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II. Combativités. (III)

J'arpentai le couloir, cherchant désespérément le numéro de la porte. J'étais passée d'un brouhaha sans nom à un calme olympien où seuls quelques cris venaient percer l'air confiné. Ces cris prenaient pieds dans ce qu'on nous faisait subir dans le passé et le présent.

Après avoir tourné deux fois à droite, je trouvai enfin la section 6 du centre de recrutement. De là, je me mis en quête de trouver la lettre E. Ce fût un jeu d'enfant. La porte était ouverte et n'attendait que moi.

Une petite femme se tenait debout, les mains croisées dans son dos. Son regard me transperça et la lueur qui s'était dessinée dans ses yeux lorsqu'elle avait vu ma tête, s'était aussitôt évanouie pour redevenir transparente et neutre. Elle tapota quelque chose sur sa tablette et m'indiqua d'un geste nonchalant de m'installer dans le siège qui se trônait à ses côtés.

Elle prit dans ses mains une sorte de casque dont trois branches en métal finissaient par former des spirales et le fixa à mon crâne. En un rien de temps, les bouts froids se collèrent à mon front et mes tempes.

Je fus immergée dans mon esprit. Tout était confus pendant les quelques secondes qui me séparèrent des différentes réalités. Je n'avais jamais été préparée à une chose de la sorte. Je replongeai plusieurs années en arrière. Je ne contrôlai plus rien de mes souvenirs et de mes rêves. Je subissai ce que la société voulait voir de mon passé.

Un flou s'empara de mes yeux. Je voyageai dans l'espace et le temps en une fraction de secondes avant qu'une scène ne se déroule devant mes yeux.

Un enfant de petite taille fit son apparition dans le cadre de porte de ma chambre, si grande à l'époque avec son lit simple et sa minuscule armoire. Il était blond, avait les yeux turquoise et la peau claire. Ayden... Notre première véritable rencontre...

Son grand sourire m'avait toujours impressionnée. Même à l'âge de quatre ans, ses yeux semblaient malicieux, son visage angélique et son caractère unique. Je me souviens encore de sa venue. J'avais passé trois jours seule dans ma chambre sans sortir une seule fois, sans voir une seule personne.

— Tiens, m'avait-il dit en me tendant un bout de pain. Tu dois avoir faim.

Un flou réapparut devant mes yeux et je me sentis téléportée quelques années plus tard vers l'âge de huit ans.

Je vis passer devant moi deux enfants. L'un blond, l'autre brune. Ils couraient ensemble avant de ...

— Stop ! M'écriai-je en connaissant les conséquences qui allaient avoir lieu.

Mais personne ne m'entendait. Je vis une ombre passer sur le sol, puis les deux petits s'arrêtèrent immédiatement. Le garçon avait passé son bras devant la jeune fille et s'était mis à la protéger.

— On ne cours pas dans les couloirs, jeunes gens.

Madame Mac Madlock... Une vieille dame, directrice de l'orphelinat dans lequel j'avais été déposée. Elle dénotait dans notre environnement futuriste. Elle portait toujours sa jupe longue, son chemisier à manches ballons, son sautoir et son éternel chignon serré qui prenait place sur le sommet de son crâne. Elle éduquait les enfants à l'ancienne.

— Étant la troisième fois de la semaine, vous serez punis à rester dans votre chambre pendant trois jours. Pas de sorties, pas de visite. Les repas vous seront donnés trois fois par jour avec une quantité limitée. Pas de discussions possibles. Oust- !

Ouais... À cette époque, Ayden faisait parti de ma vie comme le soleil est indispensable sur Terre. On faisait les quatre cents coups ensemble et c'était drôle ! Et puis à force d'être enfermée pour tout et n'importe quelle action que je faisais, j'ai fini par perdre la joie de vivre qui me caractérisait si bien quand j'étais petite.

Le flou reprit pour me balader deux ans plus tard. La partie sombre de ma vie. L'événement qui a tout fait bousculé. L'opacité qui voilait mes yeux voulut se dissiper. Je fis tout mon possible pour refermer cette boîte. Je forgeai les barrières indispensable et verrouillai le tout par un cadenas indestructible. Je sentais le métal s'échauffer contre ma tempe. Je ne devais pas céder à la facilité.

J'essayais de contrôler le flux jusqu'à ce qu'une idée ne germe dans ma tête. Ce n'était pas à eux de m'observer. C'était à moi de décider ce qu'ils devaient voir. Je pris alors l'initiative de changer de souvenir. J'avais de quoi les satisfaire car j'avais trouvé au fond de moi un appât qu'ils ne sauraient pas comment éviter de mordre.

— La société est tout ce que nous avons ! Sans elle, nous ne serions pas là aujourd'hui !

J'avais crié ces mots plus fort que je ne l'avais voulu à l'époque. J'avais peut-être douze ans, mais une chose était sûre : je m'étais disputée avec Ayden ce jour-là. Nous étions tous les deux dans ma chambre, aussi sombre que maintenant soit disant passant. Il avait osé dire une vérité sur mon passé. Je m'en souviens si bien car c'était notre première grosse dispute. On s'était fait la tête pendant deux jours avant que chacun de nous deux ne reviennent vers l'autre en s'excusant.

J'avais contrôlé ce rêve si facilement que je continuai de guider les testeurs de notre réalité vers ce que je voulais. Ce n'était pas compliqué de deviner ce qui viendrait après... Je replongeai dans mes souvenirs deux jours plus tard. En faisant cela, j'avais anticipé le fait que Ayden montrait que la société l'importait lui aussi.

J'étais assise à ma table pour manger, assez grande pour aller seule à la cantine et avoir ma propre chambre sans dépendre de l'orphelinat. Ma petite tête brune était baissée vers le bol de céréales. Je contemplai les multiples couleurs qui coloraient le lait. Une ombre passa alors devant moi et s'assit en face.

— Je ne suis qu'un idiot, Rav'. Tu avais raison... La société a toujours été là pour nous, alors que nos parents non... On lui doit tout.

Mon moi avait relevé la tête et observait les yeux bleus de Ayden.

— Je ne suis qu'une idiote moi aussi. Je n'aurais pas dû te dire que tes parents ne t'aimaient pas... car je suis sûre, au fond d'eux, tu as dû obtenir une petite place.

— Tu me pardonnes ?

— Évidemment !

On avait scellé nos petits doigts puis on avait tous les deux avalé nos petits-déjeuners.

Je battais des paupières, aveuglée par la lumière. J'avais fini le premier test sans savoir véritablement si je l'avais passé avec succès ou non.

— Veuillez sortir de la salle et attendre en section R-2.

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