S07 - EP 49 ✧ part I
Partie 1/2
Mainstage – Rock Pride
Lawson avait quitté Rock Buster deux heures plus tôt. Dragan comptait sur lui pour donner aux auditeurs un large aperçu du festival. Il renflouait désormais les statistiques de Rock Pride, la scène de Mad Babiz, après un tour à Rock Blaze où jouait Grey Zone, un saut à Rock Tide où s'illustrait Musta'kin, un passage chez KlaiM à Rock Valley et un coup d'œil à Rock Essence attribué à Underdogs qui n'avait pas eu grâce à ses yeux.
Dans la foule compacte, on reconnaissait les fervents Mad Monsterz à un signe distinctif : un fou du roi tirant la langue sur fond noir dans un triangle de Penrose pourpre à l'envers. Le logo des Mad Babiz. Les fanatiques l'imprimaient, l'agrafaient ou le tatouaient sur une variété de supports, tels des patchs de club de moto : à même la peau, sur les véhicules, les accessoires, fournitures, vêtements. Des poches arrière du jeans aux semelles de chaussures, en passant par le dos d'une veste en cuir, le devant d'un débardeur, le haut du bikini, les montures de lunettes et bracelets de force. Liste non exhaustive. Le fandom se surpassait en inventivité. Law portait le sien en pendentif.
Nul besoin de présenter le groupe. Dix-huit ans de carrière, originaire de Soslë, de renommée mondiale, la bande se composait des mêmes membres depuis ses débuts. Les rouages de la formation étaient si bien huilés que mettre les pieds à Rock Pride garantissait avec une absolue certitude un spectacle de qualité. Le nom de leur mainstage ne pouvait pas être plus approprié : Owlz et les siens faisaient la fierté du rock national ! De fait, cette plateforme leur était toujours réservée.
Les écrans haute définition et les murs d'amplificateurs Marshall encadrant la scène crachaient un son à briser des nuques et enflammer le sang d'une foule endoctrinée. Dans la fosse sévissait la guerre des circles pits et walls of death. Law en compta cinq sur la prise de vue d'un drone. Les fans survoltés se jetaient à cœur perdu dans la mêlée, sous un son plus que bonnard.
Le public savourait religieusement la tripotée de titres de la setlist, la majorité figurant en tête du Hit-Parade. Petit bémol tout de même, l'absence de MAESTRO et VELCRO, leurs derniers singles. Pour le reste, c'était « putain de bon » ! Naturellement, ils avaient remporté tous leurs duels. Pourtant, on ne leur avait pas fait de cadeau. Les défis avaient fusé, entrecoupant leur show toutes les deux ou trois chansons. Or lancer le gant à Mad Babiz revenait à poser sa propre tête sur le billot. War'n Bones, Vishous Seed, Иeologism, Hölle, Musta'kin, Grey Zone, Psykick et Underdogs l'apprirent à leurs dépens.
Ainsi reconnaissait-on un « parrain » du rock. Il n'engageait pas les hostilités au Rock'n'Rumble. C'était à ses adversaires de venir mourir à ses pieds. Que Mad Babiz déclenche enfin une battle signifiait une seule chose : le challenger méritait les honneurs.
*
Rock Buster vs Rock Pride
La seule et unique fois où les Mad Babiz déclarèrent la guerre, il fallut que cela tombe sur les Beat'ONE. Red n'y vit aucune poisse mais une gratification. Cela dit, son groupe ne s'inclinerait pas par respect envers ce mastodonte.
On disait qu'ils avaient repris le flambeau de John Cerni et ses acolytes, cependant, toute la Génération D.C. savait pertinemment que les Mad Babiz n'étaient point Dius Core. Ils en étaient les légataires officieux, pas officiels. Peut-être qu'à l'issue de ce Rock'n'Rumble, seraient-ils enfin sacrés héritiers de ce trône laissé vacant trop tôt, trop longtemps. Il leur suffirait de remporter ce marathon de popularité. Les Beat'ONE ne leur faciliteraient pas la tâche.
Quoi qu'il en soit, John Cerni pouvait reposer en paix. La relève faisait le job. Le talent de performeur de certains challengers culminait à son paroxysme, galvanisé par un public dont tout artiste rêverait. À l'issue de cette nuit, un groupe se tiendrait au sommet de la gloire.
— Parait que vous avez le vent en poupe. On s'est dit qu'on allait vous le couper, déclara Owlz, égrillard.
Red s'esclaffa.
— Tu cherches les emmerdes, toi.
Son public hua sans ferveur. Les Beat'ONE expérimentèrent ce qu'avaient vécu huit groupes avant eux, ces audacieux qui avaient osé défier les « bébés fous ». Houspiller Mad Babiz demandait le cran d'un titanide. Votre propre conscience vous vilipendait lorsque vous vous montriez grossier envers ces superstars.
D'après un sondage l'an dernier, Patrick Silhver alias Owlz et Raffaelo Giacomo dit Raphael, respectivement chanteur et lead-guitariste de Mad Babiz, avaient été sacrées « personnalités les plus aimées du peuple rock ». Difficile de lutter contre un tel statut, même en se payant le titre de Mr Scandelicious.
— Shifumi pour savoir qui commence ? proposa Red.
— On est galants, on vous laisse la main, rétorqua Raphael.
Jeff renifla.
— Vous êtes tellement sûrs de gagner !
— Loin de moi toute envie de me vanter, commença Nathaniel, le batteur, mais je ne mentirais pas en disant que c'est gagné d'avance. Un pronostic logique et pragmatique de la part d'invaincus sur huit battles, ajouta-t-il à destination des Holy Suckers mécontents.
Les Beat'ONE s'étranglèrent.
— Huit ?! souffla Red.
C'était le double de leur palmarès. Clairement, il n'y avait pas photo !
— Vous avez été invaincus parce que vous ne nous affrontiez pas, dit Korgan, plébiscité par ses fans.
— Depuis quand tu la ramènes autant, Korgan ? s'étonna Ulyss.
Comme la plupart, le bassiste et pianiste de Mad Babiz savaient Korgan d'un tempérament pondéré ; le membre « peace and love » du groupe de survoltés.
— J'ai cassé une guitare, il me faut un sacrifice humain en compensation. Je crains que vous ne finissiez sur l'autel de ma frustration.
Les fans explosèrent de rire.
— C'est quoi ce délire ?!
— Kor a perdu un pari et a dû détruire une de ses magnifiques guitares, avança Jeff, torpillé du regard par le concerné. Et c'est connu qu'il les bichonne plus que sa femme.
Korgan grommela.
— Il ne dément même pas ! s'horrifia Owlz.
— Il n'a plus rien à perdre. En plus, madame l'attend au tournant pour n'avoir pas passé la Saint Valentin avec elle, révéla Red. Vous affrontez un homme désespéré. Le genre de mec qu'il est fortement déconseillé de pousser à bout.
— Vous êtes fous, soupira Hycliff en remuant la tête.
— Dit le guitariste de « Mad » Babiz, opposa Jay.
L'ambiance était à l'humour. Grâce à l'absence d'hostilité entre les musiciens, les deux audiences ne ressentaient pas le besoin de se traiter de noms d'oiseaux.
— Hey, Holy Suckers, ça vous dit qu'on les fasse mentir ? avança Red. Voyons les choses en grand. Je choisis SPARKLING TEARS !
— Hé, non, je proteste ! brailla Owlz. C'est le titre que je voulais chanter !
— Du grand cru de Dius Core pour être sûrs de nous ratatiner, hein ? Fallait pas nous laisser la main.
— Ouais, mais tu tenais tellement à la chanter au prochain concert In Memoriam Cerni, du coup j'allais te la laisser pour cette occasion, parce que je me la réservais pour celle-ci, plaida Owlz, dégouté.
Red dansa sur un pied puis sur l'autre. C'était touchant de la part d'Owlz. Mais, malgré ses bonnes intentions, il ne pouvait pas céder aussi facilement.
— Owlz, sois sympa, accorde son caprice au petit frère, concéda Raphael, un brin condescendant.
Se rétracter avec classe humilierait gentiment les « petits frères ». Bien négocié, à condition qu'Owlz ne se montre pas bougon. Or il y tenait. L'idéal serait de couper la poire en deux, se dit Red. Ou plutôt, la laisser entière.
— Le petit frère vous propose un truc de ouf. Si vous êtes assez fous pour nous suivre, bien sûr, glissa-t-il, sarcastique.
Raphael sourit.
— Si tu nous prends par les sentiments...
— Qu'on soit de dialectes différents, qu'on vienne d'horizons opposés, qu'on soit rivaux ou deux parfaits étrangers, la musique nous fait toujours parler la même langue. C'est un fait universel, cet art fédère les cœurs, rassemble les mœurs et unifie ce qui est dissemblable.
— Où veux-tu en venir avec ton discours présidentiel, Red ? le coupa Owlz.
— Laisse-moi finir. Pourquoi clôturer ce Rock'n'Rumble si symbolique en battle ? Pourquoi faire un duel quand on peut faire un duo ? Ce serait un honneur pour les Beat'ONE de chanter SPARKLING TEARS de Dius Core avec Mad Babiz.
Sans attendre la réponse des concernés, les deux publics approuvèrent. Les applaudissements disaient l'envie des spectateurs de vivre ce show-là : les duos Owlz-Red au chant, Nathaniel-Jet à la batterie, Ulyss-Jeff à la basse, et le trio Raphael-Hycliff-Korgan à la guitare. Une performance unique au monde, à un quart d'heure de la conclusion du marathon.
— Je crois que le peuple a tranché, dit Jeff.
— Putain ! exhala Ulyss. Je parie que c'est avec des discours et des idées aussi classes que vous avez piqué les fans de vos adversaires !
Les Beat'ONE le remercièrent du compliment.
— On demande à la régie d'Emy Event© de ne pas couper le son de l'une des scènes, énonça Red. Est-ce possible ?
Il fallut compter cinq bonnes minutes de logistique avant que ne leur soit donné le feu vert. Ils prenaient le staff d'Emy Event© de court. Une fois de plus, les Beat'ONE ne dérogeaient pas à leur statut d'anarchistes. Ils étaient ce caillou dans un système huilé, ce grain de sable qui menaçait de dérailler l'engrenage mais aboutissait à un résultat meilleur que le mécanisme d'origine.
Red l'ignorait encore, mais l'idée des duos en lieu et place de duels serait recyclée et officialisée comme un nouveau programme de la prochaine édition de la Rock-Feast. Pour l'heure, il dédiait la chanson à ceux qui, dans l'adversité, ne voyaient pas encore le bout du tunnel. Jamais audience ne fut plus comblé que celle de Rock Buster et Rock Pride. Deux formations au top de leur niveau pour le prix d'un.
La chaleur de la ligne de basse emporta la mélodie, à l'instar d'une vague sur laquelle surfaient les voix des chanteurs. Alors qu'on s'attendait à des solos interminables, les trois guitaristes se lancèrent dans un putain de bœuf à exalter l'esprit et nourrir l'âme.
SPARKLING TEARS ne racontait pas une histoire gaie mais laissait à l'interprète la liberté d'en faire un message d'espoir. Le grondement des deux sets de batterie n'étouffait pas la puissance vocale d'Owlz, mais la charge émotionnelle de la voix de Red transperça davantage les cœurs. La presse spécialisée le dirait « magistral » sur ce titre. Quelques mauvaises critiques le qualifieraient de « ce chanteur qui chante si bien les chansons des autres ». D'autres, magnanimes, le gratifieraient du titre de « successeur de John Cerni ».
Cependant, Red Kellin ne chantait pas SPARKLING TEARS comme John ni en l'imitant. Il la chantait comme Red. En dévastant les cœurs tout en faisant miroiter un horizon d'espoir, le visage hanté par l'horreur. Sa voix faisait de l'alchimie ; elle changeait la souffrance en or, synthétisait la félicité à base d'affliction.
Néanmoins, la comparaison de cette version à l'originale viendrait plus tard. Sur le moment, le peuple fut réduit au silence. Il appréciait le son. Vivait la musique. Et s'il fallait trouver un hymne à la Rock-Feast, le pont de SPARKLING TEARS remporterait sans doute le suffrage, tant il disait l'essence du festival : la magie salvatrice de la musique.
Sometimes you need
To go back to music
To find that magic
And feel the light
To set your soul alight
Ce duel devenu duo asséna un coup de massue aux fans. Personne n'osa bouger. Nul ne quitta sa scène pour l'autre. Le verdict, sans surprise, fut pourtant des plus singuliers : une parfaite égalité.
*o*o*
Mainstage – Rock Buster
Quand les Beat'ONE quittèrent la scène, le rappel manqua réveiller les morts. Apparemment, les fans n'en avaient pas eu assez de quatre heures de fun non-stop. Ils carburaient à l'hystérie collective, à la Fresh Tonic® et Dieu seul savait quelle substance illicite. Malgré le shot d'adrénaline et d'endorphine, les artistes ne s'était malheureusement pas changés en surhommes. Les coulisses accueillaient quatre épaves.
Dean, de retour de la régie d'Emy Event©, observait d'un œil critique le quatuor de loques. La dernière fois qu'il les avait vus dans cet état, il avait craint un abus de stupéfiants. Pourtant, le live come-back Renovatio avait duré une heure de moins que celui-ci. Ces abrutis épuisés avaient gagné en endurance.
Malgré les répétitions courtes, ils avaient fait honneur à sa scène. Pour autant, la totalité des ressources de Rock Buster n'avait pas été exploitée. Sans compter les mises au point à réaliser après ce premier test. Tout n'avait pas été parfait. Mais à cet instant, Dean ressentait un puissant sentiment de fierté envers les Beat'ONE.
Vingt-trois heures s'annonçaient dans une dizaine de minutes. On compterait une demi-heure supplémentaire avant de connaitre le nom de l'heureux vainqueur de cette épreuve folle. Mais le résultat importait peu à Dean. Il savait à qui allait sa préférence, à qui allait son cœur.
En attendant, les fans déchainés devaient être gérés, et les prochaines minutes creuses relevaient de la gageüre. Les Beat'ONE étaient patraques. Vidés. Lessivés. KO. La dure réalité voulait qu'ils trouvent en eux la plus petite parcelle de force afin de satisfaire les gloutons nommés « Holy Suckers ». Ces Saints bâtards, avides, insatiables, réclamaient une surdose d'endorphine à coup de « encore ! » stridents, telle une portée d'oisillons affamés.
Dean trouva le « métier » de rockstar ingrat. D'aucuns diraient la rançon de la gloire, lui n'était pas de cet avis. Si Red donnait autant de sa personne sur scène, il n'en resterait plus assez pour lui ! Il considéra son partenaire, comme lui revenaient l'émotion éprouvée durant sa dernière chanson. SPARKLING TEARS. Les vestiges de sa chair de poule s'attardaient encore. Le chanteur avait tenu le morceau comme un maître en dépit de la fatigue accumulée. Dean prenait davantage la mesure de la prouesse maintenant qu'il voyait son homme à court d'énergie. Et il le pratiquait suffisamment pour savoir qu'au-delà de la performance, le phénix rouge y avait laissé quelques plumes. Durant toute la chanson, le souvenir de son premier vrai moment intime avec Red l'avait submergé.
— Tu crois aux anges gardiens, Dean ?
— Non.
— C'est un comble !
— Pourquoi ?
— C'est absurde, un ange gardien qui ne croit pas à la théorie de l'ange gardien.
— De quoi me parles-tu, Andy ?
— De... rien. SPARKLING TEARS est ma chanson préférée de Dius Core.
Red le lui avait révélé après une crise d'angoisse psychosomatique. Sans le savoir, Dean avait lancé son titre préféré en connectant son téléphone à l'autoradio et l'effet apaisant de la chanson avait été immédiat. En y repensant, c'était la première fois de sa vie qu'il voyait en direct le résultat d'une musicothérapie. La portée de cette chanson lui échappait alors. Qui aurait cru que l'homme qui l'horripilait alors deviendrait l'une de ses raisons de vivre ? Cette étrange soirée-là, Dean visitait pour la première fois le chalet Rell. (Cf. S01-EP26)
À présent, il se demandait si Andy Rell lui narrerait un jour ce qui l'amenait à chanter SPARKLING TEARS de cette manière. Jusqu'à cette nuit, il n'avait encore jamais entendu la version de son partenaire. Red donnait une autre dimension à cette œuvre, en tissant une étoffe dantesque cousue d'espoir. Quand John Cerni brodait de la poésie sur un tissu de tristesse, la voix de Red poussait à se raccrocher au moindre filin d'espérance au risque de se laisser submerger par la trame déprimante.
Un sourire éclaira le visage de sa moitié, et Dean réalisa qu'il avait eu besoin de le voir. Ses inquiétudes se dissipèrent. Il avait craint que la performance ait mis du vague à l'âme de Red. Cela lui était vital de voir cet homme sourire.
Red fit la moue, devinant au regard soucieux de Dean qu'il était secoué mais tentait de le dissimuler.
— Fais pas cette tête, beau blond.
Le souffle toujours laborieux, il accepta avec reconnaissance la gourde thermique contenant un cocktail sportif glacé que lui tendit Dean.
— C'est bientôt... fini.
— Économise-toi, si tu dois y retourner.
— Un baiser... et je serai à nouveau... d'attaque.
Dean remua la tête, attendri et consterné.
— Tu es incorrigible !
Il ne céda pas ; il savait reconnaitre un chantage quand il en voyait un. Cela ne le gênait pas de faire siens les lèvres de Red, mais tous les baisers du monde, enfin, tous ses baisers ne remettraient jamais son homme d'aplomb. Dix heures de sommeil s'imposaient !
— Hé... c'est pas juste, geignit Korgan, adossé contre l'ampli sur lequel s'était crashé Jeff. S'il te donne un baiser, il devra aussi nous en... donner, à Jeff et moi.
Dean le toisa, sceptique, à la limite de l'outrage.
— Nos moitiés ne sont pas là, se justifia-t-il, canaille.
L'outrage de Dean fleurit. Ce n'était pas une raison valable ! Hélas, Jeff se révéla aussi déraisonnable.
— Ouais... Ce salaud de Jet a sa Pantiz et pas nous ! Un baiser ne serait... pas de refus.
— Il faut croire que quatre heures de live est la limite au-delà de laquelle votre intégrité mentale se désagrège, marmonna Dean. Votre cerveau a subi une surchauffe.
Ça pouffait dans l'assistance.
— Que Jeff ne se hérisse pas en dit assez, remarqua Diane, l'une des techniciennes à la sono. Ce type n'accepte le fan service boy's love que sur scène. Jamais en backstage. Ils se payent ta tête, Dean. Tu dois être aussi fatigué pour mordre à l'hameçon.
Il lui donna raison. Avachi dans un fauteuil, nuque sur l'appui-tête, Jay faisait un doigt d'honneur au bassiste sans même relever le menton, pour le commentaire « ce salaud de Jet a sa Pantiz ». Rebecca tapa dessus.
— Tu n'en as peut-être plus conscience, mais ta fille traine toujours dans les coulisses. Un peu trop excitée, d'ailleurs, pour une heure aussi tardive.
Elle avait beau avoir veillé au grain, la gamine était shootée à la Fresh-Tonic® par les ingés son dès qu'elle avait le dos tourné.
— « Jet a sa Pantiz », répéta Dean d'un air pénétré. Cette phrase est dérangeante de bien des façons.
Malgré leur souffle court, Jeff, Red et Korgan s'esclaffèrent. Les quatre hommes écopèrent d'un regard peu amène de la concernée. À la fois stressée et survoltée, Rebecca oscillait entre l'hystérie et l'angoisse. Le show avait été épique, grandiose, explosif, démentiel ! Elle en perdait ses mots. Mais ce n'était pas terminé.
— Je sais que vous êtes éreintés, mais je sais aussi qu'il ne faut jamais bâcler une conclusion. Les minutes les plus importantes de la compète se jouent probablement à cet instant. J'ai envie de gagner. On doit gagner, les gars !
— Eh ben, fit Jeff. Elle serait cap de nous remplacer sur scène.
Autour d'eux, le staff s'affairait, rodé par l'habitude. Un roadie vaporisait une bombe de froid sur les membres d'un Jay HS. Jeff et Korgan bénéficiaient du brumisateur. Avant cette nuit, Rebecca n'avait jamais vu les musiciens aussi usés par leur performance. Elle avait assisté un show de sportifs de haut niveau. Toute la compagnie rentrerait à l'hôtel délestée de calories. Ce concert avait été aussi efficace que le plus coriace de ses programmes de fitness.
Du côté des possédés, ça hurlait, sifflait, réclamait et frappait des mains. Dean se demanda s'il ne donnerait pas, finalement, ce baiser magique aux Beat'ONE afin de les requinquer.
— Encore !Encore ! EN-CO-REUH
*o*o*
TBC ● EPISODE 49 - part 2
Pour celles et ceux qui ont loupé l'info, on est le 17 avril (2022), et ce n'est pas seulement la Pâques. C'est aussi l'anniversaire de sa majesté Dean Leblanc. N'oubliez pas de lui souhaiter un joyeux jour de naissance ! ❤♡
TRADUCTION DES LYRICS
SPARKLING TEARS
*Pont*
Parfois, tu as besoin
De retourner à la musique
Pour trouver cette magie
Et sentir la lumière
Pour enflammer ton âme
*MEDIA*
Intro vidéo : The HU - Wolf Totem feat. Jacoby Shaddix of Papa Roach. Parce que les Beat'ONE pourraient bien chanter cet hymne !
If the lions want war,
we gon' fight until the battle ends
If the tigers come running,
We gon' fight them to the bloody end
When the elephants come,
they gon' bow to my brethren
Lock 'em in a cage,
parade them to the lion's den
I breathe fire like a dragon
killing demons
Am I go hard?
Yeah, we gonna seize the day
Hellfire, rain it down upon my people
If ya gonna bring the evil,
we could bury it today
We all been lost, we all been called
Everyone rise to a brethren code
We got your back, we all been low
Let's all rise to the brethren code
We all been lost, we all been called
Everyone rise to a brethren code
We got your back, we all been low
Let's all rise to the brethren code
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