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S07 - EP 21 ✧ part I

Partie 1/2


Téléphone à l'oreille, sourcils froncés, Laz Diesel inspectait une dernière fois la collection de vêtements bientôt mis à l'honneur par la session photo. Au moins une chose sur laquelle il avait le contrôle. La proposition de Will d'inclure les Beat'ONE au photoshooting lui avait semblé une excellente idée. Apparemment, il était seul à le penser. Le service marketing de MTM embauchait des tocards – ou plutôt une garce qui faisait passer sa contrariété au-dessus du manque à gagner de la marque !

— Ça n'a pas l'air de s'arranger, s'inquiéta Rebecca.

Partagée entre son rôle de manager et une furieuse envie de manucure, elle convoitait le bar à ongles et la panoplie indécente de cosmétiques des quatre postes maquillage. Occupant un fauteuil, le cheveu trituré par le coiffeur, Dean observait du coin de l'œil l'agitation de Laz, tandis que les Beat'ONE continuaient leur réunion de staff. À la moindre seconde de libre, les musiciens discutaient des détails techniques de la Rock-Feast.

Will tapait du pied, signe d'impatience. Et si lui s'impatientait, alors Dean épuisait son fond de stock, connaissant le spécimen.

— Pauvre Laz. C'est pas tant par manque d'anticipation. Ma proposition l'a un peu pris au dépourvu. Si Jay ne m'avait pas prévenu, la veille, que vous décaliez la sortie de votre album de deux semaines, je n'aurais pas pensé à les greffer au shooting. Laz a dû prévenir MTM à la dernière minute et ils n'apprécient pas.

Rebecca grimaça.

— Désolé pour le timing foireux. Mais c'était aussi une décision de dernière minute. Ou de diva, soupira-t-elle.

Will compatit.

— C'est pas un souci, on a l'habitude de travailler au gré de la musique de notre diva. La situation met surtout en évidence la plus grande flexibilité de l'agence R-MY© et sa facilité à exploiter l'imprévu. Contrairement au service marketing de MTM qui ne voit que le chèque à aligner à l'agence de mannequins, quand il devrait voir les revenus qu'apportera ce shooting avec des stars. La beauté divine de Dean gonflera les ventes si elle est associée à la popularité et l'aura des Beat'ONE.

Laz l'avait saisi. Raison pour laquelle il jouait la hiérarchie en joignant L.F.C©, la holding qui détenait MTM. Sans surprise, on le faisait poireauter.

— Ces gens ont-ils conscience que mon temps à moi aussi, c'est de l'argent ? grommela-t-il en se rongeant l'ongle du pouce.

Le photoshooting ne servirait pas que la marque de vêtements pour homme. Les Beat'ONE en tireraient les posters de promotion de LIFE IN RED MOTION. Le succès de l'album apporterait plus de visibilité à MTM. Donner une touche rock à une griffe classe restait une formule gagnante. Mais ces conneries de contrats retardaient le fun !

— C'est pour ça que je suis mon propre patron, maugréa Will. Les méandres de la hiérarchie me refilent de l'urticaire !

— On est deux, marmonna Dean.

— Chez toi, c'est génétique, Cream-caramel. Dire que Laz se montre arrangeant en leur offrant presque les locaux du shooting ! L'atelier appartient à Laz et sa sœur. Ils ont été cools pour faire une belle ristourne à MTM. Ces ingrats mériteraient qu'il leur facture le prix fort.

— Être gentil dans ce business n'est pas rentable, déplora Rebecca. (Elle balaya l'atelier du regard.) Le côté multitâche, art et mode, me rappelle un peu les débuts de Coop-Com Record©.

— C'était un dépôt en fin de vie et destiné à la démolition quand Laz et Anouk ont racheté l'endroit.

Ils avaient abattu les murs internes et reconstruit autour, afin de disposer de 650 m2 répartis sur plusieurs « zones » dont une galerie d'art, sous le nom déposé #L©. Une manière stylisée d'écrire « Diesel », à condition de connaitre « dièse », le mot français désignant « hashtag ».

Le domaine de Laz se composait d'un dressing jumelé à une station coiffure/visagiste et un espace détente, en plus d'un atelier de couture jouxtant un grand bureau dont le fouillis rappelait vaguement celui de Will.

Trois studios de shooting et tournage, en fond blanc, noir et vert, se faisant face. On passait de l'un à l'autre sans pousser de porte. Le studio d'édition graphique où les artistes finalisaient leur travail présentait une panoplie de matériel de pointe, dont un parc d'impression capable de tirer n'importe quel type de format, de la photo de passeport au poster géant sur toile.

Le Concept Store de Laz était né de l'idée d'associer les corps de métier de la mode autour de la photographie et du cinéma. Il louait les studios photos à d'autres professionnels, à des marques de vêtements et agences de mannequinat, et amortissait ainsi l'investissement de son business. Avec ses contrats de consulting pour des magazines, d'animateur d'émissions télé fashion, de mannequin égérie, de styliste et designer de mode free-lance, l'homme gagnait bien sa vie.

En outre, Laz maîtrisait son sujet. Dialoguer avec les commerciaux, convaincre les marketeurs, séduire les agents... il était dans son élément. De quoi rassurer un Dean mitigé par leur dernière conversation téléphonique. Laz avait géré les formalités contractuelles avec R-MY©. Du moins, en ce qui le concernait.

— J'ai cru apercevoir une imprimante 3D, releva-t-il.

— C'est à Anouk. L'atelier d'art est son domaine. Elle est sculptrice et designer décoratrice. Ça lui est déjà arrivé de réaliser le design des étiquettes de vins millésimés. L'entrée de sa galerie se trouve à l'arrière et lui évite d'être dérangée par les allées et venues des modèles et des vêtements.

L'intérêt de Dean fut piqué. Comme si dire son prénom l'avait invoquée, Anouk Diesel poussa la porte coupe-feu du grand local. La femme à l'allure bohème, aussi élancée que Laz, attira les regards comme elle les saluait à la volée.

— Encore une autre famille chez qui les gènes sont puissants, nota Will.

La ressemblance avec son frère cadet était saisissante. On eut une idée de ce à quoi aurait ressemblé Laz si sa mère n'avait pas choisi d'avoir un garçon.

— Mais je suis la plus belle des Diesel, fit Anouk.

Son sourire charmeur se fana lorsqu'elle considéra son frère qui faisait les cent pas, son téléphone sur haut-parleur.

— Qu'il ne proteste pas en dit long sur son stress, chuchota-t-elle. Mais Stanislas n'est jamais stressé pour un shooting. Qu'est-ce qui cloche ?

— Les emmerdes du service commercial, soupira Will. Il y a plus de modèles que prévus.

— Pourquoi c'est à lui de gérer ça ? s'étonna Anouk. Je croyais qu'il s'était déjà chargé des formalités avec l'agence R-MY©. De ce que j'ai compris, il craignait de travailler avec un modèle teigneux. Et finalement, le directeur de l'agence a été une crème.

Le reflet de Dean dans le miroir arqua un sourcil. Rebecca et Will se tendirent. Anouk ne se doutait pas d'être entendue par ledit « modèle teigneux ». La malheureuse !

— Jalil Munìez, une crème, fit Dean, sceptique. On aura tout entendu !

— Eh bien, il a été assez charmant pour convaincre son modèle de signer sur quatre saisons. Mais je dois avouer que c'est étrange. N'importe quelle mannequin se jetterait sur un tel contrat avec MTM, sa ligne Gentlemen est super classe. Mais apparemment, il a fallu le supplier. Ça doit être une sacrée égérie. C'est un acteur célèbre ?

— Non, juste un Leblanc ayatollah, marmonna Will. Son agence doit livrer bataille à chaque signature de contrat.

L'aubaine allait au-delà des espérances de R-MY©. Faire de Dean Leblanc l'égérie d'une ligne de prêt-à-porter de luxe sur un an était inespéré quand on lisait ses clauses contractuelles. On marchait à l'envers avec cet homme. L'agent caressait ce modèle dans le sens du poil, quand tout mannequin priait que son agence lui déniche un si bon contrat.

— C'est ma proposition d'inclure les Beat'ONE qui le met un peu dans la mouise, expliqua Will. L'agence se frotte les mains, puisque le bassiste est aussi leur modèle. Mais MTM le voit comme un prétexte pour les Beat'ONE de s'accaparer leur image.

— Outch. Je serais les Beat'ONE, je me vexerais, fit Anouk. Comme si les Beat'ONE avaient besoin de MTM ! Ces types sont des icônes. C'est à la marque de les remercier !

Rebecca aima Anouk Diesel. Néanmoins, elle comprenait le problème.

— À la base, il n'était pas prévu de rémunérer autant de people et de majorer la commission du photographe en conséquence. Ce n'est pas dit de manière explicite, mais le sous-entendu est limpide et on a l'habitude. MTM redoute que la réputation « scandaleuse » de Red Kellin entache sa marque de « gentleman ». Heureusement qu'il a d'autres chats à fouetter, sinon notre diva aurait déjà pété un scandale. Pour rester fidèle à sa réputation, tiens.

Anouk rit.

— Une diva doit savoir péter son scandale, ça fait partie des critères requis pour être couronnée diva.

— Ne l'encouragez pas, souffla Rebecca.

Il n'empêche que la situation restait alarmante du côté des Beat'ONE. L'attitude de MTM corroborait les inquiétudes de Rebecca. Les apparitions médiatiques des rockstars semblaient boycottées.

Depuis le début de l'année, ça ne se bousculait pas au portillon pour les inviter sur des plateaux télés ou radios, à des shootings de mode ou de magazines musicaux ; climat aux antipodes de l'ambiance post-RENOVATIO. Tant que les stars avaient eu besoin d'un break, besoin de se recentrer sur leur musique, cela ne posait pas un problème. À présent, la machinerie exigeait un nouveau rythme de croisière.

Sur le plan artistique, les sollicitations fusaient : featurings avec d'autres musiciens, collaboration avec Alix Devgan, producteur de musique connu dans le milieu, projet musical à Darney avec un chef d'orchestre émérite, live-guérilla en plein centre de Balmer Hills. Mais sur le plan médiatique : réticence. Pourtant, vendre leur image constituait une facette du métier des Beat'ONE.

Rebecca avait-elle raison de sur-analyser ? Devait-on incriminer quelqu'un ? Les artistes eux-mêmes ? Le congé maternité de la manager (qu'elle ne respectait pas, d'ailleurs, comme l'exigeait la sécurité sociale) ? La censure en représailles à la mise au point hautaine de Rudy Leblanc durant sa conférence de presse ? La pression exercée par un rival, du genre un ex-producteur revanchard tissant des alliances en vue de leur nuire ? Le ras-le-bol du public face à la polémique générée par la moindre apparition de Red Kellin ? Leur éloignement de la jet-set de Saunes et de l'aura particulière de Brown Alley ?

Dans tous les cas, l'heure du retour en force avait sonné. Les Beat'ONE s'étaient remis en question et avaient tiré une conclusion : ils devaient remonter sur le trône. Peu importe lequel ; celui du scandale, de la musique, de l'audiovisuel, du showbiz. Ils comptaient polluer les médias. Parce qu'on faisait la loi quand on était roi.

Les yeux d'Anouk s'arrondirent lorsqu'elle identifia enfin l'homme que l'on coiffait. Mais au lieu de se repentir de sa bourde, à la surprise générale, elle enfonça le clou.

— Ah, vous êtes le modèle teigneux. Du coup, je comprends mieux la colère de Laz.

— C'est-à-dire ? demanda Dean, sec.

— Une marque qui refuse d'exploiter l'image emblématique de « Red et Dean » est stupide. D'autant plus stupide qu'elle travaille avec le même photographe derrière les visuels du parfum Kanon® O. C'est à vous que l'eau de parfum doit son succès. On va pas se mentir, Cassandra Rochas faisait figuration. Parfois, je ne la vois même pas sur les affiches. Pourtant, je tuerais pour sortir avec cette beauté ! Mais vous l'éclipsez.

Dean ne sut comment traiter cette donnée.

— J'ignorais que « Red et Dean » avaient une image « emblématique ».

Anouk n'y crut pas une seconde.

— Vous peut-être, mais pour les médias people et les fans, « Red et Dean » sont un item. Une marque a tout à gagner à travailler avec votre duo. Les slibards X-Trem® l'ont compris. Mon frère n'étant pas un idiot, il l'a aussi compris. Donc ça lui casse les ovaires de devoir l'expliquer à MTM. Il a horreur de travailler avec des idiots.

— Comme tout le monde, rétorqua Dean.

Il ne releva pas le choix du mot « ovaires ». Il y avait sûrement un sens caché là-dessous.

— Oh, vous serez surpris du nombre de gens qui s'entourent de médiocrité pour se donner l'illusion d'être intelligents. Relaxe, Stanislas ! lança Anouk.

Laz se hérissa.

— Continue de m'appeler comme ça et je vais passer mes nerfs sur toi, Anouk. Qu'est-ce que tu fais ici, d'abord ?

— Je passais faire un coucou. Pète un coup. Trouve ta paix intérieur et ça influera sur le monde extérieur.

— Va prêcher tes principes de yoguistes à ceux qui ont le temps de t'écouter, grommela Laz en masquant le micro de son téléphone.

Elle plaqua ses mains sur les épaules de son frère revêche et entreprit de le masser. D'une voix douce, elle le cajola.

— Ils vont céder. Ils essayent simplement de te rappeler qui est le patron. T'as trop de charisme pour le commun des mortels. Et ça dérange.

— Tout ça, c'est un coup de cette pétasse de Regina Danger ! Elle se goure, si elle croit me donner une leçon ou me décourager, marmonna-t-il dans sa barbe.

Son équipe l'observait, interdite. C'était difficile d'énerver Laz. Il jouait la diva, se mettait sur un piédestal mais ne tenait aucun mot désobligeant vis-à-vis de ses collègues. Cependant, il avait rencontré sa némésis en Regina Danger, directrice marketing de MTM. Elle n'avait jamais eu le styliste à la bonne. Une question d'ego ou de jalousie sans doute. Toujours est-il qu'en signant avec cette marque, Laz était devenu le chouchou des employés et cela faisait des envieux. Des envieux capables de lui mettre des bâtons dans les roues, quitte à le discréditer lors d'un travail avec un particulier ou une agence. Au point de ternir l'image de MTM. C'était désolant, car Laz prenait plaisir à concevoir ses vitrines.

— Écoute, s'ils ont fait appel à tes services, c'est avant tout pour bénéficier de ton succès. Ils ne claqueront pas la porte au nez de tes décisions, qu'elles les déplaisent ou non. Tu m'as dit que t'avais carte blanche sur ce projet. C'est contradictoire de refuser au styliste le choix des modèles.

— T'es pas censée être la plus rationnelle de nous deux.

Anouk lui sourit.

— Dis-moi au moins que tu les as traités de pingres.

Le sourire identique de Laz se passa de commentaire. Il avait incendié le service marketing avant de joindre le siège.

— Ils sont stupides ! MTM a tout à gagner à travailler avec les Beat'ONE. Le duo Dean Leblanc/Red Kellin se vend bien malgré la controverse. La campagne publicitaire de Kanon Cosmetics© pour son parfum mixte a été un franc succès. Et en coulisses, tous s'accordent sur le fait que ce n'était pas vraiment grâce au charme de Cassandra Rochas.

— Tu prêches une convaincue, sœurette.

À présent Laz attendait qu'une âme raisonnable du service commercial et promotionnel de L.F.C© daigne prendre son appel.

Sharon Tudal, bureau de Jeremiah Mc Nelly, j'écoute.

Il se pétrifia.

— Les enfoirés ! siffla-t-il entre ses dents, un brin déstabilisé. Ils m'ont mis en contact avec le bureau du big boss. Ce n'est pas lui qui gère ça. Putain, je suis mal !

On l'avait basculé sur la ligne téléphonique de la direction générale. Les Beat'ONE et le photographe l'observèrent, inquiets. Dean perdit patience. Se dégonfler maintenant n'aurait aucun sens. Au contraire, Laz devait exploiter l'aubaine, même si le grand patron de la holding avait mieux à faire que s'occuper des petits soucis de ses nombreuses enseignes.

En principe, ce genre de conflits d'intérêts ne remontaient pas aussi haut. Dans le pire des cas, Laz passerait pour une nuisance, un styliste présomptueux se donnant plus de valeur qu'il n'en avait en boudant les services marketing des succursales. Et mécontenter le big boss signifiait tirer un trait sur toute future collaboration avec une marque détenue par L.F.C©. Autant dire, tirer une balle dans le pied gauche de sa carrière.

Laz prit une forte inspiration. Il facturerait cher l'impertinence de la directrice marketing de MTM. Cette grognasse ne perdait rien pour attendre ! Affichant un sourire commercial, il désactiva le haut-parleur.

— Oui, allô ! Bonjour. C'est Laz Diesel, le concepteur et styliste de la ligne Gentlemen pour MTM.

Quelle femme ne connaissait pas Laz Diesel ? Qu'elle lève la main, au risque d'être conspuée par la gent féminine.

Oh, bonjour, minauda la secrétaire. Enchantée.

— Le plaisir est mien, Sharon. Dites-moi, vous est-il possible de m'obtenir une conversation de deux minutes avec Mr Mc Nelly ?

Euh... je crains que ce ne soit pas possible.

Laz ravala une plainte. Elle paraissait contrite, comme si elle aurait bien voulu l'aider.

— Ça ne prendra que deux minutes, insista-t-il.

Il est en réunion avec le conseil d'administration. Je ne peux pas l'interrompre. À moins, je cite : « qu'un avion nous fonce droit dessus ».

— Oh, souffla Laz, dépité.

Des patrons caractériels, voire castrateurs, il en avait connu. Il était devenu free-lance pour échapper aux exigences parfois saugrenues de la hiérarchie.

Je suis navrée. Laissez un message. Je le lui transmettrai personnellement.

Voyant la mine de Laz s'assombrir, Dean devina qu'il rencontrait un obstacle.

— Passe-moi ce téléphone.

— Sortez les popcorns, chuchota Jeff derrière sa main.

Le sourire en coin, Red et Will ne firent pas l'effort de dissimuler leur excitation. Place au spectacle. Face à l'attitude autoritaire du modèle, Laz capitula.

— Bonjour, Sharon. Dean Lightfoot III Leblanc à l'appareil, commença-t-il. Je n'ai besoin que d'une minute du temps de Jeremiah. Dites-lui que c'est urgent. Mon temps est aussi précieux que le sien.

Après une seconde de battement, la secrétaire bredouilla :

Il est... Mr Mc Nelly est... est en pleine réunion avec le conseil d'administration.

— Et moi en plein shooting. Seulement, je ne suis pas près de me faire tirer le portrait parce que le service marketing de l'une de ses succursales laisse à désirer. Soit vous me le passez, soit vous aurez la responsabilité de dire à votre patron qu'il devra compter sur une autre égérie cette année. Ce serait dommage... Je commençais à me plaire dans ces vêtements, déplora-t-il. Avons-nous un deal ?

Euh... oui, j-je vous le passe, bafouilla-t-elle.

Le patronyme Leblanc semblait l'impressionner. Dean se rendit à l'évidence, sa réputation le précédait désormais. Conséquence d'un nom plus médiatisé que d'ordinaire et de la nouvelle aura de l'Empire Leblanc depuis l'enlèvement de son héritier. Eh bien, si cela augmentait son pouvoir de « passe-partout », il consentait à gaver la presse.

— Je vous sais gré d'être efficace, Sharon.

Tout le plaisir est mien.

Dean entendit sa crispation. Son patron doit être un sacré numéro pour la terroriser ainsi, pensa-t-il, amusé. En revanche, il restait moins terrifiant que la perspective de contrarier Dean Leblanc. Bon à savoir. Toutefois, il ignorait que pour Sharon Tudal, Leblanc équivalait à un Boeing 747 fonçant sur le bureau de son supérieur.

Dean Leblanc ? se manifesta une voix de baryton.

Son ton froid n'émoussa pas la note de surprise.

— C'est bien moi. Bonjour, Jeremiah.

Bonjour. Que me vaut ce... plaisir ?

— Ton service promotionnel et marketing barbant.

— Vraiment ?

La colère dissimulée par le sarcasme de Jeremiah arracha un sourire à Dean. Réaction légitime cependant, vu qu'on venait d'interrompre une réunion importante pour lui jeter au visage les lacunes de sa firme.

— Ton enseigne MTM a une ligne de vêtements sublime, mais on ne peut en dire autant de sa qualité marketing. Et je me dévoue à t'en informer.

Il se fichait comme d'une guigne que Jeremiah Mc Nelly ne l'ait pas en odeur de sainteté. À sa surprise, son correspondant n'en prit pas ombrage.

Tu sais que Gentlemen m'habille ?

Dean devina, à son ton badin, qu'il s'était soustrait à l'attention de ses collaborateurs ou subordonnés.

— C'est bon, tu n'as plus tes larbins à impressionner ? On peut discuter sans faux-semblant ?

Viens-en au fait, Dean, lâcha Jeremiah sans se formaliser.

— On est sur le point d'être habillés par la même enseigne, seulement, le service marketing de MTM a des velléités de contrarier mon styliste. On m'a proposé d'être l'égérie de Gentlemen durant un an, avec la garantie que cela me plaira. C'est le cas. Laz et l'équipe de couture ont fait un travail superbe sur les vêtements. Mais les contrats avec mon agence font grincer des dents au service marketing. Mon temps est trop cher pour que je me permette de le dilapider pour des broutilles. Que faisons-nous ?

C'est la première fois que je discute de « broutilles » marketing avec un modèle en contrat avec une de mes marques...

Une manière de dire que ce genre de chose n'était pas censé se produire.

— Il faut un début à tout. Entre nous, je rends surtout service à un ami. La santé de ta marque peut aller voir ailleurs si j'y suis.

Il tenait à cette nuance.

Tu as réussi à m'intéresser. Quelle antenne pose un problème ?

— Celle de Balmer. Puis-je considérer ce désagrément comme de l'histoire ancienne ?

Quoi que l'équipe ait en tête, tant que cela mettra en valeur la nouvelle collection, elle a carte blanche. Mais dis-moi, comment une agence de mannequinat a-t-elle pu recruter un Leblanc ? Je suis curieux.

— Ne te méprends pas. J'ai accepté uniquement pour le « fun ».

Jeremiah s'esclaffa.

Eh bien, c'est un honneur de te savoir égérie d'une de mes marques.

— Remercie-moi surtout de booster ses prochaines ventes.

On verra.

— Oh, j'entends comme un défi, releva Dean. C'est une certitude, Jeremiah, dit-il avec suffisance. D'autant que les Beat'ONE sont de la partie.

Je vois...

La pause de Jeremiah indiqua qu'il saisissait enfin le cœur du problème : la raison des aprioris de MTM.

Eh bien, le scandale fait vendre. S'il faut surfer sur la nouvelle tendance, soyez scandaleux, messieurs, mais restez gentlemans. Je dois te laisser. Peut-être qu'on aura l'occasion de poursuivre cette conversation.

— Si c'est pour discuter « fashion », je crains de ne pas être le bon interlocuteur. Mon beau-fils te rendra mieux la réplique.

Ton beau-fils... ?!

— Rey Lee-Cooper. Il m'a semblé que vous aviez sympathisé, au point qu'il envisageait de te demander d'être son parrain MIP. Tellement naïf ! À bientôt, Jeremiah.

Dean raccrocha, conscient d'avoir laissé son interlocuteur estomaqué. Laz n'en revenait pas. Il rattrapa de justesse le portable que lui lança Dean, ses réflexes le sortant de son incrédulité.

— Tu as carte blanche, fit Dean, laconique.

— Excellent !

C'est donc avec l'aval du C.E.O des Luxury Financial Companies© que les Beat'ONE représenteraient la ligne Gentlemen de l'enseigne Man To Marry au côté de Dean Leblanc. Exploitant la loi du piston, le groupe de rock profiterait de la garde-robe conséquente de la nouvelle collection pour mettre en valeur son album.

La promotion de RENOVATIO avait été rock'n'roll – vestes en cuir, boots à semelles épaisses et crantées, coupes punks, maquillage carbone. Celle de LIRM s'annonçait classe à se damner.

*o*o*

TBC ● EPISODE 21 – part 2

*MEDIA*
Intro vidéo : ZAYDE WOLF - BORN READY. Je dédis ces lyrics à tous les personnages de cet épisode, qui ont leurs petites batailles à mener.


I don't believe in no devil
'Cause I done raised this hell
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh
I've been the last one standing
When all the giants fell
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh

I won't shiver
I won't shake
I'm made of stone
I don't break
Start me up
Open my eyes

Turn me loose and you'll see why
I was born, born ready
I was born, born ready
Staring at the pressure now
I won't quit, not backing down
I was born, born ready
I was born, born ready

I am the unknown fighter
A dark horse coming for you
Oh oh oh oh oh oh
(Yeah, yeah!)
Oh oh oh oh oh oh
I'm gonna push up higher
I'm gonna do what I do
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh

I won't shiver
I won't shake
I'm made of stone
I don't break
Start me up
Open my eyes

Turn me loose and you'll see why
I was born, born ready (I was born!)
I was born, born ready
Staring at the pressure now
I won't quit, not backing down

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