VII. Avec classe. (I)
Vendredi 1er Septembre, 8h00 :
La première semaine venaient de se terminer et je n'étais pas mécontente de moi J'avais su me placer lorsqu'il l'avait fallu, apprendre lorsque c'était nécessaire et combattre pour mettre à terre Treegof. Je n'avais pas encore utilisé l'information que je savais de lui mais quelque chose me disait au fond de moi que ce serait pour bientôt. Sur les deux derniers jours, Treegof semblait plus concentré sur lui-même, plus en retrait et, cela va sans dire, il m'avait moins embêté.
Aujourd'hui, les classements tombaient. Je ne me sentais pas en danger, car ma force physique et mon mental étaient de gros atouts. Mais je n'étais pas à l'abris pour autant. Il suffisait d'une erreur éliminatoire pour que mon projet s'évanouisse. J'étais sortie de la chambre à pas feutrés durant deux nuit, pour explorer les lieux. J'étais souvent tombée sur Treegof en plein défoulement mais jamais nous ne nous étions adressés la parole. Ayden, quant à lui, semblait plus stressé que moi. Il faut dire que plusieurs fois, lors des exercices du matin, il s'était retrouvé dans le dernier quart du classement et remettait à tout moment son niveau en question.
Ce matin était décisif pour nous. Tenir une semaine de plus était primordial et ce serait le cas chaque vendredi jusqu'en décembre. Passé la date fatidique du vendredi vingt-deux décembre, nous serions notamment dans nos familles à réveillonner mais également plus que quinze dans la formation. Trois partiraient en fin de journée, tout comme la semaine prochaine puis le nombre d'apprentis agents diminuerait de deux tous les sept jours. Je devais rester jusqu'en décembre, ce serait le plus beau des cadeaux.
Habillée de mon uniforme d'entraînement, je m'apprêtai à rejoindre mes camarades dans le bloc B2 de la Zone 4. Nous ne savions pas ce qui nous attendrait, car pour une fois, nos référents avaient été très discret. C'était donc avec excitation que je retrouvai Ayden et Jace ce matin. Je ne tenais plus en place, devant sautiller à chaque pas que je faisais tellement mes émotions me submergeaient. J'étais prête à tout. Sauf à la natation. Mais dans le programme qu'on nous avait fournis, il était expliqué que les cours de natation débuteraient progressivement pour permettre à ceux qui avaient des difficultés avec l'eau de s'entraîner.
Un amas d'humain s'étendait à perte de vue devant une lourde porte. L'accès était encore fermé, sûrement pour garder la surprise le plus longtemps possible. Les discussions allaient alors de bon train et des pronostiques les alimentaient pour savoir ce qui se trouvait derrière l'ouverture. Un petit vieux s'approcha de cette dernière et à l'aide d'un câble, se suspendit dans les airs pour que chacun le voit.
Son sourire me rappela jeudi dernier où, placé entre la sous-dirigeante et Fallsbeck Junior, il éclairait la salle de sa joie de vivre. Il était mignon et semblait agréable à vivre car il apportait le bonheur partout où il passait. Un référent n'étant jamais seul, je me demandais où se trouvait le deuxième et qui était-il. Il y avait deux réponses à cela : un agent externe, du nom de Fallsbeck, caché dans un coin à l'arrière de l'avant salle ou un de nos professeurs de combats qui viendrait des tréfonds de L'Abris et qui connaitrait les moindres mouvements capables de nous souffler en moins de trois secondes.
Je ne cherchai plus à savoir qui était à mes côtés. Je cherchai simplement à voir une tête brune dépasser de la foule, le regard glacial et les positions fixes, voire presque ancrées dans le sol. Mon regard passait de gauche à droite en balayant un nombre de personnes tellement important que je m'étonnai moi-même. Je m'arrêtai sur une touffe de cheveux sombres, dont le visage fin et anguleux, correspondait à Fallsbeck. Il semblait épuisé avec des cernes violacés sous les yeux.
La vie à laquelle j'allais être confrontée d'ici un an serait la sienne. Les sorties de nuit, pour effectuer je ne sais quel contrôle, les entraînements qui épuisent le corps et l'esprit, et le stress permanent de mourir à la surface dans les mains des êtres venus d'ailleurs. Je ne regrettai en rien mon choix de faire partie de l'élite de la nation mais c'était des sacrifices à connaître.
Regonflée à bloc, pour prouver avant-tout à chaque personne se tenant devant moi que je valais autant ma place d'orpheline que d'apprenti agent, je pénétrai dans la salle que le petit vieux venait d'ouvrir. La lumière m'aveugla quelques instant mais je fus subjuguée par le travail qui avait été réalisé. Je glissai pour la première fois sur des brins d'herbe sans être à la surface. C'était la première fois que je foulai un sol de gravier et que des arbres me faisait face. Un sourire franc avait jailli sur mes lèvres et ne parvenait pas à s'en échapper. J'étais heureuse !
Après cette rapide exploration visuelle des éléments dont la surface était composée, j'observai avec beaucoup plus d'attention l'espace qui m'entourait. Le travail réalisé par les équipes de créations était stupéfiant. Des obstacles jonchaient le terrain et créaient un parcours bien plus difficile qu'on aurait pu le penser pour cette première semaine de formation. En tout premier lieu, un circuit autant physique qu'endurant, oscillant entre des obstacles de précision et des obstacles de force, se tenait devant nous.
Le petit vieux nous intima de créer deux colonnes pour générer un ordre de passage. Je ne plaçai ni dans les premières ni dans les dernières car, même si la végétation créait un écran entre les différents j'étais capable de discerner les difficultés de chaque obstacle. Être première signifiait être ignorant de toute la complexité de la course. Être dernier signifiait en revanche de subir toutes les mésaventures de ceux qui n'irait pas au bout du test ou que leur lenteur me ferait ralentir. Mon cerveau avait donc analysé à toute vitesse chacune des possibilités et être dans le début du deuxième quart semblait un bon parti.
Ayden se plaça juste derrière moi, conscient que sa vitesse d'exécution était moins rapide que la mienne mais qu'elle tenait la route. Hermione en revanche, qui ne supportait pas de faire partie de la classe moyenne s'était avancée dans les premières pour en finir aussi plus vite. Une personne avait disparu. Je savais qu'il n'était pas à l'arrière car il savait ce que ça lui coûterait mais il n'était pas non plus devant. Treegof manquait à l'appel. Ce n'était pas que j'avais besoin de sa présence mais il me motivait à faire mieux que lui, qui était déjà entrainé à faire face à certaines difficultés.
Les premières personnes s'élancèrent. En concurrence, elles se débattaient pour obtenir le meilleur temps. L'obstacle en début de course semblait être présent pour pouvoir nous échauffer. Il s'agissait simplement de passer d'un pneu à un autre en changeant de jambe. La hauteur des pneus nous empêchait de courir rapidement car il nous fallait lever les jambes suffisamment haut pour éviter de s'entraver dedans. Sur deux mètres, l'épuisement pouvait se faire sentir si l'on n'agissait pas avec souplesse.
Venait ensuite une structure à laquelle il fallait s'accrocher et passer de barres en barres à la seule force de ses bras. Tomber nécessitait de reprendre du début de ce deuxième obstacle, avec de la boue en plus sur ses vêtements. C'est ce qui se passa à cinq reprises sur les groupes devant moi. Était-ce si dur que ça ? La suite du parcours tendait à approuver ma pensée. Il fallait ramper dans une boue épaisse sous une clôture de fils de fer barbelé, pas plus élevée que trois pommes.
La fatigue se faisait ressentir en cette fin de semaine, pourtant l'énergie devait venir au plus vite, car c'était sans aucune pitié que nos référents appelaient chaque duo. Ses derniers se succédaient et prenaient place sur la ligne de départ avec une vitesse folle. Une tête blonde fendit alors l'air, poussant sans remords les quelques personnes qui tentaient de le faire passer derrière. Il s'inséra deux rang devant moi et jeta un coup d'oeil vers l'arrière pour savoir qui serait si bête pour se mettre au-delà du deuxième quart.
— Je t'attends à l'arrivée, prononçai-je à Ayden tout bas. J'ai quelque chose d'urgent à régler.
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Hello hello ^^
Comment allez-vous ?
Je digère encore les nombreux repas de Noël x) Avez-vous été gâté cette année ?
On commence le 7ème chapitre de ce livre, et j'ai profité de ces vacances pour continuer l'écriture. Sachez que vous en avez au moins jusqu'en avril, voire même juin, si je continue sur ma lancée ;)
Avis sur le chapitre, juste ici ➡️
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
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