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S07 - EP 24 ✧ part I

Partie 1/3


Dimanche 4 février

— Les gars, Emy Event© a fait une annonce à propos de la Rock-Feast, commença Rebecca.

— Une bonne ou une mauvaise nouvelle ? demanda Korgan.

Il avait une petite mine. Red s'attendrit de le voir déprimer après le départ de Sacha. À cause des préparatifs de la Rock-Feast, les retrouvailles avec sa dulcinée surviendrait dans deux semaines. Une bonne nouvelle lui remonterait peut-être le moral.

— Je dirai une bonne, répondit Rebecca en lui tendant sa tablette. En raison de sa popularité, il n'y aura pas trois jours de festival mais six, du samedi 10 au jeudi 15. Ce sera probablement un changement permanent, s'ils font les mêmes chiffres l'année prochaine. Vous apparaissez enfin à l'affiche.

— Génial ! fit Red. Elle est plutôt belle, apprécia-t-il.

— Ouais, ils ne lésinent pas sur les moyens, dit Rebecca. Je crois que Tessa veut marquer le coup, c'est la première année où elle est en charge de la Rock-Feast. Elle a de l'ambition à revendre. Ça arrange nos affaires. Même si vous ne jouerez toujours que le 14 et le 15. Avec l'allongement du festival, Stamina pourra jouer trois jours, du dimanche au mardi. Votre scène ne sera pas disponible avant. Je suggère qu'on lance LIRM samedi, le premier jour du festival.

— Publie l'annonce, je préviens Clint, approuva Jay. Je donne le feu vert à Côme. On ira à Nior dès demain.

— Vous me devancerez, je ne pourrai pas demain, annonça Red. Je dois finaliser certaines choses à Darney mais surtout, je dois rentrer à Saunes avant. Ça fait un mois que je n'ai pas mis les pieds chez moi.

— OK. Je t'enverrai ton planning pour la promo de FIRE RED. Téléchargez l'appli de la Rock-Feast, les gars. C'est super parce que ça relaie toutes les infos des musiciens qui y joueront. L'annonce de la sortie de LIRM touchera beaucoup de monde. Concernant l'émission Hit Rock de MCS-Radio, vous serez donc tous les quatre invités.

— Si j'ai bien compris, Lawson diffusera certains titres de LIRM en avant-première dès mercredi, fit Jeff.

— Ouais, il compte baser la programmation musicale du Read Talkshow dessus, rétorqua Red.

Durant les dix prochains jours, l'horloge des Beat'ONE tournerait à cent à l'heure. Red en était déjà fébrile. Alors qu'il se resservait une dose de chocolat chaud dans la cuisine, Rudy l'interpella.

— Je vous ai un peu entendus dans le patio. Tu rentres à Saunes quand ? C'est pour savoir si on peut y aller ensemble.

— Tu vas à Saunes ?

— Rey veut que j'y sois le weekend prochain. Sûrement pour la Saint Valentin.

— Petit veinard.

Red réprima son envie de le questionner au sujet de billets d'avion pour l'Île Seymour.

— Je dois y être jeudi, histoire de faire un coucou à KlaiM pour la sortie de leur single FIRE RED. Je n'aimerais pas que tu loupes tes cours.

— Ce ne sera qu'un jour et demi à rattraper, je serai en vacances vendredi aprèm. Et p'pa ne dira rien, il va à West-Town mercredi. Rey rentre demain matin. Tout le monde sera parti. J'ai pas envie de rester seul dans cette grande maison.

L'argument affaiblit Red.

— Dean se rend à West-Town...

— Il te l'a pas dit ?

— Si, il m'a dit qu'il sera en déplacement, quelque chose en lien avec Chayton. Mais il ne m'a pas parlé de la ville. J'ai le sentiment qu'il n'aime pas me parler de ce qui est lié à cette histoire. Quelque part, je le comprends. Du coup, je préfère ne pas lui poser de question, ça évite le malaise.

Mais n'importe qui arriverait à la conclusion qu'ils devaient adresser le problème. En parler.

— Peut-être qu'il faut qu'il voie un psy, songea Rudy. J'en parlerai à Ilona.

— Bon courage. J'ai déjà essayé, il n'est pas ouvert à cette idée. Mais peut-être que tu auras plus de chance que moi.

— Ouais, mais je promets rien. Donc on y va jeudi ?

— Ce sera tôt le matin. Je pourrai passer un peu de temps avec toi tout seul.

*

Dean se réfugia dans son bureau lorsqu'il reçut l'appel de Côme Swanson, le régisseur de Coop-Com Record©.

— Vous m'avez demandé de vous informer de notre départ pour Nior. On y sera demain.

— Parfait. J'ai besoin que vous embarquiez la plus grosse team que vous pourrez rassembler. Ce n'est pas grave si tout le monde n'est pas disponible en même temps. Mais assurez-vous qu'ils le soient la semaine du festival. Ne vous inquiétez pas de la logistique hotellière.

— Vous avez une idée de scène.

— Elle est assez surréaliste et va exiger de la main d'œuvre. Malheureusement, j'ai un agenda chargé, vous chapeauterez les opérations. Toutefois, je dois finir de convaincre les bonnes personnes. Donc soyez dans l'expectative. Je vous recontacterai. Une dernière chose : n'en parlez pas encore aux Beat'ONE.

*

Jeudi 8 février

Un paysage de cyprès défilait à vive allure à travers la fenêtre de la sportive qui évoluait sur l'asphalte tel un poisson dans l'eau. Red appréciait sa conduite sur une autoroute peu fréquentée en cette heure matinale. Le son d'un single de NITRΩ saturait l'habitacle.

— Tu comptes m'imposer leur musique durant tout le trajet ? geignit Rudy. C'est la quatrième chanson. Je n'ai aucune affinité avec ce groupe. C'est cruel !

Le chanteur pouffa.

— J'étudie l'adversaire. Il parait que leur nom ne s'écrit plus avec un O mais avec un oméga à la place. Avant, c'était la casse de « Nitro » qui est devenue NITRO en lettres capitales. C'est sûrement lié à leur nouvelle maison de production.

— Apparemment ils ont un nouveau membre, lui apprit Rudy. Un certain Omega, d'où la nouvelle typographie. Certains disent que c'est une nana fringuée en mec. Y'a toute une polémique autour, mais j'ai pas cherché à savoir, j'écoute pas NITRΩ. Si je m'attendais à ce que tu me l'imposes...

— Allez, sans langue de bois, ce n'est pas mauvais ! Si on prend le temps d'écouter.

— Si on prend le temps ! grogna Rudy. Je veux rentrer tout de suite dedans, moi. J'ai pas envie de « prendre du temps » quand j'écoute un CD. C'est pour m'affranchir du temps, que j'écoute de la musique.

— C'est vachement beau, ce que tu viens de dire ! Tu permets que je te la pique ?

— Tu me paies combien ?

— Oh là là, la générosité se perd en ce monde.

— C'est moi qui me fais carotter. Depuis qu'on vit ensemble, je parie que je te sers de muse à mon insu. Je n'ai jamais été rémunéré pour ça.

Red fit la moue.

— Je vais y réfléchir.

C'était peut-être la bonne transition pour aborder un sujet épineux. Dans le rétroviseur, il remarqua la Hennessey Venom noire qui leur collait au train. Ç'aurait pu être oppressant, mais cela rassurait son passager. Ils avaient décliné l'offre de Blacky-caramel de les conduire à Saunes. Red voulait discuter sans oreilles indiscrètes avec son petit-frère de cœur. Ils se relayeraient au volant.

— Hey, tu penses quoi de notre vie sous le même toit ?

Rudy le dévisagea. Qu'attendait Red ? Un bilan des quelques semaines passées ensemble ? L'avis du service après-vente ?

— Pourquoi tu me poses la question maintenant ?

— Pourquoi tu n'y répondrais pas d'abord ? soupira Red. Tu es exactement comme ton père ! Vous répondez aux questions par d'autres questions. Ces deux blonds vont me rendre chèvre !

Rudy s'amusa de son exaspération.

— Ça va, Andy ?

— Très bien ! Le soleil se lève, les cyprès sont verts, le ciel est violet, les nuages sont roses. Pourquoi ça n'irait pas ?

Le cadet essaya de ne pas rire.

— J'aime bien qu'on vive ensemble. P'pa est plus... stable, je trouve. Il m'a l'air moins mélancolique. Moins perdu dans ses pensées. Mes amis disent que je suis souvent dans la lune, ou sur la planète Rudy, pour citer Bill. Parfois, je me demande si je ne tiens pas ça de p'pa.

Dean avait aussi ces moments d'absence, coupé du monde, durant lesquels il ressassait des pensées peu gaies. Red n'osa pas y croire mais il était ravi de cette analyse.

— Tu le trouves plus stable ?

— Ouais.

— Et toi ?

— Ça va. On s'éclate bien avec toi. Mais moi je reste pas. Je veux dire, bientôt j'aurai mon chez moi. C'est toi le plus concerné. Ça ne te dérange pas de vivre à Balmer ?

— Hum... oui et non.

— Je peux en connaitre la raison ? osa Rudy, timide. Enfin, je me doute que c'est lié au fait que Coop-com Record© est à Saunes et les autres Beat'ONE y vivent.

— Ce n'est pas une fatalité. Une star de la musique se déplace souvent. Disons qu'il y a un léger souci mais tu n'as pas à t'en faire. C'est entre ton père et moi.

— À quel sujet ?

— T'as pas entendu ce que je viens de dire ? grogna Red.

— Si, mais j'ai décidé de ne pas en tenir compte, dit Rudy, désinvolte. Si le souci est « léger », tu peux bien m'en parler, non ?

Red soupira, théâtrale.

— La propriété de Riddleshire sera à nos deux noms.

— Oh... bah c'est chouette ! Où est le fameux souci ?

— Eh bien, je voudrais aussi... Enfin, c'est un avis concerté avec Dean, on voudrait mettre ma propriété de l'Upper-Coast à nos deux noms.

Rudy resta silencieux un moment. Red se mâchouilla la lèvre inférieure, tendu. Malgré son inquiétude, au fond de lui, il savait qu'il employait la bonne méthode. Dean aurait manqué de tact. Le garçon finit par prendre la parole :

— C'est un engagement lourd de sens.

Ils n'étaient ni pacsés, ni mariés, mais comptaient devenir copropriétaires de deux villas. Que se passerait-il s'ils se séparaient ? Rudy n'osa pas poser cette question.

— J'en ai conscience, dit Red. Lorsque ce sera fait... consentiras-tu à adopter ma maison comme un autre chez toi ? Tu y as déjà ta chambre de toute façon, ajouta-t-il rapidement.

— Hm... pourquoi pas ? Mais notre maison à Saunes...

— Quand on aura tout réglé de mon côté, on se penchera sur ce cas. Peut-être faudra-t-il vendre... qui sait ? émit Red avec réserve.

La réponse fusa :

— Je ne veux pas qu'on la vende !

Ben voyons ! Le contraire m'aurait étonné, pensa Red. Cela n'aurait pas été très « Rudy » d'aller dans leur sens. Quelque part, c'était rassurant ; le jeune homme restait l'égoïste notoire qu'il connaissait.

— C'est de p'pa que vient cette idée.

Ce n'était pas une interrogation. Il devait la jouer fine, se dit Red, de plus en plus tendu.

— Comme tu l'as souligné, ce n'est qu'une idée. Rien n'est décidé et rien ne le sera sans ton consentement.

— Alors vous ne l'avez pas.

Red ravala un grognement. Il perdait la bataille. En soi, Rudy n'avait pas vraiment le choix. La maison appartenait au père, pas au gosse. Cependant, Red ne se sentait pas le droit de lui imposer cette décision. Dean aurait sans doute été plus catégorique, plus ferme, plus autoritaire. C'était dur d'élever un enfant aussi grand !

— Explication, monsieur le juge ?

Son ton badin calma un peu Rudy. Inutile de monter sur ses grands chevaux, d'autant que Red prenait le temps de discuter avec lui de sujets importants, les lui confiant comme à un égal. À un adulte. Ce qu'il était légalement, mais peut-être pas encore mentalement.

Dean possédait la maison à Saunes et donc la liberté d'en faire ce qu'il désirait. Comme la vendre. Mais de nombreux souvenirs y étaient rattachés. Rudy avait toujours détesté les déménagements ; il avait espéré de tout cœur que ce domicile soit le dernier. Ce rêve atteignait sa date de péremption.

— Eh bien... je ne veux juste pas qu'on la vende. C'est sentimental.

— Je comprends. Mais Dean... ton père ne compte avoir qu'une seule adresse à Saunes.

— La tienne.

— La nôtre, rectifia Red.

— Faudra trouver un compromis, avança Rudy, refusant de céder.

— Je suis tout ouïe. S'il me convient, je le transmettrai à Dean.

— Inutile.

Rudy sortit son téléphone et appela son père.

Oui, fiston ?

— J'achète la maison de Saunes.

Le silence, des deux côtés, s'étira. Bien, pensa Rudy. Il n'avait pas envie d'entendre la moindre surenchère. Cela solutionnait son problème. S'il voulait de cette maison comme pied-à-terre définitif, il n'avait qu'à en devenir propriétaire.

— Ce sera mon adresse à moi, et tu auras celle de l'Upper-Coast. Bien entendu, je ne compte pas m'y installer seul. Je convaincrai Rey de la partager avec moi. Ça sera pas facile, mais s'il veut m'épouser, je décide de la maison.

Ils n'arpenteraient pas l'autoroute, Red aurait pilé.

Fils... je ne crois pas que cela fonctionne ainsi.

— J'ai décrété que si. Tu dis tout le temps que je dois être l'ordonnateur, le décideur. Donc je décide. Rey et moi achèterons la maison quand tu la mettras en vente. D'ici là, je me donne pour objectif de le convaincre. Le quartier est super. C'est calme, discret, convivial, sans chichi, parfait pour élever des enfants. C'est dans la même ville que la société de mon mec. Et les travaux que tu as faits dans la maison ont trop d'histoire pour que je la laisse à un inconnu. Qu'est-ce que t'en dis ?

Eh bien... j'en dis que tu m'en bouches un coin.

— Ravi de vous surprendre, Père. On en discutera plus tard. D'autant que m'man aura peut-être son mot à dire. Il me semble que vous l'avez achetée ensemble, cette maison.

Ce problème-là a été réglé depuis belle lurette.

Ouais, quand un Leblanc coupait ses liens avec quelqu'un, il ne perdait pas de temps.

— Bon, ben ce sera entre nous. Ça te va ?

Cela... me va.

— C'est comment, West-Town ?

— Humide, froid. Il a plu toute la journée d'hier et le temps est à la grisaille. Vivement que je monte à Saunes !

— Va pas attraper la crève. T'es pénible quand t'es malade.

C'est toi qui es infernal en infirmier. Je... je dois y aller, fiston.

— OK. À demain. Bisou, p'pa !

Soyez prudents sur la route.

— T'inquiète.

Rudy coupa la communication et dévisagea son téléphone. La voix de son père avait été hésitante tout au long de la conversation, sauf pour se plaindre du mauvais temps. Qu'est-ce qui n'allait pas ?

— Je crois qu'il n'a pas encore assimilé ce qui vient de se passer.

— Honnêtement, moi non plus, confessa Red.

Rudy s'esclaffa. Le problème cessait d'en être un. Red dut s'incliner devant l'imprévisibilité du gamin. La naïveté qui le rendait facile à déchiffrer, jadis, s'étiolait lentement. Tu prends le chemin de ton père. Sur ce plan-là, c'était peut-être une qualité. Il avait toujours aimé le caractère imprédictible de Dean. Cela le rendait mystérieux et séduisant. Hélas, le corolaire était cette propension au secret qui inspirait à son partenaire des grincements de dents.

Après West-Town, Dean passerait à Saunes jeter un œil au chantier de Tekhnopolis© et honorer d'autres rendez-vous. Red n'aurait pas le temps de le voir avant son départ à Nior. Il déduisait que de là, son homme prendrait un vol pour les îles Galápagos. Cette situation l'irritait.

Se morigénant une énième fois de ruminer, Red trouva les paroles de LESS AND LESS, dernier single de NITRΩ, en accord avec son humeur maussade.

— Me dis pas qu'on va se coltiner tout leur album ! s'indigna Rudy.

— Soyons ouverts d'esprit !

A blooming tree
That was our story
Growing free
And full of glory
.
You know, like a flower on a tree
Comes a time when it withers
Now you can go carefree
No love is left, that matters
.
I loved you once
Now it's less and less
And baby I'll loath you if
You can't leave it like this
.
[Baby I'll like it when you leave
Cause I can't take it anymore
Baby I'll like it when you leave
Cause you don't love me no more]
.
I walked down the path when we use
To have so many pretty souvenirs
Back then you were my little muse
And here there's no faintest stir
.
I guess I can live in a world without you
I just want you to know I don't hate you
But I need you to go babe or let me go
Please I need you to leave and hit the road
.
I loved you once
Now it's less and less
And baby I'll go nut if
You stick to me like this
.
[Baby I'll like it when you leave
Cause I can't take it anymore
Baby I'll like it when you leave
Cause you don't love me no more]
.
Well, the duet is going back to a solo
When we'll part there won't be no cello
Unless you put me through hell
I swear I can still bring myself
To spare you a hello
We can make it out like this, you know
Go back to when there was no sorrow
.
[Baby I'll like it when you leave
Cause I can't take it anymore
Baby I'll like it when you leave
Cause you don't love me no more]

— M'ouais, ça se défend, admit Rudy.

— Tu vois !

— Enfin, je rentre quand même tardivement dans le délire.

— Pourquoi ?

— Les paroles me laissent assez perplexe, dit-il, songeur. Je ne crois pas que je pourrais cesser d'aimer Rey, même s'il en venait à ne plus m'aimer.

Red lui lança une œillade, surpris. Il en connaissait un sacré chanceux ! Cependant, la candeur attendrissante de ce raisonnement en ressortait le côté naïf. Au même âge que Rudy, lui aussi avait pensé cela de Sloan...

« À la différence que Sloan ne t'aimait pas, Andy. Il t'utilisait. »

Après Good Red, il attendit la surenchère de Bad Red.

« Si tu n'as pas encore appris à faire la différence, alors on a un sérieux souci à se faire, Andy. »

Qu'à cela ne tienne...

— Tu ne peux présumer de l'avenir, Rudy.

Ce dernier remua la tête de dénégation, balayant son argument.

— Déjà, je ne supporterai pas qu'il cesse de m'aimer. Si ça se produisait, je m'assurerais qu'il n'aime plus jamais un ou une autre. C'est moi ou personne.

La détermination dans cette déclaration troubla Red. La notion d'exclusivité chez les Leblanc père et fils faisait flipper. Rudy ne voyait aucun inconvénient à enchainer Rey à lui. Une opinion très discutable qu'il soutenait mordicus.

— Si p'pa cessait de t'aimer, Andy, tu mettrais fin à tes sentiments pour lui ?

Après quelques secondes de silence, Red grogna et concéda ce point au jeune homme. Jamais il ne cesserait d'aimer Dean. Évidemment, en pensant cela, il ne se doutait point qu'on le mettrait à l'épreuve...

— Tu sais, je ne l'ai jamais vu comme ça avec quelqu'un d'autre, confia Rudy. Même pas avec ma mère. Encore moins avec elle, rectifia-t-il, amer. Et ça fait dix-huit ans que je le connais. Enfin, même si je me souviens que des treize dernières années. Tu as son cœur entre les mains. Je dirai carrément que tu es son cœur. Et on ne peut vivre sans cœur. Alors quoi qu'il arrive, ne cesse jamais de battre pour lui. D'accord ?

Red fut terriblement ému par ce coup bas. Alors que Dean n'avait cessé de tourmenter ses émotions ces derniers jours, son ange de fils sauvait la situation. Rudy était un allié redoutable, et de facto un adversaire coriace.

— Si jamais tu cessais de battre, tu aurais sa « mort » sur la conscience. Et... j'ai beau t'aimer, je ne pense pas que je te le pardonnerais.

Bonjour, la pression ! Rudy était-il missionné par Dean ? En réalité, le fils s'avérait pire que le père. Si un jour Red devait rompre avec son partenaire, il freinerait probablement des quatre fers par peur du jugement ou de la condamnation de son rejeton. Il se fustigea d'avoir songé, même au conditionnel, à quitter Dean. Ça n'allait pas ! Cette histoire de billets d'avion n'aurait pas dû autant le perturber.

En attendant, les propos tout aussi dérangeants de son copilote ne pouvaient rester sans réponse.

— Ça tombe bien que je sois un phénix. Cette bête-là renaît de ses cendres. Alors tu peux être rassuré, je battrai pour l'éternité. Aussi bien pour lui que pour toi.

Rudy lui servit un sourire de connivence.

— À jamais ?

— Pour toujours.

Red sut qu'il avait donné la bonne réponse. Voilà comment un blondinet de fils vous liait à son blond de père jusqu'à la fin des temps. Dean n'avait pas conscience de sa veine. Et question veine, Tony, chanteur de NITRΩ, n'en possédait pas autant.

— C'est dans toutes ses chansons qu'il « prend son temps », en fait, constata Rudy, déçu. On dirait qu'il les sort toutes du même moule. Comme s'il a un patron unique pour plusieurs vêtements et essaye de faire croire qu'ils sont très différents les uns des autres. C'est pas de la daube, mais cette playlist est monotone. Je dirais même monochrome.

Les yeux rivés sur la route, Red médita l'analyse. C'était un retour édifiant. De toute évidence, Rudy n'était pas conquis et ne signerait pas au bas du contrat du Nitro Maniac. De quoi flatter l'ego du chanteur des Beat'ONE.

— Monotone dans quel sens ? L'instrumentation est variée.

— Peut-être, mais la formule reste la même. À chaque fois, ça commence avec mollesse. Les moteurs diesel n'ont pas leur place dans le rock, moi je dis. On doit être captivé dès la première note. Peu importe que ce soit une ballade ou une chanson hyper speed. Là, je dois attendre le second couplet pour commencer, éventuellement, à triper sur le morceau. C'est trop tardif. J'ai le temps de m'ennuyer avant ! Ce genre de chanson passe à la radio, je zappe avant d'arriver au milieu.

— Avec notre musique, t'es embarqué tout de suite ?

— Toujours. Enfin, les Four Nuts excepté.

— De quoi tu parles ? Je suis pas au courant.

Rudy se moqua. C'était rare de voir Red ne pas assumer quelque chose. À moins qu'il ait simplement rayé de sa mémoire les quatre albums sortis durant leur période de vache maigre artistique sous Bosco Record©.

— Avec les chansons de MACULA, RENOVATIO et LIRM, soit la première note musicale m'emporte, soit ta première phrase. La façon dont tu poses tes premiers vers, ou l'intention derrière votre jeu. On sent une évolution entre ces albums, mais aussi entre les chansons de chaque album. De tous, LIRM est le plus vivant. Quand tu l'écoutes en entier, c'est comme si tu chopais un virus qui te lâche plus. Ça vibre de l'intérieur. On dirait que t'es infecté. T'as de la fièvre et tu veux pas en guérir.

Red rit, heureux et touché. Rudy plébiscitait son album par des mots inattendus : « virus », « infecté », « fièvre ». Comparer LIFE IN RED MOTION à une « maladie » était cocasse mais il adorait. Parce que c'était juste. C'était Red. C'était tellement lui ; lui qui était malade de musique, malade de Dean, et ne voulait pas en guérir. Il ne le pourrait jamais. Il avait chopé une pathologie d'amour incurable.

— Je trouve que le chanteur de NITRΩ se la joue un peu « blasé ». Genre, j'ai la flemme de le faire mais je le fais parce que c'est vous. En gros, il nous fait une faveur, tu vois ? Et à la fin, on sent quand même qu'il s'éclate, parce qu'au fond, il aime ce qu'il fait. Mais il se donne trop un genre. Peut-être que ça plait aux nanas, mais moi ça m'énerve !

Red s'esclaffa.

— Je lui transmettrai le message.

Rudy s'alarma.

— Je disais ça comme ça ! Pas pour que tu le lui rapportes !

— Mais si ça peut l'aider à améliorer sa musique « énervante », ce serait injuste de ne pas l'en aviser, opposa Red. Et puis, c'est classe de recevoir le conseil d'un Holy Sucker si spécial. S'il ne montre aucune reconnaissance, on ne lui fera pas de quartier au Rock'n'Rumble. Je serai sans pitié.

— Attends, il y aura les Amazing R'n'R à la Rock-Feast ?! s'étrangla Rudy.

— C'est pas encore officiel mais on compte bien les remettre à l'ordre du jour.

— P'pa voudra jamais que j'y aille ! pleurnicha-t-il.

Red compatit mais ne fut pas dupe. Même si Dean avait posé son veto, Rudy n'en aurait fait qu'à sa tête s'il avait vraiment voulu y aller. Il n'était pas encore prêt à remettre les pieds dans la ville de son enlèvement.

— T'inquiète pas, va. Je te dédierai le show de dingue qu'on prévoit de faire. La météo s'annonce peu contrariante. Si ça se trouve, tu n'auras même pas le « seum ». Qui sait ce que ton tien te réserve la semaine prochaine ?

— Je n'en ai aucune idée. Et je compte lui tirer les vers du nez.

— Pas sûr qu'il crache le morceau. Tu as échoué hier malgré toutes tes tentatives.

Rudy avait bassiné Rey au téléphone toute la journée. Ç'avait été mignon à voir. Le blond irritait son brun personnel sciemment, en prévision de retrouvailles corsées le lendemain. Un peu de sexe « punitif » ne faisait pas de mal.

— Au téléphone je manque de certains arguments persuasifs, si tu vois ce que je veux dire.

— Canaillou ! Mais ta voix devrait suffire à le faire ramper. Je vais t'apprendre.

Red le dit comme s'il en faisait un devoir.

— Non merci !

— C'est pour le bien de ton couple. Ça va pimenter...

— Il est suffisamment pimenté, Andy. Merci de t'en inquiéter, mais non merci !

— Tss, espèce de prude !

— J'y crois pas..., souffla Rudy. Le mec de mon daron veut m'initier au téléphone rose !

Ledit mec hurla de rire. Tourné ainsi, ouais, c'était pervers...

*o*o*

TBC ● EPISODE 24 – part 2

Mes deux chouchous enfin seuls à seuls. Ces petits moments qui me gonflent le cœur de bonheur. ❤❤ Quoi, ça ne vous le fait pas, à vous ?

Petit blabla d'auteure
Comme annoncé sur Instagram, j'ai retravaillé le séquençage d'au moins une vingtaine d'épisodes. La conclusion aura été de les dater pour m'y retrouver dans la chronologie. D'où le fait que j'indiquerai les dates, et cela durera jusqu'à la fin de la saison 7. (Saison qui finira le 15 Février dans Hot Chili.)

La vieille version était très fouillis, d'autant que pour mon confort, j'avais décrété que la Saint Valentin, dans la fiction, tombait un weekend, un samedi. Cette décision, hélas, contredisait toute la chronologie de la trame à compter de l'enlèvement de Rudy à Noël, en fin de saison 4. Ouais, vous pouvez dire que vous vous en foutez, ça n'a pas tant d'incidence que ça sur l'intrigue. Mais moi je le saurai ! Et dès l'instant où j'ai vu une incohérence... well, I can't unsee it! C'est plus fort que moi. Cela nuit carrément à mon équilibre personnel !

Du coup, en respectant le calendrier instauré dans la saison 5, puis dans le volume 2 de la saison 6 (durant l'arc Darney/soirée MIP), la Saint Valentin est censée tomber un mercredi. Alors toute la chronologie de ce qui avait été rédigé dans l'ancienne version, dans laquelle le 14 février arrivait un samedi, devenait obsolète.

Il a fallu revoir toute la copie. L'exercice a souligné en plus quelques incohérences techniques. Et je me suis retrouvée à combler certains trous, remodeler l'intrigue et tricher par endroit (Comme la première partie de cet épisode, datée du dimanche 4 février, qui n'existait pas dans la vieille version). En espérant que tout ce rafistolage ne saute pas aux yeux.

N'hésitez pas à le dire, quand un aspect vous parait trop surréaliste ou peu cohérent. Je vous en remercie d'avance.

*MEDIA*
Intro vidéo : Julien Doré - Paris-Seychelles. Parce que c'est l'air de cette chanson qui m'inspire LESS AND LESS.

Traduction

LESS AND LESS - DE MOINS EN MOINS
Refrain
[Bébé, j'aimerai ça, quand tu partiras
Parce que je ne peux plus l'endurer
Bébé j'aimerai ça, quand tu t'en iras
Parce que tu ne m'aimes plus]
.
Un arbre fleurissant
Tel a été notre histoire
S'épanouissant librement
Et plein de gloire
.
Tu sais, comme une fleur sur un arbre
Vient un moment où ça se flétrit
Maintenant tu peux t'en aller sans souci
Car il n'y a plus d'amour qui importe
.
Je t'ai aimé(e) une fois
À présent, c'est de moins en moins
Et bébé, je te détesterai si
Tu ne peux laisser les choses en l'état
.
[Bébé, j'aimerai ça, quand tu partiras
Parce que je ne peux plus l'endurer
Bébé j'aimerai ça, quand tu t'en iras
Parce que tu ne m'aimes plus]
.
J'ai refait le chemin où
Nous nous sommes faits autant de jolis souvenirs
À l'époque, tu étais ma petite muse
Et là, il n'y a plus le moindre émoi
.
Je suppose que je peux vivre dans un monde sans toi
Je veux juste que tu saches que je ne te hais point
Mais j'ai besoin que tu partes, bébé, ou me laisse m'en aller
S'il te plaît, j'ai besoin que tu me quittes et prennes la route
.
Je t'ai aimé(e) une fois
À présent, c'est de moins en moins
Et bébé, je vais devenir dingue si
Tu t'accroches à moi ainsi
.
[Bébé, j'aimerai ça, quand tu partiras
Parce que je ne peux plus l'endurer
Bébé j'aimerai ça, quand tu t'en iras
Parce que tu ne m'aimes plus]
.
Eh bien, le duo redevient un solo
Quand nous nous séparerons, il n'y aura pas de violoncelle
À moins que tu me fasses la misère
Je jure que je peux encore me résoudre
À te réserver un bonjour
Nous pouvons nous en sortir comme ça, tu sais
Retourner au temps où il n'y avait pas de tristesse
.
[Bébé, j'aimerai ça, quand tu partiras
Parce que je ne peux plus l'endurer
Bébé j'aimerai ça, quand tu t'en iras
Parce que tu ne m'aimes plus]

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