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S06 - EP 33 ✤ part III

Partie 3/3

— Le vieux Joël nous a quittés il y a trois ans, reformula Flavien de façon moins rustre.

Rustrerie qui valut à Dean le regard réprobateur de Red. Évoquer un décès assez récent de manière aussi abrupte parlait d'un manque d'usage. Dean s'assombrit, un brin secoué.

— Je l'ignorais.

— Un accident en mer. Ça lui arrivait d'aller directement vérifier la qualité de ses foutus poissons et crustacées sur les fileyeurs. Comme s'ils allaient changer de nature entre le moment où ils sortaient de l'eau et leur arrivée au port ! grogna Flavien. Mais qui blâmerait un homme pour sa passion ? Il n'est pas revenu un jour de tempête. On l'a repêché le lendemain, avec un autre membre de l'équipage, aussi morts que les poissons qu'il aimait tant cuisiner.

Red et Dean cillèrent. De toute évidence, il avait fait le deuil de son oncle, pour donner dans l'humour morbide. Flavien se rappela que ce n'était pas correct de couper l'appétit de ses clients.

— Ne me laissez pas plomber l'ambiance avec ce genre d'histoire inintéressante. Vous ne me remettez pas, hein ? dit-il à Dean.

— Je devrais ?

Red roula des yeux face à la récidive. Encore une réponse interrogative à une question simple. Cette manie devait être ancrée dans son caryotype ! Flavien fit la moue.

— Vous vous souvenez peut-être de Slimane ?

— Le fils de Joël, oui, confirma Dean. Je suis surpris qu'il ne soit pas Chef...

— Oh, il l'est dans son domaine, assura Flavien. Il est Chef pâtissier.

Dean s'en étonna. Flavien s'agaça.

— Un soudain revirement qui m'a obligé à reprendre le commerce de son père !

Sa colère n'avait rien d'authentique, ou alors avait cessé de l'être. Dean devina que le changement de voie de son cousin n'avait pas été accueilli avec joie, puis le temps avait gommé l'amertume. Flavien avait dû revoir ses projets professionnels, mis au pied du mur par le fils d'un oncle qu'il respectait.

— Ç'aurait été dommage d'enterrer cet établissement qui est l'accomplissement de toute une vie. Ou de le céder à des mains qui n'auraient rien compris à son âme. En dépit de mon opinion, faites donc un tour au Cinnamon Palace de Merryl street. Dites-leur que vous venez de ma part.

Il adressa un clin d'œil à Red. Celui-ci présuma qu'il s'agissait de la pâtisserie du cousin Slimane. Notant des signes d'agacement chez Dean, Flavien reprit :

— Trêve de bavardage. Je suis confus de n'avoir pas pu vous installer autrement, Mr Leblanc.

— Au contraire, c'est parfait, le rassura Red.

— Désirez-vous de plus amples informations pour aiguiller vos choix ?

— Justement, vous entendez quoi par... ?

Red fut trop heureux de l'occasion pour assouvir sa curiosité. Flavien se fit une joie de la satisfaire et d'attiser son appétit. Le Chef eut la belle surprise de discourir avec un client intéressé et pas si profane des notions culinaires. Red n'avait jamais osé s'attaquer à certains crustacés par ignorance des méthodes de cuisson.

— Il faut oser, l'encouragea Flavien. La cuisine n'est qu'audace.

Le débat aurait sans doute duré des heures, si Dean n'avait pas décidé de se passer de l'expertise de Flavien en commandant un plat dont il avait l'habitude.

— Je serais comblé de retrouver son goût « authentique ».

Sous-entendu celui de l'époque du vieux Joël. Flavien saisit la pique au vol et la lui renvoya sans s'émouvoir.

— Je suis meilleur cuisinier que mon oncle, Mr Leblanc. Et la modestie ne m'étouffant pas, ce n'est pas d'asphyxie dont je mourrai.

Red rit de bon cœur. Sa voix cristalline résonna dans la salle, pour le plaisir du Chef. L'homme s'en retourna à ses couteaux d'un air satisfait, qui lui valut un lancer de dagues oculaires turquoise dans le dos.

— Il est charmant, soupira Red, conscient de jeter de l'huile sur le feu.

— Qu'il le soit donc en cuisine ! Mon estomac crie famine.

Red balaya l'humeur ronchonne de Dean.

— Tu crois que je pourrais grappiller d'autres astuces ? Il serait disposé à me les donner ?

— Pourquoi est-ce à moi que tu demandes ? s'impatienta Dean.

— Ouais, pourquoi je me fais chier, hein ? grommela-t-il.

— Andy... S'il te plaît, ne déterrons pas la hache de guerre, plaida Dean.

— Elle n'a jamais été enterrée, se ferma Red.

Le regard intense, Dean le dévisagea pendant plusieurs secondes qui parurent une éternité. Il cherche à faire quoi, là ? M'influencer ? se demanda Red, sceptique. Son amant se fourvoyait s'il s'attendait à ce qu'il baisse les yeux. Red avait déjà vu Dean le faire avec Farrell ou Kurt. Le bellâtre serait très mal avisé de le confondre avec les sous-fifres qu'il terrorisait jadis. Sans conviction, son regard se porta sur la déco, comme il ruminait l'amertume de ses pensées.

Depuis quand leur relation s'engageait-elle sur cette pente ? Ils s'affrontaient tels deux taureaux dominants réclamant de l'ascendant sur l'autre, au lieu de trouver un équilibre, une harmonie de couple. Cette tension le minait. Mais parfois, la colère empêchait de passer outre, en dépit de toute bonne volonté. Une fois amorcé, le processus suivait son cours. Comme le vin était tiré, il fallait le boire. En lui opposant son grizzli sorti d'hibernation, Dean ne l'aidait pas non plus à brimer ce saboteur interne.

— C'est ridicule de me refuser le droit de m'amender, Andy.

Cette fois, l'exaspération de Dean l'emporta. Red se montra cassant :

— Mets ton indignation en veilleuse, chéri, tant que je toucherai les royalties du marché de la mauvaise humeur. Et ça n'a rien de ridicule, dire non reste un droit. Légitime.

Dean essaya d'exprimer sa capitulation dans son insistance :

— Je le reconnais, je me suis comporté de façon incorrecte avec toi. Laisse-moi au moins le droit de réparer cela.

Red aussi lui avait collé un procès d'intention avec Soizic ! Son ire, à ce moment-là, avait été légitime.

— Si tu m'aimes un tant soit peu, tu devrais m'accorder cette chance, Andy, lança-t-il, à court de solution.

Il comprit son erreur – ce n'était que la énième –, lorsque Red, fielleux, lui montra les dents.

— J'ai le regret de t'apprendre que ce chantage affectif, celui-là en particulier, ne marche plus sur moi. Sloan m'en a écœuré. « Si tu m'aimes, tu pourrais au moins faire ça », singea-t-il d'un ton cajoleur. Désolé, mais change de formule. Celle-ci est désuète, finit-il, acide.

Lèvres pincées, Dean serra les poings. À sa respiration audible, Red sut qu'il avait franchi une limite. Lui seul savait la profondeur du canyon entre Dean et Allen. Assimiler son partenaire à Sloan lui portait un coup déloyal. Son courroux n'excusait pas sa mesquinerie. Il s'embourbait dans ce genre de situation désolante où, de colère, on offensait la personne à qui on en voulait. Ou comment amorcer l'engrenage d'une relation toxique. Rendre à l'autre les coups reçus ne bénéficiait à aucun d'eux. Mettre un holà avant le désastre s'imposait.

— Okay, j'ai poussé le bouchon, admit-il. Mais t'as le chic pour appuyer sur mes mauvais boutons. Je suis désolé. Je ne voulais pas te blesser.

Le silence tendu annonça son grand retour. Red se força à le briser en baissant ses défenses.

— Ne me force jamais la main, Dean. C'est tout ce que je te demande.

Son intonation charria plus d'émotions que l'implication de ses mots. On lui avait trop forcé la main en amour, par des gens en qui il avait placé sa confiance. Cette pratique l'avait rendu acerbe et désagréable. Il ne se sentait pas les ressources de supporter une histoire similaire, encore moins avec Dean. Celui-ci comprit le message ; ses traits s'adoucirent.

— Même pour faire ça ?

Accoudé sur la table, Dean se pencha vers Red et scella leurs lèvres, après avoir murmuré :

— Je suis sincèrement désolé.

Une étude stipulait qu'un baiser avec l'être aimé déclenchait une série de signaux complexes dans le cerveau, avec pour conséquences : une réduction des hormones du stress, comme le cortisol, et une augmentation de celles impliquées dans le désir sexuel, comme l'ocytocine... surtout chez les hommes. Raison pour laquelle l'on distinguait un baiser avec « l'élu de son cœur », d'un baiser avec un quidam à ranger dans le tiroir « expérience passagère ». L'hormonologie restait une science subjective. Mais en cet instant, Dean Leblanc y portait foi.

Le baiser, doux, devint demandeur. La poigne possessive de Red dans sa nuque et la langue qui faisait le siège de sa bouche donnaient au conflit une saveur aphrodisiaque. Parfois, la colère pimentait la passion. Le corrobora un soupir épicé, dont aucun d'eux ne sut le coupable. La perspective d'être surpris par un membre de l'équipe restauratrice les sépara.

Le souffle rauque, les amants reprenaient à peine leur place que les battants s'ouvraient sur une serveuse chargée de leur apéritif. Durant son service, Red se mâchonna la lippe pour garder contenance et dissimuler les vestiges d'un baiser gourmand. Un baiser qui le rendait incapable de dire comment cette histoire avait débuté, ni pourquoi.

La femme disparut plutôt vite, mal à l'aise. Ils auraient compati à sa gêne, si l'entité palpable de leur tension sexuelle ne les suppliciait pas. Dean et Red ne s'étaient pas quittés des yeux pendant l'office de la pauvre serveuse, en plein moment de solitude. Ce qu'elle raconterait en cuisine ? Le cadet de leur souci ; souci consistant à dompter leur pulsion charnelle alimentée au désir. Lorsque Dean prit la main de Red, ce dernier entrecroisa leurs doigts et parvint à sourire.

— Bon appétit.

Le souhait ne parut jamais aussi approprié ; Dean dévorerait Red si les conditions étaient réunies.

— Merci. Bon appétit à toi aussi.

Ils durent se détacher à regret, pour des raisons évidentes. Le romantisme dans l'acte de manger main dans la main n'avait rien de pratique ! Surtout quand on avait des velléités de racler son fond de verrine.

— C'est divin ! gémit Red avec extase. Si c'est que l'apéro...

— Tempère tes espérances. Parfois c'est la seule chose de bien de tout le menu.

— Faut savoir, Dean. Ou tu descends ce resto, ou tu en vantes les mérites.

— Je les aurais vantés en sachant ce regretté Joël aux cuisines. Je ne connais pas ce Flavien.

— Raison de plus de ne pas le juger sans le connaître. Laisse-lui sa chance.

— M'ouais...

— Serais-tu jaloux, chéri ?

Dean n'apprécia pas le frémissement moqueur de la commissure de ses lèvres.

— Oui, et alors ? Tu l'as bien remarqué et tu en as joué.

— C'est tout l'intérêt, assuma Red. Jouer sur la jalousie d'un mec qui n'en a pas rend le jeu peu intéressant.

— Qu'est-ce que tu lui trouves ? grommela Dean.

— C'est un Chef ! lâcha Red telle une groupie, inconscient de livrer Flavien aux imprécations muettes de Vulcain. On me dit parfois que si je n'avais pas été chanteur, j'aurais fini en cuisine. Mais face à ce genre de prouesses culinaires, je réalise à quel point les gens se trompent sur mon compte, dit-il en désignant sa verrine vide.

— À mes yeux, tu es un Chef.

— Pff, flatteur !

— Je suis sincère. Tu es doué, Andy. Sachant que tu n'as jamais eu de formation dans ce domaine. Ne te dénigre pas. Au pire, il te faudrait quelques cours et des astuces supplémentaires pour rivaliser avec un Chef.

— Tu exagères ! Et ton avis est biaisé.

— Peut-être, concéda Dean en haussant les épaules. Mais même si l'amour rend aveugle, et que mes lacunes dans ce domaine altèrent mon opinion, mon estomac témoignera de l'authenticité de ton talent culinaire. De tous tes talents, parce qu'ils prennent aux tripes, ajouta-t-il avec gravité.

Red baissa les yeux, soudain intimidé par le regard adorateur dont il était l'objet. Passé sa seconde « midinette émue », il émit sa réflexion :

— Je devrais peut-être m'inscrire à un cours de cuisine. Pas pour débutants, mais genre pour cuisiniers amateurs assez doués. J'y pense parfois, pour la pâtisserie.

Dean lui sourit, encourageant.

— Si cela te plaît, pourquoi pas ?

— Et puis... ça m'évitera de me tourner les pouces à Balmer.

— On peut voir les choses ainsi, approuva Dean, ravi de cette éventualité.

Il redoutait l'inéluctabilité du retour de Red à Saunes. Trouver une activité à son partenaire hyperactif le garderait peut-être à Balmer. Lui pouvait travailler de partout avec le bon matériel. S'éloigner de son fils n'était pas une option. Or il ne voulait pas laisser Red rentrer. Par égoïsme, sans doute. Mais l'idée même de passer vingt-quatre heures sans son amant le rendait malade. Une occupation de Red sur la Côte Ouest lui accorderait un sursis, une marge de manœuvre. Le temps de voir les choses à tête reposée, de se réadapter ou trouver un nouveau rythme. Cela soulevait un problème épineux. Et le moment d'en parler était arrivé.

— Je me renseignerai. On devrait facilement trouver ce genre de cours.

— Flavien pourrait me conseiller quelque chose.

Dean mordit dans sa surenchère. La familiarité de Red avec ce parfait inconnu les lui brisait ! Irrité par la possessivité de sa réaction – ça frisait le maniaque ! – il se jeta à l'eau.

— Andy... je dois te parler de... de certaines choses.

Red retint sa respiration. Les « je dois te parler » n'auguraient jamais rien de bon.

*o*o*

TBC ● EPISODE 34

De quoi Dean veut-il bien parler à Red ? Le stress monte !

*MEDIA*
Intro vidéo : Dir en grey - Undecided. Parce que cette belle chanson va si bien à ce couple parfois indécis.
Traduction
There is no where these two can go having their backs to each other
They can not even hear the sounds of the rain that pours heavily
They walk with their backs to each other, where will they go
One by one their footsteps disappears......

Change me into a memory and head to the new ocean
I wish you happiness from the heart
There is happiness behind the tears
But behind the tears you are not there

I don't want to part from you
But your words stab my heart, do you see??
I don't want to part from you but
The waves are erasing your footsteps one by one

With the changes of the 4 seasons
Maybe its too late but I want to hold your hand
With the changes of the 4 seasons
There will always be a hello and a goodbye, and a hello to you.

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