S07 - EP 13 ✧ part II
Partie 2/2
— Quand ils ont appris la participation de l'orchestre, les membres du Chœur de Darney ont aussi voulu apporter leur contribution. Du coup, Red veut une ambiance à la « marche des forces armées sous un chant exalté ». Ses mots, pas les miens. Le rendu final va taper dans l'épique ou le grandiose. Un peu comme une version symphonique rock de la Carmina Burana.
Dean haussa les sourcils. Maintenant, il avait envie de voir ça !
— Et quand la chorale nous a rejoint, le doyen s'en est mêlé, révéla Rudy. Ça nous a tous surpris, d'ailleurs. Mais je pense qu'il profite du fait qu'il y ait une équipe télé sur le campus, pour se faire une bonne presse, analysa-t-il, un brin suspicieux. Il a complètement retourné sa veste !
— Serais-tu en train de le traiter de tourne-casaque ? pouffa Dean. Il a pourtant permis que vous travailliez avec le Tchèque.
À son plus grand dam ! se retint-il de grommeler. Rudy considéra son père.
— Pourquoi tu dis « le Tchèque » ? Ça fait xénophobe. Il s'appelle Edvin.
— Je suis au courant.
— Bref. Au début, le doyen avait le même discours conservateur que STIRPS, l'association rivale d'A.M.I.E., et là, il nous vient en aide. C'est louche !
— Comment ça ?
— Il a fait en sorte que les services de scolarité réarrangent les emplois du temps de certaines promos, pour permettre aux étudiants qui participent au projet d'avoir un créneau commun pour répéter. Donc on travaillera tous les vendredis aprèm avec l'orchestre, parfois les samedis aux studios. C'est maintenant considéré comme une activité de club subventionnée par la fac.
— C'est une excellente nouvelle, tu devrais t'en réjouir.
— Oui, bien sûr. Mais avant, la GFM était regardée d'un œil bizarre. Et maintenant, on a la côte. De plus en plus de monde veulent s'y associer, juste pour le privilège de voir sur le CD leur nom à côté des stars et artistes de renom qui travaillent dessus. Je pardonne pas aussi vite.
Dean s'esclaffa.
— Je suppose que si le doyen a fait subventionner le projet, alors l'Université de Darney devient en quelque sorte le producteur du CD.
Cela ne sembla pas enchanter Rudy. Dean remua la tête.
— Vois cela comme une aubaine. Si plus de monde y adhère, alors les objectifs à moindre échelle sont atteints. Vous vous concentrerez désormais sur l'objectif à grande échelle : toucher le grand public.
Ses paroles ravivèrent l'enthousiasme de son ange peu partageur.
— Néanmoins, avez-vous pris le temps de discuter avec votre nouveau doyen ? Vous êtes-vous assurés de parfaitement comprendre la nature de sa politique ? Je peux avancer sans peine que vous ignorez ses réelles motivations. Peut-être que vous jouez son jeu depuis le début. Peut-être qu'il a toujours été aux commandes.
La suspicion de Rudy revint en force.
— Toi, tu sais quelque chose.
— Ce que je sais, c'est que si tu veux avoir une longueur d'avance, connais les aspirations de ton entourage. Aussi bien tes amis que tes adversaires. Tu dois anticiper leurs besoins avant qu'eux-mêmes n'en prennent conscience. C'est exactement ce qu'a fait Aymar avec vous. Il a mis à votre disposition un créneau horaire, quand le besoin s'en est ressenti.
Rudy le dévisagea de façon torve. Dean rit, amusé par son ingénuité.
— C'est la preuve qu'un tel degré d'anticipation est possible. Aie toujours dans ta besace la formule d'une solution. À n'importe quel problème. Ou du moins, l'ébauche d'une solution. Avant de te plaindre d'une difficulté, prends l'habitude de te demander comment la résoudre ou l'alléger. En revanche, il te faudra gagner en XP si tu veux acquérir la capacité de trouver des solutions aux problèmes qui ne se sont pas encore posés. Il existe, cependant, une autre version de cette capacité. Une plus subtile.
— Laquelle ? demanda Rudy, subjugué.
— Créer soi-même le problème, puis se ramener comme une fleur avec la solution.
— Ça n'a rien de subtil, c'est de l'arnaque ! s'indigna le fils.
Le père rit de plus belle.
— L'arnaque repose sur la subtilité, fiston. Celle de faire passer une chose pour ce qu'elle n'est pas. Aymar Sulivann maîtrise le sujet.
Rudy souffla, sidéré. Son père lui retournait le cerveau.
— T'essayes de dire que le doyen tire les ficelles ? Pour se venger de ce qu'il a subi avec la gazette, ou est-ce que cette situation en est juste une conséquence ?
— Il est aussi possible que Sulivann ait appris quelque chose qui lui ait fait changer d'avis, proposa Dean.
— Comme quoi ?
— Je ne sais pas, une info qui lui aurait fait comprendre son intérêt de changer son fusil d'épaule. À la base, cet homme est un analyste financier. Les spéculations ont été son gagne-pain. Il sait quand suivre la tendance et quand aller à contre-courant.
— Tu as l'air de bien le connaitre.
— Rudy, j'ai lu votre gazette. Et elle m'a semblé bien informée. C'est facile de déduire ce que j'ai dit en lisant votre article. Tu dois maîtriser l'information, mon grand. Ce n'est pas qu'un postulat pour se la péter. Tu dois changer la moindre info en instrument. La gazette est un miroir de ce qu'il se passe à Darney. Aymar ne l'ignore pas, ou plus. Maîtriser l'information, ce n'est pas seulement la détenir, la dénicher ou la générer. C'est aussi l'utiliser à son avantage. Si tu devais spéculer, qu'est-ce qui justifierait ce « revirement » de votre doyen ?
— Bah... Il a peut-être subitement embrassé la cause gay, ironisa Rudy.
— Oublie, grogna Dean. S'il était homophobe hier, le changement ne s'opèrerait pas le lendemain. Mais vu son background professionnel, je doute que l'orientation sexuelle d'une personne soit un critère sur lequel il s'attarde. L'argent n'a pas de sexe ni de genre. Il poursuit un autre but, à mon avis. Et vous devrez ouvrir le dialogue avec lui pour découvrir lequel.
— C'est pas évident à faire. Il est un peu intimidant.
— Rends-le évident, lâcha platement Dean. Paye une visite à ton grand-cousin. Ne serait-ce que pour découvrir cette branche-là de la famille. Il me semble que son petit-frère et ton Blacky sont copains. Ceci est une information. Maîtrise-la. Sers-t'en.
Rudy en resta comme deux ronds de flan. Comment son père savait-il pour Blacky, d'abord ? Ouais, il devait en prendre de la graine. À sa place, Rey n'aurait pas été surpris. Raison pour laquelle son mec s'entendait si bien avec Dean. À lui de se hisser à leur niveau.
Dean jugea qu'il l'avait assez secoué avec son éducation à la « wrong way addict ». Le commentaire de Rudy fit écho à ses pensées :
— Je reste persuadé qu'un père ne devrait pas inculquer de telles valeurs à son fils.
— Toi et moi savons que je ne suis pas un père orthodoxe. Au même titre que tu es un fils hors du commun. Je le sais parce que c'est moi qui t'ai fait.
— Tu n'y serais pas arrivé seul, alors tire pas toute la couverture de la gloire, le houspilla Rudy.
Dean rit de bon cœur. Le cœur de Rudy se sentit léger.
— Quelle autre info as-tu à me donner sur l'univers de votre minibus ? l'encouragea Dean. Il m'intéresse de plus en plus. La communication avec Srzenski se passe bien ?
Ce n'est plus « le Tchèque », c'est déjà ça, nota Rudy. Se remémorant une anecdote sur Edvin, il pouffa.
— Ce type est un tyran ! Tous les étudiants en musique se plaignent qu'on leur a envoyé un seigneur Sith pour les former.
Dean arqua un sourcil.
— Un seigneur Sith ?
— Ouais. Ils l'ont surnommé Darth Zenski. Ça fait plus Empire Galactique. Mais y'a qu'avec eux qu'il est comme ça. Avec nous, je veux dire, les étudiants de notre comité, il est super accessible. En même temps, vu les délires dans lesquels l'entraîne Andy, difficile de pas se dérider. Ils n'arrêtent pas de se taper des barres quand ils sont ensemble.
— Je vois que ça se passe dans la joie et la bonne humeur, rumina Dean.
Son for intérieur gueulait déjà de colère. Alors comme ça son partenaire et cet homme se « tapaient des barres » ?! Et lui qui apportait une douceur à Red dans l'espoir de le voir sourire, alors qu'il se mangeait déjà des tranches de rire avec l'autre espèce d'abruti !
Inconscient de souffler dans les forges intérieures de son père, Rudy poursuivit ses anecdotes.
— Et quand on demande aux étudiants en musique pourquoi ils persistent à assister aux répétitions d'un prof honoraire sadique, sachant que ça ne comptera pas à l'exam de fin d'année, ils répondent tous la même chose. C'est un génie !
La pointe d'admiration dans la voix de Rudy ne plut guère à son père.
— On dirait qu'il a une oreille parfaite.
— L'oreille absolue, rectifia Dean, ravalant son agacement. Certaines personnes l'ont sans disposer d'un soupçon de talent pour la composition ou la musique en général. Il faut croire qu'Edvin allie les deux.
— C'est ça. Le moindre raté, même quand c'est pas du tout apparent, il l'entend. Qu'il soit ou non à l'autre bout de la pièce ! fit Rudy, impressionné. Le nombre de fois qu'il a fait reprendre Regan pour la prise du piano sur l'instrumental de WHAT YOU'VE GOT, alors que tout le monde était d'accord qu'il le jouait bien... J'ai cru qu'il allait nous le faire pleurer, le pauvre.
— Il n'était pas censé être accessible avec vous ?
— Si. Ce qui est cool avec lui, c'est que quand il finit de te martyriser, il te montre une astuce ou t'apprend quelque chose d'intéressant ou de facile à retenir. Enfin, si tu es toujours intéressé, et que tu as eu l'intelligence de te taire quand il te remontait les bretelles. Après ça, même si tu lui en voulais à mort, t'arrives plus à le détester. Par contre, il dit que c'est inutile d'apprendre à quelqu'un qui ne veut pas. C'est comme jeter des perles aux porcins.
— C'est criant d'évidence, lâcha Dean, sarcastique.
Rudy ne comprit pas la raison de ce sarcasme. Après une œillade sceptique à son père, il avança :
— Andy n'est pas de cet avis.
— Ah, et que dit ce cher Andy ?
— Que si on veut apprendre à un poisson comment voler, peu importe qu'il y mette toute la bonne volonté du monde, aux yeux de son prof il passera toujours pour un fumiste. Tu donneras toujours l'impression de quelqu'un qui refuse d'apprendre, quand ce qu'on t'inculque est hors de ta capacité d'apprentissage.
— Très profond, ma foi.
Rudy décela de la sècheresse dans ce commentaire. Pourtant, il n'avait rien dit qui justifie le ton cassant et ironique de Dean. À moins que... Son père serait-il jaloux ?
Rudy se connaissait. S'il se mettait dans les baskets de Dean, apprendre que Red batifolait avec Edvin comme des ados ayant refusé de grandir, sa jalousie pèterait un fusible. Chez eux, la possessivité outrancière se transmettait de père en fils. Il appréhenda soudain la suite des évènements. Comment réagirait Dean face au tableau de la complicité de Red et Edvin ? Pardon, Ed-caramel !
Ce surnom sucré faisait le bonheur de ses amis, convaincus que Red-Caramel et Ed-caramel appartenaient au même lexique. Hélas, cette complicité entre le chef d'orchestre et le chanteur nourrissait des allusions à double-sens et l'inspiration de Saïd et Blake. Ces deux-là voyaient une connotation gay dans les moindres gestes du duo. Ils devenaient impossibles en activant leur soi-disant filtre « yaoi ». Une plaie ! Blake et Saïd trouvaient le « couple » bien assorti. Rudy avait perdu le décompte du nombre de fois que ça l'avait démangé d'outer son père pour tuer leurs délires.
Quant aux concernés, pas un pour rattraper l'autre ! Red et Edvin alimentaient eux-mêmes ces conneries à double connotation. En peu de temps, les étudiants en musique, les membres du Comité Humanitaire d'A.M.I.E. et certains profs du conservatoire étaient désormais persuadés d'une romance platonique entre eux. Nombreux attendaient la réalisation du « plus » dans « plus si affinité », parce que l'affinité, ils l'avaient déjà ! La gazette de Darney avait probablement contribué à ces rumeurs, puisqu'elle avait associé Red Kellin et Edvin Srzenski dans le même article.
Peut-être valait-il mieux préparer Dean, songea Rudy, pris en grippe par sa conscience.
R-Angel : « Tu n'es pas pour la paix des ménages, si tu t'immisces là-dedans, Rudy. »
R-Devil : « Il n'est pas pour la paix du ménage de p'pa, s'il est complice du batifolage de son partenaire avec un autre homme, blond aux yeux bleus. Juste le fantasme de Red Kellin, quoi ! »
R-Angel : « Tout comme l'est p'pa. Ces rumeurs n'ont aucun fondement. Et y'a pas photo entre Edvin et Dean. P'pa est plus beau, plus classe, plus fort. »
R-Devil : « Ouais, n'empêche qu'il aurait pu prévenir Andy sur la possessivité de p'pa. Il ne l'a pas vraiment fait. Quand ça va péter, Andy va encore chialer ! »
Au moins les deux étaient d'accord sur les qualités et défauts de son père, pensa Rudy, dépité. Ce n'était pas comme si Red avait franchi quelque limite pour que Dean pète une durite. Jusqu'ici, Red était resté correct.
R-Devil : « Jusqu'ici, hein. Jusqu'ici. Qu'adviendra-t-il le jour où il franchira la ligne ? »
R-Angel : « Il ne le fera pas ! » (Prenant son auréole pour taper sur son acolyte à queue fourchue et trident, il ajouta :) « Depuis quand tu doutes d'Andy, toi ? »
Vos gueules ! eut envie de crier Rudy.
— Fiston ? Tu es rentré dans ta bulle, n'est-ce pas ? remarqua Dean.
Il n'était même pas étonné.
— Non, c'est pire, grogna Rudy. Y'a eu du level-up. (Sûrement une conséquence du remue-ménage provoqué par son enlèvement.) Ma conscience vient à l'instant de se nommer R-Angel et R-Devil.
Dean souffla et refusa de relever. Son fils n'attendait décemment pas qu'il commente pareille ineptie ! Remarque, lui n'était pas mieux loti avec sa Petite Voix intérieure. Celle-là n'avait rien de la voix de la conscience mais tout d'une tortionnaire intangible qui prenait son pied à le martyriser mentalement. La preuve :
« Parlons-nous du fait que tu te diriges d'un pas décidé à la rencontre de ton partenaire, avec la ferme intention de lui gueuler dessus ? Dieu seul sait si ce sera devant témoins. Penses-tu qu'Andy te manquerait de respect au point de flirter avec l'autre con de Tchèque devant ton fils ? Tu devrais avoir honte de douter de lui ! »
Il ne doutait pas. Simplement que...
« Que quoi ? Que tu n'aimes pas partager ? On a déjà établi qu'Andy n'est pas un bibelot pour que tu décides de ne pas le partager ! »
Ouais, une vraie tortionnaire, cette salope de conscience ! Il avait le droit d'être possessif envers l'homme qu'il aimait, fichtre ! Mais à ce rythme, il perdrait aussi son pari avec Rudy sur le sourire de Red. Débarquer sur le pied de guerre ne rendrait pas son amant propice à lui faire des mamours.
— Si ta conscience s'est « individualisée », je suppose que c'est pour peser le pour et le contre d'une situation. Quelque chose te travaille, fils ?
Rudy essaya de ne pas transpirer et de ne pas détourner le regard.
— Rien qui vaille la peine qu'on s'attarde dessus.
Dean le dévisagea, inquisiteur. Il fit diversion :
— Tu savais qu'Andy était balèze ?
Consterné, Dean faillit rater une marche du parvis du conservatoire.
— Tu as encore cette manie de brusquement changer de sujet, sans la moindre subtilité, quand tu veux couper court à une conversation qui te met mal à l'aise. Tu sais que cela date de la maternelle ?
— Ah ouais ?
— Bizarrement, j'aime ce trait chez toi. Cette façon sans équivoque de dire « je n'ai pas envie d'en parler, passons à autre chose. »
Dans ces cas-là, mieux valait jouer le jeu. Insistez, et Rudy se braquait. Le dialogue mourrait, ou l'échange s'envenimait. Dean ne voulait pas invoquer le totem du Grand Silence entre eux, quand le métier à tisser de leur complicité fonctionnait à nouveau. Lentement mais sûrement. Il subsistait des fragilités dans la trame, aussi le tissu devait être manipulé avec délicatesse.
— Oui, je sais qu'Andy est balèze. Il est à moi. Mais je ne me lasserai pas de t'entendre me dire pourquoi.
Rudy renifla, blasé.
— Il n'est pas qu'à toi.
Il fit glisser la bande magnétique de sa carte étudiante sur un lecteur. Les portiques vitrés donnant accès à l'un des amphithéâtres du conservatoire s'ouvrirent.
— Je disais qu'il est balèze parce qu'il fait pareil qu'Edvin mais en rigolant.
Dean ravala un grognement. Encore Edvin ?! Il devait se réjouir de soutirer autant d'infos sur cette menace, mais cela l'agaçait d'entendre les louanges de la bouche de son fils.
— Avec Edvin, ça file droit, c'est carré, ou dans un cadre si tu veux. Faut rester hyper concentré durant son coaching. Avec Andy, on n'a pas l'impression de travailler. C'est fun. Mais il sait toujours à quel moment y'a une fausseté, ou quand intervenir parce que le rendu n'est pas parfait. Ces deux-là n'ont que ce mot à la bouche. « Par-fait ». Andy a même commencé à le dire en tchèque ! Perfektní.
Dean fut à des années-lumière de partager l'amusement de son fils. Il apprendrait le tchèque à ce volatile écarlate ! Il lui ferait dire « prends-moi » en tchèque et on verrait qui serait perfektní, tiens !
« Tu réalises que si Andy sait le dire en tchèque, c'est qu'il l'aura appris auprès de l'autre con ? »
Ça, ce n'était pas Petite Voix, mais son Loup Possessif. Dean n'eut pas le temps de mettre de l'ordre dans sa ménagerie mentale qu'il pénétrait, à la suite de son fils, dans l'auditorium où avaient lieu les répétitions cette après-midi-là. Le faible éclairage de l'arrière-salle et le silence religieux lui imposèrent de ralentir le pas.
Depuis la scène, le violon de la soliste émit une note claire. La musique s'éleva, aérienne, suivant l'instruction du chef d'orchestre. Telles des fleurs dans une clairière symphonique, l'éclosion des notes libérait une fragrance mélodieuse. Attiré par leur nectar, vint un bourdonnement d'abeille... né du chant en sourdine d'un homme. La mélopée profonde, sans texte, inspirait un air celtique et entraînait l'oreille dans une odyssée dont on ignorait la destination. Mais qui se souciait de l'arrivée, quand le voyage s'annonçait envoutant ?
Lorsque Red ouvrit la bouche, ils étaient tous pris au piège. Les étudiants dans les gradins accompagnant leurs copains de l'orchestre, de la chorale, les techniciens du son et professeurs effectuant un test d'enregistrement, l'équipe télé du Canal 3, le doyen installé discrètement au fond de l'amphi, les membres d'A.M.I.E. présents ce jour-là, et le duo de blonds figés devant l'une des entrées. Personne ne se tourna vers ces derniers arrivants. L'envol d'un phénix focalisait l'attention.
Puis le phénix devint dragon ; créature furieuse venu incendier le monde de sa colère et ses convictions, accompagné par l'intensité infernale de l'orchestration.
Seems there's something
Something quite unnerving
A little bit disquieting
Something is bothering
In my way of living
What I think
Is LOVE
.
I am free to love
They hating
I'm free to love
Hey, I am free to love
.
You'd like to write a love song
To the one who never tried to redefine you
I'm afraid this little love song
Is a trespass to their freedom of thought
"No need to sing it for the crowd"
"Don't play it all over the world"
"In secrecy lies your weal", you thought
.
Cause no one is left around you
No one but foes to blame you
You ask a question though
You fucking don't know
If you gonna have an answer
But all you want is one ear
To hear about your fear
.
You are free to love
They hating
You're free to love
Hey, you are free to love
.
"Now folks
Let's talk"
.
I awaited, ladies and gentlemen
Alone in this unfortunate circus
Your accusations with a knot in my viscus
I expected the gong of your critics
To echo and deafen my wit
Finally sounded the death knell
For my humanity, for my rights
.
Oppressed you think you are
By what you conceive I am
However, repressed is ME
Because you're a lock
To my freedom to love
Enslaving my self-esteem
To bigot sectarianism
.
I am free to love
They hating
I'm free to love
Hey, I am free to love
.
I accuse, ladies and gentlemen
All your shameless prejudices
I adulate the variance you judge
And rejoice on your offended faces
No, I don't live for the show, sorry
I'm a Diva, the show is my reality
Your utter outrage, my morality
.
Constantly tormented, so are dying our beliefs
We're running and praying with no faith
Convicted to burn our lives in the fast lane
Not believing in our dreams, only pain
Is what left as a future prospect
Yet for our freedom we'll fight
In a world with no shelter nor truce
.
We are free to love
They hating
We're free to love
Hey, we are free to love
.
Oppressed opinions
Rejected minds
Break the chains
Overcome hate
'Cos ain't no sunshine
In a that cloudy haze
But shout and whine
Of the marginalized
I want wings
For all weak
When strong
Comes the storm
I give voice
For all these times
You resigned to silence
Because of the sacrifice
Of your freedom to love
.
You are free to love
They hating
You're free to love
Hey, you are free to love
.
We cannot talk about freedom
When our love is in a damn ban
They made us believe there is
Something wrong with us
And they make such a fuss
That we'll lose our soul
That we will burn in hell
.
It wasn't our place to be, we were told
We weren't born that way, we were told
Some might define us by genetics
Yet who fucking decides Ethics
When they branded us outlaws
For breaking unwritten rules
Submitting our heart to the penal code
.
You know, this matters no more
In these warm arms of yours
Because I'm free to love
They hating and I'm free to love
Hey, I am free to love you
*o*o*
TBC ● EPISODE 14
*MEDIA*
Intro vidéo : Thirty Seconds To Mars - Conquistador. Parce que l'intensité de cette chanson est ce qui m'inspire celle de Red.
TRADUCTION : FREE TO LOVE YOU - LIBRE DE T'AIMER
Il semble qu'il y ait quelque chose
Quelque chose d'assez énervant
D'un peu inquiétant
Quelque chose qui dérange
Dans ma façon de vivre
Ce que je pense
Être l'AMOUR
.
Je suis libre d'aimer
Ils détestent
Je suis libre d'aimer
Hey, je suis libre d'aimer
.
Tu aimerais écrire une chanson d'amour
À celui/celle qui n'a jamais tenté de te redéfinir
Je crains que cette petite chanson d'amour
Ne soit une atteinte à leur liberté d'opinion
« Inutile de la chanter devant la foule »
« Ne la joue pas à travers le monde »
« Dans le secret repose ton bonheur », tu t'es dit
.
Parce qu'autour de toi il n'y a plus personne
Si ce n'est des ennemis qui te désapprouvent
Tu poses une question et pourtant
Tu ne sais pas, putain
Si tu auras une réponse
Tout ce que tu veux est une oreille
Pour prêter attention à ta peur
.
Tu es libre d'aimer
Ils détestent
Tu es libre d'aimer
Hey, tu es libre d'aimer
.
« Maintenant, peuples
Parlons »
.
J'ai attendu, mesdames et messieurs
Seul, dans ce malheureux cirque
Vos accusations, avec un nœud dans mes viscères
Dans l'expectative que le gong de vos critiques
Résonne et assourdisse mon esprit
Finalement a sonné le glas
De mon humanité, de mes droits
.
Oppressés vous vous dites
Par ce que vous pensez que je sois
Cependant, réprimé JE le suis
Parce que vous êtes le verrou
De ma liberté d'aimer
Asservissant mon estime de soi
À un sectarisme de bigot
.
Je suis libre d'aimer
Ils détestent
Je suis libre d'aimer
Hey, je suis libre d'aimer
.
J'accuse, mesdames et messieurs
Tous vos préjugés éhontés
J'adule la divergence que vous jugez
Et me réjouis de vos airs offensés
Non, je ne vis pas pour le show, désolé
Je suis une Diva, le show est ma réalité
Votre indignation totale, ma moralité
.
Sans cesse tourmentées, ainsi se meurent nos convictions
Nous courons et prions sans foi,
Condamnés à brûler nos vies à cent à l'heure
Sans croire en nos rêves, seule la douleur
(Nous) est laissée comme perspective d'avenir
Cependant pour notre liberté nous nous battrons
Dans un monde sans refuge ni trêve
.
Nous sommes libres d'aimer
Ils détestent
Nous sommes libres d'aimer
Hey, nous sommes libres d'aimer
.
Avis oppressés
Esprits rejetés
Brisez les chaînes
Dépassez la haine
Parce qu'il n'y a pas de soleil
Dans cette brume obscure
Si ce n'est cri et plainte
Du marginalisé
Je veux des ailes
Pour tous les faibles
Quand puissant
Vient l'orage
Je donne de la voix
Pour toutes ces fois
Où vous vous êtes résignés au silence
Parce que s'est imposé le sacrifice
De votre liberté d'aimer
.
Vous êtes libres d'aimer
Ils détestent
Vous êtes libres d'aimer
Hey, vous êtes libres d'aimer
.
Nous ne pouvons parler de liberté
Quand notre amour est sous un satané embargo
Ils nous ont fait croire que
Quelque chose ne va pas chez nous
Et ils en font tout un drame
Que nous perdrons notre âme
Et périrons dans les flammes
.
Ce n'était pas notre place, on nous a dit
Nous ne sommes pas nés ainsi, ils nous ont dit
Certains pourraient nous définir par la génétique
Mais putain qui décide de l'éthique
Quand ils nous cataloguent hors la loi
Pour avoir enfreint des règles non écrites
Soumettant notre cœur au code pénal
.
Tu sais, cela ne compte plus
Dans tes bras chaleureux
Parce que je suis libre d'aimer
Ils détestent et je suis libre d'aimer
Hé, je suis libre de t'aimer
Retrouvez ces paroles dans HOT CHILI - Lyrics
THE STORY BEHIND INSPIRATION
Musicalité :
— Conquistador - Thirty seconds to mars
— Carmina Burana, O Fortuna
https://youtu.be/eBWXvnlJ3V4
Vieil essai de lyric video avec la version non mise à jour des paroles de Red, sur l'instrumental de Conquistador.
https://youtu.be/56JimW-PsQA
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