On entre dans un grand magasin, et, très rapidement, on se sépare en deux groupes alors que la mère de Niall et Harry disparaissent dans les rayons. Je crois qu'elle adore jouer à la poupée avec nous, dommage pour elle que son fils ne se laisse pas faire. Je suis sûre que ça la rendrait très heureuse.

On se promène dans les rayons tranquillement et Niall semble enfin se détendre. C'est vraiment sa mère qui le stresse comme ça ? Il croit que je vais lui voler ou quoi ?

- Tu sais, je suis peut-être amnésique, mais je crois que les femmes plus âgées ne m'ont jamais intéressé.

- Quoi ?

- T'es hyper jaloux quand je m'approche de ta mère.

- C'est MA mère, proteste-t-il

- Oui et je ne vais pas te la voler, tu peux te rassurer là-dessus.

- Je suis pas jaloux ok ? bougonne-t-il

- Oh comme tu veux. Je voulais juste que tu le saches.

- Ok.

- T'es sûr que t'as pas besoin de faire un peu de shopping ? Ta mère serait vraiment contente.

- Je déteste ça.

- Mais t'es pas tout seul chaton. Y a Harry, et moi aussi.

- Tu vas pas t'y mettre !

- Quoi ?

- Les surnoms !

- Oups. On dirait que c'est contagieux.

Il soupire tandis que je me mets à rire discrètement. Le pauvre. On l'embête tous. Mais c'est tellement facile.

- Maman ! appelle-t-il en rejoignant sa mère

- Oui chéri ?

- C'est bon je veux bien que tu m'achètes quelque chose. Uniquement si c'est toi qui payes.

J'essaie de ne pas trop rire, mais quand il essaie d'imposer son caractère c'est tellement peu crédible.

- Je vais vous acheter quelque chose à tous les trois !

- Moi aussi ? demande Harry surpris

- Oui, toi aussi.

- C'est pas obligé hein enfin c'est... bafouille-t-il

- T'inquiète pas Harry. C'est cadeau.

- Oh bah euh merci.

A partir de ce moment, elle se met en quête de la chose parfaite à nous faire essayer. Et, comme il fallait s'y attendre, on se retrouve dans les cabines avec chacun une montagne de fringues. Je me retiens de rire en entendant Niall bougonner dans la cabine voisine à la mienne. Ce gars alors.

[...]

Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, mais on s'est retrouvés seuls dans la salle des cabines. Je crois que les vêtements d'Harry ne convenaient pas. Toujours est-il, qu'on se retrouve ici, complètement seuls. J'attends avec le rideau ouvert de voir réapparaitre les deux absents, mais ils n'arrivent pas.

- Maman ?

- Elle est pas là.

- ...Harry ?

- Pas là non plus.

- Oh.

- Un problème ?

- Oh euh non euh...

- Niall ?

- Non je vais me débrouiller.

- Tu peux me le dire. Tu t'es coincé avec un antivol ?

- Non, pire.

- Y a quoi de pire que ça ?

- Tu vas te moquer de moi.

- Non, dis-moi.

Je n'entends aucune réponse, mais finalement, le rideau s'ouvre et Niall me fait signe d'entrer. Ce que je fais, et il referme aussi vite.

- Tu te moques pas hein ?

- Non, qu'est-ce qu'il y a ?

- C'est... coincé.

Il baisse la tête, je fais de même, et constate le problème.

- Je déteste le shopping, lâche-t-il

- C'est pas si grave tu sais. On va décoincer ça. Tu permets ?

- De toute façon je déteste ces fringues.

Voyant qu'il n'a pas dans l'idée de me répondre, j'approche mes mains pour essayer d'ouvrir sa braguette. Je le vois regarder ailleurs, et comprends que ce moment doit être plus que gênant pour lui. Le pire dans tout ça, c'est qu'on n'a aucune place dans cette cabine.

- Attends, tu peux reculer ? je lui demande

Il se recule contre le mur et, alors que j'ai plus de place, je commence à essayer d'ouvrir cette braguette. Elle est vraiment coincée. Il perd l'équilibre et s'accroche à moi.

- Désolé, c'est coincé, je lui dis

- Ah je n'avais pas remarqué, dit-il sarcastique

- Eh, j'essaie de t'aider.

Je tire une nouvelle fois sur la braguette, mais elle résiste toujours autant.

- Comment tu as fait pour la coincer comme ça ?

- J'en sais rien, j'ai mis le pantalon et voilà. Tu crois que j'ai fait exprès ou quoi ?

- Non, je me doute bien que non. Tu voulais vraiment que ta mère t'aide avec ça ?

- Pourquoi pas, c'est ma mère. Elle a l'habitude de ce genre de choses.

- Et Harry ?

- Harry aussi.

- Tu dois être vraiment maladroit.

- Assez ouais.

J'essaie d'ouvrir la braguette tout en parlant, mais il n'y a pas moyen.

- J'ai jamais vu une braguette aussi merdique.

- Te vexe pas mais t'as pas dû en voir beaucoup.

Je le regarde en haussant un sourcil, perplexe. C'était quoi cette phrase ?

- Oh non mais je voulais dire parce que tu es amnésique ! s'empresse-t-il de dire

- Waouh. C'est incroyable la vitesse à laquelle tu rougis.

Ma phrase n'a pour effet que de le faire rougir un peu plus.

- T'es mignon comme ça.

Je crois qu'être plus rouge n'est pas humainement possible.

Je tire d'un coup sec sur la fermeture, et cette fois elle s'ouvre.

- Ah bah enfin !

Je sors de la cabine et tombe nez-à-nez avec Harry.

- Je peux savoir ce que vous foutiez tous les deux ?

- T'as un pote très maladroit tu sais ? je lui réponds en pouffant et regagnant ma cabine

- Ca va chéri ? j'entends à ce moment

- Ouais maman. C'est bon.