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VIII. Découvertes. (IV)

Vendredi 15 Septembre, 17h00 :

L'écart de nos points diminuait considérablement en cette fin de semaine trois de formation. Il ne me restait plus grand chose avant que je ne dépasse Treegof, une bonne fois pour toute. Il avait toujours le chic pour me couper l'herbe sous le pied, gagner un point par ci, un point par là pour me dépasser juste quand il le fallait et me rappeler que sa force tenait de son rang et que je n'étais qu'un insecte à côté de sa personne.

Prise dans mes pensées, je ne fis pas attention où mes pieds me menaient jusqu'à ce que je capte une conversation au détour d'un couloir. Le bruit n'était pas fort mais suffisant pour éveiller ma curiosité. C'était un principe dans les « bas-fonds » de l'Abris : la curiosité était un pouvoir bien plus puissant que le savoir. Je m'appuyais contre la paroi du mur, tentant de me faire aussi légère qu'une plume et aussi discrète que possible.

J'essayai d'identifier rapidement de qui il s'agissait, sentant que le danger émanait de la pièce. Il n'y avait pas de coup, ou de violence physique mais une voix mal assurée qui faisait face tant bien que mal à une autorité menaçante.

— Après tout ce qu'on a fait pour toi, comment oses-tu te faire passer devant par une orpheline ? Tu étais et resteras un incapable toute ta vie !

La voix était puissante, stricte et ne faisait plus aucun doute sur la personne. Le père de Treegof ne laissait à aucun moment son fils se justifier. Il l'assénait de paroles meurtrières et haineuses. J'avais envie d'intervenir, de prouver que Clayton n'était pas un raté, mais je ne pouvais pas. Je devais rester cachée le temps de la discussion, maudissant intérieurement de vouloir toujours connaître la face cachée des gens que je côtoyais.

— Un seul point vous sépare. Un point ! Tu fais honte à ta famille !

Le froid me fit frissonner alors que je me laissai glisser vers le sol. Je me sentais mal. J'étais la cause de cette offense. En soit, ce n'était qu'un juste retour par rapport à ce que Treegof me faisait vivre mais j'engrenais cette violence par ma capacité à vouloir toujours être meilleure.

— Cette fille n'est qu'une formalité ! tenta de se justifier Clayton d'une voix nerveuse. Elle quittera la formation d'ici la fin de semaine prochaine.

Une formalité ? J'étais une simple et banale formalité ? Depuis quand j'avais ce rôle ? Non je n'étais pas d'accord avec ça ! Je n'étais pas une formalité ! Une envie de me redresser et d'entrer dans la pièce me piqua les fesses. Un sentiment de révolte ou d'injustice. Je ne le considérai pas comme une formalité, je ne pouvais pas l'être en retour.

— Une formalité dis-tu ? Même toi tu en as peur. Tu trembles devant elle ! Tu n'as simplement pas ta place dans la formation. Henry aurait du être à ta place. Tu lui as volé sa place !

Henry, son frère d'un an son aîné... Ce n'était pas de sa faute s'il n'avait pas eu de place dans la formation. Son niveau n'était juste pas suffisant pour bénéficier d'une des cinquante places prévues. Le gouvernement lui avait tout de même accordé un emploi en tant qu'agent interne. C'était injuste que de dire qu'il lui avait volé cette place.

— Tu as une semaine pour redresser la barre. Si tu n'es pas premier vendredi prochain, je te fais retourner dans ton enfer et je n'aurais aucune pitié à le faire.

Son enfer ? Je ne comprenais pas de quoi il s'agissait. Si c'était simplement leur maison, cela voulait juste dire qu'il s'agissait de leur mode de penser et je comprendrais grandement qu'il parle d'enfer pour évoquer cet espace là. Les quartiers riches ne donnaient pas envie à tout le monde. Mentir, faire semblant, cacher qui on est, c'était dur et à la longue, on finit par se sentir mal jusqu'à sombrer.

J'entendis blêmir Treegof et je m'imaginai parfaitement la tête qu'il devait avoir. Une pâleur devait se peindre sur son visage, tout comme la peur. Si c'était son enfer, je me sentais mal de devoir le renvoyer là-bas mais je ne pouvais pas le faire gagner si facilement. Moi aussi je devais me battre pour affirmer qui j'étais.

— Cinq ans étaient nécessaires, père.

Cinq ? Ce chiffre fit un bon dans mon esprit. Cinq. C'était le temps de son absence dans les fichiers de la société. Mais c'était quoi cet enfer bordel ? Je devais savoir, comment je ne savais pas, mais je devais savoir.

Sentant que la discussion se terminait, je me relevai d'un coup sec et repris ma marche en contre sens. Je devais m'éloigner de ce couloir au plus vite, disparaître de la circulation pour me fondre dans une masse informe dans la grande salle des résultats. Mes pas se faisaient lourds. À croire que maintenant, je voulais le défendre. Mon coeur hésitait entre revenir dans cette salle et coller une raclée à son père pour lui faire comprendre que son fils en valait la peine ou continuer mon chemin, laissant Clayton Treegof dans son merdier.

Je me figeai sur place. Depuis quand je lui donnais une chance ? Il suffisait d'un discours de son père pour qu'il passe pour un saint et que j'oublie chaque menace qu'il avait prononcé contre moi ? Il avait cherché à me provoquer. Il avait tout tenté pour me détruire. Je ne pouvais pas lui gâcher cette envie en provoquant moi-même mon renvoi si je touchai un seul cheveu de son père. Ce dernier saurait exactement quoi faire pour m'envoyer dix mille pieds sous terre.

Je devais m'élever, pas m'enfoncer.

*          *         *

Je pris en main ma tablette. J'avais ce besoin compulsif de regarder son profil même si je connaissais chacun des mots par cœur. Clayton, Alexander Treegof. Age : vingt ans. Sexe : Masculin. Yeux : Vert. Emeraude, plutôt. Mais sur le papier, la couleur était nommée bien simplement. J'étais capable de ressortir chacune de ses caractéristiques, chaque moment de son passé. J'en connaissais plus sur lui que sur Ayden. J'étais devenue quoi ?

J'avais l'impression que ma vie me glissait entre mes mains sans que je ne puisse la retenir. J'appuyais sur le dossier que mon meilleur ami m'avait déverrouillé au début de la formation. Je m'étais résumée à ça. Appuyer sur un fichu dossier. En continue. Sans jamais m'arrêter. Inlassablement. Chaque soir depuis trois semaines. J'avais toujours l'espoir d'avoir plus d'informations sur ces fameux cinq ans dont je ne connaissais pas la moindre chose. Mon doigt tapait contre l'écran de verre, ayant la même réponse négative à chaque fois. Une vibration simple qui me faisait rapidement comprendre que quoiqu'il se passe, je resterai dans le déni.

Si je voulais des réponses, il fallait que j'aille les chercher à la source, mais j'en étais incapable. Je ne pouvais pas aller voir Treegof et lui demander ce qu'il s'était passé pendant cinq longues années. C'était comme si on me demandait pourquoi mes parents m'avaient abandonnée et laissée seule à jamais. Jamais je ne voudrais que ça se sache, jamais je ne voudrais que quelqu'un l'apprenne.

Je me résolus à éteindre l'écran de la tablette et laisser le noir envahir la pièce. Il était déjà minuit et le sommeil n'était pas prêt de me prendre. Morphée ne voulait simplement pas que je dorme cette nuit. Un classique depuis mes dix ans.

Allongée sur le dos, je me mis à fixer le plafond, et à laisser vagabonder mes pensées. Trois semaines s'étaient déjà écoulées. J'avais fini deuxième à chacune d'entre elles. Je n'avais pas été capable de passer la dernière marche. Celle qui me permettrait de prendre ma revanche sur mon passé. Celle qui me permettrait de m'affirmer pour ce que j'étais vraiment et pas les préjugés que l'on portait déjà sur moi.

Huit personnes avaient déjà été éliminées. Huit avaient déjà été renvoyées à leur vie d'avant. Huit. Il fallait que je positive. Deux orphelins ne faisaient pas partie des huit. Les deux uniques orphelins de la formation avaient déjà échappés aux éliminations de la formation. Ayden et moi restions encore en course pour intégrer la ligue cinq des agents externes.

Je repris ma tablette en main et m'extirpai de mon lit. Poussant les couvertures vers le sol, je me glissai hors de la chambre, laissant Hermione s'enfoncer dans son sommeil. Je m'installai sur un des fauteuils de la salle de repos, près de l'étagère où étaient entreposés de nombreuses babioles de haute-technologie, comme des cadres photos holographiques ou encore des plaques transparentes servant de support pour toutes nos transmissions visuelles, issues de nos bracelets électroniques.

Je repliai mes jambes sous moi et installai mon pull par dessus pour couvrir chaque centimètre de peau qui était à l'air libre. Il ne faisait pas grandement froid cette nuit mais le manque de fatigue qui s'ajoutait à mon insomnie me faisait frissonner.

Ma tablette refléta la couleur bleue dans l'air et afficha le profil de Clayton, suivi des différents articles qui ciblaient sa famille. Je lançai une playlist calme et relaxante, aux accords de guitare lent et vibratoire. Après quelques minutes à lire des bouts de phrases, je regardai les photos. Le son apaisant qui se jouait dans mes oreilles eut un impact bien autre sur la façon dont je les voyais désormais. D'un être arrogant, je découvrais maintenant un adolescent de quinze ans et plus en souffrance, sans cesse mis en retrait, éloigné de sa famille.

Sur chacune des photos, Treegof se tenait sur le côté, la bouche crispée en un rictus forcé, tandis que Henry et Joseph, ses frères, se dressaient en plein centre, arborant un sourire franc et une poitrine fière. Ses parents les encadraient laissant seul en arrière plan Clayton. Tous les articles se ressemblaient. Tantôt Henry faisait la couverture, proche de son père, tantôt Joseph était mis en avant avec sa mère pour vanter les condition de vie de l'Abri.

Foutue vie de riche !

La musique qui coulait dans mes oreilles apaisa mes pensées et m'empêchait de me révolter. Pourtant ce n'était pas l'envie qui m'en aurait manqué en temps normal !

Mes yeux profitèrent de cet instant de sérénité dans lequel j'étais plongée pour se fermer progressivement. Il m'était de plus en plus difficile de lutter pour rester éveillée. Je verrouillai ma tablette dans un ultime mouvement et me laissai glisser vers mon sommeil et le pays des rêves.

✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷

Hello hello ^^

Comment allez-vous ?

Raven, toujours autant en manque d'information tente de répondre elle-même à ses questions. Mais jusqu'où ira-t-elle avant quel a vérité n'éclate ?

Ici pour la FAQ (tous les personnages sont autorisés) :

Ici pour les avis sur le chapitre :

Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.

Xoxo <3

Ptitgibilin ✧

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