Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

S07 - EP 07 ✧ part II

Partie 2/2


Rudy faisait la gueule à Rey pour une raison primitive : son petit-ami était rentré à Saunes sans l'honorer d'une partie de jambes en l'air. Certes, ils avaient chauffé les draps après l'after-party du catwalk. Mais Rudy avait espéré une autre séance sexy avant le départ de Rey. Or les obligations du jeune patron l'avaient emporté dans l'ordre des priorités. Vivement que son petit-ami finalise l'implantation de la filiale de Coop Company© à Balmer !

Cela étant, Rey ne portait pas le blâme seul, Rudy aussi avait été overbooké.

Pour les besoins du reportage de l'émission W.H.Y ?, il avait passé son lundi dans la peau d'un hibou messager, baladé entre son père et sa mère. Sa patience érodée, Rudy avait exigé la présence de Sonia à Balmer, en des termes peu diplomatiques.

— Tu te démerdes avec lui. P'pa a activé le mode « control freak ». Je ne veux plus être un dommage collatéral de votre pugilat !

Il en avait ras la casquette d'être pris à parti.

— De toute façon, t'es obligée de venir. T'expliqueras mieux au doyen pourquoi une équipe télé va fouler le sol du campus universitaire de Darney durant quelques jours, sans qu'il ait son mot à dire.

Il assurait à Sonia qu'Aymar Sulivann n'opposerait pas un refus catégorique, maintenant qu'il savait l'influence du Comité Humanitaire d'A.M.I.E sur la vie de l'université.

Le soir, Rudy finissait fourbu après son cours de pencak-silat. Il commençait à détester cette discipline. Difficile de s'adonner à la galipette en chambre, après une séance de « tabassage » avec sa prof. La pimbêche jouissait sans doute à l'idée de le torturer. Dakota Parker prenait un malin plaisir à l'humilier, en ne manquant jamais de souligner ses lacunes face aux autres élèves. Ni sport, ni fair-play. Exiger des cours privés ? Inadmissible ! avec une enseignante qui le détestait cordialement. Sentiment, de toute évidence, mutuel.

Il ne comprenait pas que Blacky soit ami avec une telle casse-burnes ! Leur complicité hérissait le poil de Rudy. Une jalousie qu'il n'avouerait jamais à voix haute. Sur le trajet dojo-domicile, Mikael lui annonçait un drôle de programme :

— Désormais, en plus des cours de silat avec Dakota, je t'initierai au krav maga. Ta responsabilité sera de ne pas t'emmêler les pinceaux entre ces deux arts martiaux.

Rudy avait grimacé : double peine de courbatures ! Puis la situation l'avait intrigué.

— Maintenant que j'y pense, Taiji m'avait dit de te solliciter pour le krav maga, parce que Dakota n'allait jamais me l'enseigner. Qu'est-ce qui t'a fait prendre cette décision ?

Qu'est-ce qui avait changé ?

— Ce serait dommage de ne pas profiter du beau tatami synthétique de la salle de sport de votre villa.

Une réponse évasive à une question censée être innocente... Rudy n'avait pas relevé. Le moment de tirer les vers du nez de Blacky viendrait.

Le lendemain, le doyen de Darney donnait son feu vert au reportage, sous conditions. Contre toute attente, Aymar Sulivann plébiscitait la réalisation d'une émission télé sur l'université. Pour le citer : « cela modernisera l'image un peu vieillotte et l'idée étriquée que le public a de Darney. »

La présence de l'équipe de tournage s'était accompagnée d'effervescence, et les hauts parleurs du campus n'avaient cessé de diffuser des annonces briefant les étudiants sur la conduite à tenir. À la fin d'une longue journée, les membres du Comité Humanitaire tombaient d'accord sur les sujets que le Canal 3 n'aborderait pas. Dean avait exigé un rapport dans le détail. Écœuré, Rudy s'y était plié dans le bureau de son père.

— Saïd a accepté d'être filmé chez lui, tant que sa sœur n'apparait pas sur les images. C'est elle qui l'héberge. Lou, Tim et Inna ont leur propre appart, Blake et Teddy vivent en cité-U. Donc ce sera plus simple avec eux. Regan... Tu devines que sans l'autorisation de Vince, personne ne filmera l'intérieur du manoir Leblanc. À mon avis, il ne s'est pas donné la peine d'en parler aux habitants du domaine. Du coup, il sera suivi à la fac. Mir, c'est pire. Il en a parlé à ses parents, et ces derniers opposent un refus catégorique. Comme Regan, ses scènes ne concerneront que sa vie hors de chez lui.

Jusque-là, rien de surprenant. Blain refusait qu'on empiète sur son intimité.

— Déjà chez lui à Saunes, ses propres parents n'entrent pas dans son caveau. Enfin, sa chambre. Alors inviter des étrangers dans son nouvel appart lui semble un non-sens. Il fera une interview à la fac, mais puisqu'il n'est pas un membre officiel du Comité Humanitaire, il ne se sent pas concerné par le reportage.

— Et en ce qui te concerne ?

— L'équipe de tournage veut garder ma partie pour la fin.

— Hors de question. Ils commencent par toi, et on s'en débarrasse au plus vite, avait exigé Dean.

C'était officiel, son père semblait décidé à rendre la tâche difficile aux hommes et femmes venus fouiller dans sa vie. Non que Rudy l'en blâme.

— Tu l'annonceras à m'man ?

Rudy ne subirait pas son irritation. Sans façon !

Fort heureusement, Sonia – qui chapeautait les opérations – valida. Plus vite ils se débarrassaient de ce cas épineux – à savoir, Dean –, mieux la terre se porterait !

Le mercredi de Rudy débuta avec un jeune duo de cadreur et reportrice collé à ses basques. Plutôt sympathiques, d'un abord facile quoiqu'envahissant du fait de leur métier, Zèph et Zélie l'avaient accompagné de son petit déjeuner à son dîner, notant, enregistrant, questionnant, suggérant.

Très vite, Rudy invoqua son droit de censure MIP. Rey passait tôt le matin lui annoncer son départ pour Saunes, une affaire exigeant sa présence. Face à un tel scoop, la frustration de Zélie, la reportrice, avait été aussi tangible qu'une créature vivante. Elle ne désespérait pas. Un jour, l'info du vrai couple de l'héritier Leblanc remonterait à la surface, et le Canal 3 voudrait l'exclusivité. En attendant, si les fouines tenaient à leur job, elles avaient intérêt à souffrir d'amnésie sélective. Amnésie étendue aux membres des Beat'ONE séjournant à la villa.

Toutefois, Rudy n'avait pas tilté sur le commentaire de Zélie au sujet du « vrai couple ». Il apprendrait, au cours de la journée, l'existence d'un autre couple de l'héritier Leblanc : le sien, avec Nola. Et l'affaire sidérante arpentait déjà son petit chemin de buzz.

Zèph et Zélie exigèrent qu'il refasse à plusieurs reprises certaines captures d'une situation qu'il jugeait pourtant banale, lui demandèrent d'expliquer son ressenti face au moindre évènement de sa journée, alors qu'il gardait d'ordinaire ses pensées pour lui, le filmèrent avec ses amis, au resto-U, au siège d'A.M.I.E., dans l'un des amphis de sa promo L.E.A.D, et à la maison, en compagnie de son père dont l'ombre n'était jamais loin.

Dean avait appelé toute la journée pour prendre des nouvelles. De quoi biaiser le reportage, au risque que les futurs téléspectateurs le croient couvé au quotidien par un papa poule constamment sur son dos ! Dieu merci, la magie du montage couperait cela.

*

Après sa conversation avec Nola, Rudy s'avachit dans un fauteuil grenouille du grand salon. Il se massa les yeux. Journée harassante. Cerise sur le gâteau : les retombées de son faux couple avec Nola, qui prenaient les couleurs d'un mauvais buzz sur internet. Il devenait une figure médiatique. Peut-être devait-il embaucher un chargé de communication qui gèrerait son image sur les réseaux sociaux. Rudy grogna. Il n'était même pas une star, mais voilà qu'il s'embarrassait des préoccupations d'un people ! En parlant de people...

— Ils ne sont toujours pas rentrés...

La villa transpirait le vide en l'absence des Beat'ONE. Aujourd'hui, Red enregistrait son featuring avec le groupe KlaiM dans l'un des studios du Music Museum. La sonnerie du téléphone fixe détourna Rudy de sa solitude.

— Qui appelle à une heure aussi tardive ?

Il hésita à décrocher. Son père ne donnait pas suite aux appels sur le fixe, jugés hors des « horaires de la bienséance ». Mais peut-être s'agissait-il d'une urgence. Dans ce cas, la personne rappellerait, se dit Rudy.

— Ou p'pa décrochera depuis son bureau. Flemme.

Le répondeur prit le relais et la voix de Red s'éleva :

— Allô ? Dean... ou Rudy, c'est Andy...

Rudy fut moins rapide, Dean avait interrompu l'enregistrement. Trois minutes plus tard, ce dernier déboulait dans le séjour, portant Mìo dans son siège cosy, un seul bras passé dans une manche de sa veste en cuir. Il posa le bébé aux pieds de Rudy, avec une brève instruction – « occupe-t'en » –, décrocha du porte-clés le contact de son Aston Martin, tout en actionnant la porte du garage. Il revint sur ses pas récupérer ses lunettes de soleil dans le vide-poche. Quel intérêt de les prendre en pleine nuit ?! Mais là n'était pas la question !

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— J'ai appelé l'Agent Sainsbury. Il sera là dans moins d'un quart d'heure.

Rudy refusa de paniquer. Pourquoi son père avait-il appelé Blacky aussi tard ? Pour le baby-sitter ? Ironique, sachant qu'il était de mission baby-sitting avec Mìo.

Plus tôt, Rebecca appelait et annonçait qu'elle ne rentrerait pas à l'heure. Rudy avait présumé que le groupe croulait sous le travail. Il aurait dû se douter qu'une mère de la trempe de Rebecca ne privilégierait pas son job à son fils de deux mois. Mais la sienne de maman n'ayant jamais été un bon exemple, il n'avait pas jugé cela alarmant. L'appel de Red indiquait bien un problème. Pour commencer, ce dernier n'aurait pas dû appeler sur le téléphone fixe...

— Tu vas me dire ce qu'il se passe ?

— Andy a un souci mais c'est à peine s'il m'en a dépeint les grandes lignes.

Rudy quitta son fauteuil, affolé.

— C'est grave ?

— Pas plus grave que des paparazzis teigneux, rétorqua Dean en zippant sa veste. Ils craignent de les conduire à notre adresse s'ils rentrent. Ils sont à l'hôtel. Andy a perdu son portable durant leur échappée. Je vais voir si je peux arranger les choses. Tu n'ouvres qu'à ton garde du corps.

— Il s'appelle Blacky, grogna Rudy. Ou Mikael, si tu veux, rectifia-t-il quand son père arqua un sourcil.

— Oui, mon ange. J'ai enclenché la sécurité d'urgence. Ton Blacky saura la désactiver en arrivant.

Dean disparut. Le fauteuil se plaignit de sa charge comme Rudy s'y laissait tomber.

— Génial ! Je suis enfermé dans ma propre maison parce que mon daron est parano. T'y crois, toi ? demanda-t-il au bébé.

Pour une raison qu'il ignorait, Mìo ne sommeillait pas. À moins que la cavalcade de Dean depuis son bureau l'ait réveillé. Il aurait chouiné, dans ce cas.

— Ta maman et ton papa te manquent, c'est pour ça que tu veux pas dormir alors qu'il est si tard, compatit Rudy. Mais j'aimerais me pieuter, j'ai cours demain. Bien sûr, tu t'en fiches, t'as pas ce genre de tracas. Tu sais pas la chance que t'as, Mìo.

Voilà qu'il faisait la conversation à un chiard...

*

Une demi-heure plus tard, Dean annonçait qu'il ne rentrait pas. Rudy tenta de dompter son inquiétude qui se colorait de panique. Elle se calma quand son père insinua que Mikael serait de garde. Yay ! Il dormirait avec Blacky. Enfin, sous le même toit.

— Hé ! lança-t-il au jeune homme dans le sofa, surfant sur sa tablette. P'pa ne peut pas rentrer. Donc tu dors ici.

Mikael se raidit.

— Pardon ?

— T'es de garde de nuit, dit Rudy.

Contrairement au client, la perspective n'enchanta pas l'agent.

— C'est quoi ce bin's ?!

— Apparemment, c'est pas la forme pour Andy. Du coup p'pa reste avec lui. Ils peuvent pas rentrer, ils ont toujours les paparazzis au cul malgré leur changement d'hôtel. Ils dormiront au Sérénissime.

Mikael le toisa, incrédule. Il était coincé avec deux mioches, dont un ignorant le langage humain. Il n'avait pas signé pour ce calvaire ! Ça se paierait par une augmentation salariale. Hors de question qu'on l'exploite davantage !

— Vous ne me confondriez pas avec un valet de pied qu'on somme à toute heure ?

— J'ai jamais dit ça, protesta Rudy.

— Ça n'empêche que ton père et toi agissez comme tel.

Rudy eut la décence de paraître mal à l'aise. Blacky aussi avait sa vie. Peut-être avait-il interrompu un programme important. D'ailleurs, à quoi passait-il ses heures libres ? Avec qui ?

— Prends le bébé.

Rudy le dévisagea tel un hibou. Pourquoi ?

— On l'emmène à ses parents.

— Mais...

— Rien à foutre des paparazzis. Je ne dors pas avec un bébé dans la maison. Tu te lèveras lorsqu'il réclamera sa tétée nocturne ? Lorsqu'il te fera une crise de colique ? Le tube digestif des mioches n'est pas mature avant six à neuf mois.

Rudy ne discuta plus, il obéit au moindre ordre de Mikael. Dans le sac bébé, il fourra des vêtements de rechange pour Mìo, des couches supplémentaires, le nécessaire à biberon et le chauffe-biberon. Mikael ficha une tétine dans le bec du poupon et le souleva à bout de bras.

— T'as peur des bébés ? s'étonna Rudy.

— Je n'ai pas peur ! Je n'ai juste pas l'habitude, marmonna-t-il dans sa barbe.

— On dirait plutôt que tu flippes, à le tenir comme ça. Il va pas te mordre, tu sais, il n'a pas encore de dents, se moqua Rudy.

— Silence et va installer son siège. J'espère que ton père n'a pas pris la Nissan. Sinon, on est mal barrés.

Les sportives biplaces n'étaient pas adaptées pour deux adultes et un bébé à bord.

— T'inquiète, il a pris la Vanquish. L'opération « ramener bébé à maman » ne sera pas compromise. J'appelle Rebecca.

— Attends qu'on soit au pied de l'hôtel, l'interrompit Mikael. Il est exclu de lui laisser l'occasion de te dissuader.

Putain, ce type était vicieux, songea Rudy.

*

Sentant le poids du regard de son protégé, Mikael se résigna à demander :

— Quoi ?

Ce n'était tout de même pas sa conduite fluide qui suscitait l'intérêt du blondinet.

— Non, rien.

— Crache.

— Pourquoi les cours de krav maga ?

Mikael retint un sourire. Il ne s'attendait pas à cette question, là, maintenant, mais se doutait que le garçon n'avait pas été satisfait lorsqu'ils avaient abordé le sujet. Cette fois, il choisit la franchise.

— Parce que ta valeur marchande vient de grimper.

— Pardon ?

Il aurait été en train de boire, il aurait recraché son breuvage par le nez. Mikael lui servit une œillade sceptique.

— Tu crois vraiment que Chayton sera ton seul problème, maintenant que t'es une personnalité publique ? Dis-moi, Rudy... sais-tu au moins qu'il a agi sur ordre ?

Le silence pesa dans le véhicule. Eh bien, la chute s'annonçait douloureuse, se dit Mikael. Toutefois, il devinait que Rudy savait déjà à quoi s'en tenir, même si ce dernier refusait parfois de voir la vérité en face.

— La personne qui en a donné l'ordre est toujours dans la nature.

— Je sais.

La réponde froide et l'attitude fermée confirmèrent les spéculations de Mikael. Le gamin connaissait le commanditaire de son enlèvement.

— Bien. Alors épargne-moi des questions qui tombent sous le sens. Grandis, gamin. Et vite. Que j'en finisse avec ce baby-sitting. Mon contrat stipule que je suis un garde du corps, pas un garde-chiourme.

— T'es pas de bonne humeur, maugréa Rudy. Désolé d'avoir gâché ta soirée. T'auras qu'à me laisser au Sérénissime et rentrer.

— Quand je dis « grandir », je parle de ce genre de réaction. Je te dépose au Sérénissime et puis quoi ? T'iras bouder dans les pattes de papa ? Ton père déjà inquiet pour son partenaire qui ne va pas bien ? Et ça te hérisse qu'il te materne !

— Tu me cherches, c'est ça ?

— T'ai-je trouvé ? railla Mikael.

Rudy grommela. Ce type le titillait et il marchait. Changer de sujet.

— T'es célibataire ?

La question prit Mikael au dépourvu. Un brin déstabilisé, il dut discipliner son expression.

— Je ne répondrai à aucune question d'ordre privée.

— Tss. Tu sais presque tout de moi, mais quand c'est ton tour, tu joues à l'huître. Soit, rien de privé. Restons dans le cadre professionnel, alors. Parle-moi du projet Swordfish.

Mikael lui lança un regard « bien tenté », puis révisa son jugement :

— Seulement si tu me dis qui voulait ton enlèvement.

Pensif, Rudy analysa sa réponse. La dernière fois, la condition imposée par Mikael pour lui parler du projet Swordfish était de surmonter toutes ses peurs. Cf. S06-(Vol.2)-EP21 Or lesdites peurs subsistaient toujours. Elles ne disparaîtraient pas en quelques jours ; et encore moins « toutes ». Pourquoi ce changement de discours ? Sans compter le krav maga... Quelque chose d'anormal se déroulait en filigrane.

— Tu ignores l'identité de la personne derrière mon enlèvement... Ça change tout.

— Ça ne change rien du tout, répliqua Mikael, circonspect.

— Si, ça change beaucoup de choses. T'es un agent gouvernemental, mais l'IANS a jugé inutile de t'informer de certaines choses à mon sujet. Est-ce une décision interne ou l'IANS a-t-elle agi sur incitation de ma famille ?

Cela insinuait que « quelqu'un » tentait de protéger Daniel-Ritchie. Selon la réponse, ce pouvait être un Meister ou un Leblanc.

— Mes supérieurs ne sont pas tenus de tout me dire.

— Alors pourquoi braverais-je leur autorité, moi, en te révélant son identité ? opposa Rudy, se réfugiant dans ce sophisme. Pour satisfaire ta curiosité personnelle ? T'es en train de me dire que tu sais pas exactement contre qui tu me protèges. Si d'aventure je me retrouvais dans la même pièce que ce malade, tu ne le saurais pas.

— Ça ne pose aucun problème, je dois te protéger du moindre danger. Si ton père devenait un danger, je te protègerais de lui. L'identité du danger importe peu, car la finalité est que je te protège. Point. Peu importe la nature du péril, peu importe que ce danger soit une connaissance. Si l'IANS te met en danger, tant que je ne suis pas relevé de mes fonctions, ma mission restera de te protéger. Même contre mes supérieurs.

Un silence s'imposa dans l'habitacle, assourdissant d'insinuations. Mikael n'osa pas le briser, malgré son envie brûlante d'entendre l'opinion de Rudy. Il se moqua de lui-même. Aurum avait raison ; il était compromis si l'avis du môme lui importait autant. Finalement, Rudy réagit, une fois de plus avec une question troublante.

— Et si tu ne travaillais que pour moi ?

— Tu n'as pas de quoi me payer, Rudy.

Rudy fit la moue. Pas faux.

— Mais et si j'avais de quoi te payer ?

— Je suis très cher.

— Certes. Mais si j'arrivais à satisfaire tes besoins financiers, accepterais-tu de ne travailler que pour moi ?

— Ça fait beaucoup de si. Et avec des si, on mettrait Saunes en bouteille. On peut refaire un monde avec.

Nonobstant, à choisir, peut-être que Rudy...

« La voilà, la porte vers ton salut, Mikael. Tu voulais te servir de lui, non ? Te servir de ses ailes pour t'envoler vers ta liberté chérie ! »

Aurum n'avait pas besoin d'être aussi amer... Pourquoi hésitait-il ? Craignait-il que Rudy ne soit pas meilleur maître que l'actuel ? Sa faiblesse restait une évidence. Mikael avait cependant promis de le protéger. Et c'était ce que lui demandait Rudy : ne travailler que pour lui. Le protéger, lui. Uniquement lui.

Hélas, quitter un Meister pour un Leblanc revenait à déshabiller Paul pour habiller Pierre. Tomber de Charybde en Scylla. De plus, l'égoïsme de la proposition de Rudy parlait de possessivité. Mikael se languissait d'une liberté totale ; pas de s'enchaîner à un autre boulet, même si celui-ci s'avérait léger.

— Ce n'est pas un « si », c'est une promesse, avança Rudy. J'aurai de quoi te payer. À ce moment-là, tu accepteras ?

— C'est trop loin, se surprit-il à répondre.

— Alors aide-moi à gagner du temps.

Mikael le dévisagea puis revint sur la route. Merde, le jeune homme était très sérieux. Où mènerait cette conversation ?

— Tu me demandes de trahir l'IANS ?

— Parce que tu lui es loyal ? renifla Rudy, sarcastique. J'avais cru comprendre que ta loyauté n'était pas à vendre, et je constate que l'IANS a quand même de quoi te la « payer ». Il me semblait que le scrupule n'entrait pas dans ton vocabulaire, mais faut croire que je t'ai mal évalué. Qui aurait cru que t'aurais des réticences à quitter une Agence qui manipule des vies humaines pour se fournir une chaude couverture ? Laisse tomber, soupira-t-il, déçu.

Nouveau silence. Incommodant. Mikael ravala un juron, piqué. Ce foutu gamin n'avait aucune idée de la tornade qu'il réveillait.

— Tu ignores trop de choses pour faire ce genre de proposition, Rudy.

— Change de disque, Blacky. Tout le monde me l'a déjà faite, celle-là. La dernière version en date est celle de Vince. Mais celle qui me reste en travers de la gorge est celle de Chayton. Tiens, dis à tes supérieurs que je veux le voir. Qu'ils m'arrangent une entrevue avec lui. Ils devraient l'avoir sorti de son coma artificiel depuis le temps. Sinon ce serait médicalement criminel.

Mikael fronça les sourcils, perplexe.

— De quel coma parles-tu ?

Il se mordit la langue, réalisant sa bourde. Bon sang, il les enchaînait en présence de ce garçon. La capacité de Rudy à lui faire baisser sa garde s'avérait dangereuse. Le gamin parlait de coma car telle était la version qu'on lui avait servie.

— Bah, Chayton était maintenu dans un coma artificiel à Biel Healthcare. Je suppose que c'était histoire de le bâillonner le temps que les choses se tassent.

Rudy questionna les connaissances de Mikael. Que savait cet Agent ? Tu parles d'un agent secret ! À moins que...

— Il n'y a jamais eu de coma, souffla-t-il, estomaqué.

— Je suis désolé, Rudy, avoua Mikael.

À ce stade, inutile de maintenir la supercherie.

*o*o*

TBC ● EPISODE 08

*MEDIA*
Intro vidéo : This Is War - Matthew Raetzel ft. Richard Farrell. Une bande son qui  irait bien avec la dernière partie de cet épisode.

Welcome
To the city
Said a man
Sitting next to me
Heard you're new in town
Before you get around
Here's a tip from me

Best to yourself
No where you go
Just your back
And hold your own
And if that
Trouble's knockin' at your door
Remember my friend
It's a town we're for

Welcome
To your paradise
Where the man
Pays a price
Take hit
Just get it over with
We're a sick you see
Can't stay down no more

We make it known
So get back up
You're not alone
And then hit 'em back
Leave 'em grippin' to the floor
You had a choice
They're knockin' at your door
Remember my friend

It's time
And this is war
It's time and this is war
War

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro