X. Ami(e)s ? (V)
Mardi 10 octobre, 18h11 :
Je déambulai comme je pouvais le long de ses couloirs sans fin. De mémoire, la chambre d'Ayden était bien plus proche. Enfin, sans avoir fait trois heures de sport intensif, sa chambre était plus proche. Appuyée contre la paroi, je peinai à avancer. Mettant le triple du temps à arriver, je ressassai dans mon esprit le pourquoi de ma venue.
Le combat m'avait ouvert les yeux. Je n'irai pas mieux tant que je n'aurais pas accepter le fait que le coeur d'Ayden puisse appartenir à quelqu'un d'autre qu'à moi. Il fallait que je lui fasse mes excuses. Et à Jace aussi. J'avais déjà perdu assez de temps pour des futilités. Si je ne le faisais pas rapidement, je le perdrai à tout jamais. J'étais convaincue de cette possibilité. Je venais de dépasser le numéro vingt-cinq. Plus que deux chambres et le numéro vingt-neuf me ferait face.
J'espérai du plus profond de mon âme qu'il soit dans sa chambre. J'avais peur de ce qu'il pourrait penser. Il faut dire que ces derniers jours, je lui avais reproché plus de choses que lors de notre enfance. Mon coeur se brisa une nouvelle fois mais je ravalai mes larmes. Plongeant mon regard dans le sol, je mis un pied devant l'autre et avançai lentement.
Je me sentais coupable. Coupable d'avoir dit d'horribles choses. Coupable d'avoir été aussi jalouse alors que je n'aurais pas dû l'être. Coupable de ne pas avoir vu qu'il ne souhaitait pas me déranger car je manquais de sommeil. Coupable.
Plaçant ma main à la surface de sa porte, je toquai à trois reprises de manière lente puis fis deux petits coups rapides. Je baissai immédiatement les yeux. Je ne voulais pas voir son regard triste des jours sombres, ou ses yeux pétillants grâce à Jace. J'étais quasiment sûre qu'il avait réussi à lui remonter le moral. J'étais la pire des meilleures amies.
Pendant plusieurs et longues secondes, je patientai les bras croisés sur mon torse dans la peur qu'il ne veuille pas m'ouvrir ou qu'il ne veuille pas me pardonner. Je m'apprêtai à partir lorsque j'entendis le doux verrou se disloquer de la porte et cette dernière s'ouvrir.
Calant son avant-bras contre le battant de métal entre-ouvert, il appuya sa tête dessus. Son regard me transperça le cœur. Ses yeux, d'ordinaire d'une pétillante couleur, devinrent ténébreux et emplis d'une violente colère. Ses sourcils fins se froncèrent jusqu'à ne former plus qu'un. Scellant ses lèvres entre elles, sa mâchoire se contracta, ne laissant que pour seule supposition qu'aucun son ne sortirait de sa bouche. Aucun. Je pouvais ressentir toute sa tristesse mêlée à sa rancœur émaner de son coeur.
— Je...
— Quoi Raven ? Tu viens encore m'empêcher de vivre ? Ou dénigrer la seule personne qui me soutient ici ?
Ayden referma la porte d'un coup sec. Il me détestait.
Je sentis ma gorge se serrer et perdis tous mes repères. Je ne savais plus quoi penser, quoi faire. Ma respiration se coupa nette. J'étais brisée, littéralement. En deux. Mon cœur se serra, s'arrêta. Je laissai mes larmes couler le long de mes joues en voyant la porte se refermer lentement.
Prise de violente spasmes, je m'effondrai contre le mur et m'y laissai glisser. Je restai quelques instants la tête entre les jambes, recroquevillée sur moi-même. J'avais tout gâché. Une fois de plus, c'était ma faute ! La tristesse me submergea.
— Je suis désolée, hoquetai-je entre deux souffles. Je suis désolée pour tout. Tout est de ma faute. Tu étais heureux, je n'ai pas su le voir. Tu tenais à ma santé, à mon bonheur et surtout à notre amitié. Je sais que rien ne pourra la remplacer. Je sais que tu es toujours avec moi. Enfin maintenant c'est du passé. Tu me détestes ! Et tu as le droit de me détester. Je suis nulle.
Je pris une grande inspiration, tentant en vain de calmer les flots d'eau salée qui ravageaient ma peau et tombaient inlassablement sur mes cuisses.
— Je suis désolée... Je ne peux pas vivre sans toi. Je ne peux pas vivre sans ma petite étoile. Je ne peux pas vivre sans ma petite crevette. Je ne peux pas vivre sans te savoir à mes côtés car ton absence me tue plus que ta présence me fait vivre. Aussi, Jace... je suis désolée. Je n'aurais pas dû te parler de la sorte. Je n'aurais pas dû t'en vouloir. Tu combles mon meilleur ami et tu le rends heureux. Je devrai au contraire m'en réjouir. Mais Ayden est tout ce que j'ai... Je ne veux pas le perdre. Je ne pourrai jamais m'en relever.
Prise dans mon élan, je n'entendis pas la porte se rouvrir, ni les pas se diriger vers moi. Je sentis juste une chaleur se propager en moi et deux bras tremblant m'enlacer. Je ne bougeais plus, m'autorisant seulement à renifler.
— Allez viens dans ma chambre, p'tit cœur.
Je me laissai simplement guider par Ayden. Sa douceur et sa délicatesse me menèrent jusqu'à son lit où il m'y installa tendrement. Il se plaça dans mon dos et encerclant à nouveau mon buste de ses bras. Il fit passer ses jambes de part et d'autres des miennes et s'appuyant de tout son poids sur moi.
— Je suis désolée, répétai-je dans un nouveau sanglot.
— Je sais, je sais...
Sa tête calée entre mon cou et mon épaule me réconforta et m'apaisa.
— Je te pardonne. Mais plus de crise comme celle-là.
Il se dégagea lentement de moi et prit mon visage entre ses mains.
— Tu me le promets ?
Je lui tendis mon petit doigt en guise de parole d'honneur. Pour lui comme pour moi, je ne devais plus jamais recommencer. Je plongeais mon regard dans le sien et enserrant nos auriculaires, je me rendis compte que ses joues s'étaient rosies et que le vert de ses yeux semblait ressortir bien plus qu'à l'accoutumé.
— Tu as pleuré ? murmurai-je d'une voix fluette.
Il essuya rageusement son visage avant de rétorquer, un faible sourire aux lèvres :
— C'est ta faute.
Je me levai d'un bond. Il fallait que je m'excuse auprès de son colocataire.
— Il est où Jace ? Je dois m'excuser !
Mon ton fit rire davantage Ayden qui ne put s'empêcher de rouler sur le lit puis de pointer l'autre bout de la chambre.
— C'est déjà fait ! annonça une voix tapie dans l'ombre. Et franchement, tu te débrouilles vachement bien en excuse !
— Je suis désolée Jace. Pour ce que j'ai dit, pour ce que j'ai fait !
Il se leva de son lit et s'avança vers moi.
— Ne t'en fait pas. J'aurais sûrement agi de la même façon si Ayden était mon meilleur ami. N'empêche, tu fous les frissons ! J'étais à deux doigts de pleurer, mais je ne suis pas aussi sensible qu'une madeleine, moi.
Son ton moqueur toucha Ayden et moi, mais on savait qu'il plaisantait. Il détendait l'atmosphère pesante et lourde qui régnait dans la pièce.
— On va se préparer pour manger ? demanda Ayden les étoiles dans les yeux.
— Encore trente minutes Ayden, s'exclama Jace en même temps que moi. Ravale ta salive !
✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷
Hello hello ^^
Comment allez-vous ?
J'avais oublié qu'on était mercredi, les vacances me font tout oublier mais finalement j'ai pensé à poster !
Ayden restera toujours Ayden. Sans la nourriture, ce n'est plus lui x) Je ne pouvais pas faire durer trop longtemps la jalousie de Raven, Ayden est trop précieux pour elle pour qu'elle puisse lui en vouloir longtemps. Et Jace...
Ici pour les avis sur le chapitre et vos théories :
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
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