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S06 - EP 33 ✤ part II

Partie 2/3

D'un bras autour de sa taille, Dean ramena Red contre son flanc. Le chanteur contint sa surprise, car une serveuse vint les quérir au moment où une femme âgée se plantait derrière la caisse. C'était la première fois que Dean se comportait ainsi devant des inconnus. Agissait-il par culpabilité ou sans ambiguïté ? Jouait-il son jeu ? se demanda Red.

« Si ton mec doit « jouer le jeu » pour une chose censée couler de source, il y a un souci, Andy. Si tu dois questionner les gestes affectueux de ton homme, il y a vraiment un souci. Si Dean « joue » au couple avec toi, alors il y a un putain de gros souci ! N'es-tu qu'un jeu pour lui ? Tu devrais t'assurer de ce qu'il en pense réellement. »

Merci Good Red pour le rappel à l'ordre dramatique.

« Que peut-il être d'autre, si ce n'est un faire-valoir ? De toute évidence, il n'a pas encore épuisé le forfait, puisqu'il se remet à minauder comme une bichette pour amadouer le mec ou les gens autour de lui. Il le faisait avec Sisley. Et on a vu où ça l'a mené. »

Red ne chercha pas à identifier Bad Red. Celui-là braillait toujours quand la forteresse de son auto-confiance vacillait. Imperméable au scepticisme et à la curiosité malsaine alentour, il se laissa entraîner par Dean à la suite de l'hôtesse. Elle les installa dans une salle dont les tables, exceptée la leur, n'avaient pas été dressées, puis remit à Dean sa carte MIP.

— Veuillez nous excuser pour le décor.

— Du moment qu'on a une table, il n'y a pas de raison de se plaindre, la rassura Dean.

Elle effectua son office avec le plus grand soin et une amabilité professionnelle. Red attendit sa disparition, puis se pencha vers Dean.

— C'était pour quoi, ce geste tout à l'heure ?

La légère agressivité de son attitude en appela à la réserve de Dean. Il avait conscience de marcher sur des œufs. Cependant, les forges de son irritation se réalimentaient en charbon. Si Red continuait d'actionner le soufflet, il récolterait de belles flammes. Son partenaire le poussait à bout, le sachant entravé par sa quête d'absolution. Or Red occultait qu'ils avaient tous deux une forte personnalité. Dean « écrasait » un moment. Passé un délai, ce n'était plus dans sa nature de se coucher. On l'avait éduqué, dressé à ne rendre de comptes à personne. Et s'il devait assumer son nom, ce serait sans concession. Il n'avait pas à justifier son envie de tenir son homme par la taille !

— Devrait-il y avoir une raison ?

Red refusa d'attribuer à la question un caractère rhétorique.

— Oui. Il y avait une raison à mon geste. Je voulais en mettre plein la vue aux deux femmes qui te mangeaient des yeux depuis leur table près du comptoir. Et accessoirement choquer le serveur. Mission accomplie avec succès. Toi, c'était pour quelle raison ?

Dean inclina la tête, un peu pris de court par sa franchise.

— Et... te donner ma raison améliorera la situation qui pèse entre nous ? tenta-t-il.

Red s'agaça.

— C'est une sale manie que t'as. Tu le sais ?

— Quoi donc ?

— Répondre à une question par...

— Par une question, le coupa Dean avec un soupir. Je ne m'en rends pas souvent compte. J'ai été élevé... ou plutôt « formaté » ainsi.

— Rudy aussi a cette manie, souligna Red.

Le dépit sincère de Dean émoussa la lame de sa colère. Apparemment, il s'agissait d'une seconde nature, presque conditionnée.

— Et donc, pourquoi tu m'as pris par la taille, sachant que ça afficherait clairement nos positions face à un public biberonné au stéréotype ?

Certains gestes anodins, réalisés par deux hommes, débouchaient sur un drame social, quand deux femmes adoptant la même attitude suscitaient une réaction moins « intense ». Se tenir par la main, se tenir à la taille... Red avait besoin de savoir si Dean avait levé l'interdiction tacite des marques d'affection en public. Il faudrait bien en discuter, un jour ou l'autre.

Dean soupira, se demandant l'objectif réel de Red. Pourquoi montait-il cela en mayonnaise ? Sur une impulsion, il remonta lentement son pied le long de la jambe de son camarade. Red recula, surpris, puis se hérissa.

— Tu crois vraiment que c'est le moment ?

— Eh bien, tu as ta réponse. M'exciter devant le comptoir n'était pas très... bienséant vis-à-vis des autres clients.

— Tu... (Red marqua une pause, interloqué.) Quand l'ai-je fait ? Tu m'accuses encore d'une chose dont je ne suis pas coupable !

Impatienté, Dean se pencha au-dessus de la table.

— Me caresser l'oreille de tes lèvres et chuchoter avec ta voix suave n'entrent peut-être pas dans un schéma de séduction pour toi, mais pour moi, si !

Red ouvrit la bouche, à court de mots. Il n'avait pas vu les choses sous cet angle. Il pensait discuter à voix basse en tout bien tout honneur, loin de se douter que son geste exciterait son homme. Tu parles d'un quiproquo ! Dean enfonça le clou :

— Je suis chatouilleux de cet endroit-là. Et pas seulement « chatouilleux ». Ne fais pas comme si tu l'ignorais.

Par égard pour la gêne de Dean, Red essaya de ne pas pouffer.

— Pour ma défense, je croyais que ça l'était dans un contexte précis.

— Je crains de t'apprendre ta méprise. Tu détiens mes interrupteurs érogènes. Je te saurais gré de ne pas les mettre sur « ON » en présence d'un grand public.

Red croisa les bras. Parler « sexe » pour l'amadouer était de la triche ! À l'instar de ce sourire charmeur qui réussissait l'exploit de paraître ingénu.

— Qu'est-ce qui te plaît au menu ? demanda Dean.

Il y avait l'embarras du choix entre les crevettes, les clams, les bulots, les amandes, les palourdes, les moules, les coquilles saint Jaques, les couteaux, les homards, les langoustines... La longue liste de crustacés et coquillages promettait une dégustation garantie par la diversité de leur accompagnement. En entrée, en plat, à la plancha, en salade, en sauce, façon choucroute de la mer... Et Red n'avait pas encore consulté la page des poissons.

— Certains plats m'évoquent un bistrot.

— C'était un bistrot à son ouverture dans les années 40. Tu verras, les plats sont servis de façon royale. Tu auras droit aux plateaux de fruits de mer les plus généreux de ton existence ! Du moins, si cela n'a pas changé depuis ma dernière visite.

— Tu as l'air d'apprécier ce restaurant, remarqua Red, amusé par son enthousiasme.

— Disons qu'à une époque, je connaissais son histoire jusqu'à son menu par cœur.

— Vraiment ?

— Chaque fois que je venais manger ici, le Chef déblatérait sur l'histoire de sa famille d'immigrés qui avait su faire de ce quartier désolé, un endroit animé et dynamique. Le tout, grâce à la recette secrète de son grand-père, gardée dans un coffre-fort inviolable. Ce coffre ne s'ouvrait que si l'on déposait une cuillérée d'une sauce poulette parfaitement exécutée sur une plaque d'identification scanner.

Red s'esclaffa.

— C'est quoi ces conneries ?

— Les inepties de mon oncle, fit une voix basse et chaleureuse à l'approche. Je vois qu'elles sont restées à au moins une personne... Ce vieux cessera probablement de se retourner dans sa tombe, maintenant qu'un client vient d'honorer sa mémoire.

Dean sourcilla. Red l'interrogea en silence. Connaissait-il cet homme ? Son expression inquisitrice tendait à dire le contraire. Ils avaient droit au bonjour du Chef, chaussé de ces « choses » si peu glamour conçues pour répondre aux conditions particulières de travail en cuisine. Le capuchon fantaisiste d'un stylo, à l'effigie d'une tête de coq, dépassait de la poche haute de sa veste. La barbe de trois jours, la peau halée, plus tannée par le soleil que bronzée, des rides d'expression trahissant un tempérament jovial, le cheveu auburn, l'apparition avait un regard franc et décidé. Ses lèvres sauvages dévoilèrent les canines de son sourire, lorsqu'il identifia Red.

— J'ai appris que nous avons un client spécial.

N'était-il pas censé se montrer à la fin, une fois ses clients repus et satisfaits de ses prouesses culinaires ? se demanda l'objet de son attention. Satisfaits ou déçus, l'inverse n'étant pas à exclure malgré tout le bien qu'en disait Dean. Red espéra toutefois apprécier son repas autant que le tableau devant lui. L'homme avait fière allure dans sa tenue professionnelle à double boutonnage-pression et col officier, à l'instar de ces militaires en atours cérémoniels affublés de galons. Red lui donnerait la seconde moitié de la trentaine et moins d'un mètre quatre-vingts. Dean ne daigna pas détailler le spécimen de manière aussi critique que son amant.

— Je n'ai rien de spécial. Je ne suis qu'un vieil habitué.

Le cuisinier lui était un total inconnu. Mais pour une raison qui lui échappait, ce dernier le connaissait, et pas à travers les médias.

— Un vieil habitué qu'on n'a plus vu ici depuis une durée de vie de rottweiler. Mais sauf votre respect, ce n'est pas de vous dont je parle. Recevoir Red Kellin dans mon restaurant... J'ai de quoi rendre Slimane vert de jalousie.

Son sourire s'élargit davantage. Les épaules de Red se raidirent. Il ne s'était pas débarrassé de son écharpe. Qui d'autre l'avait reconnu ?

— Je suis un grand fan, déclara le Chef.

Ça ne disait toujours pas à Red qui était ce Slimane. Le haussement de sourcils de Dean à l'énoncé de ce prénom ne l'avançait guère. La réponse vint avec la main tendue du Chef, qu'il serra, circonspect.

— Mon cousin est encore plus fan. Flavien Duchesne. C'est un honneur de vous rencontrer.

— Le plaisir... est mien.

— C'est fou, vous êtes encore plus beau en personne ! C'est perturbant.

Il aurait eu le teint moins halé, Red aurait noté ses rougeurs. Réalisant son attitude déplacée, le Chef se gratta la nuque, penaud.

— Pardon.

— Il n'y a pas de mal, sourit Red. Ce n'est pas offensant d'entendre un compliment, je le prends comme tel.

— Joël est mort ? intervint Dean, tact fait homme.

Non qu'il se sentît ignoré, mais la patience n'entrait pas dans ses vertus. Encore moins lorsqu'on draguait son homme en sa présence. OK, le Chef pouvait être un hétéro disant son trouble face à l'androgynie personnifiée, mais pas touche ! En attendant, la réplique de ce Flavien au sujet de son oncle l'interpellait.

*o*o*

TBC ● EPISODE 33 - part 03

*MEDIA*
Intro vidéo : Pat Benatar - Heartbreaker. J'ignore qui de Dean ou Red pourrait dire ces lyrics. Peut-être les deux, vu comment ils sont doués pour se désirer et briser le cœur à l'autre.

Your love is like a tidal wave, spinning over my head
Drownin' me in your promises, better left unsaid
You're the right kind of dreamer, to release my inner fantasy
The invincible winner, and you know that you were born to be


You're a heartbreaker
Dream maker, a love taker
Don't you mess around with me
You're a heartbreaker
Dream maker, a love taker
Don't you mess around, no no no

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