- Je suis désolé, je pensais qu'elle était au courant...murmura Kagami à Kuroko tandis que Akashi, Kise et Momoi tentaient de raisonner Aomine qui, furieux, voulait "coller son poing dans la tronche" de l'ancien joueur de Seirin avant de rejoindre Miyako.

- Laisse lui un peu de temps pour se calmer, conseilla Satsuki à son ami d'enfance.

- Et puis frapper Kagami n'arrangera rien, lui fit remarquer Kise. Ce n'est pas sa faute si tu n'as rien dit à Miyako sur ton départ.

Aomine lui lança un regard assassin avant de s'asseoir sur le banc, même si au fond de lui, il savait que le blond n'avait pas tort. Il aurait dû prendre son courage à deux mains et lui en parler mais pourquoi n'avait-il rien dit ? Par peur de la perdre, parce qu'il... l'aimait ? Maintenant, elle était furieuse contre lui, il avait vu sur son visage toute la peine qu'elle ressentait et elle était partie... Pourrait-il rattraper tout ce gâchis ?

- Dai-chan ? Le match va reprendre...

- Hum? Je vais pas jouer...je vais aller parler à Miyako.

- Écoute, je comprends, dit Momoi. Mais ce match est important pour toi, pour ton avenir. Tu pourras avoir une autre chance avec Miyako mais cette chance, celle qui se joue sur le parquet maintenant, tu ne l'auras qu'une fois. Tu as toujours voulu jouer au basket, plus que tout alors ne la laisse pas filer, Dai-chan.

Aomine poussa un long soupir puis se leva en jetant sa serviette sur le banc pour rejoindre ses coéquipiers sur le terrain et se mettre en position en marquage sur Blade.

- Allez, qu'on en finisse! lâcha t-il.

 
Une semaine s'était écoulée depuis ce soir là. Miyako ne savait même pas si la Génération Miracle avait gagné ou perdu ce fameux match. Elle ignorait les appels et messages d'Aomine mais aussi ceux de Momoi. Elle était en colère contre tous car tous, savaient et n'avaient rien dit.
La jeune fille avait pleuré jusqu'à l'épuisement ce soir là, ainsi que tout ceux qui avaient suivi. Son cœur se serrait dans sa poitrine à chaque pensée pour lui et tout autour d'elle le lui rappelait, de Rin et son ballon à la couleur bleu saphir de la voiture du voisin. Son frère n'avait posé la question qu'une seule fois et son visage s'était durci lorsque les larmes de sa sœur avaient trempé son t-shirt, lui faisant comprendre la situation.

- Le bâtard, avait-il simplement lâché en la serrant contre lui.

Miyako marchait pour rentrer chez elle, un sac de course dans une main, tout en parcourant sa playlist de l'autre. Des gens défilaient sur le trottoir, autour d'elle en cette fin d'après-midi sans qu'elle n'y prête vraiment attention, perdue dans sa musique et ses pensées jusqu'à ce qu'une main se referme sur son épaule. Elle fit volte face pour tomber nez à nez avec...

- Daiki !

- Miya-chan...

- Qu'est ce que tu veux ? soupira t-elle en évitant son regard.

Elle savait que si elle plongeait dans le bleu de ses yeux, elle craquerait en se laissant embobiner par ses belles paroles.

- Je veux juste te parler, que tu m'écoutes.

- Parce que maintenant tu veux me parler ! C'est plus vraiment le moment, Aomine ! lâcha Miyako d'une voix tremblante, ses larmes commençant à perler à ses yeux.

Elle se détourna de lui pour partir avant de pleurer pour de bon mais les doigts du jeune homme se refermèrent sur son poignet pour la retenir. Il l'obligea délicatement à lever la tête pour trouver son regard.

- Je t'en prie...je sais que j'aurai dû t'en parler mais je ne voulais pas tout gâcher, je voulais profiter de ce qu'on avait et plus le temps passait plus c'était dur de te l'avouer.

- Tu as eu tellement d'occasions de me le dire. A notre premier baiser, notre première fois, durant tout nos soirées ensemble et pendant tout le weekend à la plage ! s'écria t-elle. Et dire qu'après le festival, je faisais des projets et toi, tu as gardé le silence. Tout le monde savait et moi, j'étais la conne qui espérait revenir l'année prochaine !

Miyako comprenait mieux pourquoi Aomine avait été si distant après le festival. Sa colère retomba légèrement en se souvenant de l'air triste qu'elle avait vu passer sur son visage ce soir là. Peut-être que lui aussi souffrait de cette situation, finalement.

- Si je pouvais revenir en arrière, je le ferai Miyako.

- Depuis quand sais-tu que tu pars?

Aomine se tendit et il baissa les yeux.

- Depuis le mois de janvier... murmura t-il.

Miyako reçu un coup de poignard dans le cœur et sa colère reprit le dessus.

- Quoi ? Avant même qu'on soit ensemble, tu le savais ! Quand tu as commencé tes cours d'anglais, tu... Elle s'interrompit soudainement comprenant la situation. Tes cours d'anglais s'étaient pour ça, bien-sûr! Mais quelle conne! Tu t'es servi de moi et au passage, tu t'es dit que t'allais un peu t'amuser et t'envoyer en l'air !

Son sac de courses tomba à terre et sa main claqua bruyamment sur la joue d'Aomine alors que ses larmes débordèrent et inondèrent son visage.

- T'es un lâche et un connard! Je veux plus jamais te voir! Bon voyage !

Elle se retourna pour partir en courant sans laisser au jeune homme le temps de réagir. Ce dernier avait la main sur sa joue douloureuse et les yeux écarquillés, comme paralysé au milieu du trottoir et sous les regards de quelques passants curieux. Il cligna plusieurs fois des paupières et frotta ses yeux pour y découvrir, avec surprise, des larmes.

- Alors c'est fini, chuchota t-il pour lui même en fixant la goutte d'eau sur son doigt. Je l'ai perdue...

   
Cette rencontre avec Aomine l'avait complètement détruite. Miyako n'avait pas imaginé que connaître la vérité lui ferait encore plus mal que rester dans l'ignorance. Comment avait-elle pu se tromper à ce point sur lui ? Même si elle n'était jamais allée jusqu'à croire qu'il était amoureux d'elle, elle pensait au moins qu'elle comptait vraiment pour lui. C'était pour cette raison qu'il avait été le premier, c'était pour cette raison qu'elle lui avait fait confiance et qu'elle l'avait aimé.

Juillet se terminait. Il restait moins d'un mois avant que Miyako ne passe devant le jury de l'école de photographie et moins d'un mois avant qu'Aomine ne s'envole pour les USA. La jeune fille se baladait en ville après une visite au vieux Miyasaki et ses pieds la menèrent, sans y réfléchir, au terrain de street habituel. La douleur la submergea une fois de plus lorsqu'un flot de souvenirs inonda son esprit. Malgré sa peine et sa colère contre Aomine, il lui manquait terriblement, presque physiquement comme une droguée en manque.

- Salut.

Miyako sursauta. Elle ne s'attendait pas à tomber sur lui et ne l'avait pas entendu arriver derrière elle.

- Salut, Kuroko.

- Qu'est ce que tu fais ici, toute seule?

- Je...je sais pas, avoua t-elle tristement. Et toi? Les autres vont venir aussi?

- Non, je ne crois pas. Je suis juste venu pour me changer les idées. D'ailleurs, je ne les pas revus depuis le match.

- Oh...et vous avez gagné ? ne put s'empêcher de demander Miyako.

- Non. On a perdu. Aomine n'était plus dans le match après... après la mi-temps et sans lui, on a pas réussi à garder notre avantage.

- Je suis désolée, soupira la brune en allant s'asseoir sur l'une des balançoires voisines. Ce match était important pour vous...

Kuroko la rejoignit et s'installa sur la seconde balançoire.

- Tu l'as revu ? Aomine ?

- Oui, je suis tombée sur lui par hasard il y a quelques jours, avoua Miyako en resserrant sa prise sur les cordes à ce souvenir. Mais on ne peut pas vraiment dire que ça ait arrangé les choses...au contraire.

Sans qu'elle puisse les retenir, des larmes se mirent à couler le long de ses joues et un sanglot s'échappa de ses lèvres.

- Je ne veux pas excuser ce qu'il a fait, il a eu tort. Il aurait dû te le dire pour que tu n'apprennes pas la nouvelle ainsi, commença Kuroko. Mais tu te trompes si tu crois qu'il n'a pas souffert de la situation. Aomine n'est pas quelqu'un qui triche et son intention n'était pas de te faire du mal. Au contraire, je pense que c'est justement parce qu'il tenait beaucoup à toi qu'il n'a pas trouvé le courage de te parler de son départ. Il voulait prolonger son bonheur et votre couple.

- Qu'est-ce que ça change au final ? pleura la jeune fille. Il s'en va. A quoi ça a servi qu'on soit ensemble si c'est pour qu'il me quitte après quelques mois ? Si il me l'avait dit dès le début, ça aurait été différent... j'aurais été consciente que c'était temporaire et je ne serais pas tomber amoureuse de lui! Là, c'est... c'est comme si on m'avait annoncé que j'avais une maladie incurable et qu'il ne me restait que quelques semaines à vivre!

Contre toute attente, Kuroko se leva pour la prendre dans ses bras et lui caressa les cheveux jusqu'à ce que ses sanglots s'apaisent.

- Finalement, Miyako, qu'est-ce qui est le plus dur pour toi ? demanda le garçon quand elle fut un peu calmée. Qu'il ne t'ai rien dit ou bien qu'il s'en aille ?

- C'est...je... bredouilla t-elle. Je ne sais pas...

- Et puis, tu dis que si tu avais su, tu ne serais pas tomber amoureuse de lui, reprit Kuroko, mais je pense que c'est faux. Quand on a connu le vrai Aomine, c'est difficile de ne pas l'aimer. Il a cet effet sur les gens. Qu'il le veuille ou non, il a toujours un impact très fort sur ceux qui l'entoure. Soit on le déteste, soit on l'aime mais personne ne peut rester indifférent à Aomine.

Miyako dévisageait ce jeune homme effacé et timide. Son visage et son ton changeait lorsqu'il parlait de son ami.

- Kuroko ? demanda t-elle. Depuis combien de temps es-tu amoureux d'Aomine ?

Il écarquilla les yeux et resta figé pendant plusieurs secondes avant de lui sourire gentiment.

- Peu importe. Lui, c'est de toi qu'il est amoureux.

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Wahou, le chapitre fait presque 1700 mots! J'espère que vous l'aurez pas trouvé trop long ?? Mais je pense que c'est un chapitre important et que chaque mot était nécessaire pour faire passer ce que ressent Miyako à ce moment de l'histoire.

Selon vous que va t-il se passer maintenant ?

En espérant que ce récit vous plaît ! N'hésitez pas à laisser un p'tit mot, c'est toujours encourageant et motivant 😊

Sur ce, rendez vous très vite au chapitre 18 !