S07 - EP 23 ✧ part II
Partie 2/3
Dean s'assombrit. Il n'aimait pas ce qui se profilait. La situation soulignait un dangereux manquement. Il n'avait pas pris le soin de briefer son fils sur comment réagir face au secret-défense en présence d'oreilles inappropriées. En un sens, Lukas forçait Rudy à mentir, si celui-ci avait de la jugeote. Une façon de pousser un Leblanc qui en savait trop à jouer les couvertures.
Cela le frappa soudain. Quoi qu'il fasse, White Enterprise© resterait un parfait écran pour les « petites » affaires des Meister. Parce que Vince s'était trop impliqué et les avait tous compromis. Connaitre l'identité d'agents gouvernementaux soumis au secret jetait sur vos épaules un lourd manteau de responsabilités. Sans compter les risques et dangers que l'on courait à les côtoyer.
Lukas savait que Rudy savait. Dean était curieux de comprendre comment, et jusqu'à quel point.
— Je ne pense pas que Rudy sache dans quoi tu travailles, intervint Aymar, sa voix froide sonnant comme une mise en garde.
— Bien sûr que si, riposta Rudy. Blacky m'en a parlé, ils sont collègues.
Alors que quelques visages s'éclairaient de compréhension et d'autres cillaient de perplexité, une tension saisit Dean, Aymar et Lukas lui-même. Le gamin n'était pas aussi idiot pour révéler ce qu'il savait devant témoins, si ? Avant que Lukas ne puisse l'arrêter, Dwayne, largué, répéta :
— Blacky ?
Celui-ci n'avait pas dû voir la retransmission du plus grand défilé du monde ni lire les journaux du lendemain.
— Mon garde du corps.
Dwayne en sursauta de surprise et considéra Lukas.
— T'es un garde du corps ?!
L'incrédulité dans sa voix s'entendit à des kilomètres.
— Il travaille dans la sécurité, confirma Rudy. On dirait pas, hein !
— Il a la dégaine d'une gogo-danseuse, comment veux-tu qu'on devine ?!
— Dwayne ! gronda Yakim.
Red explosa de rire. L'atmosphère se détendit. Lukas servit un regard oblique à son petit-cousin. Sans mentir, le garçon n'avait pas vendu la mèche non plus. Au contraire, il s'était servi de la couverture de Mikael pour lui en fournir une, sans que ce ne soit erroné. Subtile intelligence ou coup de chance ?
Non... il est possible que Mika l'ait briefé à mon sujet. Il ne saisissait toujours pas pourquoi ce dernier avait refilé leur nom de code au gamin. Cela l'agaçait particulièrement que le mioche les utilise avec insouciance, inconscient de les exposer. Cet électron libre de Sainsbury se serait contenté de brader « Blacky », Lukas aurait passé outre. Mais ce bellâtre avait eu la stupide idée de refiler aussi son hétéronyme ! Heureusement que « Blondy » ne constituait pas une réelle couverture – un peu à la manière de Blacky –, car il reflétait un trait physique, visuel.
Toujours vêtu de noir, Mikael était l'archétype du beau brun ténébreux doté d'une aura sombre qui éloignait les gens. Aussi, Blacky lui collait à la peau. Pour sa part, sa tête ne pouvait qu'inspirer un surnom dérivé de « blond » au premier péquenot venu. Le plus important était donc de savoir si Rudy connaissait les autres noms de code. Ceux à risque comme « Agent L », « Grey Angel », « Agent Scheddy »... Si oui, Sâminathan a du souci à se faire.
Dwayne revint à la charge, tel un enfant fasciné par un phénomène de foire, qui voulait en apprendre davantage. Bien que le mec sente l'hétéro, Lukas le trouvait à son gout ; le genre à lui servir de quatre heures. Raison pour laquelle il consentait à lui répondre, sinon il l'enverrait balader sans état d'âme. Il aimait voir le trouble qu'il suscitait chez ce joueur de soccer.
— Tu fais pas un peu jeune pour être garde du corps ?
— J'ai vingt-six ans, lâcha Lukas, las.
Les yeux exorbités de son interlocuteur lui firent lever les siens au plafond. On lui retranchait toujours quelques années. Dans certaines circonstances, cela l'aidait ; dans d'autres, cela l'énervait. Par exemple quand le gars qui lui plaisait le prenait pour un gosse ! Au temps pour son quatre heures, tiens !
— Sérieux, t'as quatre piges de plus que moi !? souffla Dwayne. J'ai compris, c'est moi qui fais vieux, c'est ça ? J'étais convaincu que les noirs ne faisaient pas leur âge. On m'a menti ! déprima-t-il.
Red rit de son côté dramatique et tenta de le consoler.
— N'en sois pas complexé, c'est de famille. Tu lui donnes quel âge ?
Il désigna Dean du menton. Dwayne se tendit, interdit. Cet ami de son frère l'avait toujours intimidé. De fait, il lui adressait rarement la parole de son propre chef. Alors spéculer sur son âge, en sa présence...
— Euh... partant du fait qu'il est le père de Rudy qui a dix-huit balais...
Dit à voix haute, c'en devenait perturbant ! Yakim ricana.
— Oublie la logique mathématique, il était déjà papa avant la fac. À vue de nez, tu lui donnes quel âge ?
Dean se rembrunit.
— Sujet sensible, alerte, sujet sensible, fit Jeff d'une voix robotique.
Jay cacha son rire dans le dos de Rebecca. Elle se décala et le vendit :
— Non mais assume, Jet !
— Ça n'a rien de drôle ! fulmina Dean.
Sa réaction déclencha l'hilarité de tous les Beat'ONE, à son grand dam.
— Et comment, que ça ne l'est pas ! lança Jay, contredit par ses larmes d'hilarité. Je suis ton cadet de quatre ans et je passe quasiment pour ton aîné.
— Plutôt cinq, rectifia Red. Vos dates d'anniversaire ne sont séparées que de trois mois et demi.
— N'enfonce pas le clou ! firent Jay et Dean en chœur, pour les mêmes raisons, bien que sur des bases diamétralement opposées.
— Ça ne nous dit toujours pas quel âge il a, remarqua Flavien.
Au moins n'était-il pas le seul à trouver sidérant que Dean et Rudy soient père et fils. Ç'avait fait la une des journaux, mais voir les deux phénomènes côte à côte le sciait.
— Si j'ai bien appris ma leçon de fan, fit Ilona, espiègle, les Beat'ONE ont tous trente ans cette année, excepté Red qui soufflera ses vingt-huit bougies.
— Tu es une bonne élève, valida Red.
Dwayne ouvrit la bouche en dévisageant un Dean très agacé. Trente-cinq ans !? Il se tourna vers Rudy, et l'on sut qu'il faisait le calcul.
— Te fatigue pas ! le dissuada Yakim.
La mauvaise humeur de Dean était visible depuis la lune. Slimane remua la tête.
— Il faut toujours que tu fasses dans l'anticonformisme, Dean. N'importe quel adulte apprécierait de faire moins que son âge !
— Pas toujours. C'est parfois décrédibilisant de ne pas être pris au sérieux parce qu'on fait « trop jeune », opposa Dean.
— En effet, ça a ses avantages et ses inconvénients, affirma Lukas.
Son faciès et sa « jeunesse » l'écartaient souvent des missions d'infiltration, qui revenaient à des agents plus jeunes que lui parce que ces cadets faisaient plus vieux que lui ! D'un autre côté, avec sa dégaine, difficile de passer inaperçu ou de se fondre dans le décor. Lorsqu'il se teintait les cheveux et les sourcils, c'était pire ! Sauf cas de force majeur, il n'était jamais le premier choix pour les enquêtes souterraines.
Lui était l'exterminateur : l'ange gris envoyé nettoyer derrière ses camarades, une fois qu'ils avaient soutiré les infos que Meister jugeait nécessaires. Alors son visage devenait une diversion quasi infaillible. Nul ne l'accuserait d'apporter l'enfer avec sa bouille angélique.
— J'en ai plus subi les inconvénients que les avantages, grommela Dean.
— Toi ? douta Slimane. Je parie qu'en donnant ton patronyme, tu gagnais tout de suite en crédibilité. Tu n'es pas du genre à te laisser contrarier par ce genre d'obstacle, quitte à faire usage d'un nom que tu détestes. Sinon, à quoi bon le porter s'il ne peut t'être utile ? Tu l'aurais changé, si ce n'était pas le cas.
Contre toute attente, Dean lui sourit. Malgré une décennie de séparation, cet homme le disséquait toujours aussi bien et sans s'embarrasser d'anesthésie. Rudy observa son père. Il devait être le seul à se douter de la véritable raison de ce complexe. Avoir épousé une femme plus âgée de sept ans, qui s'était tournée vers des amants de la même tranche d'âge qu'elle. Un jour, il soumettrait la question à l'avis de sa psy.
— Je suis curieux de voir à quoi tu ressembles avec des cheveux teints.
— Dwayne, lâche l'affaire ! gronda Yakim.
Il concevait que ça agace de revenir constamment sur un de vos traits physiques. Lukas le rassura :
— Il n'y a pas d'offense. J'ai passé l'âge d'en faire un complexe. Figure-toi que je les ai teints en brun, un jour. Une fois m'a suffi. Je devais être en pleine confusion mentale quand j'ai accepté.
— Je n'arrive pas à visualiser Rudy brun, dit Rey qui, jusque-là, avait été silencieux. C'est trop hardcore.
— D'où que ça l'est ? grogna Rudy.
Certainement pour le principe de le contredire. Rey prit le contrepied :
— Tu me verrais blond platine ?
Rudy fronça les sourcils.
— Ouais, c'est trop hardcore, reconnut-il.
— J'avais raison, Caramel.
Rudy se renfrogna.
— Toi en blond platine, ce serait carrément un crime oculaire ! Tu serais trop beau. Ça dépasse tellement mon imagination, que j'y pense en mode pixellisé-mosaïque dans ma tête. Je voudrais visualiser mais, bizarrement, je ne veux pas savoir... Mon cerveau s'autocensure, c'est te dire.
Comment changer un compliment en insulte. Devenu la risée, Rey lui fit un doigt d'honneur sans se gêner. Se teindre en blond serait comme passer de la nuit au jour. Les cheveux bleus ou indigo lui convenaient. Il préférait les nuances froides, elles mettaient ses traits en valeur. Même s'il se doutait qu'un bon coiffeur le transfigurerait. En preuve : les idoles de K-pop dont la capillarité pastel faisait fondre le slip des fans. Aux dernières nouvelles les coréens ne naissaient pas blonds.
— Avec tes sourcils et cils clairs, évite le brun, Rudy, conseilla Lukas. La nuance qui t'ira est l'argentée. Essaye, tu verras. C'est la seule coloration qui me va. En général, ça fait son petit effet, dit-il d'un air coquin. Ton mec m'en dira des nouvelles.
Rey ne sut que penser du sourire de Lukas, oscillant entre l'angélique et le grivois. Il ne dirait pas que le grand-cousin de Rudy l'impressionnait. Mais être entouré d'autant de blonds « authentiques » le mettait dans un état curieux. Il découvrait qu'il avait peut-être un « type » de mec : ceux à la toison d'or. Bien entendu, son Rudy était le plus beau. Qu'il se teigne les cheveux n'y changerait rien.
Une pensée saugrenue fit tout de même son bout de chemin. Le cheveu gris-argent et les yeux verts, Rudy ressemblerait à son personnage préféré du jeu vidéo THE MASTERMIND BENEATH CHAOS. Il aurait à disposition un fantasme en chair et en os. Oh bon sang !
— Tu titilles ma curiosité.
— Je testerai un jour, concéda Rudy, plus pour le plaisir de Rey que pour le sien.
Lukas réprima sa satisfaction. Il anticipait la tête que ferait Mikael face à un Rudy teint en argent. Après tout, qui mieux que Blacky connaissait la véritable histoire de Grey Angel ?
— Quand tu te décideras, fais-moi savoir. Je connais un expert à Brown Alley qui prendra soin de tes cheveux. Mais décide-toi vite, il est très demandé.
— Ça marche.
— Dans ce cas, file-moi ton numéro.
En toute naïveté, Rudy s'exécuta, surpris de découvrir que le courant passait bien entre eux. Après la démonstration de force avant le repas, il s'attendait à un rapport tendu, mais Lukas n'était pas aussi « sombre » qu'il se l'imaginait. Il réalisa qu'inconsciemment, il effectuait une comparaison Blacky-Blondy. Il avait dû apprivoiser son garde du corps. Et encore, ce n'était pas gagné. Or Lukas ne lui opposait pas cette carapace dans laquelle se murait son garde du corps.
— Tu n'as pas besoin de dénaturer tes si beaux cheveux ! protesta Dean. Tu es très bien comme tu es, fiston.
— T'as jamais fait de coloration, p'pa ?
— Je n'en ai jamais vu l'intérêt. Modifier mon corps ne figure pas dans mes lubies. Tattoo, piercing, couleur... (Il fit la moue.) Il m'est arrivé d'y penser, plus jeune, mais jamais d'aller au bout parce qu'in fine je me trouvais parfait.
— Espèce de salopard vantard ! l'insulta Yakim, salué par le rire suffisant de Dean.
— Comment il se la pète ! siffla Sacha.
— Ils se sont bien trouvés, fit Rebecca en désignant Red du menton.
Le narcissisme du chanteur savait aussi se montrer vanteur, lorsqu'il était inspiré.
— Tu m'as dit une fois que tu ne t'étais pas fait tatouer, parce que l'envie partait d'un besoin de rébellion contre l'autorité paternelle, se remémora Red. Mais si tes raisons avaient été autres, tu aurais suivi ton envie ?
Rudy dévisagea son père. Il en apprenait des choses ce soir ! Et il n'était pas le seul.
— Je ne pense pas. Cela ne colle pas à ma personnalité. Pourtant un tatouage réussi reste magnifique. Je mets un soin particulier à dessiner les modèles de mes commissions, ou ceux que je publie de mon propre chef sur mon site. Les tatouages sont beaux, chez les autres.
— Dis, je voudrais agrandir le mien. Ça fait un moment que ça me travaille. Puis-je passer commande ?
— Il est déjà grand ton tattoo ! fit Rudy.
— Oui, mais je veux qu'il occupe plus d'espace. Qu'il envahisse mon dos. Je le trouve assez excentré. Presque timoré.
Dean ne s'en étonna pas. Il paraissait que lorsque l'on commençait, on s'arrêtait difficilement. Le tatouage de Red partait du sommet de son épaule droite et courait le long de cette partie-là du dos, en un magnifique entrelacs de ronces, barbelés et notes musicales. L'étendre demanderait beaucoup d'heures de travail. Mais le résultat pourrait être fascinant.
— Il ne reflète pas le Red Kellin d'aujourd'hui, expliqua le chanteur. Je veux aussi lui donner une autre histoire. Celle qu'il raconte ne me convient plus, dit-il, un brin sombre.
Ce rappel eut l'effet d'un coup de fouet chez Dean. Le tatouage de sa moitié était un camouflage. Un cache sur les vestiges des stigmates physiques laissés par Sloan, en le marquant comme du bétail. Dean se violenta pour ne pas grincer des dents. Avec un tel argument, Red n'avait plus à batailler. Il cédait. Les expressions graves de Jay, Jeff, Korgan et Sacha ne manquèrent pas d'intriguer les autres convives.
— Que voudrais-tu y rajouter ? demanda Dean avec douceur.
— Hm... et si je te laissais seul juge ? Fais de mon dos une de tes toiles.
Dean posa sur lui un regard intense. Red avait-il conscience de la portée de ce geste ? Offrir son corps à l'artiste qu'il était, comme canevas pour exprimer sa poésie. Devenir le support de son expression artistique en en étant la muse. Réalisait-il ce qu'il demandait à Dean à l'instant ? Pour ce dernier, dont la sensibilité était atypique, c'était plus qu'une preuve d'amour. C'était s'abandonner entièrement à l'autre. Se donner en toute confiance à son partenaire pour qu'il fasse de vous ce qu'il désirait. C'était un vœu d'appartenance.
Dean marquerait à vie sa moitié. Quoi qu'il arriverait désormais, Red l'aurait toujours dans la peau. Au sens littéral. Parce que Dean mettait une partie de son âme dans ses créations, il figerait un pan de lui sur le corps de l'homme qu'il aimait. C'était fort. Puissant. C'était presque un serment d'éternité. Un honneur. À lui de s'en montrer digne.
— Ne me dis pas ce genre de chose, je risque fort de te changer en œuvre d'art.
— Mais ce n'est pas un risque, j'en suis déjà une, se glorifia Red. Ta mission est de me permettre d'accéder au niveau supérieur. Sublimez-moi, Cream-caramel, susurra-t-il en lui caressant le bout du nez de son index.
— Eh bien, il sera fait selon vos désirs, Sweet-caramel.
La satisfaction dans le regard amoureux de Red n'échappa à personne. Sacha parla au nom de l'assemblée :
— Merci pour la chandelle, les gars.
— J'ai des crampes à force de la tenir, maugréa Rebecca.
— Tu m'ôtes les mots de la bouche, ajouta Jay.
— Et elle est sacrément lourde, quand elle vient de vous, compléta Jeff.
Pour changer, Korgan se plia de rire. Ilona, anormalement discrète cette soirée-là (trop charmée par les rockstars), suivait cet échange avec béatitude. Et c'était quoi, ce délire caramélisé ? Cream-caramel, Sweet-caramel, Caramel-vanille, et Rey qui appelait Rudy Caramel tout court. Elle en avait vu des délurés, mais pas à ce niveau !
— Allez vous faire voir chez les Grecs ! les rembarra Red.
Il se maudit de rougir. Dean se racla la gorge. Il en avait presque oublié le monde autour. Cela se produisait de plus en plus avec Red ; cette échappée dans leur bulle intime en plein public. En présence des Beat'ONE, Dean n'y voyait aucun inconvénient. Il refusa de s'attarder sur les regards interrogateurs de ses cousins et celui non moins inquisiteur de Slimane. Ouais bon, c'était son droit d'appeler son partenaire Sweet-caramel. Il ne se justifierait pas !
— Tu es tatoueur ? s'étonna Flavien.
Il se remettait laborieusement de la précédente scène guimauve. Rudy répondit à la place de son père :
— Il en dessine les modèles. Même qu'il dessine trop bien ! C'est lui qui a fait la jaquette de leur dernier album. Et du prochain aussi.
— Ça y est, tu as activé le mode « je suis fan de mon papounet », fit Rey, blasé.
Ilona se retint de rire. C'était assez insolite de les observer. Rey serait-il jaloux de son beau-père ? Il devait voir une sorte de concurrence face à laquelle il serait toujours perdant. En termes de prestance, Dean élevait le challenge. Mais son beau-fils ne déméritait pas non plus.
— On peut voir ce tatouage ? demanda Flavien à Red.
S'ils ne vivaient pas au troisième millénaire, dans une société civilisée, Dean aurait montré les crocs. Son homme allait tomber le chandail et exposer une partie de ce corps qu'il admirait tous les jours dans l'intimité de leur suite parentale, et bien plus encore dans le cocon de leur lit. Durant l'amour, le tatouage s'animait au rythme des mouvements de son amant.
Hum... Dean se força à contrôler le thermostat de son entrejambe. Interdiction d'autoriser une élévation de température ; l'instant et le lieu étaient inappropriés !
Tiens, voilà qui l'inspirait ! Il agrandirait le tatouage de manière à ce qu'il prenne vie à chaque fois que Red solliciterait les muscles de son dos. Il visualisait un dragon d'épines, dansant sur une partition musicale. Mais rien de définitif. Les idées se bousculaient dans sa tête. Il en discuterait avec Red afin de choisir l'œuvre la plus représentative de sa personnalité ou de son histoire. Ça lui démangea d'en commencer l'esquisse.
Évidemment, pour le faire chier, son partenaire accéda à la demande du Chef cuisinier. Non, Dean n'était pas de mauvaise foi ! Car Red Kellin étant ce qu'il était – une diva aguicheuse ! –, ce qui devait arriver arriva.
Debout, au milieu du salon, sous les huées amusées de ses amis, le musicien gratifia son public d'un numéro de « semi-striptease ». Le déhanché suave, tortillant du cul, Red dévoila la gravure artistique dans sa peau à mesure qu'il dénudait lentement son dos.
Avait-il conscience de chauffer son « mec » devant une audience ? Dean s'émerveilla de sa capacité à rester maitre de soi. En apparence. Même lorsque Rey, jouant le jeu, siffla entre ses doigts d'un air grivois. Les gestes sensuels de Red laissaient croire qu'il l'avait fait toute sa vie. Dans ces moments-là, son androgynie troublait le commun des mortels.
Sa facilité à rentrer dans un personnage sidérait. De dos, sa longue chevelure écarlate détachée et ramenée sur le côté, Red avait la silhouette d'une djinniya* du feu. En moins d'une minute, il inspirait deux tableaux à Dean. Il s'était bel et bien amouraché d'une Muse.
*o*o*
TBC ● EPISODE 23 – part 3
*Djinniya : féminin de djinn, créatures surnaturelles dans la mythologie arabique.
Too much smexual tension, ReDean, too much!!!
Ah là là, ces deux-là mettraient la pièce en feu, si on les laissait aux commandes.
Oyé, oyé, dessineux et dessineuses ! Si l'envie vous prend de vouloir dessiner le dos nu de Red, ne vous gênez pas, vous aurez ma gratitude éternelle !
Retrouvez dans HOT CHILI - Univers les fanarts de Oidche ♡❤
(Et ma tentative)
Une sublime illustration qui m'inspire
*MEDIA*
Intro vidéo : Alain Cavé - Sé pa pou dat. Parce que je suis encore dans la phase où le côté lovey-dovey de Red & Dean me donne envie de swinguer sur du zouk. Et cette chanson, c'est la BAAASE !!!! Je peux l'écouter en boucle sans m'en lasser.
(Traduction)
Depuis que j'étais petit c'est toi que j'ai choisit tu es une belle mélodie qui me fait sentir comme je suis au paradis je t'en prie, je t'en prie sors moi du froid je t'en prie donne moi ton sourire refrain depuis longtemps je chante pour toi depuis longtemps je rêve de toi depuis longtemps je chante pour toi, oh yeah
Depuis que j'étais petit c'est toi que j'ai choisit comme l'esprit saint Tu envahis tout mon corps chérie je t'en prie, je t'en prie retire moi de la rue o je t'en prie viens me donner la vie refrain depuis longtemps je chante pour toi depuis longtemps je rêve de toi depuis longtemps je chante pour toi
aujourd'hui je suis un adulte pourtant mon amour est le même je ne peux pas donner de l'argent mais j'ai un bel sentiment Qui brille comme un diamant Ne me laisse pas faire un serment tu peux croire seulement cet amour est là longtemps ooooh oooh yeah refrain depuis longtemps je chante pour toi depuis longtemps je rêve de toi depuis longtemps je chante pour toi
comment te demander (j'attends) Comment te prier (j'attends) j'attends depuis longtemps viens me retirer de la pluie j'attends ce jour (oooh oooh) ce jour où tu me donneras la main (oooh oooh) Pour que je t'emmène Quelque part bien loin (oooh oooh) Pour que notre amour fleurisse (oooh oooh) Comme une belle fleur sous les gouttes d'eaux qui refuse de se fermer, qui refuse de se fermer
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