S06 - EP 31 ✤ part I
Partie 1/2
L'agent affecté à la protection de Rudy passerait presque pour un punk allégé en piercings et eyeliner. Les motifs blancs de son écharpe chèche ressortaient sur son total look sombre. Comparé à ses collègues, la modestie de sa carrure rendait peu crédible son métier d'homme de sécurité. Cependant, derrière sa sveltesse trompeuse l'on devinait une silhouette ciselée, moulée dans un T-shirt body et un jean slim, tantôt dissimulée par son long manteau en cuir.
Il faisait sensiblement la même taille que Rudy. Le packaging réduit, emballé dans une tenue moins conventionnelle, justifiait que l'individu ne l'intimide pas, contrairement aux bodybuildés en costard de la compagnie. Rudy lui enviait ses Doc'M® façon rangers et visualisait sans peine son allure dans un jeu vidéo. Il ignorait la raison de cette démarcation vestimentaire, mais elle rendait le jeune homme « abordable ».
Ses amis ne partageaient pas son avis. Nola trouvait l'agent sombre, pas seulement à cause des affinités de ses atours avec du charbon. Timothy avait avancé que son regard lui donnait la chair de poule. Sans parvenir à déterminer la couleur de ses yeux, Rudy avait remarqué une cornée injectée de sang. Sans doute la raison pour laquelle l'homme conservait ses lunettes de soleil, même dans une pièce obscure comme le local destiné au rangement de vieux rétroprojecteurs, dans lequel Rudy et lui se trouvaient, à présent que les leurres remplissaient leur mission.
L'agent n'ayant pas jugé utile d'allumer, l'éclairage faible provenait des stores légèrement baissées. Il devait s'ennuyer ferme, derrière son masque de marbre inexpressif. Lorsqu'il se concentra sur son écran de téléphone, Rudy remarqua quelque chose sous son écharpe : un pansement remontait un peu sur son cou. Blessure récente ? Intrigué, Rudy profita qu'il soit absorbé par son portable pour le détailler.
Il lui donnerait moins de la trentaine. De temps à autres, le jeune homme dissimulait le coin fendillé de sa lèvre inférieure. Un hématome avait fleuri au niveau de son arcade sourcilière. Sa raideur, non justifiée compte tenu de l'absence de danger, n'inspirait pas vraiment le garde-à-vous. Rudy se demanda si cette posture droite lui évitait de souffrir. Comme si se relâcher réveillerait le souvenir d'une blessure interne... ou de coups. Que lui était-il arrivée ? Une bagarre ? Pour protéger son précédent client ? Je me fais peut-être des films. La tension de l'agent lui évoquait cette impression de se tenir à proximité d'un soldat bien entraîné.
L'homme ne lui avait pas encore adressé la parole. Pour autant, il ne faisait pas mystère de son opinion, tant il avait été agacé durant le saut au centre commercial, pour le relooking trompe-l'œil. Ce type le prenait pour un de ces gosses de riches qui pliait les autres à sa volonté et soumettait ses gardes du corps à ses lubies, car « papa les embauchait ».
Rudy soupira. Il lui tardait d'avoir le feu vert pour libérer les lieux. Se languissant des bras de Rey, son manque nourrissait sa frustration, maintenant que Red lui avait implanté des idées licencieuses dans la tête. Rey et lui n'avaient pas fait l'amour depuis bien trop longtemps ! Son petit-ami refusait de le brusquer, il le savait. Rey l'estimait encore fragile, mais il n'était pas en sucre ! D'un autre côté, l'ambiance chez Yakim ne permettait pas de longues parenthèses intimes.
— C'est quoi votre nom ? demanda-t-il, pour détourner ses pensées de contrées libidineuses.
L'homme ne daigna pas lever ses yeux de son téléphone.
— Rien que t'aies besoin de savoir.
Sa voix enrouée lui évoqua une consommation sévère de tabac. Le nez de Rudy soutint l'opinion contraire : l'odeur de cigarette était aussi inexistante que l'amabilité. Cet individu estimait sans doute que la courtesse de son contrat lui épargnait l'échange de politesses, puisque leurs routes se sépareraient assez tôt.
— Ça me plaît pas d'appeler quelqu'un « hé, toi » quand je suis amené à le côtoyer, insista Rudy. Vu votre attitude, je ne vous donnerai certainement pas du « monsieur ». Vous me dites comment je dois vous appeler ou je vous attribue un...
— Va pour le sobriquet débile que tu me donneras, concéda l'homme, pour couper court à sa diatribe.
Rudy refusa de se laisser déstabiliser. Cela sonnait comme une rebuffade ; cependant, qui acceptait un surnom attribué par un individu avec qui l'on ne partageait aucune affinité ? Ce mec était bizarre ! Un garde du corps était-il censé se conduire ainsi ?
— Avec tes cheveux et ta tenue tout en noir, va pour Black... Non, se ravisa Rudy. Ça sonne légèrement comme « Blake » et c'est peu inventif. Blacky !
Cette fois, l'homme le regarda, et la tension dans la pièce devint tangible. Devinant qu'il étrécissait ses yeux derrière ses lunettes sombres, Rudy se demanda s'il n'avait pas commis une bourde, tout compte fait.
— Parce que tu vois une différence entre « Blacky » et « Black » ?
Apparemment, le bougre ne le prenait pas mal. Rassuré, Rudy osa un sourire de chenapan. L'agent avait lui-même creusé sa tombe en acceptant un sobriquet au lieu de révéler son nom.
— C'est plus mignon. Et encore, j'aurais pu me lâcher et trouver un surnom débile.
Il cligna des yeux. Rêvait-il, ou le type avait tué un sourire ?
— Blacky, hein ? renifla le garde. Vendu. (Il s'en retourna à son portable.) Je me demande ce qu'ils vont en penser, marmonna-t-il pour lui-même.
N'étant pas censé entendre cette dernière phrase, Rudy scella sa curiosité. N'empêche, qui étaient ce « ils » ?
— Vous avez quel âge ?
— Un peu plus que l'âge de ta première culotte.
Rudy se renfrogna. Son interlocuteur l'envoyait-il sur les roses pour tuer la conversation, afin de ne pas solliciter sa voix éraillée, ou était-il d'un naturel désagréable ? Difficile à dire. Rudy opta pour la seconde.
— Inutile d'en faire un secret d'État. Je pourrai obtenir cette info quand je veux.
— Voilà qui répond à ta question, fit Blacky, sarcastique. Pourquoi me faire chier à te donner une chose que tu peux obtenir quand tu veux ?
Vlan, dans les dents ! Rudy serra la mâchoire. La compagnie de ce zigoto qui le caressait dans le mauvais sens du poil devenait une épreuve. Vivement que leur route se sépare ! Murés dans leur silence, tous deux accordèrent plus d'importance à leur téléphone. Rudy s'informa de l'évolution de l'actualité. Sa conférence de presse prenait d'assaut les réseaux sociaux et les sites internet de certains médias. Parfait. Une polémique en évincerait une autre, et Red pourrait un peu souffler. Il décrocha à l'appel de son petit-ami.
— C'est bon, j'ai réussi à le convaincre, commença Rey. À les convaincre, rectifia-t-il. Tes parents sont chiants !
— Ho, je te permets pas !
C'était bizarre, voire glauque, d'inclure Red dans « parents ». Rey en avait de bonnes !
— T'es arrivé chez toi ?
— À vrai dire j'ai pas encore décollé. Et si tu venais me chercher, plutôt ?
Il changeait d'avis comme une girouette, mais il écoutait une nouvelle inspiration. Soudain, Blacky redressa la tête, contrarié par ce changement de programme. Cependant, il ne fit aucun commentaire.
— On pourrait reconnaître ma plaque d'immatriculation, avança Rey, un brin réticent.
— Je prends le risque. Tes vitres sont fumées de toute façon.
— J'arrive.
— Tu connais l'adresse ?
— Mon GPS m'épargne cette peine.
Rudy raccrocha. De manière provocative, pour voir la réaction du garde du corps, il déclara :
— Mon mec vient me chercher.
— Nous chercher, précisa Blacky.
Si la découverte de l'homosexualité de l'héritier de l'Empire Leblanc l'émut, il n'en montra pas trace, plus intéressé par son téléphone. Rudy s'agaça, puis réalisa la puérilité de sa réaction. À cette allure, il crédibiliserait l'étiquette du gosse de riche capricieux.
— Ton mec laissera sa voiture ici, on prendra le SUV.
— Mais pour...
— Ne pose pas de question stupide, coupa Blacky. Sa Porsche est biplace, on est trois. Dis-moi que tu écoutais en classe durant le cours d'algèbre.
Rudy l'aurait étranglé, si l'énergumène n'avait pas raison au sujet du problème technique. Ce qu'il pouvait lui hérisser le poil ! Il tiqua enfin. Comment Blacky savait-il que son petit-ami conduisait une Porsche ? Ils ne s'étaient jamais vus avant ce jour. Ce type était venu avec le contingent d'agents supplémentaires, demandé par Mir.
— Tu sais qui est Rey ?
— Se renseigner sur le client est la base du métier.
Rudy n'apprécia pas cette réponse mais dut faire avec ; Blacky ne lui en donna pas d'autre malgré son insistance.
*
À son arrivée, Rey découvrit la nouvelle logistique – non négociable –, et se demanda pourquoi Rudy ne s'en était pas tenu au premier plan. Son petit-ami bidouilla une explication.
— J'avais envie de te voir plus vite. Il m'agace !
La seconde raison plus juste, Rey prit une mesure circonspecte de l'agent de sureté qui étudiait les environs à travers les murs vitrés du hall. On le confondrait avec un camarade de fac de Rudy, s'il n'émanait pas de lui une aura froide. Il puait l'homme de terrain, le genre sur ses gardes et prêt à dégainer une arme au moindre danger. Ce dernier retira son manteau et le tendit à Rudy.
— Mets ça.
Son ton disait : « ne discute pas ». Rudy obéit, boudeur. La belle qualité du vêtement adoucit un peu son humeur. Le manteau lui seyait. Se sentant classe, il apprécia d'une caresse le cuir authentique et la douceur noble de la doublure intérieure. La pièce valait une petite fortune. Pas d'odeur résiduelle de tabac. Alors d'où venait la voix enfumée de Blacky ? Son attitude exécrable limitait le dialogue car parler lui était autant pénible sur le plan sanitaire que social, songea Rudy, ironique. Pourquoi ça m'obsède ?
— Donc c'est lui qui te collera aux basques ? s'enquit Rey.
Rudy haussa les épaules.
— Ça n'a pas encore été discuté avec p'pa, mais va savoir si Grand-père ne l'a pas déjà décidé.
« Se renseigner sur le client », avait dit Blacky. Fort possible que Rey ait raison. Et l'homme qui se chargerait à l'avenir de sa protection rapprochée lui courait déjà sur le haricot. Génial !
*
Assis à l'arrière du SUV de Wales Security©, Rudy introduisit son garde du corps à son petit mec.
— Je te présente Blacky-caramel.
Rey arqua les sourcils. Derrière ses verres sombres, le surnommé Blacky-caramel lança un regard torve au blondinet, à travers le rétroviseur interne. Rudy dissimula son amusement.
— Blacky-caramel, Rebel-caramel ou Rey Lee-Cooper, mon petit-ami. Il arrivera que je te fausse compagnie, à toi ou à tes collègues, quand j'aurai envie de me la couler douce avec lui.
Rey étudia Rudy, curieux. Ce n'était pas souvent que ce dernier le présentait sans la moindre ambigüité à un inconnu. Certes, la déontologie de l'agent lui imposait de protéger son client, de la boucler et de ne pas fouiner dans sa vie privée. Mais cela impliquait-il d'accepter un sobriquet caramélisé ? D'un autre côté, ça ressemblait bien à Rudy d'agir ainsi.
— Qui tu fréquentes ne regarde que toi.
Rey tiqua face à la familiarité du garde du corps. Qu'il ait de la conversation n'était pas inhabituel, cependant, cela restait peu courant quand le protégé appartenait à une caste sociale intouchable, à l'instar de Rudy Leblanc. Ce spécimen s'inscrivait à l'école du garde capable d'envoyer paître son client ; Rey le parierait. Comme pour corroborer sa pensée, l'agent poursuivit :
— On doit juste s'assurer que tu ne fourres pas ton nez dans une affaire nauséabonde, et tout le monde sera content.
Rey cilla. Il y avait une différence entre protéger quelqu'un et l'empêcher de se mêler de ce qui ne le concernait pas, même si c'était pour sa sécurité. Comment cet homme définissait-il « affaire nauséabonde » ? Rudy n'ayant pas noté la subtilité, Rey tut ses pensées.
— T'aurais dû l'appeler « Smoky », plutôt.
— Comment t'as deviné que c'est de moi que lui vient Blacky ?
— Rudy..., soupira Rey, blasé par tant d'ingénuité.
— Bon, d'accord, le « caramel » m'a vendu.
— T'es vraiment « blond » par moment.
— Mais je t'emmerde ! (Voyant Blacky partager la moquerie de son petit-ami, Rudy s'offusqua.) Pour la peine, je change d'avis sur ce que j'avais prévu.
N'en pensant pas un traître mot, il laissa Rey mariner le temps de saisir son texto. Il se ravisa et lança un appel.
— Qu'avais-tu prévu de faire... chez toi ?
— Là, c'est toi le « blond » s'il te faut un dessin, marmonna Rudy. Allô ? ...Ouais, je suis en route. Mais y'a un changement de programme. C'est possible de libérer l'appart avant mon arrivée ? Faites visiter la ville à Nola. Ne me dérangez pas dans l'heure qui suit.
— Ajoute une heure, glissa Rey.
La rougeur furieuse de ses joues manqua le terrasser d'embarras. Rudy sourit, grivois.
— Dans les deux heures qui suivent.
Au volant, Blacky se violenta pour ne pas lever les yeux au ciel mais échoua. Le sourire de Rudy s'élargit. Il ignorait pourquoi il avait envie de titiller ce type. Son correspondant le rappela à son téléphone.
— J'ai pas besoin de te faire un dessin. ...Va te faire foutre, Mirabelle, dit-il en éloignant son portable, amusé.
— Mais avec plaisir, leur parvint la réponse hilare de Mir.
Rudy raccrocha. Rey s'étonna de sa grossièreté.
— C'est quoi le souci ?
— Il a dit que je l'inspirais... juste après une phrase que je tairai, même sous la torture.
Rey réprima un sourire nigaud. Il regretta ne pas être au volant, sinon il aurait appuyé sur le champignon. Son excitation grimpait de manière inversement proportionnelle à la distance les séparant de l'appartement de Rudy. Une passion réciproque, car son homme refusa de le regarder durant le reste du trajet. Sage décision. Un seul échange visuel, et ils se seraient sautés dessus à l'arrière du véhicule.
Un problème se posa. Rey réalisa qu'il en était le seul incommodé. Rudy et Blacky ne semblaient pas dérangés à l'idée d'une tierce personne déambulant dans l'appartement, tandis qu'un couple forniquerait dans la chambre. Non que cela refreine les ardeurs de Rey, mais tout de même ! Qu'avait fait son petit-ami de sa pruderie ? Son inconfort dut se lire sur son visage, car l'agent de protection avança :
— Mes ordres sont catégoriques. Je ne le lâche pas d'une semelle. Je suis déjà en « effectif réduit » à cause des fantaisies du jeune « héritier ». Si en plus, il faut faire des concessions, autant me remercier tout de suite. Jouer au baby-sitter n'est pas ma vocation.
Piqué, Rudy grommela :
— Eh bien, fais comme chez toi. Mais tu dois te douter que mon frigo est vide. Il reste sûrement des bonbons dans le placard, avec un peu de chance, dit-il, narquois. (Il saisit les deux pans de l'écharpe de Rey et l'entraîna vers sa chambre.) Ne laisse entrer personne avant au moins deux heures, lança-t-il. Pas même mon père !
— Tch, entendirent-ils de façon très distincte.
De toute évidence, Blacky souffrait de recevoir des ordres. Il sortit son portable de sa poche et composa un numéro, sous l'œil épieur de Rudy. Pris de court par un petit-ami désormais peu intéressé par la bagatelle érotique, Rey souffla :
— Que fais-tu ?
— Chut !
Une plainte leur parvint depuis la pièce à vivre :
— Je n'en peux déjà plus ! C'est dégradant, s'indigna Blacky. Garde du corps d'un môme, non mais je rêve ! J'aurais préféré une rétrogradation, ou encore une mise à pied. Ça m'aurait fait des vacances, et méritées ! ...Même dans mon état, je vaux plus que tous ces types réunis. ...Comment veux-tu que je garde mon calme ? Figure-toi que là, maintenant, je dois me coltiner sa seigneurie princière en train de s'envoyer en l'air dans la chambre, avec ordre d'empêcher quiconque d'entrer dans son palace, y compris sa seigneurie paternelle royale ! Et il a de l'arrogance à revendre, il table sur un marathon de deux heures. ...Ouais, moque-toi, Bratzy. Je t'en foutrais des « il faut que jeunesse se passe » !
L'indignation céda à l'amusement. Rudy n'aurait presque pas reconnu sa voix, tant la douceur la transformait.
— Mais tu ne devineras jamais. Il m'a donné un surnom. ...Tiens-toi bien. « Blacky », du premier coup. ...T'auras les détails. Par contre, il a ajouté quelque chose comme « caramel » au bout, mais ça revient au même. ...Cesse de faire ta hyène, arrête de ricaner !
La réprimande n'eut probablement pas l'effet escompté, à en juger son manque de conviction. Il maugréa soudain, dépité :
— J'ai un truc avec les blonds, que veux-tu ? ...Mon look corbeau me sied à merveille. Ce n'est qu'une coïncidence si ça a vendu la mèche au môme. ...Non, je t'assure, c'est vraiment un gamin. Et le digne éjaculat de son père, avec ça, soupira-t-il. T'as déjà rencontré le spécimen. Maintenant, imagine la version miniature. En ce moment, il m'épie à travers la porte de sa chambre.
Rudy se figea. Ce n'était même pas une supposition, Blacky savait. Ce dernier ouvrit l'une des portes-fenêtres du salon et accéda au balcon.
— Comment a-t-il su ? chuchota Rudy à Rey, incrédule. T'as compris tout ce qu'il racontait ?
— J'ai surtout compris que tu n'en as plus envie, grommela Rey.
Rudy eut la décence de paraître penaud.
— J'attendais que tu me plaques sur le lit pour me détourner de ma curiosité. Mais tu ne l'as pas fait. Conclusion : t'étais aussi curieux que moi.
— Vas-tu te taire, Caramel ?
Rudy sourit, victorieux. Il tapait dans le mille. L'attirant à lui, Rey fit disparaître son air suffisant d'un baiser vorace. La suite ne fut que frissons et urgence.
*o*o*
TBC ● EPISODE 31 - part 02
Je vous annonce donc que la partie suivante sera classée 3e C du label "C-C-C". Éloignez les âmes innocentes.
*MEDIA*
Intro vidéo : Lullaby of Woe - Ashley Serena. Parce que l'ambiance "creepy, spooky & dark" de cette chanson irait bien au côté mystérieux de "Blacky".
Birds are silent for the night
Cows turned in as daylight dies
But one soul lies anxious wide awake
Fearing all manner of ghouls, hags and wraiths
My dear dolly Polly shut your eyes
Lie still, lie silent, utter no cries
As the witcher, brave and bold
Paid in coin of gold
He'll chop and slice you
Cut and dice you
Eat you up whole
Eat you whole
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro