XI. En duo. (V)
— Mauvaise nouvelle, annonçai-je. Il faut qu'on sorte.
— Ne crois pas t'en tirer comme ça, tu m'as déjà fais le coup ce matin. On finit le retour.
Un air de petit diable prit place dans les yeux de Clay. Il semblait savourer cette dernière phrase. Un regard noir et une moue boudeuse peignit mon visage en retour. Moi qui avait espéré pouvoir partir sans avoir à effectuer cette longueur, je me fourvoyai totalement. Au prochain entraînement de combat, que ce soit rapproché ou armé, il allait morfler. Tant que je ne jugerai pas parfait, il continuerait. Telle serait ma vengeance.
Je pris appuie sur le mur pour me donner de l'élan, espérant ainsi gagner quelques mètres sans effort. Je chassais l'eau d'un coup de bras fluide et efficace. Pour ne pas avoir à paniquer, je fermai les yeux et me concentrai sur mes sensations. Chaque mouvement était un geste en moins à faire pour rejoindre la partie ou j'avais pied. Laissant ma main pénétrer l'eau aussi délicatement que possible, je sentais que j'avançais à bon rythme. J'allais très certainement moins vite que Clayton, mais contrairement à moi, il avait l'habitude. J'y allais à mon rythme et sans paniquer.
Lorsque je jugeai la distance suffisante, j'ouvris les yeux et observai, sans cesser mon mouvement, les environs. Je n'étais plus qu'à quelques mètres de mon espace de sécurité. Mon souffle commença à s'épuiser et à se faire de plus en plus court. Ce n'était pas le moment... Je voulais finir cette longueur. Je ne pouvais pas finir sur une demie-victoire ou un demi-échec. J'avais besoin de réussir, ne serait-ce qu'une fois pour me prouver à moi-même qu'il valait la peine de se battre.
Les secondes passaient et je sentais mes bronches se compresser dans mes poumons. Un poids apparut dans ma poitrine, et cessa pour un instant seulement, lorsque je repris brièvement mon souffle entre deux mouvements de bras. Plus j'avançais et plus ce poids se renforçait. Je grimaçai de douleur. J'avais besoin d'arrêter, mais je ne voulais pas le faire. Pas maintenant. Pas à quelques mètres de l'arrivée, ce n'était pas concevable. Mes bras faiblirent peu à peu alors que je luttais pour continuer.
Je sentis une main se poser sous mon ventre et m'empêcher d'aller plus loin. Elle encercla ma peau et me tira vers l'arrière, m'obligeant à sortir la tête de l'eau. Balançant les cheveux derrière mon crâne, je repris mon souffle. Il était court et difficile, profond et saccadé. Je mis quelques secondes à comprendre ce qui venait de se passer. Mon esprit était encore embrumé par ce que je venais de faire.
Je sentis le sol sous mes pieds et saisis l'endroit où je me trouvais. Je l'avais fait. J'avais réussi. Un vertige me prit alors, lorsque je relâchai la pression que je m'étais infligée. La main qui m'avait enserrée ne m'avait pas quittée et me soutenait fortement lorsque je manquais de chuter lentement dans les profondeurs de la piscine.
— Doucement... N'en demande pas trop à ton corps. Tu étais limite sur la fin, presque en manque d'oxygène. Ne refait plus jamais ça !
Les paroles de Clayton me touchèrent. Une pointe d'inquiétude teintait sa voix d'une délicatesse pure et sensible.
— Il faut qu'on y aille, on est attendu.
Je ramassai mon pull et mon jogging, gisant que le banc non loin de la sortie et me dirigeai vers le porte.
— Attends ! Viens ici.
Je me retournai et plissai des yeux, ne comprenant pas ce que Clay voulait dire. Mon coeur s'emballa rapidement et ses émeraudes me sondèrent en une fraction de seconde. M'approchant de lui avec une hésitation certaine, je ne pus m'empêcher de sursauter lorsqu'il me pointa d'un faisceau rouge.
— Ne t'en fais pas, ça ne fait pas mal.
Levant les yeux au ciel, je ripostai :
— C'est exactement ce que dirait un psychopathe !
Il ne put s'empêcher de rire à ma remarque.
— Quoi ?
Il se contenta d'appuyer simplement sur le cadran de son bracelet, son bras tendu vers moi, son poignet cassé laissant libre le champ d'action du fil rouge. Une multitude de chiffre et de lettre apparurent holographiquement et s'agitèrent devant le doigt de mon camarade. Instinctivement, je fermai les yeux alors que le faisceau s'élargissait bien plus rapidement que je ne pouvais l'imaginer. Rouvrant une de mes paupières, j'observai mon corps. Le spectre ne me brulait pas, et même, je dirais qu'il me faisait du bien. L'intégralité de mon être était recouvert d'une couleur orangée, me balayant de haut en bas. Peu à peu, la sensation de froid diminua jusqu'à disparaitre totalement. A l'inverse, le chaud venait d'envahir ma chair et se propagea dans mon âme.
Rouvrant les yeux avec précipitation, mon regard se posa d'abord sur Clayton qui souriait aux éclats, puis sur ma peau et mon maillot. J'en perdais mes mots. Trempée à l'origine, j'étais devenue totalement sèche en une fraction de seconde.
— Je... Merci.
Son visage, plus sérieux, me susurra un bref et silencieux : "Y a pas de quoi !". Il tourna alors son poignet et se contorsionna pour essayer de faire la même chose sur lui. Même s'il avait l'habitude, je doutais de sa réussite. Je pris les choses en main.
— Indique moi comment tu fais, ce sera plus simple.
— Je suis capable de le faire seul.
— Fais pas l'enfant, râlai-je, et laisse moi faire.
— Non.
— Tu as cru que je te laissais le choix ?
Raven 1 - Clayton 0.
— Tu ne sais pas faire, Raven...
Merde ! Un partout. Pourquoi avait-il raison des fois ? Je me mis à chercher le plus rapidement possible une solution. Je déployai l'hologramme de l'interface et entrai le code nécessaire pour découvrir où se cachait cette foutue fonction. Pourquoi était-elle si bien cachée ?
— Tu ne la trouveras jamais, me nargua-t-il.
Challenge accepté, Treegof... murmurai-je à moi-même. Je n'étais pas aussi rapide qu'Ayden mais je me débrouillai à ma façon avec les cours qu'il m'avait transmis. Pianotant sur le clavier semi-transparent, je fis apparaitre des mots-clés. Si Clay avait trouvé, j'étais capable de le faire.
— On a pas toute la nuit par contre... Je te rappelle qu'on a été appelé.
Je ne répondis pas à sa remarque et faisant tomber mon poignet vers le bas, j'enclenchai le faisceau rougeoyant. Mes lèvres s'étirèrent de satisfaction.
Raven 2 - Clayton 1.
En une fraction de seconde, il fut séché et sous son regard rempli d'incompréhension, il enfila son pantalon moelleux et confortable par-dessus son maillot. Laissant apparent son torse, mon regard fût attirer par les huit fines et délicates bosses qui émanaient à la surface de sa peau. Marquées par une séparation douce et creusée, sa chaire claire et lisse captura mon attention, et m'empêcha de détourner ne serait-ce qu'un temps mes yeux. Je fis remonter mon observation le long de son tendre cou où les veines en sculptaient le contour. Sans déroger à ma démarche, mes yeux finirent par se planter dans les miens. Je ne saurais dire s'il me dévorait du regard ou si c'était simplement mon imagination et ma fatigue qui me faisait penser ceci.
— On doit y aller, s'empressa-t-il d'affirmer alors que le rouge montait lentement à ses joues.
Il rompit le contact et finit de se rhabiller. Restant stoïque, les bras ballants le long de mon corps et maintenant seulement mon jogging dans une main et mon pull dans l'autre, je fus incapable d'esquisser le moindre mouvement.
Deux doigts claquèrent devant moi, me réveillant de ma léthargie. Je mis un temps à comprendre ce qui se passait. J'imitai alors la précédente action de Treegof et passa à mon tour mon corps dans les vêtements doux et réconfortants.
✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷
Hello hello ^^
Comment allez-vous ?
#STAYPOSITIVE difficile à faire entre les partiels, le mal de dos qui revient à cause de la fatigue et de la création d'une maquette, et ma touche 'e' de l'ordi qui décide de se barrer toutes les 30 sec (pratique pour écrire mdrr) mais je reste positive !!
Comme Raven, j'essaye de tout faire par moi-même sans demander aux autres (peut-être un jour il faudra que je le fasse) mais je vais bientôt pouvoir recommencer l'écriture (autre que pour mon pré-mémoire) et j'ai hâte !
Une bonne scène #Clayven encore une fois, mercredi ce sera autre chose ;)
Ici pour les avis sur le chapitre et vos théories :
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro