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S07 - EP 45 ✧ part I

Partie 1/3

Mercredi 14 février

La journée de l'amour s'annonçait haute en décibels. Le festival connaissait un pic de participation encore jamais atteint.

Les Beat'ONE honoraient leurs fans, apprêtés tel un soupirant rejoignant son bien-aimé au bal. Exit l'image caricaturale du rockeur bourrin, débraillé. Avec deux fashionistas au sein de la formation, le quatuor invitait trop souvent des items de catwalk sur scène. Autant dire que le tableau présenté par Hölle, le groupe en première partie, jurait avec le leur. Ils assumaient leur look, et les photos faisaient déjà l'unanimité sur Internet : ils avaient la classe !

Le chanteur tira sur les manches de sa veste en cuir rouge doublée de soie. La coupe queue de pie, les épaulettes et le plastron orné de studs dorés donnaient à sa silhouette un cachet rock et bling-chic. Sex-appeal : check. Red caressa l'organza de la petite liquette en dessous, dont la transparence révélait le nombril et les chaines en argent ceignant son pantalon enduit déchiré aux genoux. Le pas assuré, chaussée de creepers métallisée à double semelle, la rockstar fit son entrée.

Cris, adoration. Enfin sonnait l'heure.

Jeff suivit, dans un style hybride streetwear et gothique : kilt sombre en tissu Écossais, pantalon « seconde peau » en cuir lacé aux genoux et enfoncé dans des bottines sanglées, trenchcoat en denim par-dessus un blouson à capuche en tissu noble. Parce qu'il aimait rendre ses ouailles hystériques, le geste nonchalant, il retira sa longue veste et en fit don à la foule.

Les yeux de Red s'arrondirent. Que Jeff se débarrasse de cette belle pièce en disait long sur son humeur, lui si attaché à ses vêtements ! Le modèle, acteur et bassiste monta le volume des égosillements en dézippant son blouson, révélant une peau pâle contre laquelle ressortait l'obscurité de la pierre d'onyx encastrée dans sa cravate-bijou. La musique n'avait pas commencé et les filles frisaient déjà l'apoplexie.

Ses éternelles lunettes de soleil Iridium® posées sur le nez, le batteur débarqua en rajustant son oreillette. Il faisait dans la simplicité et l'originalité avec sa veste teddy en nylon laqué, son jean-salopette porté sans les bretelles et ses baskets rock dernier cri, greffées d'une chaine de vélo en acier, de zips, clous et têtes de morts.

Le guitariste clôtura le défilé, allure couture et silhouette raffinée dans sa veste en laine grain de poudre galonnée de velours. Sur le blanc éclatant de son pantalon en toile près du corps ressortait les chaines noires pendant de sa ceinture punk et le carbone de ses Doc'M® à semelle rangers.

Red prit la température de la salle :

HOLY !

SUCKERS !

La stridence du cri lui apprit la bonne santé du bébé. Il sourit.

— Bonsoir.

Les yeux fermés, il se nourrit de l'instant. Sa dernière scène remontait au plus grand défilé du monde, mais l'ambiance du catwalk permettait pas un plongeon dans le grand bassin de l'extase. Le concert de Noël avait laissé un goût amer à cause de l'enlèvement d'une personne chère aux Beat'ONE. Alors se tenir sur cette scène, dans la même ville qui avait connu la débâcle, bercé par l'euphorie des fans n'avait pas de prix.

— On s'est dit qu'il fallait se mettre sur notre trente-et-un pour notre rencard de Saint Valentin avec vous. D'où nos tronches de shooting.

— C'est la moindre des choses, dit Jeff d'un ton guindé.

L'effort fut apprécié par une foule se sentant privilégiée par tant d'égards. Non, vraiment, il ne fallait pas ! Pour le plaisir des fans, tout devenait show avec les Beat'ONE, même leur simple arrivée sur scène. La setlist annonçait une collection de hits tirés de MACULA, RENOVATIO et LIRM. Une fébrilité anticipatoire se ressentait sous la tente du Rock Venom.

Une fois de plus, l'audience attendait des rockstars une performance au poil. Leur capacité à méduser l'assistance en live, par leur son hypnotique et l'aura chamanique du chanteur, était à nouveau mise à l'épreuve. Relèveraient-ils le défi ?

*

Saint Valentin oblige, la formation démarra sur LOVE MISSILE. Le public, au taquet, ne ménagea pas ses efforts durant le refrain. Cette piste gorgeait toujours le peuple d'allégresse. Fidèle à sa réputation, la voix de Red rameuta de nouveaux auditeurs. L'espace d'une chanson, la tente pleine à craquer vit sa devanture assaillie de monde. L'affluence rivalisait désormais avec celle d'une mainstage. Les festivaliers bénirent les écrans géants à l'extérieur, qui diffusaient le show et soulageaient des frustrations.

Ayant décidé de souiller les rares innocents, Red enchaina deux titres parlant de sexe avec une subtilité douteuse. En live, la censure pouvait se rhabiller. Un YOURS & PRICELESS sensuel et un PULL THE TRIGGER bien cru montèrent le thermostat. À peine tutoyait-on le septième ciel que le groupe catapultait l'audience dans les profondeurs abyssales, sur un SUNKEN façon screamo au beat insolent.

Le chanteur tomba la veste : place aux choses sérieuses. Le jeu dense des guitares insufflait de la folie dans les veines. Des circles pits naissaient un peu partout dans une foule chauffée à blanc. Encouragés par les cris de Jeff, les Holy Suckers se mouvaient dans une brutalité rythmique d'art martial déstructuré, au son d'une batterie furieuse.

Le ton donné, le public hurlait. Red aussi. Jeff sautait. Les fans aussi. Jay remuait la tête tel un possédé. Les damnés aussi. La version live de DANCE, DANCE imposa un solo de guitare endiablé. Le show de Korgan s'agrémenta de headbangs rotatifs, manquant de terrasser le peuple. Lui n'avait pas besoin de courir comme un mauvais génie sur toute la scène pour soumettre l'auditoire à ses pieds.

Malgré la fatigue de fin de journée chez certains festivaliers, l'ambiance parlait d'énergie. Une frénésie de tous âges beuglant les paroles avec une ferveur calée sur un beat aussi précis qu'un métronome. À ce stade, rater le morceau suivant refilerait des remords jusqu'à la troisième génération. ADAGIO, de l'album MACULA, fut servi brûlant : une composition retravaillée, rapide et nerveuse, en totale contradiction avec la définition du titre. La version CD suivait une cadence lancinante ; celle en salle choquait par ses affinités avec du Trash-metal, permettait d'exprimer l'excitation du moment ou d'extérioriser le trop-plein d'euphorie.

De l'extase au glauque, il n'y eut qu'un pas. Quand Red entonna SHE ONCE LOVED A MONSTER du même album, les Holy Suckers en avaient plein les cordes vocales. Personne ne put le suivre dans ses complaintes chamaniques diphoniques et torturées, aux relents orientaux, mais tous l'accompagnèrent volontiers dans sa transe.

Pause ; répit accordé au larynx de Red très sollicité par l'exercice. Durant ce moment de complicité avec le public, le chanteur esquiva tant bien que mal les questions indiscrètes sur sa vie privée. Son couple se trouvait sur toutes les lèvres. Il apprit que nombreux n'achetaient plus l'histoire de « l'ami » depuis un moment. Selon ses fans, le statut « d'âme-sœur » du modèle Dean ne pouvait qu'évoluer en « amant ». Ils attendaient simplement l'officialisation du « plus si affinité ». D'aucuns lui envièrent la déclaration de son homme sur MCS-Radio, la jugeant romantique.

Red n'apprécia pas que Dean lui vole la vedette. Le bougre marquait déjà des points chez les Holy Suckers ! Il consentit néanmoins à répondre à une question.

— Non, ce n'était pas prémédité. On ne s'est pas concertés pour tout révéler vers la Saint Valentin. Ne lui accordez pas autant de romantisme, je vous jure qu'il ne le mérite pas ! Si vous voulez tout savoir, Dean ne m'a pas demandé mon avis quand il a décidé de faire un coming-out de manière spectaculaire. Mais je suppose que c'était pour se mettre au diapason de ma magnifique fibre scandaleuse.

Les questions redoublèrent. Red geignit.

— On est quatre sur scène. Pourquoi vous ne posez des questions qu'à moi ?

— Parce que tu attires trop la lumière, se moqua Jeff.

Korgan lui vint en aide.

— Les amis, laissez-le respirer. Vous êtes intelligents, vous aviez deviné que pendant un temps c'était de « l'amimour », un hybride qui refusait de choisir entre amitié et amour. Maintenant que le doute est levé, ils accorderont une interview prochainement. Vous saurez tout à ce moment-là.

La révélation mit la groupie en joie. Une fan lança :

— Tant mieux ! Le barman latino ne correspondait pas à vos standards !

— Eh bien, merci, fit Red.

Que dire d'autre, si ce n'est accepter cette espèce de bénédiction. Jay détourna le débat.

— Vous a-t-on dit que Jeff portera toujours le kilt demain, mais sans le pantalon en dessous ?

Jeff maudit le leader durant son moment de solitude. Le faible écho d'une annonce leur parvint : le groupe de Nu-metal, Иeologism, prenait possession de Rock Sanctuary, l'une des plus grosses scènes.

— Vous entendez ça ? fit Red. Demain soir, les infos de cet ordre équivaudront à des déclarations de guerre. Qui a hâte d'être au Rock'n'Rumble ?

Sa question déclencha une marée furieuse.

— Excellent ! apprécia Jay. En attendant, on va la jouer chill, histoire d'en garder sous le pied pour demain.

Ce fut une bonne transition pour la version acoustique de F.A.M.I.L.Y., dont les passages a capella mirent en lumière la pureté de la voix de Red. Le moment suspendu s'étira sur DEAR ANGEL, porté par ses chœurs préenregistrés.

Changement d'ambiance sur RENOVATIO. Red se munit de sa guitare et se planta devant le micro. Le style épuré céda au hardcore. Agressif, d'une intensité frisant le dissonant, ficelé de maestria, l'un des morceaux les plus fédérateurs du répertoire des Beat'ONE fut délivré au public. Dès les premières percussions, les fans se déchainèrent. Par sa facilité à déclencher une réaction rapide et enflammée de l'audience, cette chanson marquerait longtemps, pour ne pas dire à jamais, la carrière des musiciens.

Le slap de la basse transportée par la cadence de la batterie justifiait l'ampleur du pogo dans lequel se jeta la foule. La maîtrise de Jeff était au service de son art. Il tirait de son instrument le plaisir d'une masturbation et aguichait les plus réceptifs. Les zooms sur son visage quand il se léchait les lèvres de manière sensuelle affaiblissaient des genoux.

Les riffs prodigieux du lead guitariste épousaient la ligne vocale mélodique du chanteur. Les solos improvisés de Korgan avaient une véritable signature. Néanmoins, le son harmonieux de son duo avec la guitare rythmique de Red en rajoutait à la liesse. La passion des musiciens était communicative.

On ressentit leur amour de la musique – de la bonne musique –, quand le groupe se lança dans une version folk rock de KIND OF SUCCUBUS. Le titre offrit une transition plus apaisée vers la piste finale. Quoi de mieux que SAY IT IN A SONG pour clore en beauté un spectacle de Saint Valentin ? Chantée pour la première fois au public, la chanson reçut un accueil acclamé.

*

De l'avis des spectateurs interviewés après ce concert, le contrat avait été respecté, quoique trop court. Ce soir-là, les Beat'ONE confirmèrent qu'ils étaient l'objet d'une dévotion digne d'un culte pour nombre de Holy Suckers, créateurs d'une musique unique dont le génie tenait sans doute du sorcier, vu la relative étrangeté de leur univers.

Sur le tissu vocal de Red Kellin se brodait aisément les titres de trois albums plébiscités par le public. Ce dernier en avait pour ses frais en fan-service avec le bassiste, la batterie d'enfer donnait la patate et le jeu du guitariste inspirait de l'admiration. Le secret d'un live réussi ? Une performance qui faisait autant plaisir à voir qu'à entendre.

Les rockstars partageaient la frustration de leurs fans. La programmation ne permettait pas un concert plus long, du fait des groupes se succédant sous la tente. En quittant la scène, le quatuor carburait à l'excitation et en redemandait, tels des fauves impatients comptant les secondes avant d'être à nouveau relâchés dans l'arène.

Vivement le Rock'n'Rumble !

*o*o*

TBC ● EPISODE 45 - part 2

Ça fait longtemps que j'ai rédigé un live report ! J'espère ne pas m'être trop rouillée. Ce concert a un goût de pas assez. Donc ouais, vivement le Rock'n'Rumble, évènement qui aura droit à 3 épisodes. Oui, vous lisez bien : 3 épisodes de live reports, 3 épisodes de concert ! Be prepared!

*MEDIA*
Intro vidéo : Fuyuu Shita Risou - D'espairsRay [Spiral Staircase live DVD]. Parce que j'adore l'ambiance en salle. (Et c'est l'un de mes titres préférés de ce groupe qui figure dans la liste des muses des Beat'ONE.)

Version CD : 浮遊した理想 (Fuyuu Shita Risou) - D'espairsRay

https://youtu.be/CJjgr0EY8Go

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