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S06 - EP 40 ✤ part III

Partie 3/3

N'eurent été ses dimensions limitées, le boudoir, au sol et au mobilier jonchés de vêtements et de kits de maquillage, n'aurait rien eu à envier aux coulisses d'un défilé de mode. Un bordel monstre y régnait, créée par une armée de chromosomes X décidés à fouler une piste de danse sur leur trente-et-un. Dans ce capharnaüm, Mi-Hyun subissait un relooking des pieds à la tête.

Aucun de ses frères ne verrait jamais son besoin, sans doute futile, de paraître plus vieille que son âge. Sa mère lui dirait de chérir son innocence, car viendrait une période où elle se languirait de l'inverse, avant de s'assumer enfin. Même si certaines femmes n'y parvenaient pas. En attendant de franchir ces étapes de la vie, Mi-Hyun qui désirait se sentir dans la peau d'une jeune femme glapit de gêne lorsqu'un jeune homme fit irruption dans la pièce. Elle plaqua ses mains sur son soutien-gorge au bonnet timide.

— Qu'est-ce qu'il fait là ?!

— Tss, reste tranquille, la rabroua Nola. Tu n'as rien qui l'intéresse. (Elle positionna un chemisier devant son buste et évalua le résultat dans la psyché.) Tu pourrais te greffer les plus beaux implants mammaires et fessiers, il te manquera toujours de quoi le satisfaire.

Les autres ricanèrent. Saïd roula des yeux.

— Pas besoin de le formuler comme ça. Qu'elle soit fille ou garçon, la loi ne joue pas en ma faveur. Je me passerais d'un chef d'inculpation de détournement de mineure, merci.

Mi-Hyun sourcilla. Sa méfiance et sa gêne s'envolèrent lorsqu'elle relia les points.

— Vous êtes gay. C'est trop chouette !

Elle battit des mains et sautilla. Tous la dévisagèrent, perplexes. Cette information n'était pas censée expliquer sa réaction, encore moins son regard adorateur sur Saïd. Son excitation de gamine à peine contenue arracha quelques rires.

— Je vais bientôt me sentir dans la peau d'un spécimen exotique rare et fabuleux, rumina Saïd par devers lui.

— Comme mon frère ! lança-t-elle. Il se sentira moins seul.

— Pardon ?

Elle adopta le ton de la confidence.

— Bon, je vous le dis à vous, mais c'est un secret. D'accord ?

Marine, Nola, Sandy et Saïd se dévisagèrent.

— Jurez que ça restera entre nous, insista Mi-Hyun.

Nola leva la main gauche.

— Promis, juré, craché.

— C'est avec la droite, fit Saïd.

Peu importait à Mi-Hyun.

— Ji-Hyuk oppa, eh bien, il aime les garçons.

Elle leur laissa le temps d'encaisser. Jouant le jeu, celui qui ne l'ignorait plus mima la surprise. Les trois autres filles battirent plusieurs fois des paupières, sidérées. Elles n'avaient pas vraiment prévu d'assister à l'outing d'un ami de Rudy. Marine envisagea la cadette du concerné sous un autre angle. Elle ne réalise pas l'énormité de ce qu'elle vient de faire... Et Marine vit enfin la jeune ado de treize ans.

— Soulage-moi d'un doute, Kimber. C'est ton frère qui te l'a dit ?

Aux yeux de Marine, Mir n'avait jamais laissé sous-entendre une orientation sexuelle non hétéro. Mi-Hyun perdit son air guilleret.

— Il ne me l'a pas dit, mais je le sais. Ses hobbies parlent pour lui. Il adore ce que beaucoup de garçons cataloguent comme des « trucs de fille ». Depuis toujours. Je ne l'ai jamais connu autrement. Et pourtant il est super fort. En plus, il a une façon de regarder son meilleur ami que je trouve curieuse, quand il croit que je ne le surveille pas. Il ne regarde jamais les filles comme ça. Jamais. Et je sais comment un mec regarde une nana, avec un frère comme Taiji oppa. Croyez-moi. (Elle roula des yeux.) C'est juste que... Disons que les filles ne l'intéressent pas. Enfin, je me doute surtout qu'il ne veut pas se l'avouer. Même quand je lui dis que je m'en fiche qu'il soit gay ! À la rigueur, je comprendrais qu'il ait un peu peur de la réaction du reste de la famille. Seulement, il ne sera jamais heureux s'il reste dans le déni. Il se ment à lui-même !

— Comment peux-tu en être aussi sûre ? demanda Marine, troublée. Ça peut porter à conséquence, ce que tu racontes, tu sais. Il ne faut pas prendre ce genre de chose à la légère.

Le propos de la jeune fille était à son image : de l'immaturité enrobée de maturité.

— Je sais, statua-t-elle. Du coup, c'est rassurant de voir qu'il a des amis gays. Peut-être que ça l'aidera à s'assumer.

Soudain vieillie par son air préoccupé, elle se tourna vers Saïd et emprisonna sa main, prête à le supplier.

— Dis, tu ne veux pas sortir avec mon frère ? Tu es plutôt mignon. Et tu as un super look, en passant.

— Merci...

Saïd ne sut quoi ajouter, partagé entre le rire et le délire. D'où sortait cette fille ? Si on en fabriquait à la chaîne, il s'offrirait bien le même modèle pour sœur.

— Tu me caserais avec Mir ?

Elle haussa les épaules.

— Si ça permet de le libérer, pourquoi pas ? Je n'insisterai pas, si Ji-Hyuk oppa n'est pas ton genre. Mais qu'il sache au moins s'il aime embrasser un garçon ou non. Ou coucher avec, tiens, ajouta-t-elle sans daigner rougir. Je suis sûre qu'il sera plus fixé une fois qu'il aura sauté le pas. J'ai raison, n'est-ce pas ?

— Euh...

Elle avait insufflé tant d'espoir dans sa question que les autres n'eurent pas le cœur à miner son moral. Ils hochèrent la tête avec incertitude.

— T'es censée savoir ce genre de chose à ton âge ? s'enquit Sandy.

— Hé, je ne suis pas si gamine ! (Notant leur scepticisme, elle ajouta à l'attention de Saïd :) Vous n'êtes même pas obligés d'être exclusifs. Les gays sont moins coincés que les hétéros sur la notion de fuck-friend. Cette soirée est l'occasion rêvée de lui mettre le grappin dessus. Juste pour lui faire découvrir la chose. Il est à croquer, Ji-Hyuk oppa. Ça ne te déplaira pas de lui mettre la main aux fesses !

Si Nola et Marine caquetèrent, Saïd rit jaune. Sandy fit des yeux ronds. À l'âge de Mi-Hyun, elle ne tenait pas ce genre de conversation. Elle ne connaissait même pas la définition du mot « exclusif », encore moins l'existence de l'expression « fuck-friend » ! Elle avait appris tout cela au lycée. Les gamins d'aujourd'hui étaient trop précoces pour leur bien !

— Elle tente vraiment de te vendre son frère sans remords, murmura-t-elle.

Saïd grimaça. C'est-à-dire que ton Ji-Hyuk oppa sort déjà avec un mec sacrément bien gaulé, que je lui envie parfois. Embêté, il ne pouvait décemment répondre cela à la sœur ni rapporter au frère la teneur de cette conversation loufoque. Ayant juré de garder le secret, il ne trahirait pas la confiance d'une fille maladroite qui, par amour pour son aîné, jouait les entremetteuses dans son dos en vue de le libérer d'un poids. Sans réaliser l'inconvenance d'un outing. Mais merde, elle n'avait que treize ans, bordel ! Pourquoi était-elle au courant de ce genre de chose ? Qu'apprenait-on au collège de nos jours ?!

— Tu es adorable, Kimber, mais il faut te montrer patiente avec ton frère. Parce que ce n'est pas facile pour lui. Précipiter les choses n'est pas la bonne méthode. Même quand tu veux bien faire. Il m'a fallu atteindre dix-neuf ans pour révéler à ma famille que j'étais gay. On dira que c'est tôt, mais c'est faux. Les homos qui grandissent dans une famille très ouverte à la question de l'homosexualité font leur coming-out plus tôt encore. Ils sont peu nombreux. La grande majorité garde le secret plus longtemps.

— C'est triste, souffla Mi-Hyun, révoltée. Je ne veux pas que Ji-Hyuk oppa vive ça.

Saïd lui sourit avec tristesse. Elle se mordit la lippe, soudain confrontée à une réalité peu reluisante. Son souhait faisait pâle figure face à l'opinion d'une personne qui vivait ce conflit au quotidien. Pour la première fois, Mi-Hyun crut ressentir l'inconfort du carcan dans lequel se trouvait son frère. Son envie de voir son aîné assumer sa sexualité différente mettait ce dernier dans une situation délicate. Elle l'acculait. Il avait fallu qu'elle lise l'affliction dans les yeux d'un gay qui assumait, pour le comprendre.

— Je suis désolée.

Saïd mit du temps à saisir son changement d'humeur. Il s'attendrit.

— Il n'y a pas d'offense. Au contraire, ta réaction me touche. Tu dois apprendre certaines choses, si tu veux comprendre ton frère. De mon point de vue, mon coming-out a mis beaucoup de temps, parce que j'ai su très tôt que j'aimais les garçons. Depuis tout petit, j'avais une inclinaison pour mes copains. Donc sortir du placard à dix-neuf ans, c'était long. Et pire, ce n'était pas de ma propre initiative, la première fois. Ma sœur aînée se doutait de quelque chose depuis un moment, alors elle m'a tiré les vers du nez. J'ai eu très peur quand j'ai avoué. Mais Dorsaf n'a pas vraiment changé de comportement avec moi. Ça m'a assez mis en confiance, j'ai fait mon coming-out au reste de la famille. Et les choses se sont gâtées.

Les filles sourcillèrent. Saïd essaya de ne pas insuffler du pathos dans son témoignage. Relater cette expérience le vitriolait à chaque fois, mais il n'avait pas le droit d'éroder la candeur qui brillait encore dans les yeux de ses cadettes.

— Dorsaf avait déjà anticipé la réaction des parents. J'étais plus naïf. Quand ils m'ont viré de la maison, j'étais vraiment choqué de ne pas l'avoir vu venir. Je veux dire, ce sont mes parents, mes frangins. Ils m'ont toujours aimé. Comment, du jour au lendemain, je les dégoutais ?

Marine posa sa main sur son épaule, en soutien. Mi-Hyun se mâchonna la lèvre, nerveuse et accablée. Saïd s'en voulut d'enlaidir son innocence, de l'exposer à une face sombre de la société. La rencontre se produirait de façon inéluctable. Il n'avait pas la légitimité de précipiter la chose. Cependant, son témoignage pourrait bien protéger Mir, que sa sœur rendait vulnérable en croyant agir pour son bien.

— Ma grande-sœur possédait déjà son appart, alors elle m'a recueilli. Mais depuis, la famille nous traite un peu comme des parias. On discute encore, on se voit parfois, mais on n'est plus vraiment des leurs. On passe pour de la famille éloignée, genre qui se trouve au bled, et dont on entend parler de temps en temps. Cette situation a créé un froid entre Dorsaf et moi. Elle ne le dit pas, mais ça lui pèse, naturellement. Et elle m'en veut un peu sans me l'avouer. Parfois, elle voudrait leur parler de ses projets, ou de son copain. Surtout maintenant qu'elle envisage de se marier. Elle veut des enfants, et ça lui serre le cœur de savoir que ses futurs enfants arriveront dans une famille divisée.

» Je la rassure en lui disant qu'une fois qu'elle aura donné des petits-enfants à nos parents, ils lui ouvriront à nouveau les bras. Les enfants ont ce pouvoir. Pour ma part, je me suis résigné. Dorsaf accepte mon homosexualité avec des « limites ». On n'est pas au stade où je pourrais lui parler de mes peines de cœur et de mes crush.

» Mir ne réalise pas la chance qu'il a de t'avoir. Mais tu dois apprendre une chose très importante. Un coming-out est personnel. C'est au concerné de décider quand le faire. Et à personne d'autre. Venant de quelqu'un d'autre, ça s'appelle un outing. Et le plus souvent, c'est une mauvaise chose. Ça cause beaucoup de tort.

Mi-Hyun se plaqua une main sur la bouche, comme prise en faute.

— Donc, c'est vraiment mal ce que j'ai fait à Ji-Hyuk oppa ?

Saïd eut de la peine pour elle, quoiqu'un peu interloqué. Elle parlait de « faire l'amour » et « fuck-friend » sans rougir, mais ne possédait pas la maturité nécessaire à la compréhension d'un acte aussi lourd. Remarque, c'était sans doute ce qui lui interdisait de bafouiller en abordant des sujets embarrassants pour tout ado. Cette fille concentrait des paradoxes. Quelques jolis paradoxes. Il tenta de la rassurer.

— Il arrive qu'un outing soit drôle ou presque anodin. Un peu comme maintenant. Ça ne portera pas préjudice à Mir, parce que nous sommes ses amis. Dans ton erreur, tu as heureusement choisi les bonnes personnes à qui le confier.

Il posa un regard lourd de sens sur les autres filles, pour leur rappeler leur serment de silence. Il s'appesantit davantage sur Sandy, qui possédait un antécédent d'outing catastrophique.

— Je ne suis pas stupide, grogna-t-elle.

Le sourire de Marine et Nola finit d'apaiser Mi-Hyun.

— J'ai un pote que ses parents ont outé à lui-même, révéla Saïd.

— Comment ça à lui-même ? sursauta Sandy.

— Tu veux dire qu'il ignorait qu'il était gay, jusqu'à ce que ses darons le lui apprennent ? comprit Nola, abasourdie.

— C'est ça.

— Tu charries ?! souffla Marine.

— Ses parents n'en pouvaient plus de le voir persister dans sa relation bancale avec sa petite-amie.

— Parce qu'il sortait avec une fille en plus ! souligna Mi-Hyun, incrédule.

— Ouais. Et leur relation commençait à devenir toxique. Son père, n'y tenant plus, lui a dit quelque chose comme : « fiston, malgré tout son amour, elle ne saura jamais te combler, elle n'a pas ce qu'il faut pour ça. Peu importe combien elle s'accroche ». Et sa mère l'a achevé. « Mon fils, il est temps de commencer à jouer dans la bonne équipe au lieu de marquer contre ton camp. » Le comble, c'est qu'il n'est pas bi, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, il est vraiment gay !

Les filles se trouvaient à différents stades d'hilarité. Saïd aussi l'avait été, quand son ami le lui avait relaté. Mais plus que tout, il l'avait envié. Mi-Hyun soupira.

— Si T-J oppa n'était pas hétéro, c'est à lui que j'aurais proposé. Je suis sûre qu'il sait, ils n'ont pas de secrets l'un pour l'autre. Parce qu'au fond, Ji-Hyuk oppa est amoureux de T-J oppa.

Décidément, elle n'avait pas appris la leçon ! Il fallait vraiment qu'elle soit naïve pour vendre aussi légèrement les secrets de Mir. Ou alors, elle les avait adoubés Gardiens du Secret de son frère.

— « Ti-Jay op'pa » ? répéta Sandy, perdue.

— T-J, dit Mi-Hyun en retirant la particule coréenne par souci de compréhension. Torcy-Junior, développa-t-elle, réalisant que le petit nom ne leur était pas familier. Au fait, vous êtes toutes les copines de Rudy ? Si non, quelle est la nature de vos liens sociaux ?

— C'est quoi cette question ? fit Sandy.

Aussi incongrue soit-elle, elle eut le mérite de dépeindre le contexte bancal. Mi-Hyun venait de livrer un lourd secret de son frère à de parfaits inconnus, sans connaître la nature de leurs rapports. Elle est soit trop naïve, soit un peu idiote, songea Marine. Cependant, elle se ravisa lorsque Mi-Hyun sourit, vile.

— Maintenant vous êtes complices. Si je tombe, vous tombez. On est liés par un pacte. Et à votre place, j'éviterais de trahir ou contrarier Ji-Hyuk oppa. Vous n'avez plus d'autre choix que d'être mes amis.

— Treize ans, mon cul, marmonna Saïd.

Ils avaient perdu Nola, décédée des suites de son hilarité.

*o*o*

*o*o*

TBC ● EPISODE 41

Sur fictionpress, le premier jet de cet épisode avait fait chuter Nola dans l'estime du lectorat. Et je pourrais comprendre pourquoi. Dans la vieille version, elle apparaissait comme une personne imbuvable. Mais sachant où je l'amenais, je ne la voyais pas à travers ce filtre. Je ne serais pas surprise que cela se produise aussi ici. Néanmoins, je pense l'avoir bien retravaillée. (Elle est censée inspirer des baffes par moment.) Cependant, le destin de Nola va connaitre un virage pour rentrer en collision avec celui d'un personnage significatif. Devinerez-vous lequel ?

Lectorat de la première heure, ne spoilez pas !

*MEDIA*
Intro vidéo : Nightcore - Damage (Outr3ach & Riell). Des lyrics qui retranscriraient l'histoire de Saïd. (Secret maison : cette histoire fera l'objet d'une side story de Hot Chili.)

In time I will let this go
Turn my bitter to something gold
Forget all the things I hoped
It's too late now, the damage is done

In time I will let this go
Turn my bitter to something gold
Forget all the things I hoped
It's too late now, it's too late for us

[Verse]
Choking on your pride again
Cut out my feet to get ahead
Replace me like I meant nothing, it's fine

I see it like it's written. Got insecure across your face
You hide behind indifference. You can't be touched, you can't be maimed
And I will make excuses till I turn blue and I fade to grey
Still I'll wish things were different, but you'll never change

version originale

https://youtu.be/oZFg-_WBtcI

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