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House Of Memories (1/1)


 Je me souviens de la première fois où je l'ai croisée.

Elle m'a pris dans ses bras, m'a réconforté. C'était la première fois que quelqu'un le faisait. Elle m'a tenu compagnie, elle m'a écouté, elle m'a donné tout l'amour et l'attention que j'avais toujours désiré. On a parlé, longtemps, je lui ai tout raconté.

Elle est devenue la seule amie que je n'avais pas eue.

Plus le temps passait, plus on se rapprochait. Chaque nuit, c'est moi qu'elle venait voir. Avec elle à mes côtés, je n'avais plus connaissance de la solitude. La journée, je pensais à elle. Le soir, je me mettais à vivre.

On a rapidement appris à se connaître. En quelques semaines, elle connaissait tout de moi, mais moi, je n'avais jamais rien su d'elle. A vrai dire avec le recul, ça ne m'étonne guère. Ces gens-là, on ne sait jamais vraiment rien d'eux.

Je me disais qu'elle n'avait simplement rien à raconter.

Le vent siffle à mes oreilles. Mes yeux se noient dans le blizzard. Mes larmes se cristallisent. Pourtant, il ne fait pas si froid. La première voiture du matin se pointe. Elle roule vite, me dépasse, puis s'évanouit dans le brouillard. Je roule vers l'Est. Le soleil m'éblouit. Je regarde vers le ciel, et son joli dégradé de couleurs automnales. Je me dis, pourquoi suis-je ici ? Hier encore, à la même heure, je me retournais sur mon matelas. Alors pourquoi me suis-je enfui ?

Un soir, lorsque j'ai éteint la lumière, elle est apparue, comme à son habitude, jaillissant de l'obscurité. Ce soir-là, elle m'a révélé son nom. Je ne lui avais jamais demandé. Lorsqu'elle me l'a dit, je n'ai pas tout de suite tiqué. J'aurais dû, sans doute, me douter de quelque chose. Mais cela n'a pas été le cas. Cette révélation faite, on a repris nos conversations habituelles. Je lui racontais ma journée. Elle m'aidait à relativiser. Je lui contais mes récréations dans les toilettes, mes crises de larmes dans les couloirs, je pleurais en lui révélant les bleus sur mes tibias, elle me rassurait, elle me consolait. Je respirais sa chaleur corporelle. Je m'imprégnais de son odeur, de son odeur si particulière. Je voulais qu'elle demeure sur mes vêtements, sur ma peau, pour qu'elle soit toujours avec moi, même quand le soleil se levait et quand j'étais à nouveau isolé.

Je roule, je roule encore. Je ne peux maintenant plus arrêter la mer dans mes yeux. Le sel qui brûle les joues. La morve qui coule dans la gorge. Les oreilles qui sifflent. La tête qui résonne. Les pensées qui assomment. Non, je ne veux plus penser à elle. En partant de chez moi, c'est tout mon passé, toute mon enfance, que j'ai voulu faire disparaitre. Mais là, je ne roule plus assez vite.

Les souvenirs me rattrapent. On ne peut jamais les fuir longtemps.

Je ne dois pas y penser. Mais j'ai beau essayer de l'en empêcher, ma mémoire continue de tourner. Chaque seconde passée sans elle m'est douloureuse, et rien qu'à cette pensée, l'inévitable se présente sur ma route.

Elle n'est plus là. Elle n'est plus là et ne le sera plus jamais.

Je ne reverrai jamais son visage. Je ne toucherai plus jamais ses cheveux. Je n'entendrai plus jamais sa voix, son timbre si particulier. Son rire ne chantera plus. Son odeur ne restera plus imprégnée en moi. Déjà, elle disparaît.

Pourtant, où que j'aille, à l'Est ou que je retourne à la maison, je réalise que je ne pourrais jamais fuir son absence. Que le manque est omniprésent, partout autour de moi. Il est dans l'air que je respire. Dans le ronronnement de mon scooter. Dans le soleil qui se lève.

Le manque me suivra toute ma vie.

Irréfutablement, je me remémore malgré moi le dernier soir à ses côtés.

C'est la fin de l'été. La semaine dernière. Le ciel sombre inonde ma chambre de ma fenêtre. Comme tous les soirs, je la laisse ouverte pour qu'elle puisse s'asseoir avec moi. D'ici quelques semaines, je retourne à l'école. Je n'en ai pas envie. Et la seule à qui je peux confier mes angoisses.. c'est elle.

Nous discutons. Je pleure un peu. Elle me rassure. Et comme à chaque fois, son odeur me réconforte. Je ne sais pas. Je ne sais pas que c'est la dernière fois qu'elle me consolera. Je ne sais pas que c'est la dernière fois que j'entendrai sa voix. Je ne sais pas que c'est la dernière fois que je la sentirai, que je la respirerai.

Et surtout, je ne sais pas que je tiens tellement à elle qu'elle emportera une immense partie de moi en partant.

Ça y est. C'est l'heure.

On s'amuse. On s'invente un avenir. En gloussant, je lui dis de ne pas rire trop fort pour ne pas réveiller mes parents.

Je continue de rouler. Les voitures se serrent autour de mon scooter. Les roues sur le goudron ne me raccrochent plus à la réalité.

Ça devait finir par arriver.

Ma mère rentre dans ma chambre.

Je la regarde.

Je regarde à nouveau mon amie.

Elle a disparu.

Plus rien ne me retient. Mes yeux se ferment. Je laisse le guidon voguer, je laisse les voitures érafler mon corps.

Je réalise ce que j'aurais dû réaliser il y a longtemps.

Je perds l'équilibre. Au dessus de moi, les nuages sont accusateurs.

Ma tête heurte le goudron.

Mes yeux se ferment une dernière fois.

Et la dernière pensée qui me traverse,
la dernière pensée qui me vient,
me rappelle à quel point
j'ai été sot.

« Elle n'a jamais existé. »



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