Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

IX. Les yeux dans les yeux. (BONUS I.)

Vendredi 6 octobre, 22h47, Clayton Treegof :

Les massives portes blanches du complexe me barraient la vue. Lourdes. Insupportables. Écrasantes. Je savais ce à quoi elles correspondaient. Je savais parfaitement ce qui allait advenir de moi. Je savais que je n'étais pas conscient mais revenir en ces lieux, c'était comme signer mon arrêt de mort. Je ne pouvais pas m'en échapper moi-même. Je devais subir pour survivre. Un paradis blanc pour mieux se ressourcer ils avaient dit. Un enfer plutôt. Combien de temps que j'errais en ces lieux ? Combien de temps qu'on ne m'avait pas torture par ici ?

Je restais figé, en proie à mon plus vif cauchemar. Je ne bougeais plus car je savais ce qui allait m'arriver si je me mettais à m'activer pour sortir. Je me retrouverai bien plus coincé, sans échappatoire possible. Je voulais simplement fuir ce passé mais plus j'essayais de m'en éloigner, plus il revenait à la charge avec une force encore plus vivante et affligeante.

Deux mains oppressantes vinrent m'encercler le tour de mes bras. Sans comprendre pourquoi, je me mis à hurler à m'en déchirer les poumons.

- Ma place n'est pas ici ! Lâchez-moi !

Aucun son ne me parvenait. J'étais seul, plongé dans mon cauchemar, avec la solitude comme seul ami contre la torture que m'infligeait ceux qui croyaient posséder les pouvoirs de Dieu.

Ma vision se mit à rétrécir, devenant sombre et floue. Le décor s'éloignait de moi et me perdait dans mes sens. Je savais où je me trouvais mais je ne pouvais rien faire pour m'en échapper.

- Lâchez-moi !

La force invisible qui me maintenait encore debout face à la scène renforça son emprise et m'écarta d'une manière fulgurante vers la droite, me plaquant contre un mur de métal. Je sentis un poids contre ma nuque puis mon bras remonta le long de mon dos, me figeant de nouveau dans une position insupportable. J'étais bloqué, incapable de bouger et de m'échapper.

Je me redressai, pantois et transpirant comme si je venais de courir un marathon. La discussion qui avait eu lieu face à mon père, l'énième que je ne comptais plus, m'avait une fois encore fait plus de mal que de bien, me faisant remémorer tout ces mauvais souvenirs.

Revivre les trois premiers mois de mes cinq ans d'enfer était atroce en rêve, enfin si on pouvait appeler ça un rêve... Ce n'était pas la fin du cycle le plus effrayant mais bien le début. Là où se rebeller était synonyme de torture, vivre était comme souffrir. Je ressentais encore les coups dans chacun des pores de ma peau, tout comme l'usage de la force pour nous contraindre à penser comme notre rang, pas de pitié seulement du mépris et de la condescendance pour faire de nous de bons petits soldats.

Ce n'était pas ma place. J'étais déjà un bon petit soldat, à l'affut de la fierté de mes parents. Je ne comprenais pas ce que je venais faire ici.

Je sentais mon corps se mettre à trembler sous leurs actions, et mon esprit se mettre en pause pour ne pas avoir à subir cet instant. Je savais une chose : je devais obéir pour survivre. Mes côtes me brulaient, le manque d'air et d'espace m'oppressait, mes membres ne réagissaient plus. Je devenais peu à peu spectateur de ma propre scène, me tenant debout face à mon propre corps jusqu'à disparaître totalement. Un flou s'empara de nouveau de mes yeux et, en moins de quelques secondes, je ne supportais déjà plus la vision qui s'offrait à moi.

Une salle vide, un écran, tout pour rendre fou. À moins que nous ne le soyons déjà ? Mon regard se plantait assassin sur les images qui apparaissaient devant moi. Ces images de familles dévastées par un monde de pauvreté. À quel moment était-ce notre rôle de rire de leur vie ? À dix ans, j'aurais du savoir que me plier aux règles de ma famille m'aurait permis d'éviter des nuits de cauchemars dans un futur encore lointain.

Mes pas me guidèrent pour venir machinalement devant le fauteuil, avant que je ne m'y installe, redoutant la suite des événements. Je ne contrôlais rien, je me laissai guider et c'était ce qui me faisait peur. A quel point m'avaient-ils détruit ?

- Je suis un riche. Ma place ne doit être contestée. Mon rang ne doit jamais être remis en question. Un pauvre restera pauvre et un orphelin ne devra jamais compter évoluer, car aucun des deux ne mérite de transgresser la nature.

Je répétais en boucle la phrase sans jamais la comprendre, sans jamais vouloir la prononcer. Pourtant je m'y résignai, poussé par la terreur de souffrir. Je ne résistais plus. Je subissais.

Cette phrase martelait mon cerveau et détruisait peu à peu mon envie d'aider mon prochain. Ma gorge se serra, je voulais aider et ces cinq ans avaient tout fait pour m'en empêcher. Mon souffle se fit de plus en plus court et tressautait encore et encore à mesure que le temps passait. Je devais me réveiller de ce cauchemar. Je devais m'en sortir.

Mon esprit ne me laissa pas le choix, et modifia le souvenir. Me laissant face à ce que j'étais devenu. Un parfait petit riche pour qui seule sa vie importait et à défaut de vivre pour les autres, je me refermai sur moi-même, subissant ce que mes frères faisaient de moi. Une marionnette de jeu, me traitant enfin comme un membre de leur famille tant que je mentais à tout le monde. Qui j'étais importait peu. Qui je jouais importait plus.

Mes yeux s'ouvrirent aussitôt et se fixèrent vers le plafond de ma chambre. Qu'étais-je devenu ? Ma mâchoire se serra et me lèvres se pincèrent entre elles. J'avais envie de hurler face à cette vie que je n'avais pas voulu. Instinctivement, je me relevai et sortis de mon lit pour me diriger vers la salle de bain. J'avais besoin de me changer les idées.

La lumière tamisée éclaira tendrement la pièce, me baignant de douceur au milieu d'une pagaille psychologique. J'eus le réflexe de me déplacer vers la vasque de verre et de faire couler l'eau d'un geste de la main. Mon esprit était encore trop embrumé par toutes les peurs qui me traversaient pour décider par lui-même les actions que j'allais réaliser. Je fis glisser mes doigts sous le liquide transparent avant de venir éclabousser la surface de ma peau et de frotter mes yeux.

Ce n'était qu'un énième cauchemar après tout. J'avais l'habitude. J'observai mon reflet dans le miroir. Mes cernes n'avaient jamais été aussi bleus que depuis mon entrée dans la formation et ce n'était pas uniquement dû au fait que cette dernière était difficile. Voir chaque jour Raven me rappelait tout ce que j'avais du mettre de côté en cinq ans d'enfer. Pourquoi vouloir leur interdire de vivre comme tout le monde ? Pourquoi devoir juger tous les rangs juste pour nous sentir supérieurs ?

Mon poing partit alors violemment en direction de mon reflet. Je n'avais qu'une envie : faire disparaitre toutes ces barrières. Il y en avait eu suffisamment longtemps pour qu'elles soient désormais abolies. L'avantage avec les faux miroirs, c'était leur aptitude à ne jamais se casser. On ne ressentait que la résistance magnétique de l'objet qui le protégeait. Ma main se retrouva alors en suspension, légère et volatile.

Je baissai alors les yeux honteux de mon comportement en début de formation. J'avais vraiment agit comme un petit con. Vingt ans et pas une seule maitrise de son comportement et du jugement que peuvent avoir les autres sur soi. Magnifique. Vingt de honte. Au moins, il y en avait une qui m'avait fait ouvrir les yeux.

Je commençais à délirer. Je commençais à accepter qu'elle était ma solution. Quel imbécile ! Il était vraiment temps que je retourne me coucher ou sinon je serais prêt à la présenter à mes parents.

Mes pas me guidèrent alors de nouveau vers mon lit, et mes yeux se fermèrent presque instantanément au contact de mon dos sur le matelas. Pourtant j une voulais pas retourner dans ce sommeil profond et dangereux. Les limbes de mes rêves étaient bien pires que les cauchemars de certains camarades. Mes bras vinrent se placer derrière ma nuque. Je voulais dormir mais quelque chose m'en empêchait. Un je-ne-sais-quoi qui me poussait à rester éveillé.

La situation resta la même pendant plusieurs minutes, me laissant seulement tourner et retourner dans mon lit pour trouver le moment où je partirai vers le pays des songes. Rien que le pouvoir de l'insomnie se diffusait dans mes veines. L'ennui le plus total, l'exaspération de ne pas réussir à dormir et l'énervement de se rendre compte que notre vie est misérable, tout un ensemble qui nous empêche de faire le vide en nous et nous musèle dans l'incapacité à fermer paisiblement les yeux.

✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷

Hello hello ^^

Comment allez-vous ?

Si vous faites attention aux dates sur les chapitres, sachez que des bouts du chapitre bonus reviendront prochainement ;) Je dis ça je dis rien...

Compte tenu de vos réponses, désormais et pendant un moins, les chapitres seront postés le mercredi (soit le matin soit le soir).

Ici pour les avis sur le chapitre et vos théories :

Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.

Xoxo <3

Ptitgibilin ✧

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro