Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

S06 - EP 32 ✤ part II

Partie 2/3

Après sa douche, Rudy avait fait le tour des lieux comme pour se les réapproprier. Quelle n'avait pas été sa surprise de trouver des preuves d'un séjour prolongé de Rey.

Un frigo approvisionné qu'il avait cru, à tort, vide, une valise-trolley dans un coin de son dressing, des livres trop techniques pour son pauvre cerveau sur son bureau, un agenda sur la table basse du salon, de la paperasse sur une étagère de sa bibliothèque, des enveloppes de courrier vides dans la poubelle recyclable, une gourmette sur sa table de chevet, une tablette numérique oubliée sur le bar, deux vestes et un blouson sur le porte-manteau du vestibule, de nouvelles chaussures dans le placard, une écharpe sur le sofa, des sous-vêtements qui ne lui appartenaient pas dans la panière à linge sale, une brosse à dents dans la salle de bain aux côtés du kit after-shave, mousse à raser, rasoirs jetables et rasoir électrique.

Ce rappel de la masculinité de son mec lui avait arraché une moue. Il était légalement adulte mais son duvet ne méritait pas officiellement d'être rasé ! Non que cela lui tarde, mais ça lui rappelait à quel point il faisait encore gamin comparé à Rey. Sur bien des plans. Puis la morosité de ce constat avait cédé à une émotion chaleureuse. Ça lui plaisait de voir Rey envahir son antre avec naturel. Rudy aimait ce sentiment d'appartenance.

Son sourire niais avait été surpris par son garde du corps, qui suivait son activité en feignant de l'intérêt pour son foutu téléphone ! L'idée lui était alors venue de le solliciter comme infirmier, pour casser son flegme mystérieux. Sans mot dire, l'homme avait utilisé sa trousse de secours garnie avec une efficacité indiscutable.

— T'as été plus rapide que l'infirmière qui s'en charge d'habitude, lui avait-il dit.

— À moins qu'elle poursuive un autre but, avait rétorqué le bellâtre, sarcastique. Comme te tripoter, par exemple... Je ne l'en blâmerais pas.

Ainsi, Blacky le trouvait « tripotable » ? Rudy ne savait pas comment le prendre. Un garde du corps se permettait-il ce genre de familiarité avec son client ? D'un autre côté, il préférait cette attitude au respect froid et à la distance de confidentialité instaurés par l'espèce en costard.

Rudy décida d'aérer sa chambre et refaire la literie. Sur une impulsion, il entreprit de loger les vêtements de Rey dans son dressing. Le scrupule l'amena à se demander s'il n'outrepassait pas ses droits. Il n'aimait pas que l'on touche à ses affaires personnelles. Tant pis. Plutôt obtenir l'absolution que la permission.

Le jeune homme à demi nu qui pénétra dans la piécette cherchait ses vêtements. Notant le regard appréciateur de son petit-ami, Rey lui servit un sourire narquois, qui se fana à la vue de sa valise à moitié vide. Rudy se tendit, pris en flagrant délit de pendaison d'une chemise à un cintre.

— T'es fâché...

— Non. Je... À vrai dire, je n'y avais pas pensé.

Soulagé, Rudy accrocha le ceintre dans le placard, non sans le gronder gentiment.

— T'es bête. Mes affaires traînaient tout le temps chez toi à Pinsburry. Je suis sûr qu'ils y traînent encore.

— Plus maintenant. J'ai quitté le campus. Mon nouveau train de vie ne me permet plus de garder l'appart. Et je réalise que j'ai complètement oublié de t'en parler, geignit Rey en se massant les tempes. Tes affaires sont chez moi, à Saunes. Ça n'aurait pas dû me sortir de la tête...

Rudy lui saisit la taille.

— Hey, tu peux pas penser à tout. Ménage-toi, OK ? Va pas me faire un surmenage. Faut que t'apprennes à débrancher ton cerveau. Et que t'arrêtes d'avoir des scrupules pour ce genre de chose, dit-il en désignant le dressing. Et même avec mon père, t'as aussi des scrupules. Il ne l'avouera pas, mais je crois que ça le vexe. Faut pas hésiter à aller vers lui, quand tu as besoin d'aide. Il ne te la refusera jamais.

Rey prit acte, réduit au silence par un accès émotif. Rudy glissa ses doigts dans sa chevelure humide, désormais d'une teinte bleu de nuit par la magie de la coloration rapide.

— Ça fait bizarre de revoir l'ancien T-eyes. T'as pas peur que Will pique une crise ?

— Ça partira au bout de cinq à six lavages. Will pourra éventuellement le rattraper de façon professionnelle. Mais j'ai mis mes contrats de modèle en stand-by pour un moment.

— À cause de moi ? murmura Rudy.

— Mais non. C'est en rapport avec mes déplacements. Il n'y a pas si longtemps, j'étais à Macao.

Rudy ne fut pas dupe. Néanmoins, il apprécia que Rey tente d'émousser sa culpabilité. Ce dernier saisit son visage en coupe.

— C'est aussi valable pour toi, je ne veux pas que tu te blâmes pour une chose dont tu n'es pas responsable. Est-ce clair ?

Sa sévérité rendit Rudy timide. Il opina du chef, incapable de détourner ses yeux. Depuis le séjour, Blacky leur exigea de la diligence, au moment où le dialogue oculaire cédait à un échange plus sensuel. Rudy grogna. Rey s'éloigna à regret de ses lèvres.

— Il nous espionne ou quoi ? pesta Rudy. C'est bon, cinq minutes ! lança-t-il à l'intention du garde envahissant. Habille-toi avant qu'il me prenne l'envie de te retirer ça.

Il titilla un pan de serviette protectrice de la nudité de Rey. Celui-ci susurra, mutin :

— Je ne te contrarierai pas, contrairement à ton Blacky. (Il reprit son sérieux.) Et sinon, il a un nom ?

— Je suppose. Mais je l'ignore.

— Et ça ne te dérange pas ?! hoqueta Rey, abasourdi.

— Il a estimé qu'il n'avait pas à me le donner, soupira Rudy.

— Autrement dit, il estime que tu n'avais pas à le lui demander, maugréa Rey, réprobateur. C'est peut-être ton père ou ton grand-père qui l'a embauché, mais c'est toi qu'il escorte. Il est tenu de répondre à tes questions. Tu es son client. Il a un contrat sur ta sécurité donc sur ta vie, si on veut donner dans le dramatique.

— On dirait que tu parles d'un tueur à gage, frissonna Rudy. À mon avis, ma garde rapprochée rend surtout compte à Grand-père. Pas à p'pa.

Rey n'aima pas ce son de cloche. Il dénicha un boxer dans le bon tiroir.

— Tu en as combien qui te suivent et rapportent tout à Vince ?

Rudy haussa les épaules.

— J'ai pas fait le décompte. Un paquet sûrement, vu le nombre de véhicules qui zonent à l'entrée de la propriété de Yakim.

En toute honnêteté, il ne s'était pas tant intéressé à la question quand son père lui en avait parlé. Jusqu'ici, il n'avait pas ressenti le besoin de quitter son cocon.

— Hm..., fit Rey, songeur.

— Quoi ? souffla Rudy.

Il suivait les gestes de son petit-ami comme subjugué. Jamais enfiler un sous-vêtement n'avait été aussi intéressant. Cela remontait à belle lurette, la dernière fois qu'ils avaient partagé ces moments d'intimité du quotidien. Le souvenir des Taeyand Bay remonta avec nostalgie. Ces vacances dataient d'un semestre mais lui semblaient si vieilles. Ils devaient remettre ça. La remarque préoccupée de Rey le recentra :

— Tu dois te pencher dessus avec plus de sérieux, Rud'.

Rudy n'en fut pas surpris. Lui se laissait porter par les évènements, Rey préférait les contrôler. Une question de maturité, sans doute. Rey avait depuis longtemps coupé le cordon ombilical avec son père.

« À la base, il rattache l'enfant à la mère, pas au père. »

Rudy ravala un grognement. Il accusait son paternel de le materner... Argh, paternel, materner, cherchez l'erreur ! Il y avait un souci dans ce lexique. Dans tous les cas, il ne pouvait pas accuser son père de le couver quand il refusait de quitter le nid. Refus inconscient, certes – et de toute façon, il était tôt pour voler de ses propres ailes, il entamait à peine la seconde moitié de sa dix-huitième année –, mais grandir s'avérait inévitable.

Cependant, sa relation fusionnelle avec Dean n'autorisait pas une coupure classique du cordon. Dean était une part de lui, et inversement. Néanmoins, Rey avait raison. Sa garde rapprochée impliquait un investissement personnel. Il ne pouvait en laisser la totale gérance à son père ou son grand-père, s'il espérait revendiquer son indépendance. Il était temps d'apprendre à s'autonomiser. Les mots de Rey appuyèrent ses résolutions.

— Tu dois définir ce que tu veux, Caramel. Tu vas reprendre les cours bientôt et renouer avec tes anciennes habitudes, qui risquent de rentrer en conflit avec ta protection rapprochée. Encore plus si tu laisses les rênes à quelqu'un d'autre. J'ai eu du mal à m'adapter à la mienne. Mon garde est d'ailleurs persuadé d'avoir fait un mauvais job, parce que je ne cesse de lui donner son congé, le pauvre. Mais dans tous les cas, tu dois fixer certaines règles. Celles de ton père ou ton grand-père ne sont pas forcément les tiennes.

Il passa en revu ses vêtements, ne trouva pas ce qu'il cherchait et jeta son dévolu sur la garde-robe de Rudy. Celui-ci retint un sourire dadais en le voyant faire. Rey sélectionna un T-shirt noir imprimé, cadeau qu'il avait offert à Rudy. Sous le regard admirateur de son blond, il se constitua un look sans faute de punk Woodstock. Jean savamment troué et haut vintage qui finirait sous une veste en cuir. Il sortit de sa valise un accessoire que Rudy jalousa d'emblée : une imitation de ceinture-munitions plus vraie que nature. Rey la porta sans la passer dans les anses du jean déjà occupées par une ceinture à clous et motif damier. Au moment d'ajuster les sangles de ses bracelets de force de style celtique, il croisa le regard de Rudy dans le miroir.

— Ton look est à revoir. Juste au cas où tu l'ignorais, une chemise vicomte Arthur ne colle pas avec l'esprit de ton after-party.

Rudy s'observa de la tête aux pieds. Un point pour le sarcasme de Rey. Il n'avait pas songé à sa soirée en se vêtant après la douche. La précédente tenue décontract-chic de Rey avait influencé son choix. Sans le réaliser, il se mettait au diapason de son petit-ami. Il était peut-être temps de renouer avec ses propres habitudes. Cependant, son homme avait bon goût dans le domaine du paraître.

— Tu m'aides à choisir ? demanda-t-il en se dévêtant. Pour l'effectif des gardes du corps, je vais en toucher un mot à Vince. J'ai ma petite idée pour régler le problème, dit-il d'un air vil.

Un détail de la conversation téléphonique que Blacky l'avait laissé épier venait de l'inspirer. Quitte à ce que l'agent lui colle à la glue forte l'étiquette « gamin capricieux », autant assumer sa puérilité. Blacky ne s'en prendrait qu'à lui-même. Rey lui tendit un jean bleu délavé, puis un T-shirt manches longues rayé rouge et noire.

— À quoi tu penses, Baby boy ?

— Tu verras...

— Je me méfie toujours quand tu fais cette tête, grommela Rey en poinçonnant un piercing à son oreille droite.

Rudy pouffa.

— Sage décision. Mais ça pourrait être drôle. (Il aida Rey à fermer son pendentif dans son cou.) C'est pour aller plus vite, Blacky s'impatiente, se justifia-t-il quand Rey le dévisagea de façon curieuse.

Dans la psyché murale, ils renvoyaient un drôle de tableau. Rudy se surprit à les visualiser en smoking, s'échangeant des vœux. Le murmure de Rey le détourna de cette pensée insensée.

— Mais je n'ai rien dit, Caramel.

Rudy refusa de s'attarder sur ses propres rougeurs dans la glace. Il s'agissait d'une réaction très normale face à l'intonation séductrice de Rey. Ça devait être chouette de vivre ainsi, le restant de sa vie, avec son homme. Bon sang, à quoi je pense ?!

— T'as jamais voulu te faire un piercing ? s'enquit Rey.

— Je n'y ai jamais songé. Tu crois que ça m'irait ? demanda-t-il, incertain.

— Les bijoux te vont bien.

Rudy palpa le lobe de son oreille gauche d'un air absent. Rey n'insista pas. Il laisserait l'idée effectuer son bout de chemin dans la tête de sa moitié.

— En parlant de bijoux, ils t'ont rendu ton pendentif inca ?

— Je n'y pensais même plus, avoua Rudy d'un air coupable.

— Reste à savoir s'ils l'ont à Balmer ou si c'est resté à Saunes, marmonna Rey.

— Je crois que c'est ici. Ils ont aussi mon ordi...

Et probablement son vieux portable dont il avait demandé la destruction. Rudy doutait qu'on eût satisfait cette requête.

— Faut que je passe récupérer tout ça.

La vie le forçait à reprendre son cours normal. Mais avant cela, il avait une fête à honorer.

*

Pendant le trajet en SUV, Rudy s'enquit de l'avancement des préparatifs de la soirée. Ses amis venaient régulièrement au rapport. Il était un peu surpris du silence radio de son père. Red devait l'occuper. Il grogna face au tsunami de notifications lorsqu'il se connecta pour la première fois sur sa page ownetwork©.

— J'ai mal choisi mon moment pour y aller.

— Désactive les notifications, conseilla Rey. Et crée un groupe privé pour ta soirée. Tu contrôleras qui tu y invites.

— Je suis tellement pas réseau social, gémit-il. Urgh, on dirait que tout Darney s'est abonné à ma page !

Bientôt se posa un cas épineux : les amis des amis de ses amis voulaient aussi s'inviter à la soirée dansante. Sans scrupule, on harcelait les étudiants du Comité Humanitaire pour obtenir un passe-droit, qui à leur tour harcelaient Rudy. Mir fut la seule exception. Son explication vint par texto.

« Personne n'est assez fou pour passer par moi. Et je ne suis pas du genre sociable comme Junior ou Timothy. Après Junior, on peut dire que tu es le second ami que j'ai eu. »

Troublé, Rudy se surprit à lui répondre :

« Et si tu invitais tes frères ? Enfin, si tu le désires et si ça te dérange pas. »

Il se souvenait de la complicité de Mir avec son aîné Taiji. Son ami en possédait un autre.

« Je verrai. »

Rudy s'attela à trier les demandes d'amis, les messages privés, et à relayer les conditions d'admissibilité à son after-party. Ilona et Yakim ne semblaient guère dérangés d'accueillir toute la jeunesse dorée de Balmer dans leur domaine, mais lui avait des scrupules. Aussi imposa-t-il des restrictions. Pas d'appareils photos ; portables collectés le temps de la soirée ; fouille au corps pour les plus suspects. Interdiction d'arriver imbibé d'alcool.

Une condition en entraînant une autre, un service de transport serait apprêté. Puisque personne ne connaissait l'adresse, on irait les chercher aux points de rendez-vous. Le ticket d'entrée dans les bus VIP ou les limousines : l'abandon de son téléphone dans un sac plastique scellé et identifié. Rudy, qui croyait dissuader le plus grand nombre avec ces conditions inadmissibles pour un jeune connecté du vingt-et-unième siècle, déchanta face à l'engouement.

Les étudiants vétérans du Comité Humanitaire prirent en charge cette logistique. La dynamique ne différait pas de l'organisation du gala de Darney, et ils connaissaient la chanson, pour avoir porté assistance au Comité Évènementiel. Il n'empêche que de drôles d'échos parvinrent à Rudy. Des individus qui ne le connaissaient ni d'Adam ni d'Ève s'indignaient de n'avoir point été invités ou d'essuyer un refus. Ça criait à l'outrage sur ownetwork©. Seuls ses copains de Saunes avaient la belle vie. Ces veinards avaient osé publier sur leur page le même message :

« Pour toute information ou réclamation, veuillez contacter l'organisateur de la soirée, @Authentic-Caramel-vanilla. »

Salauds peu solidaires !

*o*o*

TBC ● EPISODE 32 - part 03

*MEDIA*
Intro vidéo : An Cafe - Tekesuta Kousen. On reste sur de l'oshare kei, avec cette chanson au son festif mais aux lyrics plus mélancoliques.
Traduction
S'il te plaît, écoute
S'il te plaît, entends
Parce que si tu le fais je me retournerai vraiment
Parce que je changerai sûrement ce qui est important
S'il te plaît, écoute
S'il te plaît, entend
Je suis ici
Je te montrerai ma colère et je prendrai ton amour
Et tout le reste.

Toi, qui as accumulé les mêmes expériences que moi,
Tu étais celle/celui qui me comprenait le mieux.
Et chaque fois que je me rappelle ta gentillesse
Les liens qui nous unissent sont plus forts.
La douleur et les obstacles ne sont pas mes ennemis
Nous marcherons ensemble vers un horizon de lumière.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro