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S07 - EP 23 ✧ part III

Partie 3/3

À quoi pouvait bien penser son cousin ? Retranché dans le bureau de Dean, Aymar se demanda si ce dernier avait prêté une oreille à ses propos. Cet homme restait un inconnu car il n'arrivait pas à lire son langage corporel. Le trait assuré, Dean gribouillait sur son carnet de dessins. Lorsque la mine carbonée ne touchait pas le papier, le portemine effectuait d'admirables figures de pen-spinning entre ses doigts.

Le doyen de Darney ne parvenait pas à décortiquer les ingrédients du cocktail de l'illustrateur. Déjà, la facette artistique du personnage le surprenait. Aymar avait entretenu quelques préjugés, écrasés par Dean au long de la soirée. Mais à cet instant, il aurait aimé deviner les pensées de son interlocuteur. Le dialogue n'était pas censé être unilatéral. Dean dut sentir ses doutes.

— Je t'écoute, Sully.

— Cette prérogative revient à Rudy.

Notant l'agacement d'Aymar, Dean leva la tête de son croquis, amusé. Nerveux ?

— J'ai besoin de ta confiance en paiement de mon aide. J'aide plus facilement mes amis.

— Concrètement, tu ne m'aides pas. C'est un échange.

— Ton petit-frère n'a pas l'air friand de ta façon de t'immiscer dans sa vie.

— De quelle vie parlons-nous ? s'emporta Aymar. Encore faut-il qu'il en possède une ! C'est un zombie qui obéit au doigt et à l'œil des Meister !

Il quitta son siège et se mit à arpenter la pièce. Dean arrondit les sourcils.

— Zombi... c'est un peu fort.

— Ne te fie pas à la farce de sociabilité qu'il a servie ce soir. Il suivait un protocole. Dire bonjour, sourire, caser une plaisanterie, faire de l'esprit, ajouter une dose d'ironie ou de sarcasme, glisser une proposition intéressante, se montrer avenant, ouvert d'esprit, sourire, encore et toujours sourire. Surtout ne jamais oublier de sourire ! Tout cela figure sur une liste mentale qu'il coche au fur et à mesure. Et je sais de quoi je parle, tellement je l'ai vu faire !

Dean cilla. Décrit ainsi, le tableau donnait la chair de poule. Selon son frère, Lukas se conduisait comme un être formatable, qui fonctionnait au moyen de logiciels préconfigurés. Dans ce cas, avec qui Dean avait-il laissé son fils se familiariser cette soirée ? Les propos de Mikael, tenus dans ce même bureau, prirent une autre teinte. Aymar n'en avait pas fini.

— Ses yeux ont perdu leur lumière depuis si longtemps. Mais il fait diversion ; il joue de son mystère. Ils savent tous en jouer ! renifla-t-il.

Il se planta devant la bibliothèque en chêne blanc, caressa le prisme en verre sur l'étagère à hauteur de ses yeux, puis mit ses mains dans ses poches comme pour les discipliner. Sa voix s'alourdit de tristesse.

— Tu verrais ces jeunes. Je les ai connus autrement, Dean. Aujourd'hui, Mikael est un chien de Pavlov. Complètement conditionné. Duncan est une poupée, parfait petit Ken qui rentre dans le moule qu'on lui demande d'adopter, comme une poupée dans une boite !

Qui c'était, celui-là ? Dean dut invoquer sa mémoire. Il avait lu ce prénom sur le trombinoscope fourni dans les dossiers transférés par Vince. Celui-ci ne figurait pas dans ses « sujets d'étude immédiats », contrairement à Mikael et Dakota. Cependant, il comptait passer au crible tout individu affilié au G.L.O.B.E., résidant à Balmer de façon permanente ou non, dès lors qu'il pénétrait de près ou de loin dans son cercle social.

— Duncan Wilhelm ?

Aymar opina du chef.

— Les seuls amis que Lukas a invités à la maison. À l'époque, ils étaient si pleins de vie... Mais le G.L.O.B.E. avilit l'amitié. Il s'en sert comme d'un programme, l'étudie et la réécrit avec ses propres algorithmes. Ces malades ont changé des adolescents en machines de guerre. Je te passe outre les droits de l'enfant bafoués.

Dean ferma son bloc-notes. Aymar eut le temps d'apercevoir un épineux et complexe motif floral, enchevêtré dans des notes musicales et enroulé en forme de « R » majuscule. Il fronça les sourcils. Ce type croquait le tatouage de son amant – info à confirmer –, alors qu'il lui parlait de choses autrement plus sérieuses ! Il n'eut pas la possibilité de s'énerver, pris de court.

— Comment un simple civil a-t-il pu le découvrir ? Contrairement à Vince, tu ne figures pas dans les petits papiers d'Edwards.

— Simple civil, singea Aymar, insulté. J'ai été militaire ! Bien qu'à l'époque de l'enrôlement de Lukas, je siégeais déjà au conseil d'administration de S-Funds©. Il y a quatre ans, il m'a confié la gestion de nombreux comptes bancaires. N'importe qui conviendrait qu'à vingt-deux ans, on ne peut pas en disposer d'autant, et encore moins sous de fausses identités. À moins de tremper dans des affaires douteuses. C'est ce qui a attiré mon attention. Il prenait de gros risques en me mettant dans la confidence, mais à ce moment-là, il craignait quelque chose. Il ne me l'a pas dit, mais je pense qu'il craignait pour sa vie. Et il avait besoin de fructifier ses gains parce que la moindre entrée financière comptait. J'étais le seul en qui il avait confiance.

Il soupira et se passa une main nerveuse dans les cheveux. Dean l'observa en silence. Il semblait las mais paradoxalement déterminé. Aymar ne lâcherait pas l'affaire. Il jouerait toute ses cartes pour sortir son frère du guêpier Meister. Un lien bien différent de la relation de Dean avec Dan.

« Défendre ton frère ne te fera pas gagner sa reconnaissance. Tu récolteras au mieux son indifférence, au pire son mépris. Méfie-toi. Dan te prendra tout ce que tu as toujours désiré. C'est manger ou être mangé, mon petit. »

Dean ravala un grommèlement. Cette vieille réminiscence arrivait encore à le troubler. Daniel-Ritchie avait toujours été un acariâtre sénile ! Et le temps l'avait confirmé.

— Aujourd'hui, cette confiance s'effrite, poursuivit Aymar, dépité. Seulement, je suis le seul dans la famille qui croit encore en lui. Pour tous les autres, il n'est qu'un fantôme. Ils ignorent bien sûr la nature de son travail. Mais je refuse de croiser les bras. Quand j'en ai eu assez d'avaler ses mensonges et de le voir sombrer à chaque retour de mission, j'ai mené l'enquête. J'ai engagé des gens, et...

Il hésita. Dean l'enjoignit à poursuivre.

— Ils l'ont payé très cher, confessa Aymar d'une voix déchirée. On m'a fait comprendre que j'étais impuissant. Et surtout, ce que je risquais de déclencher en persistant à creuser. Pas besoin de te faire un dessin quant au fait que ce que j'avais appris me dépassait. Mon frère, agent des services de renseignements, et encore. C'était la version officielle et déjà soumise au secret d'une situation bien plus retorse.

Rien ne disait que Lukas relevait directement du gouvernement. Tout indiquait une milice « privée » qui intervenait quand l'État n'avait plus d'autre choix que de recourir au politiquement incorrect, dans le plus grand silence. Quelle n'avait pas été la surprise d'Aymar d'apprendre qu'à l'âge où les jeunes passaient leur bac, Lukas possédait déjà un permis de tuer ! Pour autant, il ne renoncerait pas. Au contraire, cette découverte raffermissait sa résolution.

— Lukas aurait plongé dans ce milieu avec un consentement éclairé, je n'insisterais pas. Mais ça n'a jamais été le cas. J'ai fait l'armée, Dean. S'il y a une chose que je sais, c'est qu'avant d'y entrer par voie légale, tu disposes d'un choix. Même lorsqu'il s'avère très limité. Parfois, c'est « armée » contre « prison », la première devenant salutaire, bien que sur le moment tu penses y avoir été contraint. Au moins l'armée te laisse une perspective d'avenir, en plus de la possibilité de te regarder dans une glace sans en éprouver de la honte. Certes, il se peut qu'une fois embarqué, ce soit une autre affaire. Mais toujours est-il qu'avant de s'engager, on dispose de son intégrité. Mon frère n'a pas eu ce libre-arbitre. Et je ne cesserai de me battre, tant que Lukas n'aura pas compris que ce n'était pas l'unique voie qui se présentait à lui. Il est persuadé qu'il ne saura rien faire d'autre. Que c'est sa seule alternative ! Mais il n'était pas fait pour ça, Dean, souffla Aymar. Il n'était pas fait pour être un tueur.

Dean tressaillit face à ce choix de mots. Il réprima un rire jaune. Devait-il informer son cousin qu'il soupçonnait son bureau d'avoir été mis sur écoute ? C'était sans doute faux. Mais il jouait à un jeu dangereux, et contrairement à lui, Aymar ne possédait pas une immunité en titane. Quoique... le G.L.O.B.E. ne risquerait pas de s'aliéner un élément en touchant à son frère aîné. Dean avait vu la réponse d'Edwards Meister lorsqu'il avait menacé d'usurper l'identité de ce fameux élément. Lukas Sulivann n'était pas un pion interchangeable.

Durant quelques secondes, Aymar contempla le jardin sous les rayons de lune, à travers la fenêtre. Il n'y puisa aucun apaisement et se rassit dans son fauteuil.

— C'est bien ce qu'il est devenu. Derrière son apparence d'ange fragile, « sa dégaine de gogo danseuse » comme a dit l'autre, c'est une faucheuse au service du gouvernement. Il pense qu'il ne pourra plus être sauvé parce qu'il a du sang sur les mains.

Sa voix lugubre, un peu chevrotante, trahissait sa peur. Il voulait affronter cette situation la tête haute, mais en réalité, il luttait contre son désespoir. De plus, en évoquant cette vérité crue, il craignait que Dean réalise la profondeur des eaux sombres dans lesquelles il l'entrainait et ne se rétracte. Qui accepterait de laisser son fils côtoyer un tueur, fut-il « légal » ? Le lien de parenté – et encore, une parenté éloignée – ne pèserait pas sur la balance.

Cependant, le regard de son cousin ne vacilla pas. Aymar y lisait cette dureté aperçue dans son bureau il y a quelques jours. Dean réfléchissait avec un sang-froid qui aurait pu l'inquiéter mais arrangeait ses affaires. Cela l'encouragea à continuer.

— Quelque part, je comprends son sentiment. J'ai été fantassin. Éclaireur. Les horreurs nées de la nature humaine, j'en ai connu. Alors oui, je le comprends. J'ai quasiment élevé ce gosse. J'avais dix-huit ans quand il est né. Il me suivait partout. (Le souvenir peignit un sourire tendre sur son visage.) Il avait cinq ans quand je me suis engagé, et dix quand j'ai quitté l'infanterie. Malgré cet éloignement, il était toujours autant attaché à moi.

Lukas l'avait sauvé de ses démons. Son petit ange albinos si blond qu'il en était presque éthéré.

— Je n'ai pas toujours su l'aider. Le protéger. À commencer par son outing. Mère l'a, pour ainsi dire, quasiment vendu à la colère de Père lorsqu'elle a découvert des revues gays dans sa chambre. Si j'avais su convaincre notre père que l'expédier en pensionnat sportif n'était pas la solution, peut-être... (Il souffla.) Nous n'en serions peut-être pas là.

Il n'était pas fier de ces souvenirs. Il en culpabilisait à cause du sentiment d'avoir abandonné son petit frère.

— Père pensait en faire un homme. J'étais pris par ma propre réussite professionnelle. Voilà comment Lukas a atterri à Alma de Salvia.

— Et c'est là que tout a commencé, conclut Dean, sombre.

— Tu voulais que S-Funds© fasse fructifier tes gains et je devais te fixer un prix. Tu t'en doutes à présent, c'est lui, mon prix. Sors-le des griffes de Meister et je ferai de toi l'homme foutrement riche que tu veux être.

— J'ai l'impression de signer un pacte avec le diable.

Dean ricana. Aymar grimaça. Si son cousin pouvait cesser de plaisanter avec ça... Il était on ne peut plus sérieux.

— Contrairement au diable, je tiens mes promesses au pied de la lettre.

— Sachant que tout cela est spéculatif, disons que je ferai mon possible pour le sortir du G.L.O.B.E.

Il essuya un claquement de langue. Ce n'était pas suffisant.

— J'ai besoin d'une garantie.

— La seule que je peux te donner est ma parole que je prendrai la tête de White Enterprise©. Je suis résolu à y parvenir. Comme tu le sais, c'est devenu personnel. W. Ent et Meister ont une chose en commun : le MIP-Club. Mais seul l'un d'eux dirige. Plus tu feras fructifier mes gains, plus aisée me sera la tâche. Alors plus vite tu rempliras ta part du contrat, plus vite j'atteindrai mes objectifs. La roue ne tournera que dans ce sens, Sully.

— Comprends-tu que ma requête a une date limite ? s'impatienta Aymar.

— Bien évidemment. Tes espoirs de le voir passer l'examen du Barreau s'étioleront au fil du temps. Mais si je le sors de là, ce n'est certainement pas pour que tu lui dictes la marche à suivre, asséna Dean avec froideur. Le guider et lui imposer un « rêve » sont diamétralement opposés.

Et il comptait bien servir ses propres intérêts s'il « volait » Lukas aux Meister.

— Je le sais ! grommela Aymar, n'appréciant pas d'être rappelé à l'ordre.

— Je voulais m'en assurer, rétorqua Dean, sarcastique. Je maintiens mes conditions. Ma position de C.E.O me donnera suffisamment de poids et assez d'influence sur Sâminathan Meister. C'est le seul recours possible.

Aymar tiqua.

— Qu'est-ce qu'il vient faire dans cette histoire ?

Dean se redressa dans son fauteuil et ravala un grognement.

— Je vois. Toi aussi, tu es persuadé que Lukas est le petit soldat de plomb d'Edwards.

— Tu me parlerais de Jai Rao, je ne remettrais pas ta parole en doute. Mais Nathan... Après la mort de Singh, Edwards n'a plus voulu impliquer un autre fils. Sâminathan est un raja métis qui s'est spécialisé dans l'industrie pétrolière et a nourri sa fortune princière à l'or noir.

Dean grigna à l'idée d'apprendre à son cousin que le père Noël était une grande farce. L'ignorance d'Aymar en disait long sur les verrous autour des infos sur Sâminathan. Mais ce « Singh » était une autre chasse bien gardée. Ainsi, Edwards avait perdu un fils...

— Nous parlons du cerveau du G.L.O.B.E., Aymar, dit-il avec le plus grand sérieux. Son actuel patron, si tu veux. Son parcours m'est encore nébuleux. Mais si quelqu'un tient ces « jeunes » par les burnes, ou par une sorte d'allégeance, ou un conditionnement psychologique, c'est ton « Nathan ». Je ne devrais pas en être admiratif, mais Edwards a eu tout le monde avec ce subterfuge. Vince y compris.

Le choc d'Aymar fut authentique. Quoi de plus normal. Techniquement, Sâminathan n'était pas plus vieux que Lukas.

— Ils ont le même âge ! Enfin, à deux ans près. Et comment as-tu su lire dans son jeu ? demanda Aymar, suspicieux.

Dean lui servit un sourire énigmatique. Les Meister n'auraient pas commencé à roder autour de son fils, ils auraient continué à couver leurs secrets en toute sérénité.

— Personne ne touche à la prunelle de mes yeux sans en payer le prix.

*o*o*

TBC ● EPISODE 24

Je ne sais pas vous, mais j'adore ce Dean façon "Super Villain" !

*MEDIA*
Intro vidéo : Justin Timberlake - Mirrors. Des lyrics qui pourraient refléter l'amour d'Aymar pour son petit frère. He loves his baby brother!

Aren't you somethin' to admire?
'Cause your shine is somethin' like a mirror
And I can't help but notice
You reflect in this heart of mine
If you ever feel alone and
The glare makes me hard to find
Just know that I'm always parallel on the other side

'Cause with your hand in my hand and a pocket full of soul
I can tell you there's no place we couldn't go
Just put your hand on the glass
I'm here tryin' to pull you through
You just gotta be strong

'Cause I don't wanna lose you now
I'm lookin' right at the other half of me
The vacancy that sat in my heart
Is a space that now you hold
Show me how to fight for now
And I'll tell you, baby, it was easy
Comin' back here to you once I figured it out
You were right here all along

It's like you're my mirror
My mirror staring back at me
I couldn't get any bigger
With anyone else beside of me
And now it's clear as this promise
That we're making two reflections into one
'Cause it's like you're my mirror
My mirror staring back at me, staring back at me

Aren't you somethin', an original
'Cause it doesn't seem merely a sample
And I can't help but stare, 'cause
I see truth somewhere in your eyes
I can't ever change without you
You reflect me, I love that about you
And if I could, I would look at us all the time

'Cause with your hand in my hand and a pocket full of soul
I can tell you there's no place we couldn't go
Just put your hand on the glass
I'm here tryin' to pull you through
You just gotta be strong

'Cause I don't wanna lose you now
I'm lookin' right at the other half of me
The vacancy that sat in my heart
Is a space that now you hold
Show me how to fight for now
And I'll tell you, baby, it was easy
Comin' back here to you once I figured it out
You were right here all along

It's like you're my mirror
My mirror staring back at me
I couldn't get any bigger
With anyone else beside of me
And now it's clear as this promise
That we're making two reflections into one
'Cause it's like you're my mirror
My mirror staring back at me, staring back at me

Yesterday is history
Tomorrow's a mystery
I can see you lookin' back at me
Keep your eyes on me
Baby, keep your eyes on me

'Cause I don't wanna lose you now
I'm lookin' right at the other half of me
The vacancy that sat in my heart
Is a space that now you hold
Show me how to fight for now (please show me, baby)
I'll tell you, baby, it was easy
Comin' back here to you once I figured it out
You were right here all along

It's like you're my mirror
My mirror staring back at me
I couldn't get any bigger
With anyone else beside of me
And now it's clear as this promise
That we're making two reflections into one
'Cause it's like you're my mirror
My mirror staring back at me, staring back at me

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