V. Premiers pas. (II)
Samedi 26 Août, 9h00 :
Je découvrais un tout autre monde. Celui où richesse rimait avec paresse et envie avec jalousie. Un monde qui était semblable à l'enfer, où chacun avait enfreint au moins trois pêchés capitaux. La vie était vraiment différente au-dessus des zones trente : les habitants jugeant l'appartenance et l'apparence avant tout autre chose banale.
Un rictus se dessina sur ma bouche. Ma réaction était bien celle d'une orpheline, une personne sans conscience d'après les Riches. Cela se voyait qu'ils n'avaient jamais eu à se restreindre à chaque moment de leur vie. Ils déboursaient sans compter, gâchaient sans remords et vivaient sans soucis.
Derrière leur vitre en verre, ils n'en avaient vraiment que faire du sort qui nous attendait à l'extérieur de ces murs, sans parler de ce qui se passait en ces lieux, quelques étages plus bas. Ils étaient simplement imbus d'eux-mêmes, sans valeur morale et sans conscience du lendemain. Ils me dégoutaient purement.
Nous finîmes notre chemin en prenant l'ascenseur général. Le seul qui montait au dessus de la zone 10. Les parois transparentes dans ce tube de métal nous laissaient au moins voir le spectacle de la nature. Après la radiation nucléaire de la Terre pour faire partir les extraterrestres, ce qui avait lamentablement échoué puisqu'ils y étaient insensible, les minéraux présents au centre de la croûte avaient muté. Une couleur fluorescente s'était invité à leur surface les faisant briller dans le noir.
Au fur et à mesure de notre montée, nous vîmes le quartier général se dérouler sous nos yeux. Les écrans larges balayaient la pièce et arboraient fièrement des diagrammes de toutes les couleurs. Progressivement, nos yeux s'attardèrent sur des détails de plus en plus précis. Au fond de la salle principale, on pouvait voir les portraits de cinq hommes, suivis de ceux de quatre femmes, portant la notion de : RÉSISTANTS.
Au centre, sur une estrade ronde, en surplomb de la pièce, un visage bien connu observait l'ensemble des troupes travailler. Entourée de deux agents en uniforme, la femme tourna la tête vers nous. Elle était imposante dans son tailleur bleu, et son regard perçant vint à notre rencontre. Les vitres de verres qui entouraient la zone 5 se tintèrent violemment d'une opacité pour brouiller notre vision.
Les portes s'ouvrirent quelques minutes plus tard, indiquant Z4-B. Nous fîmes nos premiers pas dans ces lieux si mythiques. Fouler ce sol après tant d'effort et tant de temps, fut si magique. Je revenais enfin dans le lieu de ma création.
— Prêt ? me demanda Ayden.
— Prête si tu es prêt.
Nous scellâmes nos petits doigts, posant notre front l'un contre l'autre et créant autour cette bulle de bien-être qui nous caractérisait.
— Je n'y crois pas !
Les mots de Treegof s'imprégnèrent dans ma tête avec violence. Les embrouilles commençaient déjà.
— Comment ont-ils pu te laisser entrer ? Toi, une orpheline !
— Vois-tu... tout comme toi, j'ai ma place ici.
Je le voyais bouillir. Il ne s'attendait pas à me voir, il avait bien entendu comme moi que son nom était sorti mais pas le mien. Pourtant ma présence ici était belle et bien justifiée et il était impossible d'aller contre l'ordre d'un commandant.
— Tu ne tiendras pas deux semaines ici, siffla-t-il entre ses dents.
— Si c'est ce que tu penses. Mais sache que j'ai beaucoup plus de cartes en main que ce que tu crois. Viens Ayden, on va voir ta chambre.
Nous déambulions dans les couloirs à la recherche du numéro Z4-B-29. Les numéros défilaient les uns à la suite des autres sans trop de logique. Au détour d'un virage, où un groupe de quelques personnes bloquait le passage pour discuter, nous trouvâmes enfin la pièce tant attendue.
Debout, dos à nous, un homme aux cheveux bruns dégagea d'un mouvement de bras les affaires de ses cartons. Lorsqu'il nous entendit pénétrer dans ce qui était pour le moment son antre, un sourire allant de Mars à Jupiter se dessina sur son visage. Je me souvenais très bien de cette personne mais au vue de la tête d'Ayden, je chuchotais un bref : "C'est Jace !". Il ne me répondit pas, gardant toujours ses yeux sur lui.
Me sentant de trop dans cette pièce pourtant merveilleuse et spacieuse, je m'éclipsai, les laissant ainsi tranquille pour faire connaissance. J'espérai tomber sur une personne aussi gentille que Jace. Le point positif, nous n'étions que peu de fille à avoir réussi la première phase du recrutement. Avec un peu de chance, je n'allais pas tomber sur une personne riche, imbus d'elle-même comme ce cher Treegof.
J'appuyai sur le déverrouillage de ma porte. Dite-moi que j'étais la première !
La chambre qui se déploya sous mes yeux était grandiose. Elle était le parfait opposé de celle que j'avais avant de venir ici. La lumière, transmise par les ampoules au sol, se reflétait contre les murs de métal blanchi. La pièce, d'une symétrie parfaite, laissait distinguer de chaque côté des lits bien plus confortables que ceux que nous possédions en zone 14-A. Surélevés, ils permettaient à des rangements de pouvoir se glisse dessous et ainsi optimiser l'espace. En opposition à l'espace nuit, des bureaux se faisaient face tout en étant séparés par une paroi translucide, donnant à chacune l'intimité qu'elle nécessitait.
Je posai mon premier pied dans la chambre quand je compris mon erreur. J'aurais dû me taire tout à l'heure. Pourquoi ne pouvais-je m'empêcher de toujours espérer que la vie me fasse un cadeau ? Quand allais-je enfin retenir la leçon ? Parfois j'avais vraiment envie de me donner des gifles. Une fille fine, grande et dans le style Miss-Parfaite me fit face. Elle repoussa ses cheveux d'or derrière son épaule, tandis que ses yeux d'un brun foncé se plantaient dans les miens. D'un air las, elle s'installa sur son lit et prit une tablette entre ses mains. Elle énonça mon prénom avec un tel détachement que je regrettai déjà d'avoir une camarade de chambre comme elle.
— Et toi ? Tu es ? Demandai-je d'une voix indifférente.
— Hermione Eveningsun.
J'arrêtai brutalement ce que je faisais. Je laissai tomber le carton sur le sol. Il explosa, dans un fracas sourd, laissant mes affaires s'éparpiller au sol. Des sueurs froides remontèrent le long de mon cou, tandis que mes mains se mirent à trembler. Ma respiration , si régulière en temps normal, se mit à vaciller entre une inspiration lente et une expiration rapide.
— On dirait que tu as vu un fantôme. Mais bref passons. Ne me dérange pas, tu n'en vaux pas la peine.
Mes pieds revinrent sur terre à la vitesse de la lumière. Cette méchanceté gratuite était bel et bien l'oeuvre d'une fille riche, superficielle et sans trop d'intérêt. Je n'en attendais pas moins de sa part. Surtout lorsqu'on connaissait sa famille. Les Eveningsun étaient connu pour être la deuxième plus grande famille de L'Abris, après les Morningstar. La troisième famille qui les talonnait n'étant sans trop de surprise que celle des Treegof. Alors question richesse et mise en avant de sa propre personne quitte à écraser les autres, il n'y avait pas de doute, c'était les meilleurs. Malheureusement pour les Morningstar, il n'y avait pas eu d'héritier, ni d'héritière. Isabella Morningstar, agent externe avait disparu à la suite d'une mission, laissant derrière elle, une famille sans continuité du nom pour les générations à venir.
Je m'accroupis pour venir ranger dans l'armoire chacun des vêtements que j'avais emmené. Mes cartons disparurent rapidement, à vrai dire, je n'avais pas grand chose de base. Ma voisine de chambre n'était pas des plus charmantes mais qu'importait. Elle n'avait d'apparence que son nom. C'était au fil des jours et au cours des entraînements que je finirai par la connaître.
Sa montre, bien plus sophistiquée que la mienne grâce aux pierres qui ornait le bracelet, émis un bruit de clochette. A l'inverse, je sentis mon poignet vibrer sous les à-coups suite au reçu d'un message.
" Veuillez vous rendre dans le hall principal de la Zone 4-B. "
C'était maintenant que tout allait se jouer.
✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷
Hello hello ^^
Comment allez-vous ?
J'avais promis un chapitre un peu plus long que le précédent, alors le voici !
Avis sur le chapitre, juste ici ➡️
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro