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S07 - EP 36 ✧ part II

Partie 2/3

Dan souriait encore de sa déconvenue lorsqu'il ouvrit à ses visiteurs.

Ainsi, Morgane le croyait gay... Une façon de se consoler de l'inaccessibilité de son supérieur ? Hum, il se flattait un peu l'ego. Malgré sa gêne, elle avait assumé sa pensée. Il l'avait vu dans son regard et avait apprécié cela. Le temps d'une douche, la cocasserie de la discussion lui était apparue. Puis cela l'avait troublé que la jeune femme s'en amuse, comme si elle ne l'aurait jamais considéré en conquête potentielle. Réalisant sa contrariété, Dan s'était senti ridicule.

Comment pouvait-il en vouloir à une employée qui n'envisageait pas de le séduire ? Elle était consciencieuse et tenait à la cordialité de leur cadre professionnel. Fait étrange, cela l'embêtait. Enfin, ce n'était pas étrange s'il cessait de se voiler la face. Morgane Atkins, au curieux métissage gallois hispano-vietnamien, lui plaisait, voilà tout. Déontologie oblige, il ne devait pas y toucher. Respecter les règles s'avérait parfois ennuyeux !

— Bonsoir, Oncle Danny.

— Hey, Rudy ! J'ignorais que tu venais.

— Surprise ! Mais je reste pas dîner. Où sont les chiottes ?

Dan lui indiqua la bonne porte. Il rêvait ou son neveu s'était teint les cheveux ? Et c'était quoi ce langage ? Il n'eut pas le temps de l'arrêter, le farfadet argenté disparaissait déjà dans le couloir.

— Tu l'as laissé faire ?

Dean haussa les épaules. Rudy était adulte. S'il voulait se teindre les cheveux, son accord ou désaccord aurait autant de valeur qu'un pet de carlin. Il répondit d'un simple hochement de tête au salut de son frère.

Dan ne laissa pas le silence de son cadet entamer sa bonne humeur. La soirée prenait simplement une tournure inattendue. Non qu'il ait anticipé son déroulement, mais certains sujets ne pouvaient être soulevés en présence de Rudy.

— Je suis surpris qu'il soit à Saunes. Il est en vacances ?

— Tu lui poseras la question, éluda Dean.

Son aîné lui apparaissait détendu dans son pantalon en toile et son polo lacé ; une tenue non destinée aux étages en dessous. Dean peinait à concevoir que l'on vive au-dessus de son lieu de travail. Il aimait bien séparer ses univers. Son chez lui devait évoquer le moins possible son métier. Son job d'illustrateur étant un hobby, il n'avait donc aucun mal à l'apporter à la maison.

— Je peux visiter ? demanda Rudy en déboulant dans le séjour.

— Fais comme chez toi. C'est vrai que c'est la première fois que tu viens.

— La dernière fois, je suis monté dans ta serre. Ça fait un bail, se souvint Rudy en furetant un peu.

— En effet. Pourquoi ne restes-tu pas dîner ? Je me suis fait livrer par un excellent traiteur.

— P'pa fera honneur au repas. Je suis là en coup de vent.

Dan interrogea Dean, mais les explications ne viendraient pas de ce côté-là. Soirée laborieuse en perspective.

— As-tu au moins le temps de prendre un apéritif ?

— Propose toujours. Le temps que Blacky débarque, je veux bien un verre.

Blacky... Dernièrement, la presse avait intronisé un certain Blacky-caramel « garde du corps le plus cool du monde ». Fait rendu possible par le laxisme paternel dont bénéficiait Rudy.

— Je devine que tu as d'autres projets ce soir, comprit Dan. Qu'est-ce qui t'amène à Saunes ?

— Plein de choses, mais surtout mon petit-ami.

Rudy abattit cette carte sans tergiverser. Il disposait d'un temps limité.

— C'est bon, merci, arrêta-t-il son oncle, bien parti pour vider la bouteille de Chardonnay dans sa flute à champagne. Grand-père a mieux réagi. T'as encore du chemin à faire pour encaisser des chocs avec classe, Oncle Danny, se moqua-t-il.

Dean dissimula son rire. Ce garçon était terrible ! Avec sa bouille angélique, il larguait des bombes tout en opposant un bouclier de fausse candeur.

— Ta surprise est quand même bizarre, Oncle Danny. Je croyais que tu savais pour Rey et moi.

Dan dévisagea Dean, pris de court. Il n'était pas près de s'en remettre et se fustigea d'avoir oublié que l'aide ne viendrait pas de son frère.

— Rey a insinué une fois que t'étais déjà au courant. Alors pourquoi cette tête ?

— Mais enfin, Rudy ! Tu ne peux pas...

— Minute, mon oncle, l'interrompit Rudy. Je n'attends rien de toi. Ni ton approbation, ni ton mécontentement. Tout ce que tu feras, diras ou penseras n'aura absolument aucune incidence sur ma relation amoureuse avec Rey Lee-Cooper. Ce n'est qu'à titre informatif que je t'ai mis au parfum. J'en ai déjà parlé à papy. Il ne reste plus que grand-mère, mais elle le découvrira assez tôt à la télé.

Le garçon gloussa lorsque son oncle siffla la totalité de la flute.

— Ce verre ne m'était pas destiné ?

Dan invectiva son frère :

— Tu trouves cela drôle, hein ?

Dean ne teint plus, il explosa de rire.

— Tu verrais ta tête ! On dirait qu'on t'a annoncé que tu étais atteint d'un cancer.

— Trouve un autre exemple, p'pa, se rembrunit Rudy.

Dean s'en repentit. Comparaison malheureuse, sachant qu'ils revenaient d'une visite à un patient cancéreux en phase terminale. Le tact d'un cactus, tout lui.

— C'est une plaisanterie ? grogna Dan.

Rudy lui servit un regard acéré.

— C'est ton problème si tu balayes ça d'un revers. Je vais te faire une confidence, Oncle Danny. J'ai été enlevé pour deux motifs.

Dan cilla, le cœur battant. Il ne s'attendait pas à l'impact de ces mots. Aurait-il enfin droit à la vérité ? Le doute l'étreignit. Rudy ne pouvait pas savoir les tenants et aboutissants de son enlèvement, avec une famille aussi gorgée de secrets. Que lui avait raconté Dean ? Et quel rapport entre l'enlèvement et le sujet aberrant de leur présente discussion ?

— L'un des motifs est officiel, l'autre, officieux, énonça son neveu. Tu dois connaître le principe, ironisa-t-il. Sauf que c'est bien plus intriqué qu'on ne le croit. Le motif officiel se base sur deux raisons : une officieuse et une officielle. Tu me suis ? Par laquelle je commence ?

Dan se pinça les lèvres. Ça sentait le piège ou la mise à l'épreuve. C'était un test. Une œillade à Dean lui apprit qu'il jouait gros à cet instant. Sa réaction au coming-out de son neveu conditionnerait les actions de son frère. Peu importerait son innocence dans le rapt de Rudy, une attitude homophobe le conduirait à l'échafaud. C'était vicieux. Il serait injustement jugé sur ses convictions personnelles et non sur sa potentielle implication dans l'engrenage derrière l'enlèvement du garçon. Il devait se sortir de cette impasse.

— De qui tiens-tu cela ?

— De mon ravisseur en personne. Il a pris son pied à me révéler les dessous de l'affaire.

— Tu lui accordes du crédit ? releva Dan, circonspect. Il a pu se jouer de toi.

— La question n'est pas là, mon oncle. À moins que tu saches déjà de quoi il retourne ?

— Bien sûr que non ! souffla Dan.

Il venait de saisir, au regard dur de son neveu, que Dean n'était pas le plus à craindre. Les prunelles émeraude le confrontant avaient la froideur de celles de Vince. Un tantinet effrayant sur un visage d'ange. Dan se blinda mentalement.

— Quelles sont ces versions ?

— J'ai été enlevé à cause de mon statut d'héritier Leblanc. Telle est la version officielle, celle servie aux médias. Sa raison officielle étant que Chayton voulait salir l'image de l'Empire W. Ent en s'en prenant à des symboles marquant l'esprit collectif. Le Colisée d'Oram, ici à Saunes, pour la tentative d'assassinat de Red Kellin, le plus grand White Park© à Nior, où j'ai été enlevé, et la place Blue Square à Balmer, devant le siège de la maison mère, pour la prise d'otage.

Dan hoqueta. Son blindage mental fondit comme ses phalanges blanchissaient, cramponnées au plan du bar. S'il n'avait pas posé son verre, il l'aurait brisé.

— La tentative d'assassinat de Red Kellin...

Depuis que cette info avait échappé à la police, révélée par Rudy lors de sa conférence de presse inattendue, Dan ne savait que croire. L'absence de battage médiatique autour de ce sujet découlait de la censure sur l'affaire Chayton. Qu'en était-il réellement ? Il se tourna désespérément vers Dean et se heurta à un masque marmoréen de fureur contenue. Rudy renifla :

— Ouais, il a baisé tout le monde, hein ? Qui n'a pas soupçonné Sloan derrière cette affaire ?

— L'inspecteur Kruger n'a pas été dupe, se rappela Dean. Lorsque j'ai émis l'hypothèse Sloan, il n'en était pas fan.

Et Dean l'avait trouvé antipathique. Aujourd'hui, nul ne remettrait en question le flair du flic.

— Faut que je le remercie en personne, marmonna Rudy pour lui-même. Si tu me suis toujours, mon oncle, je vais aborder la raison officieuse du motif officiel, enchaina-t-il, sarcastique. J'étais le parfait bouc émissaire de la vendetta de Chayton, vendetta liée au projet Swordfish dans lequel sont impliqués certains membres de notre famille. Ça, c'est ce qui justifie l'intervention de l'IANS.

— Tu as été mis au courant du projet Swordfish ? exhala Dan.

Dean étudia l'expression de son frère, mélange d'horreur et d'indignation ; sorte de dégoût de l'ignorant face à des interlocuteurs au fait d'un secret qu'il aurait aussi aimé savoir. Rudy questionna son père du regard. Cette réaction était-elle authentique ? Difficile de feindre l'émotion de Dan, à moins d'être un excellent comédien.

— Voilà pour le motif officiel et ses deux raisons. Passons au motif officieux, qui concerne spécifiquement notre chère famille. Par égard pour ses valeurs conservatrices, elle ne mettra certainement pas un homo à la tête de White Enterprise©. Mais puisque ses propres règles bizarres font de lui l'héritier direct, pourquoi ne pas le faire disparaitre ?

Son cynisme glaça Dan.

— Tu dis n'importe...

— Attention à ce que tu avances ! menaça Dean.

Rudy s'impatienta.

— Je gagne quoi à te raconter des sornettes ? Comme je te l'ai dit, je me contrefous de l'avis de ma famille sur mon orientation sexuelle. Je ne vais pas me victimiser ni me positionner en martyr à plaindre. Tu perds ton temps à m'attribuer un tel tempérament !

— Ce n'est pas mon propos, Rudy, se défendit Dan, ébranlé.

— Peut-être. Mais conforte-toi dans le déni si ça te chante, ce fait est réel. L'homosexualité est brimée tous les jours par des gens qui pensent que c'est mérité ! Et des membres de ma famille sont coupables d'homophobie, que tu l'admettes ou non. Des brimades parce que j'aime un garçon, j'en subis depuis le lycée. L'enlèvement n'en était que l'apothéose. Après tout, c'est ma juste rétribution de sodomite !

Il était la brebis galeuse, souffreteuse, d'un troupeau d'intouchables. Si Dean écopait du statut de mouton noir, ostracisé, banni, lui se tapait celui de la bête à euthanasier.

— Tu te doutes à présent de ceux qui ont plongé leurs mains homophobes dans la fange, Oncle Danny ? J'aimerais croire que les tiennes sont propres mais ton intolérance face à ma relation avec Rey me laisse dubitatif. Tu ne t'es pas montré cool envers mon petit-ami quand tu as su qu'on sortait ensemble. Tekhnopolis©, Coop-Com© et tout le bazar, tu te souviens ?

Dan ressentit un sentiment d'épouvante comme le gamin mélangeait les torchons et les serviettes. Il était sans doute trop tard pour réparer cette méprise !

— Tu ignores la réalité...

— Ma réalité à moi me suffit ! vitupéra Rudy. Je sais que c'était sur ordre de Vince que tu as agi ainsi, mais tu restais malgré tout libre de tes choix – enfin, j'ose espérer –, quand tu as décidé de faire pression sur Rey. Pas seulement pour des raisons de business et propriété familiale, mais aussi parce qu'il était mon mec ! C'est d'autant plus écœurant que tu as profité du coma de mon beau-père pour rogner une place au conseil d'administration de Coop-Com© !

Dan vacilla. Abasourdi, il ne parvenait plus à monter un plaidoyer de défense, sonné par les attaques de la partie adverse. Rudy lui lança un regard peu amène.

— Tu ne me feras pas croire que tu ignorais l'état de santé de Marshall. Le Wassup'Mag® de décembre dernier s'est fait une joie de le révéler à tout le pays. Que tu n'appartiennes pas au lectorat cible n'est pas une excuse. En tant que Leblanc, en plus d'être membre du conseil d'administration de Coop Company©, tu ne pouvais pas ignorer cette info.

Et à supposer que Marshall l'ait bien caché, on ne léguait pas, du jour au lendemain, ses parts patrimoniales et ses actions à son fils sans raison. Dan ne voyait peut-être pas les choses sous cet angle ; qu'à cela ne tienne, il n'échapperait pas à son procès.

— Alors tu comprendras que je me pose des questions à ton sujet par rapport à mon kidnapping. Était-ce par homophobie ou parce que tu avais des intérêts à me voir disparaitre, mon cher oncle ?

Dan blêmit. Donc Rudy l'avait déjà jugé coupable... ? La sonnerie d'un téléphone coupa sa surenchère. En réalité, il ne savait même plus s'il avait envie de se défendre face à un jury très biaisé.

— Blacky est arrivé, annonça Rudy. Je dois y aller. On en rediscutera, Oncle Danny. Ce n'est que partie remise.

Son expression impitoyable révéla à Dan qu'il n'était pas venu discuter de sa présomption d'innocence mais lui accorder une dernière chance. Pouvait-il espérer lever cet affreux malentendu ? Sans un au revoir, Rudy emboîta le pas à son père qui se dirigeait vers l'entrée. Dan se remua, hébété :

— Mais... qu'est-ce que... Vous partez ?

— Je reviens, lança Dean, laconique.

Jamais Dan n'avait été aussi paumé. Il lui fallait un autre verre.

*o*o*

TBC ● EPISODE 36 – part 3

Poor Dan... Si perturbé par le procès de son neveu qu'il ne parvient même plus à se défendre !

*MEDIA*
Intro vidéo : Digital Daggers - Crazy. Des lyrics mélancoliques qu'on dédie à Dan.

Crazy, I'm crazy for feeling so lonely
I'm crazy, crazy for feeling so blue
I knew you'd love me as long as you wanted
And then someday you'd leave me for somebody new

Worry, why do I let myself worry?
Wondering what in the world did I do?
Crazy for thinking that my love could hold you
I'm crazy for trying and crazy for crying

And I'm crazy for loving you
Crazy for thinking that my love could hold you
I'm crazy for trying and crazy for crying
And I'm crazy for loving you

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