veille et que sa meilleure amie, qui attendait plus de sa part, rendait ma vie impossible.
— Tu vas bien ? me demanda-t-il suspicieux.
— Et toi ? Tout roule avec Hermione ?
Il souffla un coup avant de me répondre. Soit il cherchait une excuse, soit il ne savait pas quoi dire.
— Elle t'a fait quelque chose ?
— Je sais me défendre, idiot. Ce n'est pas de ça que je parle.
Tourner autour du pot sans annoncer la couleur, ce n'était pas vraiment la bonne stratégie avec un homme. Même le plus intelligent ne serait pas parvenu à comprendre ce qu'une femme sous-entendait dans ses propos. Je me surpris à lever les yeux au ciel. Pouvait-on une fois parler sans avoir besoin de tout expliquer ?
— Hermione tient à toi mais soit clair avec elle. Je n'ai pas envie de payer les pots cassés alors prend ton courage à deux mains et dit lui ce que tu penses clairement d'elle. Elle n'avancera pas sinon.
Il souffla un coup. Il avait intérêt à comprendre ce que je venais de lui dire.
— C'est ma meilleure amie. Que veux-tu que je lui dise de plus ?
— La vérité Clay !
— Quelle vérité ? Je ne te suis pas, Rav' !
Les deux autres personnes qui étaient encore dans la salle commune partirent sous la tournure que les événements prenaient. Je m'étais levée de mon siège tant la colère en moi commençait à prendre le dessus. Je ne pouvais donc pas être tranquille deux minutes ce soir ?
— Assume tes sentiments, fait quelque chose mais ne la traite pas comme si elle était ta copine alors que tu la vois seulement comme ta meilleure amie !
Une ombre passa dans la pièce et vint se planter à nos côtés. Hermione... Parfait. Tout ce qu'il fallait pour finir la journée en beauté.
— Ce n'est pas à toi de décider ce qui se passe, intervint la blonde.
Mon regard se tourna dans sa direction et se planta dans le sien. L'électricité habita l'air et le rendit insupportable.
— Peut-être, assumai-je, mais au moins, j'essaye d'arranger les choses !
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Hello hello ^^
Comment allez-vous ? *pétille des yeux en pensant à ses vacances*
Chapitre 11... chapitre 11... Mais l'auteur n'avait-elle pas dit que l'on changeait de partie ce dimanche ?
Devinez qui n'a pas publié de chapitre mercredi car elle pensait que la partie 12 était finie mais se rend compte quatre jours plus tard qu'il manquait un chapitre ? Oui oui... C'est bien moi ! 🤦🏻♀
Bon bah changement de partie mercredi, sauf si vous voulez le premier chapitre de la 12è partie ce soir 😏
Ici pour les avis sur le chapitre et vos théories :
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
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