S07 - EP 16 ✧ part I
Partie 1/3
— Fiston, j'ai besoin d'une minute de ton précieux temps.
Interrompu dans le choix d'une veste adaptée au programme mouvementé de sa journée, Rudy se vit remettre le portable de son père. Dean sollicitait ses talents de secrétaire.
— Prends rendez-vous avec ton grand-père pour moi, s'il te plaît. Informe-le que nous dînerons ensemble ce soir. Il décide de l'endroit. Le manoir est exclu.
Face à l'absence de réaction de son fils, Dean le pressa :
— Exécution.
Rudy sortit de sa léthargie incrédule.
— Pourquoi tu le fais pas toi-même ?
— Parce que je me connais, je m'énerverai. J'ai besoin qu'il soit dans l'expectative. Pas uniquement sur ses gardes, ce qui risque d'arriver si j'appelle. Il pourrait se braquer et se montrer suspicieux. Un Vince hyper méfiant est la dernière chose dont j'aie besoin.
— J'espère que tu te rends comptes de l'énormité de cette conversation ? remarqua Rudy, partagé entre dépit et déception.
Parler ainsi de son paternel laissait comme un mésaise. Se massant une barbe fictive, Dean feignit de réfléchir à la question, puis répondit, désinvolte :
— Je ne trouve rien d'étrange à la nature de notre conversation. Je devrais ? Fais-le maintenant.
Il disparut dans le couloir, tel le cas désespéré qu'il était. Rudy lança :
— C'est pas gratuit, je vais te le surtaxer !
— Tout ce que tu voudras, fiston, du moment que tu m'apportes une réponse positive dans dix minutes !
Parfait. Rudy sourit à l'aubaine. L'écran du téléphone affichait déjà le contact de son grand-père.
— Allô ?
La personne qui décrocha ne se manifesta pas. En fond sonore, des conversations indistinctes parvinrent à Rudy. Puis Vince grommela :
— Un instant.
Très engageant, pensa Rudy, blasé. Ouais, aucun doute, p'pa aurait pété un câble. Finalement Dean avait pris une sage décision. Sans être un parangon d'indulgence, Rudy se savait plus patient que son père. L'aïeul daigna enfin lui accorder son attention.
— Qu'y a-t-il, fils ?
— Il y a que ce n'est pas ton fils, mais ton petit-fils.
— Rudy ! Comment vas-tu ?
La voix de Vince se réchauffa. Rudy fut peiné par ce constat.
— Je vais comme une personne qui a les boules.
— Pardon ?
— Qui a les foies. Les chocottes.
Le soupir exaspéré de Vince le fit sourire. Il ne rentrerait pas dans les détails. Papy n'était pas tenu de savoir son appréhension pour son cours de pilotage d'hélicoptère. La présence attendue de Junior et Mir ne calmait pas ses angoisses. Blacky était formel, pas de désistement. Ordre assorti d'un chantage éhonté :
— Si tu ne prends pas ses classes de pilotage au sérieux, tu peux tirer un trait sur les prochaines séances de krav-maga.
Ce salopard ! Rudy préférait de loin l'enseignement de Blacky à celui de Miss Dakota.
— Ce n'est pas ton grand-père qui te fait peur, rassure-moi ? ironisa Vince.
— Non, penses-tu ! Tant que j'y suis, t'es au manoir ? Est-ce que Regan est dans les parages ?
— J'ose espérer que tu as son numéro de téléphone.
De toute évidence, Vince ne concevait point que Rudy joigne son cousin par son biais.
— Je l'ai, mais ça ne répond pas à ma question. S'il est là, passe-le-moi s'il te plaît. J'ai un truc à lui dire, ça ne sera pas long. Ensuite je t'expliquerai pourquoi j'appelle avec le portable de p'pa. Je sais que tu brûles d'envie d'en connaître la raison.
Vince soupira derechef, l'air de se demander pourquoi il lui passait ses caprices. Il obtempéra néanmoins.
— Qu'est-ce que tu me veux ?
— M'agresse pas, cousin. Ton éducation laisse à désirer. Bonjour, Regan.
— Bonjour, grogna Regan, suspicieux. Pourquoi tu passes par Grand-oncle pour me contacter ?
— T'as peur que je sois allé cafter à ton sujet à papy, hein ? taquina Rudy.
— Encore faut-il que tu aies de quoi « cafter », contrairement à moi. Mais je ne m'abaisse pas à rapporter tes simagrées à Vince. Alors ? s'impatienta-t-il. Dépêche-toi, tout le monde me regarde.
— Eh bien, fais le beau. Sois détendu, cool, Raoul.
— C'est Regan ! siffla le concerné.
Rudy roula des yeux. L'humour de son cousin souffrait de constipation.
— Mec, tu fais de la peine. Bref, ça te dit un nouveau cours de pilotage d'hélicoptère ? Mir et Junior seront de la partie.
Rudy le sentit hésiter. L'affinité entre Regan et le duo volait au ras des pâquerettes. Néanmoins, il lui permettait de prendre sa décision en connaissance de cause.
— Je ne peux pas quitter le brunch comme ça.
Ah, d'accord. Il honorait un de ces repas gargantuesques organisés par la famille Leblanc, sous le modeste nom de brunch, où étaient conviés le gratin de l'aristocratie et les fortunes appartenant ou voulant appartenir à son cercle social. Amis et débiteurs confondus.
— À moins que tu sois indispensable aux transactions qui s'y déroulent, je pense que tu peux quitter le brunch « comme ça ». Je parie que tu prends tellement ton pied en ce moment ! C'est toi qui vois. T'as envie de venir ou pas ? Sincèrement.
— Euh...
— Si oui, dis à papy que je t'ai réquisitionné pour quelque chose de super important. Il n'a pas besoin de savoir quoi, c'est un truc de jeunes.
— Pardon ?
— C'est ta meilleure excuse, Reg'. Les autres ne feront pas le poids, à moins de développer une appendicite sur commande. On t'attend à la BAT©. Si t'es pas là, on fera sans toi. Mais honnêtement, ce serait dommage de rater des cours de pilotage gratis. Repasse-le-moi.
Regan obéit. Rudy ne se douta pas de la raison de sa docilité. On n'avait jamais donné à Regan un diminutif. « Reg' ». Assez déstabilisant pour qu'il en perde son latin. Rudy l'entendit converser avec Vince, puis la communication se rétablit :
— Que mijotes-tu ?
— Moi ? Rien. J'ai bien le droit d'inviter mon cousin.
La fausseté de son innocence ne trompa personne.
— Si, bien sûr, tu en as le droit. Néanmoins, cela n'explique pas la tête qu'il fait.
Rudy haussa les sourcils. Se rappelant être au téléphone, il expliqua :
— Je ne veux pas que notre relation, partie sur une base un peu malsaine, s'envenime. J'ai le conflit en horreur. Je vois le tableau peu flatteur de « l'entente » entre p'pa et tonton Nat. Pourquoi aller loin ? Entre vous deux. On ne me reprochera pas d'apprendre des erreurs de mes aînés.
Un silence lourd ponctua cette déclaration. Puis Vince répliqua, grave :
— Loin de moi tout reproche. Alors, que se passe-t-il ?
— P'pa a émis le souhait de dîner avec toi.
— Vraiment ?
Rudy ne sut déterminer s'il était agréablement étonné ou désagréablement surpris.
— Oui, sinon je ne jouerais pas les secrétaires. Ce soir.
— Ce soir ?
— Ouais, c'est un peu brusque, je te l'accorde.
Et triste d'en arriver là, pensa-t-il in petto. Refusant de donner à son grand-père l'occasion de se désister, il durcit le ton :
— Débrouille-toi pour caser un dîner avec ton fils dans ton agenda, ce soir. Si t'en es pas cap, c'est inutile que je me décarcasse à assainir votre relation viciée.
— Rudy...
Ce dernier l'entendit affecté par ses mots vindicatifs. Mais il ne voyait que la manière brusque. Caresser cet homme dans le sens du poil relevait du non-sens.
— Pourras-tu le faire ou pas ?
— La question ne se pose pas.
— Il y en a une qui se pose. Où ? Évite le manoir, tu le feras fuir. Je suis censé lui rapporter l'horaire et le lieu à la fin de cet appel.
— Pourquoi ne s'en charge-t-il pas lui-même ?
Son grand-père en avait de bonnes !
— Parce que jouer les entremetteurs est plus rentable. Figure-toi que je suis payé pour prendre ce rendez-vous avec son père. Je tiens ma promesse, alors mets-y du tien. Ça implique de supporter les excentricités de p'pa.
Il nommerait cela « excentricités » faute de mieux. Vince pouffa. Le vieil homme le prenait plutôt bien.
— Passe-le-moi. Je le lui dirai moi-même.
— Vous engueulez pas, hein ! Ça fait plus d'une décennie que vous êtes adultes. Comportez-vous comme tels.
— Passe-moi ton père, chenapan !
— Bisous, papy Vin' ! salua Rudy en riant.
Il courut quérir Dean et le trouva dans son bureau, penché sur des documents à côté desquels était posé un trombinoscope. Il tendit le portable.
— Il veut te parler.
Dean lui servit un regard accusateur. N'était-ce point pour éviter cette situation qu'il l'avait embauché comme secrétaire ? Rudy étrécit des yeux réprobateurs. « Ne fais pas le difficile ! » La mort dans l'âme, Dean prit l'appel.
— Dis bonjour, d'abord ! intima le fils à voix basse.
Dean roula des yeux mais s'y plia.
— Bien le bonjour, Père.
Ah, il y avait de l'évolution. Le lapidaire « Vince » avait été upgradé malgré le ton ironique. Dean ménageait l'humeur de son paternel avec la fourberie d'un tanuki. Rudy se désintéressa de la conversation de son ascendance et se pencha sur le trombinoscope. Un visage avait attiré son attention. Dakota Parker.
Plusieurs années séparaient la photo de la version actuelle, néanmoins la jeune femme avait conservé ses traits juvéniles de façon frappante. Menue, poids light, son corps aujourd'hui évoquait plus une arme efficace qu'une poupée mutine. Sa crinière brune avait été peroxydée à l'époque, lui donnant une allure de cosplayeuse à la tignasse blond-argent, aux grands yeux bleus. Une mèche bleue en rajoutait à la fantaisie de son allure. Elle lui apparut lumineuse, sympathique même. Le photographe avait capté l'espièglerie de son regard. Rudy l'imaginait croquer la vie à pleines dents. Cette lueur n'existait pas chez l'adulte. Dommage. Peut-être l'aurait-il appréciée si elle n'avait pas perdu cette aura.
P de Parker céda à S, car aucun nom ne commençait par Q ni R. Sainsbury, lut Rudy. Wouah, la bouille ! La photo de Blacky plus jeune pouvait constituer une pièce à conviction dans un procès ! Elle précédait celle d'une jolie jeune fille : Talia De Sévigné. De quoi l'imaginer marquise ou comtesse française, avec un tel patronyme. Son port de tête lui évoquait l'idée caricaturale qu'il se faisait de la noblesse de Versailles.
Le nom suivant le fit ciller. Solem. Comme dans Brendan Solem, capitaine des B-Sharks. Le footballeur avait effectivement fait son lycée avec sa prof d'art martial. Toutefois, il avait omis de préciser que son amitié avec Blacky datait de la même époque. Cela levait le voile sur beaucoup de choses, dont la familiarité entre Mikael et Dakota, que jalousait stupidement Rudy. Mais cela ne justifiait pas la présence du trombinoscope sur le bureau de son père...
« Probablement parce que tout est lié. »
Simplement, le lien ne lui apparaissait pas encore. Rudy analysa le trombinoscope avec une frénésie nouvelle, l'estomac noué. Il se sentait à l'orée d'une sombre découverte. Le sentiment d'une orchestration lugubre, menée d'une main de maître, lui compressait la poitrine. Car il n'ignorait sans doute pas l'identité du compositeur ou du chef d'orchestre. Tout concourait à donner l'illusion que son destin était écrit sur du papier à musique. Et s'il en ignorait la partition, d'autres la jouaient à merveille, voire se révélaient virtuoses. Révoltant, mais surtout effrayant !
Lukas Sulivann, lut-il en retenant son souffle. Parce que ce monde s'avérait petit, un flash lui revint.
— ...Hé, Kev, sa blondeur ne te rappelle pas quelqu'un ?
— Tu lis dans mes pensées, Vin. Blondy, n'est-ce pas ?
— Ouais, Lukas Sulivann. Il aurait été aussi mignon à l'époque, n'eut été son air dépressif et sa pâleur vampirique.
— On l'aurait dit atteint d'une pathologie orpheline alors que c'était de l'albinisme.
Cette conversation était tenue par deux internes déjantés, au centre médical de Biel Healthcare. (Cf. S05-EP32) La gémellité atypique de Sevin et Kevin Miura avait marqué Rudy. Il se souvenait de leur patronyme mais n'avait pas tout retenu de leurs simagrées. L'anecdote sur Lukas Sulivann lui était sorti de l'esprit ; un esprit loin d'être sain dans un corps qui ne respirait pas la forme. Mais à présent, quelques pièces du puzzle retrouvaient leur place.
Lukas Sulivann, frère d'Aymar Sulivann, doyen de Darney, surnommé « Blondy ».
Rudy se revit sur le toit du bâtiment Saphir, secoué par une crise de panique, son premier jour de fac après l'enlèvement. Pour l'en détourner, Mikael avait lâché quelques confidences au sujet d'un ami qui ne l'était plus. (Cf. S06-Vol.2-EP03)
— Je l'ai considéré comme un... ennemi. Puis il est devenu un ami. Mais les aléas de la vie l'ont relégué au rang de collègue. [...] Entre nous, nous l'appellerons Blondy-caramel.
Sur le moment, Rudy avait été trop bouleversé pour établir un lien. Blondy, en référence à la blondeur époustouflante du garçon, si peu contrastée avec sa peau d'albâtre et ses yeux d'un gris translucide. L'albinisme de ce grand-cousin éloigné était saisissant. Un brin dérangeant. La fragilité que dégageait sa photo inspirait le malaise. Comme s'il aurait fallu, en sa présence, choisir ses mots ou ses gestes avec soin, de peur de lui causer préjudice. Même respirer à côté de lui pourrait le blesser !
Rudy se remua. C'était mal de juger la personnalité de cet adolescent sur la base de son physique. Mais combien en avait été coupables ? La marmaille humaine brillait par sa mesquinerie. Il espéra que la différence si visible de Lukas ne l'ait pas ostracisé. Sinon il était désolé pour lui.
Quand on y regardait bien, il était beau garçon. Des traits fins, presque féminins, de longs cils aussi clairs que ses sourcils. À quoi ressemblait l'adulte aujourd'hui ? Rudy chercha une date sur le document. Lorsqu'il la trouva, elle le renvoya dix ans en arrière. Lui avait huit ans à l'époque, et ces ados entamaient à peine le lycée.
Il chercha la lettre M. Si les internes connaissaient Lukas Sulivann, peut-être que... Bingo ! Sevin K. Miura et Kevin K. Miura. On croirait la photo dupliquée, tant ils poussaient l'indécence à être semblables en tout point. N'était-ce pas un peu troublant de vivre avec son doppelgänger ?! Rudy retint un frisson.
Une minute ! Les deux internes, Blacky, Brendan, Dakota-sensei, ça fait cinq personnes rencontrées à Balmer, dans la foulée de mon enlèvement ; cinq personnes qui se connaissent et viennent sûrement du même lycée... C'est gros comme coïncidence, non ?! La coïncidence cessa d'en être lorsqu'un nom lui sauta aux yeux : Isha Askook.
Rudy avait déjà entendu ce patronyme... le jour de son baptême d'hélico. L'homme travaillait comme gardien à la société IGIT©, qui possédait de nombreux hangars fournis en véhicules motorisés de toute sorte. (Cf. S06-Vol.2-EP04)
— Quoi, tu ne me présentes pas ? avait demandé Isha à Blacky, vexé.
— Pourquoi m'embêter ? Ils te verront qu'une seule fois dans leur vie.
— Cette décision revient aux Parques, Scheddar-boy. Je suis Isha Askook. Tout ce que ce type vous a dit de moi est faux.
— Épargne ta salive, tu ne mérites pas que je m'attarde sur toi. Ce ne sont pas des recrues.
— Ça j'en doute.
Maintenant, il devenait évident qu'on leur avait menti. Isha avait avancé qu'IGIT© appartenait au « grand-frère » de Blacky, mais le mot « recrues » laissait entendre un autre scénario. Isha avait reconnu Mir par sa ressemblance avec son frère, Kyle. La fratrie Wales suivait l'enseignement martial de Dakota-sensei, logique tenant la route puisque la formatrice était employée à Wales Security©. Mais la logique vacillait quand Kyle révélait que Blacky était un agent gouvernemental très utile, et invitait son « pote » Sergil, second fils du président, à sa soirée chez Yakim. Étaient-ils seulement venus faire la fête ?
Isha avait parlé de « recrues ». Donc Kyle Wales avait été une « recrue » par le passé ? Au même titre que Blacky ? Donc une recrue des services gouvernementaux ? Ou alors la société IGIT© était affiliée à Wales Security ? Qui était le fameux « grand-frère » de Mikael ?
Pris de vertiges, Rudy s'assit. Son père le considéra un instant, puis identifia le trombinoscope qu'il tenait.
— Que fais-tu avec ça ?
Bon sang, il avait été imprudent ! Il tendit une main exigeante. Son fils refusa de lui rendre le document.
— C'est ma question, murmura Rudy. Pourquoi as-tu besoin d'étudier... le passé de ces gens ? Qu'est-ce qui les lie entre eux et qu'est-ce qui les relie à moi ? J'en ai déjà vu six. Et je n'ai pas encore fait le tour de la liste !
Dean s'alarma davantage. Il quitta son siège et vint s'assoir sur l'accoudoir du fauteuil de Rudy. Quels risques courait-il en révélant la vérité ?
— Lesquels connais-tu sur cette liste ?
Rudy les lui indiqua en précisant les circonstances de leur rencontre. Dean se maudit. C'était encore pire ! Il avait mésestimé la situation. Le G.L.O.B.E. ne s'infiltrait pas dans son espace social, il l'envahissait ! La couleur de Sâminathan dominait l'échiquier. Eh bien, Dean ne dérogerait pas à la vocation de son nom : s'approprier les choses et en revendiquer l'exclusivité à la manière Leblanc.
Parrainer Rey et laisser Rudy dans le flou relevait désormais de l'inconscience. Cela le tuait d'ouvrir les portes de ce milieu obscur à son ange, mais tenir son fils éloigné de cet univers devenait absurde et dangereux, quand ses filleuls et même Torcy-Junior, en somme l'entourage de Rudy, baignaient dedans. On n'excuserait plus au garçon son ignorance, il avait déjà un pied dans la barque.
Peu importe les précautions ou réticences de Dean, son fils découvrirait tôt ou tard ces infos. Autant réguler la manière dont elles lui parviendraient. Mieux valait que Rudy apprenne de lui plutôt qu'un autre, qui biaiserait son discernement. Le système produirait toujours des Chayton.
En outre, rafistoler le tissu déchiré de la confiance filiale nécessitait un certain degré de transparence sur les sujets délicats. Dean cumulait des serments et engagements non tenus. Il était temps de partager ses secrets. Parce que le partage d'un secret vous liait plus qu'une promesse.
*o*o*
TBC ● EPISODE 15 – part 2
*MEDIA*
Intro vidéo : Lost Stars - Legacy. Des lyrics qui reflètent assez le sentiment de Dean à la fin de cette séquence.
I feel it in my bones
This pressure rocks me to my core
All these eyes on me are so stone cold
I'm so scared of what I can't control
Can't controlI want to feel
Like I'm strong enough to reach the peak
But this mountain only gets more steep
Yeah It's already so hard to breathe
Hard to breathe
Thinking 'bout the time I've wasted
Thinking that I'm too complacent
Everything's so complicated
I can't take it
I'm fading
I'm tryna find my way
Before I leave this place
Wondering if I'll be
More than a memory
If I go down in flames
And I fall from grace
Is that all you'll see
When you remember me
Wanna believe that I can find my light
But maybe I will never get it right
So when I reach the gates
Will I be ashamed
Is this my legacy?
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