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S07 - EP 19 ✧ part III

Partie 3/3

Prise de vertiges, Sonia s'assit dans un fauteuil et se massa les tempes. Pourquoi cela remontait à la surface maintenant ? Pour la tourmenter ? C'était efficace. « M'man, ça va ? » Ou comment vous renvoyer au visage votre laideur par une marque d'inquiétude. En cela, Rudy était plus « dangereux » que son père.

Dean avait été un miroir dans les yeux duquel se reflétait votre vrai visage, celui que Sonia dissimulait au reste du monde. Rudy, en plus de la mettre face à ses imperfections, les acceptait. Comme s'il avait toujours su, depuis sa tendre enfance, que la perfection n'existait pas.

« M'man, ça va ? »

Est-ce parce que tu as oublié, Rudy ? Possible, il était si jeune à l'époque... Ouais, elle avait des comptes à régler avec son passé. En commençant par faire amende honorable. Des circonstances atténuantes ? Certes. L'affreux incident était survenu lors d'un épisode particulièrement aigu de crise maniaque. Sa bipolarité avait été marquée du sceau de la violence. Dean aussi en avait fait les frais. Mais elle n'en restait pas moins à blâmer. Elle était une mère affreuse. La pire espèce des « mamans ». Elle n'avait pas gagné le droit d'être appelée ainsi. « M'man ».

En l'abandonnant, sa génitrice avait été plus « mère » qu'elle. Belinda, ayant vite compris qu'elle n'aimait pas ce qui était sorti de son ventre, avait choisi de partir pour moins la faire souffrir. Sonia, elle, n'avait pas eu le choix. Ce serait plus simple si Rudy l'appelait par son prénom. Comme faisait Dean avec son père. « Maman » avait le poids d'un fardeau, d'une sentence. Le moment était néanmoins inapproprié pour s'apitoyer sur son sort.

— Rien que la vitamine C ne peut pas régler, mentit-elle.

Puis elle choisit de se taire. Inutile de corser sa note. Tout petit déjà, Rudy décelait les faussetés dans son discours. Même lorsqu'elle le couvrait de cadeaux, trop souvent impersonnels, en vaine tentative pour réparer ses torts.

La curiosité sur le visage de Junior obligea Sonia à retrouver son centre. Mauvaise idée que de vendre ses faiblesses à la partie adverse. Elle se racla la gorge, puis se surprit à confesser :

— Je n'ai pas envie de me retrouver prise en sandwich entre deux titans. C'est une question de... préservation. Il en va de ma santé mentale.

J'étais complètement folle à l'époque. Je refuse de replonger.

En prendre vraiment conscience était glaçant. Ces flashbacks de son instabilité la meurtrissaient plus que les souvenirs liés à son isolement et l'humiliation de sa belle-famille. Ses propres actes, ces horreurs qu'on l'avait indirectement poussée à commettre dans un moment de mélancolie intense ou un épisode de « manie » lui inspiraient des sueurs froides.

Sonia inspira, essaya de juguler son malaise. Reste professionnelle. Compartimente. À cet instant, elle ne se trouvait pas dans les chaussures de la mère indigne mais dans celles d'une chroniqueuse d'une émission gagnant en popularité, qui prévenait ses invités du complot fomenté par la production à leurs dépens, pour un gain d'audimat.

— Torcy n'a que faire du veto de censure MIP des Leblanc. Moi, je ne peux en dire autant.

Ils disposaient de nombreux moyens de l'atteindre. Comme attenter à la carrière politique de son mari, par exemple. Or Marc n'était même pas un figurant dans cette histoire. Elle se garda de le dire cependant, regrettant d'avoir embarqué Junior dans cette conversation. Il était un frein aux négociations.

— Je vois, fit Rudy. C'est pour ça que tu semblais réticente à l'idée de faire l'émission. Quand tu m'as annoncé la nouvelle, tu cachais pas ta joie. Tu risques d'avoir des ennuis... Alors que le Canal 3 s'en tirera comme une fleur.

Sa mère s'était-elle opposée à son coming-out dans les médias ? Avait-elle voulu le protéger et échoué face à la pression de la production ? Le protéger lui... Rudy faillit en rire. Elle se protégeait, elle. Remarque, elle avait au moins la délicatesse de ne pas l'amalgamer avec les Leblanc.

Finalement ce fut plus fort qu'elle, Sonia laissa libre cours à son irritation.

— Ce mégalo pense m'utiliser pour faire le buzz, et il a l'outrecuidance de croire que je ne m'y opposerai pas ! Sans vouloir t'offenser, dit-elle à Junior.

— Il n'y a pas d'offense, vous êtes dans le vrai. Mon père est un cuistre souffrant de mégalomanie. Je fais avec.

— Le buzz ? releva Rudy.

— Que crois-tu que la presse dira si c'est sur le plateau animé par sa propre mère que l'héritier Leblanc dévoile son homosexualité ? souligna Junior. Enfin, ça devrait t'être évident, Rudy, souffla-t-il, blasé. Donc ouais, ça fera péter l'audimat ! Surtout que vous avez des antécédents, dit-il à Sonia.

— Je me passerais d'être ainsi manipulée.

Elle avait déjà donné !

— Quels antécédents ? s'enquit Rudy, perplexe.

— L'émission W.H.Y? du 25 décembre qui dépeint un curieux tableau de l'Empire Leblanc, et l'édition du JT de treize heures, dans lequel elle révèle aux médias ton enlèvement, Rud'. Ta disparition a été tenue secrète pendant au moins trois jours, jusqu'à ce que le Canal 3 l'annonce au JT. Fait inhabituel, c'était ta mère la speakerine.

— Ah bon ?

Rudy la considéra avec des yeux ronds. Sa mère était à l'antenne à 20 heures ; cela n'avait pas changé. Mal à l'aise, Sonia sentit le besoin de se justifier.

— Dean a insisté. Et j'étais d'accord, ajouta-t-elle en réalisant qu'elle cédait encore à sa manie de rejeter la faute sur son ex-mari. Je ne comprenais pas que personne n'en parle, quand moi j'étais déjà au courant depuis plus de quarante-huit heures. Pas de demande de rançon, silence média. Une histoire à rendre dingue ! On a découvert que ton grand-père avait ordonné de museler les médias.

— Vince... ? souffla Rudy, estomaqué.

Sûrement rhétorique, se dit Sonia, ironique. Elle le plaignit. Il était peut-être temps de lui montrer les vraies couleurs des monstres de sa famille. Des gens capables de taire le crime, car en parler troublerait leur petit confort.

— Ton père estimait que l'impact médiatique affecterait les ravisseurs. À ce moment-là, la police partait de l'hypothèse qu'ils ignoraient ta véritable identité. Ou du moins, celle de ton ascendance. Sans surprise, Torcy a flairé un moyen de faire de la récup' médiatique. Il n'a peut-être pas le titre de directeur du Canal 3, même s'il en est le proprio, mais il frétille de la queue et prend toutes les décisions dès que les Leblanc sont impliqués.

À croire que ça lui est jouissif de taper dessus, pensa-t-elle. À moins que comme elle, le bougre nourrisse quelque motif de grief contre cette puissante famille. Torcy voyait en elle un parfait outil. Sonia ne se laisserait plus instrumentaliser. Mais sortir de ce jeu malsain nécessitait de connaître l'intrigue entre Torcy senior et le clan Leblanc. Peut-être que Dean en savait plus.

— De là, les gros titres se sont enflammés, expliqua Junior, le temps que Rudy se remette de son ahurissement. Surtout dans la foulée de l'émission W.H.Y? de Noël. Vous avez un peu tendu le bâton pour vous faire battre, adressa-t-il à Sonia.

Elle s'impatienta. L'impertinence de ce jeune homme lui tapait sur les nerfs, même si sa perspicacité l'honorait.

— J'ai pris plaisir à recevoir ces coups de bâton, renvoya-t-elle avec une suffisance toute masochiste. Chaque coup prouvait que j'étais dans le vrai. Je me fiche de l'image que la presse a de moi tant que je peux certifier de l'authenticité de mes infos. Contrairement à certains.

Son œillade appuyée dédicaçait ce commentaire Torcy Reich-Andriana, dont la soi-disant « unique » héritière, Mila, polluait la presse people de ses frasques.

— Alors mettons-nous d'accord sur...

— Quoi que vous ayez en tête, je vous propose de faire mieux, la coupa Junior. Si ça ne dérange pas Rudy, ça ne me dérange pas non plus d'être présenté comme le fils illégitime de Torcy. Après tout, cette info est « authentique ». Crevons le plafond de l'audience avec un double coming-out. Je m'assurerai que mon père n'y trouve rien à redire. Il ne jure que par ce putain d'audimat. Dans le pire des cas, je répondrai de ma personne. Je sais gérer ce vieux mégalo.

Il était temps de poser son poing sur la table. Sonia resta interdite.

— Je crois que je t'ai mal jugé.

— Eh ouais, on gagne à me connaître, se gaussa Junior.

Rudy remua la tête, un brin amusé. Néanmoins, il était frustré par cette façon qu'avaient certaines personnes d'utiliser les autres comme des pions. Vince, Torcy... Encore un autre imbu de son intouchabilité. Un de ces quatre, il lui dirait sa façon de penser !

— Je dois prévenir Rey. Pour la famille, ne te mets pas martel en tête, dit-il à sa mère en pianotant sur son portable. J'ai déjà présenté Rey à Vince. Il sait à quoi s'en tenir de ce côté-là.

Sonia sursauta.

— Quoi ?!

— Papy Vin' sait que je sors avec un mec, m'man, résuma-t-il, ironique. Il n'a pas eu son mot à dire et il ne l'aura jamais, asséna-t-il, farouche. Rassurée ?

Il la narguait presque. Sonia frappa du poing dans la main.

— Bon sang de bonsoir, j'aurais aimé voir sa tête !

Sa spontanéité et sa déception furent telles que Rudy éclata de rire. La réponse de Rey à son texto finit de l'apaiser. Quoique...

« Dis tout ce que tu veux à la télé, Caramel. Sauf ton intention de m'épouser. Sinon elles fabriqueront toutes des poupées vaudou à ton effigie et certaines pourraient fonctionner... J'ai encore besoin de ton auréole ! Je t'aime. ♥ »

Le con ! Rudy refusa de rougir. Soit, il ne dissimulerait pas son inclinaison romantique, mais brouillerait les pistes sur son statut marital. Encore deux semaines, et Nola n'aurait plus à supporter l'imbécilité de ses détracteurs. Son coming-out ferait trembler les réseaux sociaux. Et pas qu'eux.

Sonia n'en revenait toujours pas. On ne lui laissa pas le loisir de digérer son choc. La porte de la loge s'ouvrit sur un technicien en régie.

— C'est ici que vous vous terrez ? On va commencer ! Heureusement que c'est pas du direct.

L'homme lança un regard réprobateur à la chroniqueuse. Il l'avait connue plus professionnelle ! Il redirigea le trio vers les mains experts des visagistes, qui les maquillèrent à la vitesse express tandis qu'on accrochait un micro à la boutonnière de la chemise de Rudy et au col du blouson bomber de Junior. On vérifia le fonctionnement du boîtier transmetteur dans leur dos, puis les libéra. Au moment de se rendre sur le plateau, Junior glissa discrètement à Rudy :

— Hey Caramel-vanille, on parie sur celui de nous deux qui passera au Big Zap' du Canal 4 ?

Rudy cilla.

— T'es pas bien, toi ! Pourquoi tu voudrais passer au Big Zap ?

Le « grand zapping » du Canal 4 était une institution. La chaîne passait en boucle des extraits d'évènement ayant marqué l'actualité, peu importe le canal de diffusion d'origine. Un droit qu'elle possédait grâce à plusieurs accords médiatiques. Soudain, Rudy prit conscience de toutes les implications et conséquences de son coming-out à la télé. C'était un peu tard pour s'en inquiéter. Il pria que le message militant de la GFM ne soit pas noyé dans le buzz généré par son orientation sexuelle et la révélation du fils « caché » de la première fortune de l'État.

Tout ça, c'était la faute de ce maudit Torcy ! Et le fils du maudit homme revenait à la charge :

— Allez, quoi ! Ça sera drôle.

— Seulement si on parie quelque chose d'intéressant. Et pas du fric.

Il devait assez d'argent à Junior comme ça. Son ami avait réglé l'addition faramineuse à son nom au S.A.N et il n'avait pas encore trouvé le moyen de le rembourser.

— Deal. Si je passe au zapping, tu m'accorderas tout ce que je te demanderai. Et l'inverse si c'est toi.

— Oublie l'idée de me voler un baiser, Junior. Je sais que tu en rêves.

— Tu es si imbu de ta personne, Leblanc !

Rudy ricana face au regard mi-blasé mi-aigri de son camarade.

— Et si on y passe tous les deux ? chuchota-t-il comme ils accédaient à leur siège au centre du plateau.

— Je suis certain que non. Seul l'un de nous passera.

— Comment tu peux en être aussi certain ?

Rudy n'eut pas le loisir d'insister, le tournage débutait dans... trois, deux, un : jingle, applaudissements, cris enthousiastes du public, jeux de lumières stroboscopiques.

La certitude de Junior reposait sur ce qu'ignorait Rudy. Le directeur des programmes du Canal 4, Bruno Kent, était un débiteur du clan Leblanc. Il ploierait devant la censure MIP que ne manquerait pas d'invoquer l'Empire aussitôt l'émission diffusée. Puisqu'il ne pourrait pas profiter du « buzz Leblanc », il se jetterait immanquablement sur le « scandale Reich-Andriana ». La sélection des séquences du Big Zap serait orientée. En gros, les dés étaient pipés.

Junior avait besoin de remporter ce pari, car il s'agissait de son ticket pour le guichet du pardon de Rudy, après ce qu'il avait fait à Nola Vitrand.

*o*o*

TBC ● EPISODE 20

Petite plongée dans les souvenirs sombres de Sonia... Ce n'était pas très confortable d'être dans ses chaussures à l'époque. Espérons qu'elle trouve enfin les bonnes chaussures.

*MEDIA*
Intro vidéo : Citizen Soldier - "Weight of the World". On finit cet épisode avec cette ballade poignante.

Feel the weight of the world
Over me tonight
If I break if I break down this time
Hope you know I tried

My mind's such a mess
I can't handle it
I'm at the end of my rope
I'm so sick of this
Just so over it
Why won't you let me let go

My neck is breaking, body shaking
Sometimes it's so hard to breathe
But no one sees it follows me
I always end up underneath
The weight of the world

I don't like, like myself very much
Despite all your kind words
Can't explain why I'm hurting myself
But it feels deserved

My mind's such a mess
I can't handle it
I'm at the end of my rope
I'm so sick of this
I'm so over it
Why won't you let me let go

My neck is breaking, body shaking
Sometimes it's so hard to breathe
But no one sees it follows me
I always end up underneath

These thoughts won't rest
I can't forgive
I overthink until I'm sick
I'm too damn tired
Too worn to fight
I don't feel strong enough
To leave on the light
To leave on the light

My neck is breaking, body shaking
Sometimes it's so hard to breathe
But no one sees it follows me
I always end up underneath
The weight of the world

The weight of the world
Weight of the world
Feel the weight of the world
Over me tonight

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