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S06 - EP 30 ✤ part I

Partie 1/3

Le désespoir de Red, à l'idée que Rudy soit monté au créneau pour défendre sa cause, céda à la perplexité face au tableau exposé à la télé. De droite à gauche, Nola, Timothy, Rudy, Junior et Brendan n'avaient pas daigné retirer leurs lunettes de soleil. Excepté le footballeur, les quatre étudiants installés à la longue table greffée de micros s'étaient vêtus de façon identique. Seuls les accessoires différaient. Un béret coiffait Timothy, un chapeau en feutre, Rudy ; une écharpe réchauffait Junior, et un foulard protégeait le cou de la seule fille du lot. Pour le reste, ils arboraient le même look preppy, édité avec soin.

Nombre de reporters se demandaient l'identité des jeunes flanquant Rudy. Certains avaient reconnu le modèle Timothy Medley. Quant aux autres, il fallut se contenter d'une allégation spartiate.

— Ce sont des amis.

— Des amis qui apprécient « moyen » qu'on s'en prenne à Red Kellin et par effet domino, à Rudy, balança Nola d'un air farouche.

Cette fille est folle, pensa Rudy. Il adorait son brin de folie. Il retira ses verres Iridium, comme pour mieux marquer son propos.

— Vous ne connaissez que Red Kellin. Et encore, ce qu'il veut bien vous montrer. Vous ne connaissez que l'icône. Vous ne connaissez pas son professionnalisme et vous ne connaissez rien de l'homme formidable derrière la star. Personne dans les médias, personne dans cette salle, ne connaît Andy Rell tel que je le connais, martela-t-il.

Sa manière d'appuyer sur « je » ne faisait pas mystère de sa possessivité. Du moins, fut-elle flagrante pour ceux qui le côtoyaient.

— Cet homme m'est plus cher qu'un ami. Je le considère comme un frère et c'est réciproque. C'est quelqu'un qui a contribué à mon équilibre personnel. Encore plus aujourd'hui, il m'est d'une aide précieuse.

Red contint son émotion en se mordant la lippe. Comment Rudy s'était-il arrangé pour rameuter du journaleux en si peu de temps, jusqu'à s'insérer en direct dans une édition du JT ? S'agissant du Canal 3, Red devinait que Torcy-Junior n'y était pas étranger. Mais tout de même, cela demandait une sacrée logistique ! Néanmoins, nul média ne raterait la première apparition publique de Rudy Leblanc. Toutes les presses prévenues avaient certainement envoyé un agent couvrir l'évènement.

— La façon dont les médias s'acharnent sur lui depuis le début de la semaine est écœurante, assena Rudy. On l'a jugé coupable d'avoir été présent sur la place Blue Square au moment de ma prise d'otage. Je vous pose la question. Combien d'entre vous apprendraient la prise d'otage d'un proche, d'un frère, et resteraient sagement à la maison pour suivre la retransmission à la télé ?

— Le mouvement de foule aurait pu faire d'autres blessés, lança un journaliste.

— Cette ritournelle me chauffe les oreilles, gronda Rudy. Vous dites donc qu'on doit accabler une personne qui se sent concernée par le malheur d'un proche, et fermer les yeux sur le comportement d'écervelés n'ayant pas compris que c'était dangereux de s'exciter sur les lieux d'une prise d'otage, avec un homme armé et bardé d'explosifs ? Vous estimez que ces fans sont des idiots infichus d'évaluer la dangerosité d'une situation, et c'est donc à Red de tenir compte de leur manque de bon sens et d'agir en conséquence ? Quel est votre nom, monsieur ?

Rudy entendait bien souligner l'étroitesse de la réflexion du journaliste. Peu lui importait que le processus soit humiliant. Car les responsables de cette mascarade s'appelaient « groupies » et « journalistes ». Il attribuerait aux premières une intelligence limitée et aux seconds des propos absurdes. Ironiquement, il ne donnait même pas dans la calomnie. L'homme, que Rudy chercha des yeux, se sentit soudain mal à l'aise, comme l'attention de ses collègues se focalisait sur lui.

— Oswald.

— Dites-moi, Mr Oswald, trouvez-vous normal que des gens s'excitent à la vue d'une personne, alors qu'à cent mètres, un individu est livré à un dégénéré qui lui pointe une arme sur le crâne ?

Des murmures manquèrent noyer la réponse d'Oswald.

— Non. Mais...

— Ce sera tout, Mr Oswald, coupa Rudy, impérial.

Dans le salon de Yakim Orlando, les bouches béaient.

— Il est en mode « Lightning », souffla Kurt.

— Carrément ! exhala Yakim.

— C'est du Rudy tout craché, oui, fit Bill.

Ilona stocka l'information. Apparemment, ce tempérament ne sortait pas de l'ordinaire.

— Ça doit être typique des Leblanc de répondre à une question par une autre, marmonna Red.

Néanmoins, cela restait la meilleure façon de gérer cette engeance de journaleux toujours en quête du malaise, de la petite bête, de la question qui dérange. Désormais, l'inconfort avait changé de camp. Dans l'assemblée, personne ne semblait vouloir rebondir, au risque de paraître méprisable. Parce qu'ils n'interviewaient pas la rockstar à scandale mais la victime de l'affaire pour laquelle la réputation de Red Kellin était envoyée au bûcher. Personne n'avait anticipé ce scénario.

— Les gens ont vite fait d'oublier les enjeux, poursuivit Rudy. Vous savez, je suis aussi fan de Red Kellin. Je sais ce que c'est, d'être un Holy Sucker. Mais il y a des moments où il faut arrêter les conneries !

Il frappa du poing sur la table. Réalisant son agressivité, il s'obligea à s'adosser contre son siège. Mais il ne les épargnerait pas. Des mains se levèrent. La plupart des journalistes semblaient jouer le jeu et attendaient que leur soit accordé un temps de parole, comme stipulé en préambule par l'attaché de presse de Brendan Solem. Toute question sur sa période de captivité serait rejetée, à moins que Rudy n'aborde lui-même le sujet. Cependant, il comptait monopoliser le « dialogue » et limiter les occasions de mordre des piranhas.

— D'autre part, toutes ces allégations sur la dangerosité de la présence de Red sur les lieux ne sont qu'un moyen d'alimenter la polémique et de s'acharner sur un bout d'os médiatique, parce que vous n'avez que ça sous la main. À croire que vous chômez.

— La dangerosité était réelle ! croassa quelqu'un. Vous ne pouvez pas la balayer d'un revers.

Rudy le toisa. Junior haussa les sourcils. Cet idiot, comme bien d'autres, n'avait pas encore compris qu'il ne s'agissait pas d'un débat.

— La « dangerosité » n'est plus d'actualité, au temps « T » et à la seconde « S » où je vous parle, opposa Rudy. Mais la polémique ne cesse d'enfler, de la population aux politiques, en passant par des psys au rabais. Pourquoi ? Parce que les médias s'en repaissent à loisir. La censure autour de ma personne en a frustré plus d'un, je le concède. Alors vous vous rabattez sur le sujet potentiellement « scandaleux ». C'est beau, le journalisme !

L'indignation s'invita dans les murmures. Un léger brouhaha de protestations vit le jour face à sa condescendance. Rudy lisait de l'agacement dans leur langage corporel. La consigne de la permission pour la prise de parole fut piétinée.

— Vous portez des accusations déplacées !

L'approbation de ses homologues sembla légitimer l'initiative du journaliste. Mais un Rudy cynique lui coupa l'herbe sous le pied :

— Cela vous choque que je vous imite ? Peut-être ai-je une idée surfaite ou fantasmée du métier. Je demanderai l'opinion éclairée de ma mère, elle est du milieu. En attendant, je me lève tous les matins au son de la calomnie de Red Kellin sur une chaîne d'infos, au point de douter de la fréquence radio. L'information se change en ragots de presse people. Red Kellin par-ci, Red Kellin par-là, et personne ne souligne que le scandale est créé par les médias ! Tout le monde a occulté que Chayton a ouvert le feu sur la population bien avant l'arrivée d'Andy. La « dangerosité » s'appelait Chayton Pratchett, pas Red Kellin ! Ce serait bien de se renseigner sur le déroulement exact des faits, au lieu d'entraîner une population crédule dans ce délire collectif en tissant un chapelet de boniments !

Brendan se retint de siffler, un brin impressionné.

— Vous ne pensez pas...

— Allez-vous me laisser m'exprimer, ou dois-je faire annuler cette conférence séance tenante ? articula durement Rudy.

La menace flotta dans l'air. D'un regard de rapace, Rudy balaya la salle désormais interdite.

— Je n'ai pas organisé cette session pour qu'on échange nos opinions, aussi intéressant puisse être le débat. C'est pour souligner les conséquences de cette foutue polémique autour de Red Kellin, nourrie par les médias, dont vous êtes la représentation dans cette salle. Et je vais m'adresser à tous ceux qui y contribuent. À la population, aux chroniqueurs, aux rédacteurs et éditeurs de presse, aux hommes et femmes politiques et aux psychologues à un dollar cinquante qui sautent sur la récup médiatique. Avez-vous conscience que cette façon malsaine de nourrir ce sujet fait passer la police, les flics, pour des incapables, alors qu'ils ont fait du bon boulot ? À nourrir la polémique, vous dénigrez leur job, quand ils ont besoin de remerciements !

— Donc, votre présence ici s'explique par le fait que, selon vous, la presse « s'acharne » injustement sur Red Kellin ? Vous ne faites pas de la récupération médiatique ?

Rudy songea que le bellâtre se repentirait de son ton sarcastique.

— J'ai du mal à saisir la pertinence de cette question. Mais je vais me montrer magnanime et y répondre.

Junior pouffa. Le journaliste dut rougir, mais il était trop loin pour que Rudy l'atteste. Brendan esquissa un sourire en coin. Le petit gérait, même s'il risquait de s'aliéner la presse en les humiliant ainsi. Remarque, le garçon n'en avait cure d'être apprécié ou non des médias.

— Je suis ici parce que des individus supposément dotés de « bon sens » ont la fâcheuse manie de le mettre au placard dès qu'il s'agit de Red Kellin. C'est ironique de voir le bout de poutre dans l'œil de l'autre avec un brin de paille dans le sien. Est-ce si plaisant de taper sur Red ? Non, sérieusement, ça m'intrigue. À cette allure, la presse va en faire un sport national. Red dira qu'il vous donne du travail, et vous savez quoi ? Vous lui donnez raison.

Dans le salon de Yakim, s'éleva un sifflement.

— Cassé ! fit Hayden.

— Ce blondinet est bien parti pour rentrer dans les annales, marmonna Inna.

— Il va passer au Grand Zapping du Canal 4, c'est sûr et certain, prédit Saïd.

Ses amis abondèrent dans son sens. À la télé, Rudy continuait d'imposer l'écoute avec arrogance.

— On s'en prend à la mauvaise personne et tout le monde le sait. Il est temps que ça cesse. Il y a plus gratifiant que débattre sur la santé mentale d'une rockstar que la vie n'a pas épargné. De fait, vous la lui pourrissez davantage !

Brendan assistait aux première loges à un show épique. Les chaînes ayant dépêché un agent et un cadreur en auraient pour leur audimat.

— Red Kellin vous a-t-il demandé de prendre sa défense ?

— Andy n'a pas besoin de moi pour se défendre, statua Rudy. Ma démarche est purement égocentrique. C'est pour moi que je suis ici. Parce que ça me pèse d'entendre des vertes et des pas mûres sur une personne qui a été et qui est un point d'ancrage dans ma vie. Je n'aime pas qu'on s'attaque aux miens, j'ai tendance à le prendre personnellement, déclara-t-il, froid.

Que ceux qui l'entendent lisent donc entre les lignes. La médiatisation de son enlèvement avait levé le voile sur son ascendance. Une attaque contre Red Kellin contrariait l'héritier de l'Empire Leblanc ; à bon entendeur, salut ! Mais plus que tout, l'irréflexion de mous du ciboulot éroderait bientôt la patience d'un certain Dean Lightfoot III. En réalité, Rudy remplirait un devoir civique en les protégeant du courroux paternel, s'il parvenait à réduire les calomniateurs au silence.

*o*o*

TBC ● EPISODE 30 - part 02

*MEDIA*
Intro vidéo : Shine - Matt Beilis. Parce que Rudy pourrait bien chanter ce refrain.

Turn up the lights, show me the stage
Throw me that mic, I'll go all day
This is my time, my time to shine
Count it on down, spark that fuse
Mark my words, front page news
This is my time, my time to shine
Watch me shine, watch me shine

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