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S07 - EP 07 ✧ part I

Partie 1/2

Les évènements de la journée de dimanche marqueraient un tournant dans la vie de ceux qui s'y attendaient et ceux qui ne le soupçonnaient pas.

Will Malroy, créateur et styliste courtisé, enchaînerait les interviews, tandis que la violoniste Heidi Mei se voyait proposer une collaboration avec Nash. Ayant apprécié son jeu, le DJ visualisait un show mariant ses platines au violon électrique de la virtuose. Il croyait tant en la beauté de leur alliance artistique qu'il comptait réaliser un EP complet, quitte à inciter son label, M.I.Q. Record©, à signer un contrat avec Heidi. Comme l'avait démontré Will, l'insolite créait le buzz, et le buzz vendait.

Depuis, Heidi adorait la ville de Balmer, parce que son agenda musical s'était diversifié en l'espace de quelques jours, si l'on comptait son projet à Darney avec Cheveux Rouges, alias Red Kellin, son lutin, et le chef d'orchestre compositeur Edvin Srzenski. Elle bouderait presque Soslë. Son imprésario l'ignorait encore, mais il s'arracherait bientôt les cheveux, car Heidi pouvait se montrer bornée une fois ses choix arrêtés.

Avant ses concerts avec les Beat'ONE, elle ignorait comment explorer un milieu non classique. Pourtant elle rêvait de voguer sur une tendance plus moderne, qui promettait cette liberté d'interprétation qu'on lui refusait souvent. Heidi préférait se réapproprier les œuvres des grands compositeurs et les réinterpréter à sa façon. Pour une fois qu'elle avait le sentiment de décider de son propre avenir, les diktats sur le « gâchis » de son talent iraient au diable.

*

De retour à Saunes, Nola, Bill, et Marine, tel tout jeune addict aux réseaux sociaux, inondaient leur page ownetwork© des preuves de leur passage au plus grand défilé du monde. Conséquence : sollicitations à outrance, fleuve de notifications, dont un gain de popularité de Nola, qui accédait au cercle des teenagers au succès modeste sur la toile. Elle foulait la première marche de son tremplin vers les étoiles.

Seulement, le décollage eut un raté.

Tout d'abord, ses créations, filmées lors du plus grand défilé du monde, séduisirent une clientèle dont les audacieux demandèrent les coordonnées de ses « modèles ». Ceux-là pouvaient toujours courir. Une surenchère catapulta le prix d'une robe à 120 $. Jamais une initiative de Nola ne lui valut une telle gratification. Fort de son succès, elle créait enfin son site personnel en achetant un nom de domaine avec l'aide de sa mère.

L'expérience du catwalk géant la poussait à grandir, à assumer son talent, encouragé par Red Kellin. Des stylistes freelance et créateurs amateurs, sensibles à sa fibre artistique, l'avaient demandée en amie sur les réseaux sociaux. L'heure était venue de libérer sa passion du carcan académique et de lui donner les couleurs de son futur métier.

D'aucuns diraient le projet présomptueux, à moins de dix-huit ans. Mais le magazine Forbes avait bien donné une légitimité à la catégorie « Under 30 », parce que la valeur n'attendait point le nombre d'années chez les âmes bien nées ! Nola avait appris des meilleurs, appartenait aux réseaux de quelques grands influenceurs, et savait s'imposer de la rigueur. Elle avait le droit de rêver et se sentait capable de relever le défi d'une transition semi-professionnelle. Elle y croyait. Parce que ses premiers fans, ses parents, y croyaient.

Pamela, sa mère, l'avait toujours soutenue, au point d'étouffer le paramètre du stress. Nola poursuivait son rêve presque avec insouciance parce que son père, George, ne montrait aucune inquiétude quant à son avenir. Depuis, Nola écoutait davantage son audace. Une audace qui parlait plus fort, boostée par le fait de côtoyer des figures médiatisées comme Will Malroy, Laz Diesel, et Rudy Leblanc, tient ! Pour le plus grand bonheur de madame Vitrand, qui s'en vantait à la moindre occasion.

Pamela avait religieusement suivi le défilé du dimanche, non sans inviter ses amies, voisines et collègues de travail à prendre le thé devant la télé. Sa petite dernière répondait au micro de Laz Diesel, comme une grande. Elle avait fini émue aux larmes. Au travail, les commères derrière leur bureau de poste ne parlaient plus que de Nola, la fille de Pam.

Toutefois, ladite Pam ne comprenait pas comment, en un weekend à Balmer, sa fille était devenue la chérie de l'héritier W.Ent ! Son hystérie n'avait d'égale que l'effarement de sa fille.

— J'en ai marre des demandes de followers qui ne sont intéressés que par mon « couple » avec Rudy Leblanc ! geignit Nola en s'affaissant dans le sofa.

Pamela ouvrit son application ownetwork©. Son mari remua la tête.

— Bill a raison de dire que c'est un sacrilège qu'un parent soit abonné à la page internet de son enfant.

Pamela suivait de près les remous de la vie cybernétiques de sa benjamine.

— Tu devrais t'y intéresser au lieu de faire ton vieux, renvoya-t-elle. On a photographié l'héritier W. Ent et son garde du corps sexy, main dans la main avec notre fille devant une boite de nuit. Et ça ne t'alarme pas !?

— Maman, je te l'ai répété cent fois, c'était pour qu'on rentre plus rapidement au S.A.N. C'est un club très sélect de Balmer Hills, on n'y entre pas facilement.

— T'es mineure ! Qu'est-ce que tu y faisais ? gronda son père.

— Sérieusement, papa ? souffla Nola, blasée. Je sors depuis que j'ai seize ans, et tu le sais. Fais pas ton vieux jeu !

— En attendant, ça jase sur internet. Toutes ces personnes qui veulent connaître ton identité, c'est malsain !

Qui était l'inconnue aux côtés de l'héritier Leblanc ? En couple ou rumeur ? Fallait-il la féliciter ou l'insulter ? En plus de faire la teuf avec un Leblanc, elle défilait le lendemain sur le catwalk géant de Will Malroy, aux côtés de Rudy. Quelle profiteuse !

La photo du couple circulait tel un témoin de course au relais passé de blog en blog, de tweet en tweet, de site en site. Bonjour les commentaires désobligeants, vulgaires et blessants, noyant la poignée des commentaires curieux et bienveillants.

George Vitrand invectivait sa femme, il n'empêche qu'il suivait lui aussi les vagues de cette hécatombe.

— Bizarrement, seule ma fille est visée par ces insanités !

— Les haters sont cons, mais restent assez intelligents pour craindre les foudres des Leblanc s'ils souillent leur progéniture, soupira Nola.

Pour résumer, soit on enviait sa situation de privilégiée, de veinarde, soit on la traitait d'arriviste, de profiteuse manipulatrice, de salope, de va-nu-pieds dont la proximité ne seyait point à la noblesse du sieur Rudy Leblanc.

— Et ce Rudy, qu'est-ce qu'il en pense ? grommela George.

— Croyez-le ou non, mais il n'était même pas au courant, ou à peine. Il a eu une semaine très chargée.

Ses parents la dévisagèrent, sceptiques. Nola ne chercha pas à argumenter. Une demi-heure plus tôt dans sa chambre, son échange téléphonique avec ses amis avait été édifiant.

*

Nola lançait un regard assassin à son portable. Cette petite chose, encore adorée il y a quelques jours, la poussait au bord de la folie. Désactiver les notifications ne servait à rien. Elle avait perdu le décompte des trous du cul l'ayant contactée au fil de la semaine. Un sale traître dans son institut avait lâché son numéro sur internet. Acte de jalousie, de méchanceté délibérée, d'imprudence ? Désormais, n'importe quel quidam pouvait la joindre à n'importe quelle heure !

Cette semaine serait sacrée « semaine la plus éreintante de sa vie ». Partagée entre l'amorce de ses projets et le démenti de la rumeur du « couple », Nola finissait exsangue en fin de journée. Quoi qu'elle dise ou publie, avec l'aide de Bill, Marine, et ses copains de promo, les langues gagnaient en virulence. Son existence serait tellement plus simple si tout le monde savait que Rudy Leblanc était gay... de Rey Lee Cooper ! Néanmoins, hors de question d'outer un ami, même si cela la tirerait d'affaire.

Son portable vibra pour la énième fois. Identifier Marine la soulagea.

Hey, comment tu vas ?

— Comme une vache qui a des mouches au cul. Maintenant, je compatis à la peine des stars face aux paparazzis, rumina Nola, morne.

Marine pouffa.

— Si tu gardes encore ton sens de l'humour, alors tu survivras. Je viens d'avoir Rud'.

— Tu lui as rien dit, j'espère. Je gère ! se rebiffa-t-elle.

Va faire gober ça à un glouton. T'es au bord de la dépression sociale. Ça sert à rien de nier, Bill m'a tout raconté.

— Qu'est-ce qu'il en sait ? Il vit même plus à la maison. Ce qu'il peut être pipelet, une vraie commère ! Pour la peine, je vais changer sa chambre en atelier.

Grand bien t'en fasse, se moqua Marine. Ça le motivera à trouver un job à mi-temps pour déménager dans un meilleur studio que sa chambre étudiante. Mais écoute. Rudy n'était pas au courant de tout ça.

— Maintenant il l'est grâce à qui ? l'accusa Nola. Il n'a pas besoin de ça. Je veux pas qu'il s'inquiète pour moi.

Tu devrais me remercier. Il va demander qu'on censure ce bad buzz. Ça te pourrit la vie sur ownet©, et même à ton institut.

En effet, le « pouvoir MIP » de Rudy mettrait fin à son calvaire. Nola aurait pu y penser. Mais était-ce vraiment ce qu'elle voulait ?

— Minute ! Comment ça se fait qu'il était pas au courant ? Ça jase depuis quatre jours !

Moi aussi j'ai trouvé ça bizarre. Quand tu nous as demandé de rien lui dire, j'ai pas discuté parce que c'était stupide de lui cacher une info qui remonterait à lui sans effort.

— Merci pour le « stupide », grogna Nola.

Vu la situation, logiquement ça l'était ! Faut croire que j'avais tort. C'est moi qui l'ai mis au parfum, et pas que pour ton cas. Pour toute l'affaire, carrément !

— Il vit sur quelle planète, ce zigue !

Sur la lune Rudy, soupira Marine. À sa décharge, il est méga occupé cette semaine.

— Au point de ne même pas avoir le temps de se connecter à ownet© ?!

Nola ne pouvait survivre un jour sans voir les couleurs de cette application. Elle y passait la moitié de sa vie.

Apparemment le reportage à Darney ne lui laisse pas le temps de surfer sur le web.

— Ah oui, c'est cette semaine. Je crois que c'est ce qu'il me faut : exposer mes dessous sur la place publique par un reportage qui confirme que « putain, non, je me tape pas l'héritier W. Ent, merde ! » C'est pas faute de vouloir me le faire, pourtant. Qui ne voudrait pas de ce canon ?

Grave, approuva Marine.

— Mais Rudy n'est carrément pas pour moi. Qu'on me fiche la paix avec ça ! T'as pas idée de la bêtise de certaines personnes. Sérieux, ils vont me pousser au suicide juste pour m'épargner leur imbécilité.

Cède pas, ça leur ferait trop plaisir. Rudy a promis de se pencher dessus. La semaine prochaine, tout devrait rentrer dans l'ordre. Tiens bon.

— Je devrais peut-être en discuter avec lui, marmonna Nola, résignée.

Ouais. Si t'as besoin d'aide, même pour ton petit business, fais-moi savoir. Je m'arrangerai pour être dispo.

— Merci, c'est cool. Tu sais quoi... ? (Elle hésita, puis confessa :) Je suis en train de me demander si cette affaire n'est pas un mal nécessaire.

En quoi ça l'est ?

— C'est vrai, ça me pourrit un peu la vie au bahut. Mais c'est pas invivable. Franchement, si je ne peux pas supporter ce genre de bad buzz, fondé sur du fake, alors je ne suis pas taillée pour ça. Dans le métier que j'envisage, on va toujours me juger parce que je suis amenée à m'exposer. Du moins mes créations. C'est peut-être mon baptême du feu.

Le silence pesa, comme si Marine réfléchissait sur le choix de ses mots.

Ravie que tu le prennes comme ça. Mais vous êtes deux dans cette histoire de faux couple. Je reste persuadée que c'était stupide de ne pas en parler à Rudy. Que tu veuilles profiter du raffut sur internet et du prestige de son nom pour faire parler de toi, c'est ton problème. Mais appelle-le avant.

Nola se sentit soudain nulle. Marine mettait le doigt sur ce qu'elle refusait de formuler à voix haute. Elle se mentait à elle-même.

— Tu crois que je suis une manipulatrice ? demanda-t-elle d'une petite voix. Si ça se trouve, je suis bien cette « baby-machin-bitch » qu'ils décrivent.

La subtilité limitée des haters avait transformé « Baby-caramel » en « Baby-carat-bitch », insinuant son intérêt vénal pour les carats de l'or Leblanc. De vrais malades !

T'es une fille qui en veut et qu'est prête à se donner les moyens pour.

— Quitte à utiliser ses amis ? Je veux pas qu'on ait cette image de moi.

Si c'est avec leur permission, perso, ça me dérange pas. Je ne suis pas une sainte. Essaie de vendre l'idée à Rudy comme une commerciale. Tu suis des cours de marketing, non ? Mets-les en application. Ou improvise.

L'espièglerie de Marine la soulagea. Nola ne l'avouerait pas, mais depuis quelques jours, elle craignait de ressembler à cette fille que décrivaient les réseaux sociaux, redoutant le jour où ses proches valideraient cette image. Elle en voulut à ces inconnus de l'amener à oublier que les amis véritables ne vous jugeaient pas.

— Merci, Marine.

Après lui avoir souhaité une bonne soirée, elle composa le numéro de Rudy.

Allô, Nola ?

— Hey, Caramel-vanille ! Ou devrais-je dire, bonsoir, chéri, roucoula-t-elle.

J'ai jamais été autant catalogué hétéro depuis que j'assume mon couple gay, geignit Rudy.

Elle s'esclaffa.

T'as pas le moral dans les chaussettes.

— Qui t'a désinformé de la sorte ? Marinegirl ou Billyboy ?

Les deux.

— Ces fumiers de traîtres ! Ils étaient tenus de la boucler. Mais comme toujours, ils sont à côté de la plaque. Être sacrée nana d'un mec aussi canon que toi, c'est le pied. Pas de quoi se plaindre et encore moins déprimer. La seule chose que je redoute, c'est la crise de jalousie de mon rival, T-eyes.

Il n'a pas intérêt et il le sait. Je suis désolé de t'avoir entraîné là-dedans. J'aurais dû m'y attendre, après ce qu'il s'est passé au S.A.N. J'ai manqué de vigilance.

— Ne le sois pas. Les gens n'ont qu'à se mêler de leur cul. Si tu veux mon avis, ça me fait de la pub pour mon site. Faut que tu y fasses un tour. C'est en cours de finition, mais il est déjà actif. Le lien est sur mon profil ownet©.

Un site de quoi ?

— À ton avis ! Je partage mes idées style, mes coups de cœur fashion, des looks oldies revisités par mes soins, mes tutos de confection, couture, design, dessins, et des tutos do it yourself. Mais je l'ai surtout créé pour vendre mes créations. L'onglet boutique est le plus abouti. J'ai découvert avec surprise que mes articles provoquaient des mini enchères. J'ai vendu une robe à 120 $ et deux autres à 80. Et même pas celles que je trouvais les plus jolies. Tu t'en rends compte ?!

C'est super ! C'est quoi le nom du site ?

— Nolababycaramel point com.

No comment, pouffa Rudy.

— « Authentic Caramel-vanilla », c'est pas mieux. Le mien en jette ! T'as pas idée de ma joie quand j'ai vu que ce nom de domaine n'était pas attribué. Avec ma daronne, on a décidé de griffer mes créations NBC, pour Nola Baby Caramel. Elle a fait les démarches pour poser un brevet ou des droits copyrights, un truc du genre.

En d'autres termes, tu comptes donner de la tangibilité à une williamerie, exhala Rudy, incrédule. Et t'as embarqué ta mère dans le délire ?

— C'est ma première fan, ma daronne ! Elle m'a acheté ma première machine à coudre. J'avais cinq ans. Je m'en souviendrais toujours. Là, elle m'aide dans mes démarches. On a protégé ça comme une marque déposée et on a ouvert un commerce en ligne. C'est balbutiant parce que je fonctionne sans stock, mais je suis trop excitée à l'idée de faire grandir ma collection. J'ai déjà mes premières commandes. Deux potes vont m'aider à réaliser six modèles identiques. Ce sont mes assistants. Et ils touchent une commission sur mes ventes. Là, je suis occupée à fignoler mes patrons. Comme elle travaille à la poste, ma daronne a trouvé un bon plan pour des frais de livraison à moindre coût. C'est la meilleure !

Ça m'a l'air sérieux.

— Faut bien que je devienne pro un jour. Je te solliciterai encore à l'occasion comme modèle. Si ça te dérange pas, bien sûr.

Ça ne m'a jamais dérangé, Nola. J'ai toujours adoré ce que tu fais. Je suis de tout cœur avec toi dans ce projet.

— Merci.

Nola ne s'expliqua pas son subit élan émotif. La carapace qu'elle durcissait depuis le début de la semaine se craquelait devant ses amis. Sans ses proches, les commentaires blessants auraient coupé plus profond. Sentant sa vulnérabilité, Rudy s'inquiéta.

Hé, t'es sûre que ça va ?

La fragilité de sa voix l'avait trahie. Il était temps de se ressaisir.

— Oui, ça va mieux. Au fait, j'ai mis le site de la GFM dans mes partenaires. Le but étant qu'on en parle, pas vrai ?

C'est super. Merci.

— Il dépote ! T'as pas les coordonnées de votre webmaster, que je l'embauche pour finaliser le mien ? S'il est pas trop cher.

C'est Lyria qui l'a réalisé. Ton idée de faire appel à elles était judicieuse. Elles nous l'ont fait gratuitement.

— Ah ouais ? Parfois je suis un génie !

La modestie ne t'étouffe pas.

— Les artistes ont tous un ego gros comme une maison. Certains sont juste plus doués que d'autres pour le faire paraître petit. Pourquoi crois-tu que ça nous fait autant mal quand nos œuvres reçoivent une critique négative ? Parce qu'on y met un peu de notre fierté, et des inconnus sortis de nulle part la piétinent sans état d'âme.

Pas faux. Mais j'aime l'adage qui dit que ce qui ne tue pas fortifie.

— Pas toujours, Rudy. Parfois ce qui ne nous tue pas, nous laisse diminués, infirmes.

Mais toi et moi ne sommes pas de ce genre-là. Pas vrai ?

Nola comprenait qu'il l'exhorte à rester forte. Aux yeux de ses amis, elle était une dure à cuire, alors elle ne démentirait pas. Parfois, c'était éreintant de maintenir ce masque de « meuf coriace ». Hélas, dans ce monde peu tendre, se battre s'avérait non optionnel pour certaines natures. D'aucuns choisissaient d'abandonner, mais Rudy avait raison, cela ne collait pas à sa personnalité.

— Ouais, c'est pas mon genre. Alors te tracasse pas pour faire taire les mauvaises langues. Je sais même pas comment tu t'y prendras, mais te fatigue pas. Au contraire, laisse jaser. J'ai de quoi encaisser. La rumeur possède une date de péremption.

T'es sûre de toi ?

— Certaine. Toi et moi savons que tu baves uniquement sur T-eyes. Ils se lasseront quand aucun de nous ne fera de déclaration. Les moins cons ne devraient plus tarder à comprendre que tout est faux. Quant aux vrais cons, plus ils parleront, plus ils apporteront de l'eau à mon moulin. Si tu veux vraiment m'aider, partage le lien de mon site sur ta page ownet© et demande à ton chéri d'en faire autant.

Tu utilises tes « relations » pour te passer des frais publicitaires, je vois.

— Exactement ! Je serais stupide de ne pas en profiter. Je te rembourserai quand je serai devenue riche et millionnaire.

Riche et millionnaire... C'est une tautologie.

— Nan, j'insiste, les deux. Riche tout court, ça le fera pas. J'ai trop promis de choses aux gens, dont une limousine à mes darons. Si je ne deviens pas millionnaire, le simple fait de tenir mes promesses me ruinera.

Rudy éclata de rire.

Je vais te trouver de bons clients alors. Dans ma promo, quelques fashion addicts pourraient être intéressés par tes créations vintage. J'en parlerai autour de moi.

— T'es un amour ! Dommage que tu sois gay.

Je savais que t'avais le béguin pour moi.

Nola hoqueta. Rudy verrait sa tête, il se bidonnerait.

— Le Rudy d'il y a un an n'aurait pas pu me sortir une telle phrase.

Comme quoi, il s'en passe des choses en un an. Je dois y aller. Si t'as le moindre souci, jure-moi de m'en parler.

Rudy attendit sa réponse ; elle fut contrainte de promettre.

— On se capte, Caramel-vanille. Fais de gros bisous à T-eyes de ma part.

Nan, je lui fais la gueule pour l'instant.

— Mais pourquoi ? s'alarma-t-elle. Ça ne va pas encore recommencer !

Parce qu'il est rentré à Saunes ce matin.

— Oh pauvre chou. Fais-lui un strip-tease par webcam, qu'il comprenne sa douleur puisqu'il ne pourra pas toucher.

Elle raccrocha sur le rire sadique de Rudy.

*o*o*

TBC ● EPISODE 07 – part 2

*MEDIA*
Intro vidéo : Beth Crowley- Empire (Based on Game of Thrones). Des lyrics qui iraient bien à Nola.

I'm gonna build me an empire
And it's lonely at the top
But madness and greatness
Can both share a face
And nobody will ever convince me to stop

It's my destiny
I was born to play this game
So fear me or love me
It's all the same

Try to find a chain that I won't break
A price I wouldn't pay for what I want
So you can call me calculating
You can say I've lost my mind
You can throw me to the wolves, I'll be alright

I'm gonna build me an empire
And it's lonely at the top
But madness and greatness
Can both share a face
And nobody will ever convince me to stop

It's my destiny
I was born to play this game
So fear me or love me
It's all the same

Just one word I'll let the world burn
Just one word I'll let the world burn

I'm gonna build me an empire
And it's lonely at the top
But madness and greatness
Can both share a face
And nobody will ever convince me to stop

It's my destiny
I was born to play this game
So fear me or love me
It's all the same
So fear me or love me
It's all the same

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