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S07 - EP 18 ✧ part I

Partie 1/2


L'appel entrant, transféré sur la console de l'Aston Martin, coupa la musique. Dean décrocha.

— Bonsoir, Will.

Salut, Cream-caramel. Dis, tu penses réendosser ta cape de Super Modèle très bientôt ?

Dean soupira. Son sursis avec le créateur et les marques touchait à sa fin.

— Je devine que tu as un contrat à me soumettre ? Pire, tu as déjà pris des engagements en mon nom sans mon consentement.

Y'a encore pire, j'ai refusé une kyrielle de contrats en ton nom ! s'indigna Will. Tu ne sais pas à quel point ça m'a crevé le cœur. Je passe pour un salaud auprès de ton agent, à force de lui apporter des réponses négatives. R-MY© est à deux doigts de me lyncher, mec. Tu le sais ? On n'a jamais vu un modèle qui refuse d'échanger avec son agent !

Dean rit de son outrage. Will le maudit gentiment puis exposa son problème.

— Cette fois, j'ai échoué. Je n'ai pas pu me montrer dissuasif. Disons que l'autre a été plus persuasif.

— Plus persuasif que William Malroy ? Ses armes sont bien affûtées, ma foi.

L'ennui de Dean céda à la curiosité, même si la perspective de jouer à « pose-toi là, qu'on te tire le portrait » ne l'enchantait pas.

Tu te souviens de Laz ?

— L'animateur de ton show défilé, oui.

C'était donc ce spécimen ? Dans quelle galère Will voulait-il l'embarquer ?

Cette année, c'est lui le concepteur et styliste de la collection « Gentlemen® » des magasins MTM.

— Qu'est-ce encore ?

Will grogna, incrédule :

Me dis pas que tu ne connais pas l'enseigne Man To Marry ?!

Dean eut un mauvais pressentiment. Avec un tel intitulé...

— Dois-je commencer à m'inquiéter ?

Will pouffa.

MTM est une chaine de magasins du groupe LFC©. Son enseigne B² – Boy & Beautiful – cible la tranche ado et jeune adulte. MTM vise la fleur de l'âge, le quadra et compagnie. Leur concept de prêt-à-porter est axé « élégance chic » et ça fait des années qu'ils proposent une collection Gentlemen®. Laz Diesel avait un contrat de consulting avec le magazine Vestis®, qui appartient au même groupe. De fil en aiguille, ils lui ont confié la conception de cette ligne de vêtements pour quelques saisons. Il va présenter sa première collection printemps, et il te demande comme modèle. Tu représentes la quintessence de ce qu'il veut transmettre.

— Combien me coûtera cette flatterie éhontée ? marmonna Dean.

— Sûrement pas un fromage, ironisa Will.

Les origines de la holding LFC© – Luxury Financial Companies© –, remontaient à deux siècles. À sa tête : la troisième fortune nationale, un homme de fer à qui les dernières éditions du JT avaient consacré une plage éditoriale. Le grand groupe, composé d'une vingtaine d'enseignes, évoluait dans le luxe (textile, maroquinerie, joaillerie, horlogerie), le prêt-à-porter, la presse et la grande distribution. Dean s'y était intéressé car la côte boursière de la société mère grimpait de façon fulgurante, justifiant que son patron coiffe au poteau la famille Leblanc dans le classement des plus grosses fortunes nationales. Du moins, officiellement. Officieusement, mieux valait ne pas creuser.

Avec son projet de fructifier ses gains, en plus d'un filleul directeur d'une société de trading, Dean lorgnait sur les compétences des traders de LFC©. Le monde étant petit, les contacts de Jeremiah Mc Nelly dormaient dans le répertoire de Rey. Peut-être que Dean saurait y trouver son compte, dans cette future collaboration avec Laz Diesel.

— LFC© est un leader du domaine de la mode, expliqua Will. Un contrat avec une de ses enseignes n'est pas de la rigolade. Ils mettent le paquet sur la promotion marketing. T'as la garantie de travailler avec une équipe pro fiable, appuya-t-il, conscient de l'importance de ce critère dans une collaboration avec cet homme difficile nommé Dean Leblanc. Le côté un peu farfelu de Laz ne l'empêche pas d'être hyper compétent. En plus, le public adooore Laz ! À mon avis, c'est surtout MTM qui gagne à travailler avec lui. Je vous mets en contact. Avant de refuser, écoute d'abord ce qu'il a à te proposer. S'il te plaît.

Rendre service à Laz lui tenait à cœur pour qu'il supplie Dean. À moins que Will y voie aussi son intérêt, puisqu'il photographierait la collection.

— Tu sembles persuadé qu'après l'avoir écouté, je ne pourrais pas refuser.

Tu vas adorer les photos du catalogue qu'il t'enverra. Je te le garantis, le style t'ira comme un gant. C'est en ma qualité de styliste que je te le dis.

— Si le photoshooting se passe à Balmer et le catalogue est à mon goût, je n'ai à priori pas de raison de décliner. Sauf cas de force majeur.

Parfait. Je te le passe.

— Ah, parce qu'il est à côté de toi ?

Et l'autre imbécile l'avait appelé Cream-caramel devant cet étranger !

Cream-caramel, je ne vais pas courir le risque de te laisser refroidir après t'avoir mis à infuser, et ruiner mes efforts !

Pour qui Will le prenait-il ? Un sachet de rooibos ?! Soit, il l'admettait, le créateur cernait sa psychologie. Et gérer les détails de cette future collaboration le détournerait de l'angoisse de son dîner prévu dans dix minutes.

Dean se gara sur le parking d'un établissement imposant, rappelant à s'y méprendre un ryokan, auberge typique du Japon traditionnel souvent conseillée aux touristes en quête d'authenticité. Il n'avait jamais eu vent de son existence dans ce quartier. L'auberge nichait sur les berges de Balmer Hill, dissimulée par une végétation de flamboyants bleus. La saison de floraison devait auréoler le paysage de féérie bleu lavande. Le lieu respirait le déracinement, à tel point que Dean imaginait sans peine la présence d'un onsen*. Aucune source chaude n'étant répertoriée à Balmer, il s'agirait plus d'un sentō où l'eau du bain proviendrait du robinet.

Il digressait. Signe de nervosité. Il se croyait en avance, mais une berline noire immatriculée « LBC » – alias Leblancmobile – le devançait. La voix réservée de Laz lui apprit qu'il n'était pas le seul tendu. L'exubérance du jeune homme manquait à l'appel.

— Que t'a-t-on raconté sur moi pour que tu me vendes ton affaire avec si peu de passion ? C'est rébarbatif.

Le rire nerveux, Laz tenta de se justifier :

On m'a dit qu'il faut y aller avec des pincettes. Parait qu'on marche constamment sur des œufs avec toi.

— Si tu as des dons de fakirs, cela ne posera aucun problème, rétorqua Dean, pince-sans-rire.

Oh... J'ai un bon sens de l'équilibre. Fakirs... C'est dans mes projets de lancer une ligne afro-indienne un jour. Pourrais-je te contacter à ce moment-là ?

— De quoi discutons-nous ? D'un projet qui n'a pas encore vu le jour et pour lequel ma participation pourrait être qualifiée d'appropriation culturelle, ou de celui dont la réalisation te semble incertaine ?

Je... Décidément.

Une ride barra le front de Dean, en sentant grandir la nervosité de son interlocuteur. Impressionnait-il à ce point, même au téléphone ? Il prit les devants.

— Envoie-moi par courriel les photos du catalogue, le lieu et le cadre du shooting et tes coordonnées. Tu obtiendras les miennes de Will. Je te recontacterai si cela m'intéresse. Deal ?

Deal ! souffla Laz, soulagé. Tu me sauves la vie.

— Je n'ai pas encore accepté.

Will m'a assuré que cette collection se plaira dans ton dressing. Et tu sais ce qu'on dit ? Apprends à connaître ton styliste. Peu importe ce que tu portes, il saura le rendre meilleur. À très vite, Dean.

Laz raccrocha. Dean toisa sa console, sceptique. Le jeune homme n'avait même pas attendu un au revoir de sa part. Nervosité à outrance ou soudain regain de confiance ? Plutôt la première, décréta Dean en espérant que Laz se détende le jour J. Puis cela le frappa : la fausse note venait de son cher patronyme. La crainte inspirée par son nom ne lui avait pas manqué. Hélas, son retour à Balmer réamorçait le cycle.

Eh bien, il était temps de lui donner un nouveau rythme, une nouvelle cyclicité. Dean quitta le cocon chauffé de sa voiture et se lança dans l'arène.

*

Une femme sans âge, vêtue d'un kimono pêche à motifs printaniers, décoré de fleurs de prunier, accueillit Dean dans le hall. Le soin de son apparat évoquait la solennité de la cérémonie du thé. Le charme du tableau invoqua chez Dean le souvenir de Red en yukata sombre brodé de papillons. Il sourit à l'hôtesse, qui se présenta : Akane-san, gérante du ryokan.

— Mr Leblanc, vous êtes attendu.

Son fort accent laissa soupçonner qu'elle s'exprimait la majorité de son temps dans sa langue maternelle. On apporta à Dean des chaussons, et pour coller à la tradition, un kimono d'intérieur. Il n'eut pas à se dévêtir cependant, et le passa par-dessus ses vêtements après qu'on l'eut allégé de son duffle-coat. L'exotisme de l'endroit le séduisait. Il remercia Akane dans un japonais formel qui lui arracha un sourire indulgent.

— Vous avez un meilleur accent que votre père qui, pourtant, s'exprime couramment.

— J'ai perdu mes bases. Un séjour au Pays du Soleil Levant me ressourcerait.

— Vous me direz la région et s'il s'agit de celle de ma famille, je vous recommanderai à l'auberge qu'elle tient. Et contrairement à celle-ci, c'est un onsen.

— Oh, parfait. Je n'y manquerai pas.

Il visualisait déjà le séjour, une scène sous un halo rosé, avec Red en yukata, virevoltant dans tous les sens, trop heureux pour exprimer sa joie en paroles. Cela inaugurerait leur voyage de noces. S'en ensuivrait une courte croisière à Macao après un saut au Pays du Matin Calme. L'Europe leur ouvrirait les bras du berceau de la civilisation occidentale : la Grèce, puis la capitale de l'amour – Venise –, ensuite Paris. Partant de là, ils atterriraient dans la vallée des rois en Égypte. Le Nil et les pyramides les lanceraient dans un safari le long de la région des grands lacs. Le paradis les accueillerait d'abord dans l'archipel des Comores, et enfin en Nouvelle-Zélande. Le tour du monde en compagnie de son homme lui apparut comme une belle perspective d'avenir.

Minute, « halo rosé » !? Bon sang, il se rendait sur un champ de bataille, distrait par des pensées de jouvenceau nubile ! Pas très malin. Ses rêves de noces avec Red attendraient. Seigneur, depuis quand en nourrissait-il ?! Sûrement une conséquence de sa conversation au sujet de cette stupide collection de « Man To Marry » !

Afin de se conditionner, Dean essaya de se mettre dans la peau d'un boxeur prêt à monter sur le ring. Hélas, son staff n'était pas constitué d'hommes remontés à bloc mais d'une frêle silhouette en yukata, à qui Akane-san avait ordonné en japonais de conduire leur hôte. Qu'à cela ne tienne, il réévalua ses armes et se remémora ses antécédents avec son adversaire. La dernière fois qu'ils s'étaient affrontés, difficile d'avancer un pronostic en sa faveur. Son duel contre Vince, à la soirée MIP, n'avait pas un goût de victoire. Cependant, une chose restait certaine, Vince était du genre revanchard. Ce soir, Dean ne comptait pas lui accorder le moindre point.

Toutefois, il se garderait d'éventer son intention d'inviter des trouble-fêtes au MIP-Club, afin de déstabiliser Vince, Meister et toute la smala. Et, bien entendu, son dessein de pirater la MIP-database. Il devait travailler son père au mental, car la solidité de la White chain reposait sur la poigne paternelle. Certes, on jugeait la résistance d'une chaîne à la force de son maillon faible, mais bien chanceux qui saurait désigner ce fameux maillon à l'heure actuelle. En revanche, le maillon fort était connu. Il suffisait de le défaire et aucun autre maillon ne résisterait.

Un diner japonais. Dean se demanda ce qui avait inspiré Vince, comme il s'installait sur une chaise de sol, face à son géniteur. L'ambiance lui rappelait le penchant de son ex-femme pour cette culture. Au manoir, Sonia s'était fait construire un boudoir avec paravents à estampes japonaises, murs en papier de riz et engawa**. Vince s'en était-il souvenu ? Devait-il forcement y avoir un lien ?

Parfois le train de ses pensées l'épuisait. L'esprit de Dean brodait constamment, s'attardant sur des détails, convaincu d'en faire une autre lecture, d'en tirer une autre signification. Une conséquence de son vice du contrôle, certainement hérité de papa... Il jugula sa tension par un exercice respiratoire de relaxation. Tension s'expliquant, sans doute, par le fait qu'en dix ans, il dînait pour la première fois avec son père sans être animé de haine à son endroit.

« En trente ans, tu veux dire ? »

Les propos de son fils le travaillaient.

« Je crois qu'il essaye, certes de façon bancale, de faire amende honorable. Il ne sait juste pas comment s'y prendre autrement. Ça ne lui viendrait pas naturellement de te présenter des excuses, comme ça ne te traverserait pas naturellement l'esprit de lui demander de l'aide. »

— Bonsoir, Père.

— Bonsoir, Fils.


*o*o*

TBC ● EPISODE 18 – part 2

*Onsen : bain thermal japonais. Il s'agit de bains chauds, généralement communs, intérieurs ou extérieurs, dont l'eau est issue de sources volcaniques parfois réputées pour leurs propriétés thérapeutiques. La nudité y est de rigueur. Le terme désigne à la fois la source, les bains mais aussi la station thermale construite autour des bains.

**Engawa : bande de sol suspendu, généralement en bois, se trouvant devant la fenêtre ou les volets des pièces dans les maisons traditionnelles japonaises. Ce terme peut aussi désigner la véranda à l'extérieur de la pièce.

*MEDIA*
Intro vidéo : Fighter - Charlie & The Church. Des lyrics pour accompagner Dean sur le ring.

I see the whites in your eyes
I think we both know it's time
One of us has met their match
Best believe I don't hold back

I've got my eye on the prize
It's fun til somebody dies
I'll be the last man standing
My name'll be the one they're chanting
You can't break me oh oh oh
You can't take me oh oh oh
I've got that fire
Yeah I'm a fighter
So don't try me
I'm a one man army
Leave no survivors
Yeah I'm a fighter
Yeah I'm a fighter

Mmmm Mmmm
I wear these bruises with pride
'Cause victory has a price
Somebody's got to pay up
You think I'm here playing games,
but you can't break me
You can't take me

I've got that fire
Yeah I'm a fighter
So don't try me oh oh oh
I'm a one man army
Leave no survivors
Yeah I'm a fighter
Yeah I'm a fighter
Oh it all comes down to this
I got the devil on my back
But a fighter never quits

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