V. Premiers pas. (I)
Samedi 26 Août, 7h37:
Je m'affairai à ranger chaque parcelle de ma chambre, ne tenant pas une seconde en place. Tout ce qui était essentiel pour la formation logeait dans un carton qui serait envoyé, ce jour, dans la zone 4. Déjà peu remplie d'ordinaire, mon cocon ressemblait désormais à une grotte sans vie où l'écho résonnait de manière incessante. Je décrochai la dernière photo d'Ayden et moi.
Un souvenir physique qui était de moins en moins présent dans L'Abri. Les habitants préféraient la technologie qu'on avait acquis depuis de nombreux siècles. Le papier photo était également devenu rare et cher puisque le numérique dépassait largement les attentes en ce qui concernait la durée dans le temps des objets. Néanmoins, cette capture tout sourire de nous deux emballa mon cœur et mélangea mes émotions.
En un rien de temps, je ne pus m'empêcher de penser à la surprise que j'allais faire à Ayden. Pensive, je sortis de ma chambre pour lui amener ce souvenir. J'allais rajouter bien plus de mélodrame que n'importe qui dans cette zone. Je réveillai mon côté maléfique pour que la blague face davantage effet.
Je toquai à sa porte une fois, deux fois, trois... Enfin, il m'ouvrit ! Les murs de sa chambre avaient retrouvé leur état naturel. Les nuances de couleur qui faisaient le charme de la pièce n'étaient plus qu'un vaste souvenir. Le métal gris omniprésent redonnait un aspect froid et dépressif qui collait si bien à la société.
Trois cartons gisaient au sol, remplis au delà du possible par une montagne d'affaire. Des coussins, des plaids, des vêtements, mais aussi des livres, des lampes et autres babioles, dont je ne voyais aucune utilité en zone 4, venaient conclure le dessus d'une masse informe dans un coin de la pièce. Le tout était recouvert d'une feuille indiquant : « à prendre si place restante ».
Je passai mes deux mains sur mon visage à la vue de tout ce bazar et entreprit d'aider Ayden dans son retranchement pour savoir quelle peluche méritait sa place pour notre formation. Je me fis vaguement repousser lorsque je m'approchai de Crachouille, son doudou.
— Je peux ? Demandai-je en montrant de mon index le tas informe.
— J'ai déjà trié !
— Je vois ça, rigolai-je. Combien de carton à disposition pour monter en zone 4 ?
— Plus que deux... Tout ne rentrera pas...
Il secoua sa tête, sachant pertinemment que la place était limitée. D'un coup, sans crier gare, il se retourna et tenta de s'échapper de son propre bordel.
— Tu pars où comme ça ?
J'arquai mon sourcil, attendant sa réponse, qui ne viendrait sûrement que lorsque ses pieds quitteront la pièce.
— Je vais déposer tout ce que je peux pas garder dans ta chambre, comme ça, tu auras toujours ma présence à tes côtés !
Ses yeux pétillaient au vue de son idée, mais je n'étais pas du tout d'accord... S'il allait dans ma chambre, toute ma surprise serait gâchée.
— Non ! M'écriai-je subitement.
Il se stoppa, n'espérant pas cette réfutation de ma part.
— Je n'ai presque plus de place, mentis-je. Et puis j'ai tellement de trucs à toi, bientôt je ne saurais plus où poser les pieds !
Il fit une moue de tristesse mais revint dans sa chambre. Je soufflai intérieurement. Première étape, remplie avec succès. Je me mis activement à trier, comme le ferait une mère avec son enfant.
Se séparer de certains objets fut difficile mais après de nombreuses négociations, cinq cartons parfaitement rangés trônaient sur le sol de la pièce, prêts à être envoyés en zone 4. Justement, c'était l'heure ! L'heure de dire « au revoir » à Ayden. Je rigolai déjà toute seule dans ma tête en imaginant celle qu'il aurait en me voyant continuer le chemin avec lui.
Techniquement, je n'étais pas censée dépasser les étages de la zone 7. Étant Orpheline, il m'était interdit d'aller au delà en dehors de la session de recrutement. Il fallait donc un motif valable. Nous sortîmes de la chambre et commençâmes à marcher.
Plus les étages augmentaient, plus mon stress montait en flèche. Mon coeur qui battait si fort dans ma poitrine, me donnait l'impression que chaque pas devenait une épreuve. Je redoutait l'arrivée en zone 4.
Nous passâmes l'entrée du centre de recrutement. Le dernier endroit où j'avais accès dans la tête d'Ayden. Il se tourna vers moi, tandis que je continuai tranquillement mon chemin l'air de rien.
— Euh... Raven ? m'interpella-t-il inquiet.
Je me retournai et fis mine de ne pas comprendre sa question. Il était tellement aisé de faire tourner en bourrique Ayden. Une simple situation pouvait le perturber. Il s'approcha de moi, me prit les mains et plongea ses yeux dans mes yeux.
— Avant tout autre chose, je voulais te dire que tu resteras à tout jamais dans mon cœur. Quoiqu'il arrive, tu auras de la place. Et aussi...
— Désolée, je te coupe, mais tu veux pas qu'on continue notre chemin, on en discutera en route.
L'information mit du temps à trouver le neurone récepteur et à faire la liaison avec le cerveau mais sa bouille s'illumina et son poing vint s'écraser contre mon épaule.
— C'est pas vrai ! Noooon ! Depuis quand ?
Un simple sourire vint se placer sur mon visage mais il voulait tout dire. Il comprit aussitôt que la nouvelle ne venait pas de ce matin mais de bien plus longtemps dans le passé.
— C'est pour ça que tout à l'heure tu ne voulais pas que j'aille dans ta chambre. J'aurais vu les cartons, c'est bien ça ?
— Bien vu, Sherlock !
Il me prit dans ses bras et me fit voltiger dans les airs. Il était aux anges, quant à moi, j'étais contente d'être à ses côtés et d'y rester.
✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷
Hello hello ^^
Comment allez-vous ? Pour ma part, entre un ordi qui a planté (et pas des carottes, rigolez svp), des projets artistiques à rendre et le suivi des élections présidentielles américaines, ma journée a été éprouvante. Mes nerfs ont failli lâcher une dizaine de fois (notamment quand je n'avais plus de contrôle sur mon ordi, là où toute l'histoire est déjà écrite), mais me voilà.
Alors, ça y est, je poste enfin le chapitre 5, qui sera long (pas cette partie, je plaide coupable, mais il va bien s'étaler dans le temps).
Avis sur le chapitre, juste ici ➡️
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro