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S07 - EP 45 ✧ part II

Partie 2/3

— Es-tu prêt ?

— Tu ne m'as pas dit où nous allons, répondit Red en quittant la salle de bain de la suite.

Une douche, un lavement et une mise en beauté l'avaient délesté des traces du concert. Red avait trouvé sur le lit une tenue de designer que Dean avait fait livrer spécialement pour l'occasion. En fin de compte, il était ravi que la performance au Rock Venom n'ait duré qu'une heure. Il profiterait ainsi de sa nuit avec son homme.

— On ne quitte pas l'hôtel pour tout te dire. Une table du restaurant nous attend.

Le sourire de Red s'épanouit. Suspendu au bras d'un Dean sexy, il se laissa conduire vers l'ascenseur.

— La première fois qu'on a dîné ici, on ne sortait pas encore ensemble, se souvint-il. Je n'arrive pas à savoir si je suis nostalgique.

— Idem. J'avais apprécié la fin de soirée mais pas son début. À cause d'un inconscient qui a changé un rendez-vous à deux en dîner à treize !

Red ricassa. Dean avait été, pour ainsi dire, piégé. Même si Red l'avait présenté comme une mise à l'épreuve, ce n'était pas une façon correcte de se conduire. S'il regrettait son acte ? Que nenni !

— Tu m'as dédicacé OTHER SELF de Dius Core. C'était romantique, minauda-t-il.

— Je croyais que je ne « méritais » pas d'être considéré romantique.

— Faut pas prendre pour argent comptant tout ce que je dis aux fans, chéri.

Il appuya son ton cajoleur d'une caresse sur le revers cranté de la veste de Dean, appréciant au passage la fermeté de la musculature en dessous. Dean grommela. Red était sur un petit nuage. Cela se sentait à sa légèreté. Limite s'il n'avait pas le pas sautillant. Dean ne briderait pas sa joie. De toute évidence, son homme se réjouissait de souper avec lui à la Saint Valentin.

« C'est votre première sortie officielle en couple, Dean. Les gens qui vous verront ce soir ne douteront pas de la nature de votre relation. »

Heureusement, le standing du Golden River leur épargnait le manque de savoir vivre des curieux – les paparazzis en chef de file. Sur exigence de Dean, la sécurité déjà élevée d'ordinaire avait été renforcée. L'ascenseur s'ouvrit. Le liftier à l'intérieur les salua de manière nominative, à la surprise de Red.

— Mr Leblanc, Mr Rell.

Le chanteur dévisagea son compagnon, le soupçonnant d'avoir donné des instructions en amont. Il n'était pas Red Kellin ce soir, mais Andy Rell, partenaire de Dean Leblanc, fils du saint patron. Eh ben ! Après les vêtements de designer et le personnel informé, à quoi dois-je m'attendre ?

L'employé essaya de se fondre dans le décor. En vain. Red lui tendit son téléphone.

— Vous pouvez nous prendre en photo ?

— Volontiers.

Dean roula des yeux mais joua le jeu. Sa moitié eut droit à son cliché de couple heureux de se rendre à un dîner.

— Si je me rappelle bien, les soirées sont thématisées au restaurant, dit Red.

— Exact.

— Je suppose que le soir de la fête des amoureux, ils la jouent « grand film à l'eau de rose ».

— J'ai cru comprendre que c'est « soirée dansante ». On laisse aux couples le loisir de s'exprimer sur la piste de danse.

De fait, le restaurant du Golden River était une sorte d'hybride qui, en plus du service gastronomique, offrait plusieurs loisirs : cabaret, karaoké, dancing bar.

— Génial ! Tu devrais m'emmener danser plus souvent.

— Pourquoi ce ne serait pas l'inverse ? Tu danses mieux que moi.

— La modestie ne te va pas, Cream-caramel. Ce soir, tu as l'obligation et le devoir de m'en mettre plein la vue. En retour, je rendrai ta nuit aussi intéressante qu'un conte des Mille et une Nuits.

Dean s'esclaffa. Il se pencha et embrassa la commissure des lèvres de Red. D'abord parce qu'il le pouvait, ensuite pour le plaisir de l'entendre glousser. À moins que leur mission à tous les deux fût d'embarrasser le liftier. L'homme essayait de ne pas zieuter de leur côté, encore moins de s'attarder sur leur reflet dans le grand miroir de l'habitacle.

— Tu as décidé d'être facile, ce soir.

— Avec toi je ne sais pas jouer le difficile. Mais je dois quand même te prévenir que je n'embrasse pas le premier soir, Dean.

— Oh, tu la joueras donc ainsi ?

Red lui servit toutes ses dents dans un sourire. Challenge accepté. Dans le regard aigu de son partenaire, le chanteur lut tout sa détermination. La soirée s'annonçait intéressante.

Le liftier leur souhaita un bon appétit. Durant leur descente, aucun autre client n'avait sollicité l'ascenseur. L'architecture haussmannienne du hall saisit Red de la même manière que la première fois. Les souvenirs affluèrent. Il y a moins d'un an, il se tenait en ce lieu au bras du même homme. Pourtant ces deux soirées semblaient tirées de deux vies différentes.

Une hôtesse, Lesly d'après son badge, vêtue d'un uniforme dont la jupe imitait les pétales d'une rose les accueillit. Red remarqua une serveuse en tulipe, une autre en coquelicot et une hôtesse en jonquille installant un couple de femmes à leur table.

— Si les filles sont en fleurs, en quoi sont les hommes ? En feuilles ?

— En sépales, nota Dean, quand un serveur pressé quitta la salle. De fait, les femmes sont en calice et les hommes en corolle. Regarde bien.

Encore fallait-il savoir que les pétales d'une fleur constituaient son calice et les sépales, sa corolle.

— Monsieur a l'œil, félicita Lesly.

— Toi et ta culture ! rumina Red. Tu comptes me l'étaler, ce soir ?

Aguicheur, Dean chuchota à son oreille :

— Si elle augmente mes chances d'avoir ce premier baiser, j'étalerai la confiture de ma science sur ta tartine, Andy.

Le rire de Red explosa, attirant l'attention. Il plaqua une main contre sa bouche et s'excusa, tant il fut incapable de se contenir. Lesly les conduisit à leur table. Le ciel en trompe-l'œil du plafond fascinait toujours Red. La déco pompeuse lui évoquait le luxe à la française. Napoléon III se serait sustenté entre ces murs aux couleurs profondes et audacieuses, sur ces banquettes en velours bleu marine, sans se sentir dépaysé, songea-t-il, ironique. Tout – les imposants luminaires, les embrasses à rideaux, les nappes de table, l'argenterie astiquée –, criait le prestige.

— La première fois qu'on est venus, le service avait été assuré par deux femmes. J'avais adoré. C'est dommage que je me rappelle plus leur prénom.

— Elles avaient des prénoms en N ou M, je crois, tenta Dean.

Elles l'avaient aussi marqué. À aucun moment elles ne s'étaient laissé submerger par le service de treize personnes, prenant les nombreuses commandes tout en agrémentant la conversation avec un sarcasme bien dosé.

— Najoua est la seule serveuse dont le prénom commence par N, révéla Lesly.

— Oui, c'est ça ! fit Red. Est-elle de service ce soir ?

— Je vais voir avec ma manager si on peut l'affecter à votre table, messieurs.

Red nota l'absence de scène. Dans son souvenir, elle portait le nom d'une Muse : Euterpe. Le restaurant avait été réaménagé afin d'assurer une ambiance confidentielle, avec des tables disposées de manière concentrique autour d'une espèce de grand buffet de marbre circulaire au milieu duquel s'écoulait une fontaine. Mais la confidentialité n'étouffait pas la curiosité. Red sentait, plus qu'il ne voyait, l'intérêt de certains clients. Plus loin, quasiment excentré, le bar accueillait ceux qui entamaient la seconde moitié de leur soirée. La piste de danse comptabilisait quelques couples engagés sur une valse.

— Messieurs, bonsoir. J'ai appris que vous m'aviez demandée. C'est un honneur de vous servir ce soir.

Ravissement et fierté brillaient sur le visage de la jeune femme, comme elle leur tendait le menu. Ce n'était pas tous les jours qu'une rockstar vous demandait personnellement, accompagnée par un Leblanc et pas des moindres ! Son pourboire la rendrait très heureuse. Red lui sourit.

— Bonsoir, Najoua. J'ai mangé le nom de ta collègue avec qui tu nous avais servis.

— Merina ? Elle est en congé maternité.

— Ah ouais ?

— La pauvre a une grossesse capricieuse, elle a dû s'arrêter plus tôt.

— Oh. Tu la féliciteras et lui souhaiteras bon courage de ma part.

— Je n'y manquerai pas. Eh bien, de quelle humeur se sent votre palais, ce soir ? Romantique, délicate ou aventureuse ?

— Je présume que les menus ont été adaptés à ces humeurs, devina Dean.

— C'est cela.

— Évidemment que je signe pour l'aventureuse, dit Red.

Elle se pencha, l'air de faire une confidence :

— Le maître d'hôtel s'est assuré que le Chef Chausey mémorise la liste des aliments à éviter un soir de Saint Valentin, et pas seulement celle des ingrédients aphrodisiaques.

Red pouffa. Dean apprécia l'attention. Finir avec une haleine chargée n'était pas le but. Ils déclinèrent la mise en bouche, vu l'heure avancée. Il voulait profiter de la piste de dance, sachant qu'ils ne devaient pas rentrer trop tard.

Les promesses du menu parlaient de palourdes gratinées au beurre d'orange, de ravioles de gambas, de lotte au barbecue, de lard fumé au vinaigre de framboise, de pétales de légumes croustillantes au paprika, de chou-fleur et coco, de figues rôties, de mousse au chocolat noir truffé, de citronnelle brulée et litchi. Certains mets jouaient avec les saveurs oubliées, d'autres sortaient du lot, relevés au gingembre, au safran ou agrémentés de ginseng.

— Le Chef Chausey ne jure que par les « émotions gustatives » et révise régulièrement la carte. Si vous vous sentez l'âme carnassière, je vous suggère le bœuf maturé servi avec des asperges vertes rôties et une écume de sauge. C'est un délice.

Dean arrêta son choix dessus.

— Je me sens plus marin, fit Red.

— Alors la langoustine et son radis daïkon, accompagnée de sa raviole de légumes racines, truffe noire et yuzu serait un choix aventureux. Et si votre âme marine apprécie le terre et mer, je suggèrerai le lieu jaune en croûte de chorizo.

— Va pour la langoustine.

La carte des vins fit son office – Dean s'arrêta sur un Montrachet, grand cru de vin blanc sec se mariant à la langoustine –, et Red demanda celle des desserts. Najoua s'exécuta. Sur ses conseils, le couple choisit de tester ensemble les ravioles de ricotta et abricots confits nappés de jus de céleri réduit. Elle les laissa en tête à tête.

— Ça zieute de tous les côtés, chuchota Red.

— Ils s'habitueront.

Ce n'était pas le fait de voir deux hommes ensemble. Assurément, d'autres couples de même sexe occupaient quelques tables. L'attrait de la nouveauté tenait surtout de leur identité, suscitant une curiosité presque impolie. Ça jaserait autant chez la jet-set people que la bourgeoise. Dean leur offrit de la matière à ragot quand il saisit tendrement un paquet de mèches bouclées écarlates.

— J'aime l'effet que tu leur as donné.

— Tu as déjà porté tes cheveux longs ? Genre, qui te tombent sur les épaules.

— Non. Je ne pense pas que cela m'irait.

— Tu plaisantes ! Tout t'irait. Enfin, peut-être pas la boule à zéro. Mais la crinière longue ferait un sans-faute chez toi. T'as jamais vu de films de Vikings ou quoi ? Cheveux longs et virilité se marient bien.

— Est-ce un souhait ? Tu aimerais que je les laisse pousser ?

— Porte-les comme tu veux. Le plus important c'est que tu te sentes bien avec. Dis, c'est ton anniversaire bientôt. Que veux-tu que je t'offre ?

— Pourquoi t'y prends-tu deux mois en avance ?

— Parce que je suis prévoyant. Vu que c'est compliqué d'offrir un cadeau à quelqu'un qui a déjà tout, je préfère demander directement au principal concerné.

— Ce qui signifie que je te compliquerais encore plus la tâche si je te répondais « surprends-moi ».

— En effet.

— Pourquoi pas quelque chose de personnalisé ? Ce sont des présents auxquels j'accorde beaucoup de valeur.

Du fait de l'attachement émotionnel, déduisit Red.

— OK, je peux partir sur cette base.

— Je te dois un voyage.

— Ah bon ?

— Tu m'as demandé une fois de t'offrir la destination. On discutait de ta soirée d'anniversaire, l'année dernière. Tu voulais un break à ce moment-là.

— Oh, il s'en est passé des choses. Tu devrais prendre exemple sur ton beau-fils.

— Rey a autant besoin de cette coupure que Rudy. Le voir porter toutes ces responsabilités à vingt ans... Je ne sais même pas s'il les a, ses vingt ans. Parfois, il m'inquiète.

— Il est né quand, Rebel-caramel ?

— Tu demanderas à Penny, je l'ignore.

— Choquant ! Mr Dean Leblanc n'a donc pas la science infuse.

— Si tu me cherches des poux, tu les trouveras.

Red retroussa le nez.

— Ma majesté ne partage certainement pas son lit avec un pouilleux !

Dean remua la tête, consterné.

— Tu me vois déjà dans ton lit, alors que tu n'embrasses pas le premier soir. Ce n'est pas très pudibond, Mr Rell.

— Je te vois venir, Mr Leblanc.

Red sirota son verre, puis le reposa avec délicatesse. Il eut soudain une conscience aigüe du regard de son partenaire. Dean suivait sa gestuelle comme s'il voulait la mémoriser. C'était assez troublant de focaliser toute l'attention de cet homme à la prestance imposante.

— À quoi penses-tu ?

— Je te regarde.

— Ça ne répond pas vraiment à ma question.

— Au contraire. Je prends le temps de te regarder. Ouvertement. Je l'ai souvent fait à la dérobée, au point de remplir mes carnets d'esquisses de toi. Ce soir, j'étudie ton visage, tes mains, tes cheveux, sans me cacher. Tu n'as pas idée à quel point c'est intoxiquant de t'observer. Tes yeux, tes lèvres, ta peau... J'ai envie de toucher mais la décence me l'interdit, vu mes intentions peu catholiques à ton égard. Mes pensées sont pleines de toi, Andy.

Red essaya de ne pas rougir. Il échoua. Dame décence le dissuada aussi d'encourager Dean dans sa lancée. Sinon, il se jetterait sur cet homme exquis, qui le plaquerait sur la table et cesserait d'être distingué. Il se mordit la lippe. Les yeux turquoise suivirent le geste, s'attardèrent sur sa bouche. Red s'imposa une respiration ventrale, pratiquée lors de ses exercices de yoga.

— Au fait, où en sont les tableaux de moi que tu as peint ?

La tension vénérienne s'atténua. Son entrejambe à l'étroit l'en remercia.

— Ils sont rangés à l'abri de la poussière dans mon atelier à Saunes. J'ai récemment fait le ménage et classé certaines œuvres par catégorie.

— Je ne peux toujours pas les voir ?

Niet.

— Vivement l'inauguration de Tekhnopolis©, alors. On le fait quand, le nu que tu me dois ?

Dean cilla. Il devait un nu à Red ? Il tilta.

— Ah, le gage du duel de karting. Accordons nos agendas à notre retour.

— Il faut aussi qu'on trouve le temps de déménager tes affaires à l'Upper Coast.

L'officialisation de leur relation devait s'ancrer dans leur quotidien. Des circonstances peu drôles les avaient amenés à vivre sous le même toit. Dorénavant, chacun partageait la vie de l'autre, et pour Red, une manière très concrète d'illustrer cela était d'aligner leurs vêtements dans le même dressing. Dean en avait une vision différente.

— Je vais commencer par mettre à jour mes adresses postales sur la plupart de mes documents.

Le cœur de Red gonfla.

— Et sur tous les sites où tu as une adresse de livraison.

Dean grogna.

— Je déteste cette tracasserie. On souscrit à tellement de programmes et cartes de fidélité, que cela devient un calvaire dès qu'on change une ligne de ses coordonnées.

— Mais tellement ! Après, ça n'a aucune priorité. Le plus important reste les documents administratifs.

— Cela me fera bizarre de déménager.

— Aucun déménagement ne laisse indifférent, Dean.

— Celui-là pincera des cordes très sensibles.

— Et si tu ne te contentais pas d'emménager ? Et si on faisait des travaux ? On refaçonne la villa à notre convenance. Ce domicile porte mon empreinte et celle des anciens proprios. Cette fois, on lui donne notre image à tous les deux. Comme ça, on pourra organiser une pendaison de crémaillère en bonne et due forme après avoir ajouté ton nom sur l'acte de propriété.

Les yeux de Dean brillèrent. La proposition touchait plus d'une corde sensible.

— Vendu.

— Quelle adresse sera la résidence principale et laquelle deviendra la secondaire ?

— Je t'avoue que je n'ai pas la réponse. Finissons les travaux à l'Upper Coast avant de décider.

— Ça rendra les choses tellement officielles !

— C'est déjà le cas, avec la propriété de Riddleshire... Oh, bon sang !

— Quoi ? s'alarma Red.

— Vince savait déjà ! Voilà pourquoi il n'a pas appelé.

— Je ne te suis pas trop. Ça te travaille vraiment, son silence.

Les plats arrivèrent, pour la grande réjouissance de l'estomac de Red. Sa dépense énergétique sur scène commençait à taxer ses réserves.

— Explique. C'est quoi le problème avec mon beau-papa ?

La formulation arracha un frisson à Dean. Il y avait quelque chose de terrible dans l'idée qu'un Red Kellin soit le beau-fils d'un Vince Leblanc. En toute honnêteté, Dean n'avait jamais vraiment songé aux implications de sa relation maritale officialisée. Il finit par en rire. Parce qu'il n'avait pas besoin de l'approbation parentale pour être heureux. Même s'il ne nierait pas que la bénédiction de ses parents signifierait quelque chose. Mais après le coup de massue porté par Rudy à la réception MIP, Dean doutait que son père ait les ressources d'encaisser un second « revers ». De quoi expliquer le silence. Probablement. Le pauvre Vince avait été assommé. Quid de Natasha ?

— Je soupçonne Vince d'avoir su quand nous avons entamé les démarches pour t'ajouter sur l'acte de propriété du domaine de Riddleshire. À Balmer, rien n'échappe vraiment à cet homme. Les actes notariés, même signés dans le plus grand secret, finissent toujours par remonter aux oreilles du grand manitou Leblanc. Surtout dans l'immobilier, l'un des domaines de prédilection du business familial. Il sait qui est propriétaire de quoi, qui est devenu nouveau propriétaire, quand, où, comment.

— Okay... Est-ce une mauvaise chose dans notre cas ?

— Au contraire. Cela m'épargne de souffrir ses réflexions sur mon coming-out. Finalement, ce n'est pas comme s'il avait été pris au dépourvu.

— S'il te pose directement la question, tu lui répondras à ce moment-là. Ne te sens pas obligé de faire une déclaration auprès de ta famille si tu redoutes sa réaction.

Dean s'indigna.

— Je ne la redoute pas, je m'en tamponne le coquillard ! Simplement que certains membres de cette famille se bercent de l'illusion que leur avis m'importe et se sentent obligés de me le donner. Que veulent-ils que je fasse avec ?!

Red ricana.

— T'es vraiment pas un cadeau. J'ai la chance d'avoir deux frères qui se foutent royalement de mes frasques dans les médias. David m'a envoyé un émoji. Dilan m'a demandé de dire à Chloé, sa nana, de ne plus l'ennuyer avec la vie sexuelle de son petit-frère, parce qu'il s'en bat les steaks. Des amours !

— Un émoji... Lequel ? demanda Dean, sa curiosité piquée.

Red le lui montra. Un pouce levé accompagnait la capture écran de leur baiser publié par un magazine à sensation, surplombé du titre : « Le baiser qu'on n'attendait pas ! ».

— Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour avoir des frères comme les tiens !

— Il suffira de m'emmener devant le maire et ils deviendront aussi les tiens.

« Bien tenté », dit le sourire en coin de Dean. Il saisit la main de Red et y posa un baiser.

— Je vais y réfléchir.

— En fait, on peut se passer de l'autorité municipale. On est à Nior. Une pichenette d'audace, une fausse chapelle, quelques billets verts, un claquement de doigts et nous voilà mariés pour le fun ! Mais loin de moi l'envie de te mettre la pression, chéri. Qui prendra le nom de l'autre ?

— Et il ose avancer qu'il ne me met pas la pression, marmonna Dean.

Red s'amusait trop à ses dépens. Lui aussi savait jouer à ce jeu.

— La question ne se posera pas, tu prendras le mien, je prendrai le tien.

— Un nom composé... Rell-Leblanc ?

— L'ordre est débattable, mais oui, un patronyme composé. Notre enfant portera nos deux noms.

Dean vit Red déglutir, se racler la gorge, lutter pour conserver un visage stoïque, saisir son verre de Montrachet et en siffler le contenu. Au tour de Dean de jubiler.

— Bien entendu, valida son partenaire. Adoption ou GPA ?

Dean cilla, toussa longuement et se soulagea d'une gorgée de vin.

— Hé, c'est toi qui as emmené le jeu sur le territoire « bye-bye confort zone ».

— C'est toi qui l'as commencé, l'accusa-t-il.

— Alors ? insista Red, décidé à l'emporter. Gestation pour autrui ou adoption ?

Le ton grave de Dean se drapa de douceur :

— Pourquoi pas les deux ? D'abord la GPA, tu seras donneur, puis l'adoption.

— Tu veux avoir deux enfants avec moi ? souffla Red, la gorge serrée.

Wow ! Il ne saurait décrire ce que lui faisait cette confidence, mais elle remuait des choses. Beaucoup de choses. Ses glandes lacrymales bridées et ses tripes retournées en témoignaient. Dean hocha la tête.

— J'ai un fils unique et c'est un enfant gâté ! Notre premier ou première doit avoir un frère ou une sœur. Avec toi et moi comme pères, il ou elle risque de se prendre pour le point géocentrique de la Voie Lactée en restant enfant unique.

Red ne s'attendait pas à rire.

— T'as trop raison ! Cet enfant se payera déjà un ego monstre avec ma majesté et ta divinité comme paternels. Et si la GPA donnait une grossesse gémellaire ? Parait qu'on a plus de chances d'avoir des jumeaux quand on a une parenté directe avec des jumeaux. En plus, pas mal de grossesses médicalement assistées sont multiples.

— Il semblerait que tu te sois documenté... On maintient l'adoption. Un adulte n'a pas toujours besoin d'enfant. Mais un enfant a toujours besoin d'un parent.

— OK. Je signe.

Il signerait pour une nurserie entière avec Dean, s'il le fallait ! Est-ce que planifier autant leur serait bénéfique ? Red se foutait de la réponse. Peu lui importait que ces plans se réalisent ou non. Cette discussion renforçait leur lien. Cela lui suffisait.

— Je suis heureux qu'on ait cette conversation.

— Moi de même.

Ils n'évoluaient plus à petit pas dans le donjon de l'engagement, ils effectuaient de grands bonds. Sautaient-ils des étapes ? Peut-être. Mais zapper des niveaux dans la quête d'un donjon avait peu d'incidence quand on battait le boss de fin. Les skills et objets manquants s'achetaient. Et Dean Leblanc assumait désormais sa fortune. Un jour viendrait où il fonderait une famille avec Andy Rell.

*o*o*

TBC ● EPISODE 45 - part 3

WOW ! Il s'est passé quoi entre Red et Dean ? O_O? Le coming-out est en train de débloquer de nouvelles étapes du jeu à grande vitesse.

*MEDIA*

Intro vidéo : Bruno Mars - Marry You. Parce que Red pourrait bien exécuter ces lyrics si Dean se laissait convaincre.

It's a beautiful night
We're looking for something dumb to do
Hey baby
I think I wanna marry you

Is it the look in your eyes
Or is it this dancing juice?
Who cares baby
I think I wanna marry you

Well I know this little chapel on the boulevard we can go oh oh oh
No one will know oh oh oh
Oh, come on, girl
Who cares if we're trashed got a pocket full of cash we can blow oh oh oh
Shots of patron
And it's on, girl

Don't say no, no, no, no-no
Just say yeah, yeah, yeah, yeah-yeah
And we'll go, go, go, go-go
If you're ready, like I'm ready

Cause it's a beautiful night
We're looking for something dumb to do
Hey baby
I think I wanna marry you

Is it the look in your eyes
Or is it this dancing juice?
Who cares baby
I think I wanna marry you

I'll go get a ring let the choir bells sing like oooh
So what you wanna do?
Let's just run girl

If we wake up and you wanna break up that's cool
No, I won't blame you
It was fun, girl

Don't say no, no, no, no-no
Just say yeah, yeah, yeah, yeah-yeah
And we'll go, go, go, go-go
If you're ready, like I'm ready

Cause it's a beautiful night
We're looking for something dumb to do
Hey baby
I think I wanna marry you

Is it the look in your eyes
Or is it this dancing juice?
Who cares baby
I think I wanna marry you

Just say I doooooo-ooo uhu
Tell me right now baby
Tell me right now baby, baby
Just say I doooooo-ooo uhu
Tell me right now baby
Tell me right now baby, baby

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