S06 - EP 45 ✤ part I
Partie 1/2
Exclu des coulisses de l'évènement qui commémorerait la disparition précoce d'une légende, Rudy louvoyait parmi ses invités. Il n'atteindrait jamais le DJ, tant les embûches se multipliaient sur son chemin, toutes désireuses de son attention. La présence de Peneloppe décuplait son pouvoir attracteur et allongeait son périple. Survint une échappatoire inespérée : un retardataire annoncé par le carillon du porche.
Si la sécurité lui avait donné accès passé neuf heures du soir, le visiteur appartenait au cercle social du maître de céans. Fuyant ses « fans », Rudy joua au réceptionniste avec quelques âmes charitables dévouées à cette besogne. La surprise s'annonça la première.
— Regan ?!
Le reste du comité d'accueil, constitué de Peneloppe, Teddy, Inna, Bill et Marine, fit la navette entre Rudy et les trois étudiants sur le seuil.
— Ça, c'est la tête réservée au mec qui n'était pas attendu, dit Teddy.
Regan se renfrogna. Inna pouffa. Même avant de le connaître, Teddy avait toujours jugé le cousin de Rudy valeur insignifiante. Peneloppe remua la main de son chaperon.
— C'est qui ?
— Un cousin. Et ses deux chihuahuas.
Les chihuahuas hoquetèrent d'indignation. Leur introduction peu gratifiante en disait long, même à Peneloppe. La présence de ces deux-là n'enchantait guère Rudy.
Marine détailla Regan, un autre membre de la famille de son ami. Elle avait rencontré son oncle, Dan Leblanc. À l'évidence, la fortune garantissait une mise parfaite : peau sans défaut, belle dentition. S'agissait-il du fils de Dan ? Curieux que Rudy ne soit pas ravi de voir le rejeton, sachant sa complicité avec le géniteur. À moins que la contrariété concerne ses chihuahuas. Mais en général, le maître se révélait plus exécrable que le cabot.
— Cache ta joie, grommela Regan.
Rudy ne s'embarrassa pas de politesse.
— Pourquoi t'ont-ils laissé passer alors que l'échéance est dépassée ?
Regan balaya la question.
— Je ne suis pas chaudement vêtu. La bienséance exige qu'on engage la conversation avec un invité après s'être assuré de son confort.
Bill sourcilla face au langage châtié. Le peu que Rudy lui montrait faisait pâle figure à côté. La différence de milieu et d'éducation criait fort chez le cousin. Regan était l'archétype du fils de bourges, à l'instar des étudiants ramenés par Junior. Chez lui, la griffe Leblanc restait flagrante, quand Rudy brouillait les pistes avec son comportement atypique. Derrière le jeune homme, les chihuahuas renâclaient, offusqués de se tenir encore à la porte. Sans doute espéraient-ils un accueil avec l'honneur qui leur était dû. Il semblait avoir oublié leur qualificatif canin.
— As-tu vraiment le statut d'invité, Regan ? demanda Inna, sceptique. À ce moment-là, ce n'était pas brillant de ta part d'embarquer ces boulets. De tous les chihuahuas que tu pouvais ramener, tu as choisi les Felden. On ne reçoit pas STIRPS ici. On est sectaire chez A.M.I.E., railla-t-elle.
Bill saisit alors la raison de l'animosité de son ami. Il entendait pour la seconde fois, au cours de cette soirée, les noms Regan et Felden ; la première fois ne prêchait pas en leur faveur. D'après Cole, ce Regan fermait les yeux quand ses chihuahuas s'en prenaient à Rudy. Qui donc étaient ces sacripants ? Grâce leva le museau d'un air hautain, comme Jarod manifestait son inquiétude, mal à l'aise :
— Je t'avais dit que ce n'était pas une bonne idée, sœurette.
— Tu aurais dû te montrer couillu, mec, et assoir ton avis, avança Teddy, sarcastique.
— Laisse couler, Ted', dit Bill. J'aimerais voir le nouveau visage que lui donnera Rudy. Je me suis attaché à celui de Cole.
Marine percuta.
— Ils sont aussi impliqués dans le vandalisme de ta voiture ?
— Vandalisme ? releva Peneloppe, horrifiée. Genre, on a tagué ta voiture ?!
Jarod lança un regard suspicieux à la partie adverse. C'était quoi cette entourloupe ? Grâce revêtait toujours son manteau d'indignation.
— Ces accusations sont mensongères !
Rudy ne tint pas compte de son existence, son attention rivée sur Regan.
— Tu sais ce qu'ils ont fait. Alors explique-moi le but de tes actes. Je t'avoue que je ne saisis pas où tu veux en venir. Tu ne rentres pas sans une explication satisfaisante.
Regan ferma les yeux et les rouvrit, animés d'une lueur intrigante. Le naïf posait enfin ses prunelles sur le monde et réalisait sa laideur. Bienvenu au club. Il arbora un sourire glacial.
— Ils viennent te présenter leurs excuses, cher cousin. Pour quelle autre raison me serais-je coltiné ces boulets, sinon ? Les trimbaler comme des tamagotchis depuis le lycée nuit à mes relations sociales. Mais Grand-oncle Vince est persuadé que ma relation avec Grâce Mirajane maintient les liens d'intérêts entre Leblanc et Felden. En toute franchise, je suis certain que la famille pourrait s'en passer.
Abonnée au hoquet, Grâce manifesta sa stupeur. Jarod déchanta. Les faux jumeaux virent Regan sous un autre jour. Ils ne le reconnurent pas.
— Ne penses-tu pas cela injuste de m'enchaîner à cette liaison ridicule pour éponger une dette passée ? poursuivit Regan. Que crois-tu, Rudy ? Tout part de cette vieille histoire soldée par le coma de leur oncle Ludovic, fit-il en désignant le frère et la sœur du pouce. Parce qu'il a eu la stupidité de se fritter à plus fort que lui à la fac : ton père.
Rudy cilla. Donc quoi, sa relation bancale avec son cousin avait été déterminée d'avance par cette affaire nébuleuse ? Leurs liens avaient toujours été parasités par ce fantôme du passé ? Était-ce l'explication de Regan ? Avaient-ils appris à se détester sans se l'avouer à cause d'une connerie de jeunesse de Dean ? La descendance devait-elle payer les fautes des parents ?
Rudy pouvait comprendre le comportement discutable des Felden, avec une pelletée d'efforts. Mais l'attitude de Regan semblait contradictoire. Un malaise l'étreignit lorsqu'il prit le temps de voir de la perspective de son cousin. Jusqu'ici, il n'avait jamais essayé de le faire.
« Parce que tu t'en fous, au fond. »
Il peina à nier. Mais une vérité demeurait : devant lui se tenait un pantin. Le résultat du formatage Leblanc redouté par son père. Une poupée qui n'avait pas appris à penser par elle-même. Une ouaille du clan à l'individualité brimée. Et le pantin n'avait pas fini de lui ouvrir les yeux sur sa naïveté.
— La famille se sent redevable envers les Felden. Coupable, je ne saurais dire. Les soins de Ludovic Felden ont été pris en charge, et il s'en est sorti. Certes, il a fallu compter trois longues années de coma, et cela est dramatique. Aussi leur accorde-t-on le droit d'indignation. Mais j'en ai par-dessus la jambe d'entendre cette ritournelle de Grâce et Jarod qui, en réalité, ne sont pas si attachés au cadet de leur père. Contrairement à ce qu'ils font croire.
Sans surprise, un troisième hoquet s'échappa de Grâce. À l'instar de Rudy, Regan ignora son existence.
— Je me badigeonne le petit doigt d'indifférence de leur parrain, si tu veux savoir. Ce Ludovic Felden – qui a retrouvé l'usage de ses facultés cognitives et physiques –, vit en France depuis des années et ne rentre au bercail que ponctuellement. Hélas, il a fallu jouer de ce levier pour attiser la virulence de ces chihuahuas dans le but de t'endurcir, Rudy. Parce que ton cher papy t'estimait faible. Et cela me désole de te le rappeler, telle est l'opinion de toute la famille. Est-ce assez clair comme explication, cousin ?
Vince avait un problème mental, vu d'un œil extérieur. Mais au fond, il s'agissait d'un trait de famille. Rudy ne sut comment réagir, privé de mots. Soudain, Regan s'impatienta.
— Tout cela me passe au-dessus ! Ce que je ne digère pas, en revanche, c'est d'éponger une dette vieille de vingt ans, contractée par un autre. Ton père.
La colère s'insinuait entre les interstices de son indifférence. Ouvrir son cœur sur le porche, devant un cousin inquisiteur qui l'avait toujours considéré inexistant quand il ne le battait pas froid, relevait de l'humiliation. Mais si Rudy voulait la vérité, qu'il assume donc sa part de responsabilité dans le jeu malsain de leur clan.
— Regan Wyatt n'est qu'un pion du joueur Vince dans la partie d'échec de la succession. Voilà qui devrait t'importer, Rudy. Je ne suis qu'un instrument. Et rien d'autre. Et je suis ton cousin uniquement à cause du hasard de la génétique. Ce n'est pas comme si mon opinion avait été demandée. Cette explication te satisfait-elle, ou la trouves-tu peu détaillée ?
Les amis de Rudy – et ses ennemis – personnifiaient l'effarement, le choc, même s'ils n'avaient pas saisi toutes les subtilités de l'intrigue. Coma, trois ans, dette, pion, succession, Vince, Dean, Rudy, faible... Que comprendre ? Que la défenestration n'était qu'une énième case cochée dans la liste des exactions de Dean Leblanc ? Que Vince Leblanc utilisait sa propre parenté, jusqu'aux camarades de promo de son petit-fils pour l'endurcir ? Le cliché se révélait véridique : les secrets des familles riches et puissantes puaient le souffre. Qui étaient-ils pour en avoir vent ? La tension s'étira, dans l'attente de la réaction de Rudy. Confirmation, infirmation, peu importe, pourvu qu'il divorce de son mutisme ! Cependant, le cynisme si Leblanc de son cousin l'avait dépouillé de sa répartie. Regan renifla.
— Je peux encore poursuivre, j'ai la version longue. Mais elle nécessite de s'assoir au chaud. J'aurai le temps de devenir un glaçon par ce froid, si je l'entame.
L'estomac soumis aux loopings, Rudy réprima une envie de vomir. Compartimenter restait la seule façon de garder le contrôle. Il s'intéressa enfin aux Felden.
— Si j'ai bien suivi, vous n'ignorez pas l'historique de nos familles et ses implications. Mais à vos risques et périls, vous vous êtes permis de salir mon image sur la base d'une rumeur qui...
Le ricanement aigre de Grâce lui coupa la chique.
— Ce n'était pas une fausse rumeur. Tu es homo. Insinuerais-tu le contraire, alors que les preuves sont flagrantes et accablantes ? On sait que tu l'es ! siffla-t-elle.
Les autres la dévisagèrent. N'était-ce que la voix de l'homophobie qui s'exprimait au travers de cette pauvre fille ? Elle semblait en faire une affaire personnelle.
— Je sais que tu sors avec le modèle qui est aussi chef d'entreprise et se tape l'une des petites filles du Lord Bacchum. J'ai vérifié, il est bisexuel. Ça s'explique.
Elle savourait du petit lait. Si le discours troublant de Regan l'avait remuée, à présent elle n'en montrait rien. Grâce avait appris sa leçon sur le bout des doigts. Personne ne l'éconduirait.
— J'ai lu entre les lignes et je te mets au défi de démentir. Je ne suis pas née de la dernière pluie. Un Leblanc homosexuel, renifla-t-elle, méprisante. Tu dois être le premier de l'histoire, je parie. Tes fiançailles avec la pianiste Heidi Mei, j'en ai entendu parler. C'était pour faire diversion ? Pour que ta famille ne découvre pas que tu aimes les hommes ? Mais ne serait-ce pas à cause de ça que ton supposé « mec » se soit acoquiné Bianca Bacchum, pour te rendre jaloux ? Je vois le film. Pathétique et écœurant !
Pourquoi vivait-elle encore après ce discours avilissant ? se demanda Marine. Elle interrogea Rudy en silence. Son ami était trop calme. Un calme plus inquiétant qu'une ire volcanique. Pour sa part, Bill réprimait son envie de saisir la fille par la nuque et encastrer son visage de chamois dans le mur de grès.
— Elle est conne ou conne ? s'enquit-il.
— Les deux, soupira Teddy, las.
Grâce les fusilla du regard. Inna renifla. Cette idiote n'avait pas encore saisi la gravité de sa situation.
— Repasse dans dix ans si tu veux impressionner deux pâquerettes, grogna Marine.
— Faut vraiment manquer de lumière à tous les étages, pour cracher au visage de celui qui organise la soirée à laquelle on espérait s'inviter, lâcha Inna.
Dans quel monde vivait-elle ? À moins qu'elle ait déjà renoncé à cet espoir après l'accueil froid. La voix sourde de Rudy flotta à peine au-dessus de la musique :
— Jarod, si tu tiens à ta sœur, bâillonne-la à l'avenir. Au prochain mot haut perché de sa voix de belette, je la défigure. Et toute la fortune Leblanc ne suffira pas à couvrir les frais de chirurgie plastique. Le coma de votre oncle-chéri à côté sera une promenade de santé.
Grâce prit une forte inspiration, comme pour renchérir, mais Jarod, plus instinctif, se plaça devant elle. La déclaration de Rudy finit d'insuffler un peu de sens de préservation à sa jumelle :
— Demandez donc à Lucas Levy, les colères dans la famille sont spectaculaires. Il y a une composante génétique. Maintenant, laissez-moi vous rappeler une chose que votre intelligence de microcéphale a occultée. Votre immunité ne pèse rien, absolument rien, à côté de celle d'un Leblanc MIP, martela-t-il, acide. J'aurais votre sang sur les mains que je passerais entre les mailles du filet. Carrez-le bien profond dans l'atome qui vous sert de cervelle ! Vous ne voulez pas tenter l'expérience de ma colère.
Dans un silence lugubre, les jumeaux déglutirent. Même Regan ressentit une pointe d'inquiétude. La circonspection des amis de Rudy exprimait leur incertitude. Eux non plus n'étaient pas accoutumé à ce Rudy. Ce dernier poursuivit, impérial :
— Maintenant qu'il est évident que votre amitié avec Regan ne repose sur aucune base saine, je vous remettrai à votre place sans état d'âme. Dans votre intérêt, tenez-le-vous pour dit. C'est ma veine d'avoir affaire aux spécimens les plus stupides des Felden ! gronda-t-il. Quant à toi...
Rudy saisit Regan par le col de sa veste et l'attira à lui. Son cousin fut trop éberlué pour se dégager.
— Tu manigances encore dans mon dos, peu importe que tu ne sois qu'un rouage du mécanisme, peu importe que ce soit le mécanisme de Ritchie, Vince, James ou d'un foutu membre de la famille, je te ferai regretter d'être né dans cet empire maudit. Peut-être pas dans l'immédiat ni dans un futur proche, mais un jour. Je t'en fais la promesse, Regan. Tu te coltineras un ennemi à vie. Une vie que je changerais en enfer, et avec zèle, si cela venait à se reproduire.
Regan se raidit davantage. L'emphase de Rudy disait que son cousin savait son rôle sordide dans le scénario de son enlèvement. Vince se doutait-il que son petit-fils ne zonait plus du côté des naïfs ? Cela changeait la donne. Or le grand-oncle ne comptait pas cesser ses manigances et passait, au contraire, à la vitesse supérieure. Quelqu'un faisait une erreur de pronostic, et c'était peut-être lui, Regan, dans sa tentative de bousculer Rudy en lui jetant en pâture la vérité crue.
Son cousin le repoussa avec brusquerie. D'un air souverain, Rudy toisa le trio. Son ascendance transpirait dans sa posture lorsqu'il embrassait son courroux à bras le corps. Regan lutta pour ne pas se ratatiner. Redoubler de prudence dans ce jeu de manigances s'imposait, car la roue lancée ne s'arrêterait pas. Il n'appartenait pas à Regan le choix de se rétracter. Entre les menaces de Vince et celles de Rudy, il craignait les premières au centuple. Contre toute attente, Rudy s'écarta.
— Entrez. Pas d'entourloupe, les jumeaux. Je vous ai à l'œil pour le restant de vos années L.E.A.D. Celui qui pètera plus haut que son cul dorénavant, je l'écraserai et en tirerai du plaisir.
Jarod et Grâce, livides sous la lumière blafarde du perron, échangèrent un regard. Ils avaient encore la présence d'esprit de ne pas balayer la mise en garde d'un Leblanc dans la conjoncture actuelle. Le kidnapping avait dénaturé Rudy. Cette éponge qui absorbait jadis rendrait les coups.
— Comment on fait pour péter plus haut que son cul ?
La question, sincère, rompit le fil dramatique. Pour Peneloppe, c'était physiquement impossible ! Rudy l'entraîna par la main.
— Ça reste un mystère, P-G. Il y en a qui y arrivent. Tu verras que ces gens-là ont le don d'énerver.
— Ils ont été méchants avec toi ?
Cela n'eut rien d'une question, à sa manière de tourner la tête et fusiller les faux jumeaux dans le vestibule. Elle leva soudain le menton, dédaigneuse.
— T'en fais pas. Il y aura toujours des idiots comme ça, partout où tu iras. Faut pas être surpris. Papa dit que la seule façon de réagir avec ce genre d'imbéciles, c'est de se contrôler. Sinon, on commet un meurtre et on va en prison. Donc, sois zen comme quelqu'un qui fait du yoga. Comme Buddha lui-même en personne. Mieux, comme Buddha qui fait du yoga, sur une musique relaxante jouée au shamisen, en sirotant du thé au jasmin.
Rudy cligna des paupières pour intégrer cette image. L'explosion hilare de Bill, Marine et Teddy lui réchauffa le cœur.
— Je vais te piquer tes répliques. Elles sont magistrales !
— Tu me prends pour qui ? Je suis P-G, tout de même !
Inna, bouche-bée, n'en revenait pas de la tchatche de la gamine. Rudy pouffa.
— Tu parles comme Red maintenant ?
Forcément, vivre dans l'entourage des icônes comme les Beat'ONE la mettait à leur diapason, déduisit Inna. La véhémence de la protestation de Peneloppe invoqua son japonais :
— Uso ! * Argh, je suis foutue, Red m'a contaminée ! (Elle porta une main à sa gorge et feignit la suffocation.) C'est trop tard, je crois que je vais être malade. Laisse-moi, Rudy. Ne t'occupe plus de moi. Je meurs. Argh !
— T'exagères, P-G ! lança Rudy, plié de rire.
Elle avait le don magique d'alléger son humeur.
— Tout va bien ?
La voix rauque dans le dos de Rudy manqua lui hérisser le poil. Il n'eut pas à rougir, il n'avait pas été le seul à sursauter. Marine se tenait la poitrine ; Teddy avait marqué un mouvement de recul face au jeune homme qui semblait s'être matérialisé par téléportation. La mine illisible, l'apparition étudiait à présent les retardataires dans le vestibule. Rudy répondit avec deux temps de retard :
— Oui... ça va.
Blacky le dévisagea sans rien trahir, puis retourna dans la salle de billard, d'où s'élevait le débat tapageur entre Brendan et David, à peine couvert par la musique. Bill frissonna.
— Flippant, le mec.
— Ah bon ? fit Rudy.
— Arrête, tu as sursauté comme une poule, se moqua Inna. Tu le connais ? Il est de Darney ? Sa tête ne me dit rien.
— C'est qui ? demanda Marine.
— Mon garde du corps.
Conscient de la curiosité qui tourmentait ses amis, Rudy leur opposa un sourire énigmatique, sa mauvaise humeur totalement envolée.
*o*o*
TBC ● EPISODE 45 - part 02
*Uso : lire « ousso ». Littéralement, « mensonge » en japonais. Dans ce contexte, c'est à prendre comme « non, c'est pas vrai ! ».
*MEDIA*
Intro vidéo : Citizen Soldier - Devil Inside. Des lyrics qui iraient bien à Regan.
I see an angel, I see the devil
Same old story that's been told
I don't deserve grace, fought for forgiveness but I already sold my soul
I will always be a slave to the voice inside my head
All these monsters deep inside will not rest until I'm dead
In the middle of the night
It's haunting me
Whispers in the dark won't let me sleep
In the middle of the night
It wants my soul
Fighting for my life but it won't let go
So throw me in the fire, fire, fire
And leave me here to burn, burn, burn
Throw me in the fire, fire, fire
And leave me here to burn, burn the devil out of me
Rattle my cage
I bury my rage so no one else will ever see
High on the pain
I will always be a slave to the darkest part of me
No, I'm running out of time
Get out while you can
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