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S07 - EP 44 ✧ part II

Partie 2/3

— Question suivante : as-tu la main verte ?

— Hélas, non. Dommage que ce ne soit pas héréditaire, ma mère a la main verte.

Sonia lui servit un sourire en coin.

— As-tu déjà eu un œil au beurre noir ?

— Ce serait un sacrilège sur son si joli minois, geignit Blake.

Rudy remua la tête, puis se pencha vers Timothy.

— Je ne sais plus. La fois où on s'est battus toi et moi au lycée, Tim, j'avais un œil au beurre noir ? Je me souviens que je voyais mal d'un œil, mais ça s'est rétabli en quittant le bureau du proviseur.

— Pourquoi tu balances un tel dossier à la télé ?! pleurnicha Timothy. C'est rude, Rud' !

Leurs amis pouffèrent de rire.

— Je ne me souviens plus si j'ai déjà eu un œil au beurre noir mais je sais en avoir donné un.

— À Timothy ? s'étonna Inna. Il fait le double de ta taille !

Rudy lui montra à quel point il dépréciait cette remarque, puis sourit comme le chat de Cheshire.

— Non, à mon mec. Mais c'était avant qu'on sorte ensemble.

— C'est surprenant de l'apprendre, fit Sonia. Cet œil au beurre noir a dû l'embarrasser, connaissant sa profession.

Rudy se massa la nuque, penaud.

— Ouais, son patron n'était pas très content. Surtout qu'il avait en plus une lèvre fendillée par ma faute.

— Cela ne renvoie pas de toi une image pacifiste, dit Sonia. Ne crains-tu pas que ça nuise à ton militantisme ?

— Je n'excuse pas la violence, mais je confesse que parfois je la justifie. Qu'on le veuille ou non, on ne vit pas dans un monde doux. Il s'en était pris à la petite sœur de mon meilleur ami ; il l'a vraiment fait pleurer. Quant à Tim, il avait insulté mon père, ça méritait réparation. Et peu m'importe la moralité d'autrui, personne ne me refusera ce droit. On. Ne. Touche. Pas. Aux gens qui me sont chers. Point, martela-t-il. Malgré tout, j'ai horreur du conflit. Je prône le pacifisme. Aujourd'hui, Tim et moi sommes supers potes, il bosse pour la même agence de mannequinat que mon père, et la cadette de mon meilleur ami est fan de mon mec. Tout est bien qui finit bien !

— La vie est tellement simple avec toi, ironisa Timothy.

— Si seulement c'était vrai..., maugréa Mir. Les apparences sont trompeuses, il ne faut pas croire tout ce que vous voyez.

— Surtout avec Rudy, rebondit Junior. Il a une gueule d'ange, mais c'est un prince Leblanc inflexible.

Rudy fit les yeux doux à la caméra.

— Honnêtement, qui oserait accuser ce visage adorable et câlinable de barbarisme ?

— Je suppose que ça explique pourquoi il t'a valu le surnom de Caramel-vanille, glissa Regan.

— Popopo ! fit Lou-Ahn. Si je ne craignais pas de me prendre un vent, je te dirais de m'en taper cinq, Regulus !

Sonia se sentit des affinités avec une maîtresse d'école devant une classe agitée.

— Quand as-tu grise mine, Rudy ? questionna-t-elle quand le calme revint.

— Quand mes amis vanneurs me collent un procès d'intention, dit-il, vengeur. J'ai grise mine quand les miens me manquent. Je ne parle pas de mon père, lui et moi sommes quasiment siamois.

— Vrai.

— Inutile de le préciser, Junior, je suis bien placée pour le savoir, avança Sonia.

Les autres essayèrent, en vain, de ne pas rire aux dépends de Junior. Elle l'avait cassé avec une subtilité sarcastique. Elle redonna la parole à Rudy.

— En fait, je pensais à ma grand-mère du côté paternel. Je faisais plein d'activités avec elle quand j'étais enfant. On passait de très bons moments ensemble. Je l'appelais Mamy Nanny ; elle était ma mamie, ma gouvernante, ma baby-sitter, mon amie. Puis on s'est éloignés à causes de plusieurs déménagements. Mes souvenirs sont probablement enjolivés par le filtre de l'enfance, mais j'aimerais retrouver notre lien d'avant.

— Elle a assisté au concert des Beat'ONE avec toi, à Noël, se souvint Lou-Ahn.

— Ouais, c'était trop cool ! (Il se rembrunit.) J'ai peur de perdre ce semblant de complicité maintenant que j'ai fait mon coming-out.

— Pourquoi cette appréhension ? questionna Sonia d'un ton neutre.

— De ce que j'ai vu, ma famille paternelle est puritaine. Ce ne sont pas des parangons de progressisme sur ce plan-là. J'ai la chance d'avoir été élevé par un père anticonformiste. De fait, mon père est carrément le rebelle de la famille, et j'aime qu'il le soit. Ça le rend classe, rock'n'roll et badass.

— Je m'appelle Rudy Leblanc et je suis une groupie de mon papa chéri, chuchota Timothy.

— Ouais, Tim, tes bijoux de famille savent avec quelle force je suis fan de mon p'pa, piqua Rudy.

Le chahut régna à nouveau sur le plateau.

— Dites-moi qu'on va couper au montage, geignit Timothy.

Sonia l'ensevelit sous son embarras :

— Un homme doit assumer ses paroles, Timothy. (Elle revint à Rudy.) En parlant d'assumer, tu penses donc qu'il ne sera pas aisé d'assumer ta sexualité différente au sein de ta famille paternelle ?

— Oh, je n'ai aucun mal à l'assumer aujourd'hui. Leur opinion n'a aucune espèce d'importance, même si mon grand-père est déjà au courant. Mon père et ma mère l'ont bien pris, ça me suffit. Ma mère beaucoup mieux que mon père, d'ailleurs. Et il va mal le digérer quand il entendra ça, ricana Rudy.

Sonia remua la tête, se gardant de relever.

Red attendit la réaction de Dean.

No comment, grommela ce dernier sous les gloussements de son partenaire.

— Il m'a fallu un peu de temps pour l'assumer devant mes potes. J'ai été victime de brimades homophobes au lycée puis à la fac. Un nom prestigieux ne protège pas de l'intolérance. Ces épreuves m'ont durci le cuir. Si, par le passé, j'étais adepte du « pour vivre mieux, vivons cachés », désormais j'ai un autre point de vue. Néanmoins, je comprends ce « vivons cachés ». Cette ligne de conduite assure la survie des personnes LGBTQI+ dans un milieu hostile. Hostile par la religion, la culture, la loi, l'éducation, et j'en passe. Dans certaines circonstances, il est carrément question de vie ou de mort. Je ne dirais pas que j'ai la chance de vivre dans une société où les amours arc-en-ciel ne sont pas passibles de la peine de mort, parce que, malgré tout, on peut encore trouver la mort sous les coups d'agresseurs homophobes.

Sonia en profita pour révéler les statistiques désolantes des agressions LGBTphobes et le pourcentage d'individus tués par ces attaques bigotes et criminelles. Inna prit le relais :

— C'est pour ça qu'on est là. Pour verbaliser la problématique. Même si les mentalités évoluent, l'ampleur du problème est tel qu'il est urgent d'atténuer l'hémorragie. Une hémorragie qu'on est malheureusement incapables de couper à l'heure actuelle, et ça ne se fera pas dans un avenir proche. La seule chose qu'on puisse faire, c'est poser un garrot en veillant tant bien que mal à ce que ça tienne.

Lou-Ahn enchaina :

— Quand on est queer – et j'emploie « queer » ici au sens large, en opposition à hétéro cis genre –, on doit lutter avec cette différence qui provoque tellement de questionnements, d'insécurités, de peurs, de troubles mentaux. J'en suis un parfait exemple. Je suis une femme qui aime les filles et qui ressemble à un garçon à qui la génétique a jeté des miettes de traits féminins par pitié.

Ceux qui ne voulaient pas rire pouffèrent malgré eux. Saïd posa une main sur le bras de son amie.

— Tu es l'androgyne la plus sexy que je connaisse, après Red Kellin bien sûr.

Lou-Ahn roula des yeux, puis lui sourit.

— Bien sûr. Loin de moi l'idée de rivaliser contre Red Kellin.

Ledit Red porta une main à sa poitrine, le cœur réchauffé.

— Aww, je vous adore, mes marguerites. Et t'es splendide, Lou. Ne laisse personne te convaincre du contraire.

Lou-Ahn reprit son argumentaire :

— Tout ça pour dire qu'on lutte déjà avec soi-même, si ce n'est contre soi-même. Et trop souvent, on ne gagne pas, on finit par se haïr, par être écœuré par notre propre personne. C'est tellement triste et d'une violence quand on se déteste soi-même ! Mais en plus, on doit affronter l'épreuve du coming-out, redouter l'enfer du outing, en vivant constamment sur ses gardes avec cette sensation d'être en danger quand on essaye d'être vrai avec soi-même. Je vais vous dire un secret. (Cette fois, elle s'adressa à la caméra.) Vous n'imaginez pas à quel point ce calvaire peut déjà être à moitié soulagé par des proches ouverts et protecteurs. Peu de personnes queer ont cette bénédiction.

— Se tourner vers ses proches est un réflexe inscrit en nous quand on a grandi dans une famille qui nous a entouré pendant l'enfance et l'adolescence, dit Saïd. Alors c'est très dur d'affronter le rejet du monde extérieur quand notre propre famille, qui a toujours été aimante, nous rejette aussi à cause de notre orientation sexuelle. On se sent trahi, mais surtout on sent qu'on a trahi ses proches. C'est difficile à digérer, quand notre personne, notre façon d'être nous-mêmes, rentre en conflit avec la vision ou les convictions de ceux qu'on aime. Dans la majorité des cas, ça ne laisse que deux options horribles : rejeter qui nous sommes pour leur plaire et souffrir ou embrasser qui nous sommes pour les perdre et souffrir.

— La souffrance pour seule perspective d'avenir... N'est-ce pas un peu tranché ? avança Sonia.

— Malheureusement, la réalité est telle quelle, soutint Saïd. Ça rassure quand je lis sur les réseaux sociaux que certaines personnes n'ont eu aucun mal à faire leur coming-out. Et d'autres se sentent même protégées par leur entourage. Heureusement que ces cas-là existent, sinon on se flinguerait tous. Mais la balance penche plus du côté sombre. On ne peut pas nier cette vérité.

— Et cette triste vérité affecte avec la même violence, indépendamment des classes sociales, intervint Junior. Bien entendu, le calvaire d'un gay issu d'une classe pauvre ou moyenne ne possède pas les mêmes notes que le calvaire d'un gay nanti, mais à l'oreille, la musique reste une symphonie macabre.

— Ça, c'est en partie parce qu'on nous réduit à notre orientation sexuelle, rebondit Lou-Ahn. Les intolérants résument l'intrigue de notre vie entière à nos préférences romantiques, sexuelles, quand ils ne nous limitent pas à notre identité de genre qui, selon eux, serait problématique.

— Ce serait bien si être « queer » devenait un simple détail, comme la couleur des yeux par exemple, émit Rudy.

— Oh bouchon, si seulement ton vœu pouvait se réaliser, pria Red.

— Mais je sais que c'est naïf d'aspirer à une telle chose. En tout cas à l'ère actuelle, parce que la société des humains avance encore à reculons. On évolue à un rythme arriéré, passéiste, voire barbare sous d'autres cieux.

— Ce qui explique l'homophobie décomplexée, avança Inna. Pour preuve, une nouvelle association étudiante à Darney se dit conservatrice car elle veut respecter et conserver les valeurs premières et « nobles » de l'université, fit-elle en mimant les guillemets. Mais dans les faits, en suivant la chronologie, elle a été créée tout spécialement dans un esprit anti-GFM. Parce que sans l'opération Gay-Friendly Motion, cette assoce rivale d'A.M.I.E. n'aurait jamais vu le jour.

— Mais ses membres ont leur liberté d'expression, d'opinion, de pensées, rappela Mir. Interdire à leur association d'exister irait contre les valeurs défendues par A.M.I.E. Moralité : faire entendre notre voix un peu plus fort que celles qui veulent nous assourdir reste notre seule arme pacifiste.

Sonia avait choisi de n'inviter aucun membre de STIRPS, son but, ce soir-là, n'étant pas de nourrir la polémique ou le débat conflictuel. Elle aurait pu, mais elle estimait que la GFM, le coming-out de Rudy et la révélation sur Torcy-Junior gaveraient bien assez les téléspectateurs. Elle ne leur refilerait pas une indigestion.

— Maintenant qu'elle a la parole, que dit votre voix ? s'enquit-elle.

— La mienne dit que le rejet n'est pas la seule conséquence qui existe, déclara Rudy. Que souffrir n'est pas le seul choix valable. Beaucoup de personnes LGBTQI+ n'envisagent même pas d'être acceptées telles qu'elles sont. Mais la tolérance, l'acceptation, l'ouverture d'esprit sont aussi une réalité tangible. À ces personnes qui souffrent en silence, qui n'y croient plus, qui n'osent pas espérer, ou qui continuent de lutter, je dis que c'est notre droit légitime de demander la tolérance, de vivre en étant acceptées, de souhaiter connaître l'ouverture d'esprit de notre entourage. Même quand les attaques, la mise au ban, s'inscrivent sur la durée.

— Même quand on ne trouve pas sa place dans sa famille, à l'école, au boulot, à l'église, à la synagogue, à la mosquée, appuya Saïd. Même quand notre culture nous stigmatise, quand notre religion nous condamne, et quand la constitution de notre pays ne nous protège pas. Il ne faut pas abandonner parce qu'en cours de route, vous rencontrerez des gens qui vous écouteront, vous accepteront.

Il sourit à ses amis, qui le lui rendirent. Comme s'ils avaient répété les transitions, Blake embraya :

— Telle est la mission de la GFM : devenir l'oreille à l'écoute, la présence qui accepte, l'aide qui protège, le milieu qui intègre.

— C'est la raison pour laquelle vous avez décidé de ne plus cantonner la GFM à Darney et d'en faire un mouvement plus global, à l'échelle nationale, révéla Sonia.

— Exactement, confirma Teddy. Plus qu'un mouvement militant, la GFM devient une entité morale de lutte contre les LGBTphobies. Dans ce but, on rallie tous les alliés, toute personne qui se sent concernée.

— Parmi ces gens, on compte le chanteur Red Kellin et l'actrice Sacha Nuttingham, rebondit Sonia. Ces deux personnalités publiques sont donc le parrain et la marraine de la GFM.

L'invitation de l'actrice sur le plateau tomba à point nommé. La présentation de Sacha inclut ses activités, son agenda et une mise à jour de sa filmographie.

— Comment en êtes-vous arrivée à marrainer l'association ?

— Marrainer... J'avoue que c'est la première fois que j'entends ce verbe, confessa Sacha. J'ai toujours cru qu'on disait « parrainer », même quand c'était par une femme.

— Et pourtant..., fit Sonia, indulgente.

— C'est à l'issue d'un brunch avec ces jeunes que je me suis retrouvée en concurrence avec Red pour le rôle de marraine. Red a dû se contenter du titre de parrain, je fais une meilleure marraine.

— Bitch ! grommela Red.

— N'est-ce pas ! ironisa Sonia, amusée. Comment explique-t-on que l'actrice Sacha Nuttingham se retrouve à un brunch organisé par des Darneyens ?

— En fait, c'est Red qui l'organisait, explicita Rudy. Il m'a demandé d'inviter mes amis parce qu'on devait discuter du projet musical qu'il mène avec le comité Humanitaire d'A.M.I.E. et le Conservatoire de Darney.

— Ainsi, la GFM et le chanteur des Beat'ONE sortent un CD en collaboration avec les Darneyens. Comment s'appellera-t-il ?

— MANY COLORS, répondit Mir. Et les bénéfices des ventes aideront à faire grandir l'association GFM. Le projet a pris de l'ampleur et inclut l'orchestre, la chorale et les profs de la fac de musique dont Mr Srzenski fait désormais partie.

— Edvin Srzenski, le compositeur Tchèque qui s'est illustré à Soslë et à l'Opera House de Saunes, précisa Sonia. J'ai assisté aux coulisses et j'ai hâte de voir l'œuvre finale.

Elle lança un édito sur les fameuses coulisses.

— Ils ont fait un joli montage, apprécia Red. Le côté fun ressort bien. On sent qu'ils s'amusent. Je suis content.

— Tu peux être fier de toi, tu fais du bon boulot, le félicita Dean.

Red se garda de dire qu'Edvin y contribuait aussi. Il n'assumerait pas la responsabilité de couper l'appétit de son homme.

L'équipe du Canal 3 confia son micro à quelques Darneyens.

— C'est ma star préférée, Red Kellin ! disait un jeune homme, les étoiles plein les yeux, présenté comme étudiant en musique. Que je sois hétéro et qu'il soit gay n'y change rien, répondit-il à une question plutôt orientée. En fait, je ne comprends pas qu'une chose aussi intime que les préférences sexuelles de quelqu'un déterminent si on doit ou non l'admirer. Sauf, bien sûr, si ces préférences sont criminelles ou tordues, genre pédophile, nécrophile ou zoophile. Sérieusement, c'est absurde de juger quelqu'un sur la base de son orientation sexuelle. En quoi le genre des partenaires que les gens mettent dans leur lit impacte sur la vie de parfaits étrangers ? C'est vraiment ridicule ! J'adore Red parce que c'est une personne exceptionnelle.

— Ouais, il est hors du commun, soutint une choriste. Il sort vraiment des sentiers battus. C'est super de travailler avec lui. Et surtout de travailler tous ensemble. Il nous a tous inclus. Pas de jaloux. Au départ, je croyais qu'il fallait être un membre du comité Humanitaire, mais Red a réussi à convaincre le doyen que ça apporterait à tout le monde.

Nouvelle séquence, après l'enregistrement de la chanson FREE TO LOVE YOU dont le son fut coupé. Le micro passa à une violoncelliste de l'orchestre.

— On a vécu un moment fort ! J'aurais jamais pensé de ma vie que je partagerai ça avec Red Kellin. Il y avait même des étudiants du bâtiment Saphir. En général, ces gosses de riches ne se mélangent pas avec les autres.

— Là je t'arrête, Salomé. Les étudiants L.E.A.D de la GFM sont bien plus ouverts. Depuis le début de l'année, ils organisent des évènements qui les mêlent aux autres étudiants.

— Mon préféré, c'est le Rainbow Kiss Day. Tous les mois, j'ai hâte qu'ils annoncent la date.

— Grave ! Grâce à eux, on peut même accéder au bâtiment Saphir ! Et c'est aussi grâce à eux qu'on est là avec Red Kellin.

— C'est surtout grâce à Rudy Leblanc, précisa Salomé.

Nouveau plan. Nouvelle étudiante.

— Comment j'ai trouvé l'enregistrement ? Je ne peux pas l'expliquer, faut l'avoir expérimenté. C'était tout bête, on a sauté, frappé dans nos mains, et pourtant ça allait au-delà. Non, vraiment, je suis fière d'en avoir été. Fière de partager cette aventure. Oui, fière, c'est le mot.

— Je l'aime !

Déclaration passionnée. Rires.

— Pour moi, homo, hétéro, bi, pan, aro, bof. J'ai arrêté de nommer ces choses quand les autres se sont retrouvés incapables de nommer ce que je suis. Je m'en fous de ce que pensent les gens, tant que mes pensées ne me mettent pas en conflit avec moi-même. En fin de compte, mettre des étiquettes sur les gens ou les caser dans des boites ne fait que les diviser. Ça nous cloisonne alors qu'on a tellement de choses en commun en plus de nos particularités. Red l'a démontré pendant les répètes. À ce moment-là, il y avait zéro étiquette. On kiffait tous le moment, on était dans le même bateau, et nos différences pouvaient allez voir ailleurs si on y était !

— Bien dit ! Tout ce monde que vous voyez dans l'amphi a la même envie de partager. Nos passions et nos goûts diffèrent, mais en ce moment, nos émotions sont calibrées de la même manière. C'est idem en amour. Un gay, une lesbienne, un polyamoureux aime avec la même force qu'une personne hétéro, monogame. Je ne vois pas pourquoi on leur nierait leur amour. De quel droit, d'abord ?

Nouvelle séquence.

— L'amour n'a pas d'odeur.

— Parce que vous sentez la fragrance des sentiments, Professeur ? Vous êtes chelou !

— Merci pour votre expertise, Miss Monroë.

Candice leva un chapeau imaginaire à son enseignant.

— À votre service, Pr Bariss.

— Je veux dire que les amours sont nombreuses et il n'y en a pas un plus légitime qu'un autre. Rien ne nous donne le droit de les cataloguer différemment. En travaillant avec le chanteur Red Kellin, le chef d'orchestre Edvin Srzenski, la chorale, mes collègues et mes étudiants... gay, hétéro, lesbienne, bi, pansexuel, etc., ça ne fait aucune foutue différence ! C'est la preuve qu'une orientation sexuelle est un détail qui ne devrait avoir aucune incidence sur le « vivre ensemble ». Ça ne devrait même pas rentrer en ligne de compte. Peu importe nos origines, nos horizons et nos croyances. Dans cet amphi, sur ce projet, il y a des gens formidables, de la musique et une passion qui fait du bien. C'est valorisant. Je pense qu'on peut cesser de se dévaloriser soi-même, cesser de manquer de respect à son prochain, quand on a compris que ce qu'on a à offrir ensemble est tellement meilleur !

— Aww, il le dit tellement bien, encensa Red.

La GFM avait intérêt à embarquer cet élément. La force d'allié du professeur Bariss pèserait sur la balance.

*o*o*

TBC ● EPISODE 44 - part 3

*MEDIA*
Intro vidéo : All Good Things - Never Die. Les lyrics servent bien le propos ici.

Only seconds for decisions that last a life
You're only walking on the sharp edge of a knife
All you want is coming down right down to this
Down to this
Only human only so much you can take
Only flesh and everybody has bones to break
All for nothing if you come close and you miss
Still you miss

One hand on the ground
And one hand to the sky
What's a little pain
(We could crash, we could burn, myabe we could even fly)
So many laid to waste
So many left behind
But what's a little blood
(When you're playing for real and your life is on the line)

Better believe (When I crash like an avalanche)
Better believe ('Cause you won't get a second chance)
You're coming for me, do you believe you will never die?
Do you believe (That you might still win it yet)
Do you believe (That you still got one life left)
Do you really still believe, you will never die?

Never lose if you just keep getting up
Never fail if you say that's not enough
Every day I gotta struggle to be on top
To be on top
You never dream until you open up your eyes
You never live until you think you're gonna die
You better give me all you got to stay alive
To stay alive

Rise above the rest
They all recognize
A legend at its best
(No one else comes close, no one's got the size)
It's not just everyday
I watch you fall behind
I'd love to see your face
(When you know that I won and you finally realize)

Better believe (When I crash like an avalanche)
Better believe ('Cause you won't get a second chance)
You're coming for me, do you believe you will never die?
Do you believe (That you might still win it all)
Do you believe (That you could play with the best of us)
Do you really still believe, you will never die?

Legends, they will never die


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