Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

S06 - EP 18 ✤ part III

Partie 3/4

— Rudy, tes chaussons ! gronda une voix réprobatrice.

Il ne tint pas compte de la réprimande paternelle. Bill remercia le soutien de la limousine quand le jeune homme se jeta sur lui. L'étreinte se resserra comme Rudy se mettait sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur. Dans un état second, Bill osa à peine refermer ses bras dans le dos de son ami.

— Dis-moi que je ne vais pas me réveiller, chuchota-t-il, la peur au ventre.

Il craignait d'ouvrir les yeux dans son lit et réaliser que tout ceci n'avait été qu'une invention de son esprit. Il y a deux heures, il se trouvait dans son studio. Le voilà à des kilomètres de chez lui, dans une propriété énorme, dans les bras d'une personne qu'il n'avait plus vu depuis deux semaines. Or il jurerait que plusieurs années les avaient séparés.

— Non, tu ne rêves pas, dit Rudy.

Bill n'y crut pas. Même dans ses rêves, la voix de Rudy restait criante de vérité.

— Tu ne vas pas disparaître si je te serre fort, hein ? supplia-t-il.

— Pourquoi ? s'enquit Rudy sans desserrer ses bras.

— Parce que c'est toujours quand je te serre fort contre moi que tu t'évapores. Le rêve devient un cauchemar, et je me réveille.

Sa voix se brisa. Rudy eut mal au cœur. Il n'avait jamais entendu Bill pleurer. Cela lui était presque inconcevable que ce garçon facétieux ait jamais pleuré un jour. Il ne fut pas le seul à le penser. Bill n'avait pas versé de larmes à l'annonce officielle de la disparition de Rudy. Il s'était plongé dans un mutisme inquiétant, au point de désespérer ses proches. Durant trois jours, il n'avait pas ouvert la bouche.

Marine avait dû prendre les choses en main pour le retour à Saunes. Elle l'avait materné, s'était assurée de son alimentation, l'avait même exhorté à pleurer. Elle, avait pleuré. La situation n'avait pas changé, mais elle serait devenue folle si elle avait contenu cette peine toxique. Bill n'avait rien exprimé. De quoi effrayer, de la part d'un jeune homme si expressif. Il avait recommencé à répondre par monosyllabe en voyant l'ambiance de deuil à la maison. Son for intérieur s'était révolté contre l'idée des funérailles de son ami, aussi avait-il peu à peu renoué avec la parole.

Le premier jour de son retour de Nior, Nola avait refusé de le laisser dormir seul. Puis il avait préféré la présence de Marine à celle étouffante de sa famille. Sa petite-copine se contentait d'être là et de partager sa douleur en silence. Mais il lui avait tu ses cauchemars. Elle le découvrait comme tous les autres ce soir-là.

— Tu ne rêves pas, Billy, le rassura Rudy. C'est moi. C'est bien moi. Tu sens ?

Il saisit la main de son ami et la posa contre sa joue. Bill se mordit la lèvre pour ne pas pleurer. Mais ses yeux brûlants attendaient qu'il les soulage. Le sourire de Rudy lui autorisa enfin à verser ses larmes. Il céda, dans une accolade étouffante.

— Tu m'asphyxies, abruti.

— Moi aussi je t'aime, Rudy.

Rudy cilla. La déclaration le perçait en plein cœur. Il se demanda si l'on ressentait cette émotion lorsqu'on avait un frère. Il refusa de donner dans la boutade.

— Tu m'as manqué, Bill.

— Nous aussi on peut ?

Le trémolo de Marine la trahit. Ses larmes appelèrent celles de Rudy.

— Mais oui. Venez-là.

— Je ne veux pas de câlin collectif, je le veux à moi tout seul, grommela Darel.

De toute évidence, il était gêné par ces effusions publiques. En plus du chauffeur, un groupuscule d'inconnus s'agglutinait sur le perron. Ils dévisageaient sans politesse ces jeunes colosses larmoyants en train d'engloutir un blondinet dans un gros câlin. Marine chapitra Darel :

— Ferme-la et viens faire câlin ! C'est pas tous les jours de ta pauvre existence que tu partageras les bras de Caramel-vanille et de trois nanas. Alors profite, l'affreux !

Darel obéit.

— J'adore cette fille, soupira Rudy, comblé.

— T'as intérêt à plus disparaître, ou c'te fille que t'adores te bottera les fesses jusqu'en Antarctique. Et elles vont pas aimer.

— Arrête de le menacer, 'Rine, gronda Bill.

— Tu peux parler, toi, surenchérit Nola. T'es une vraie loque sans Rudy, le vendit-elle. Alors hors de question qu'il s'envole à nouveau.

— On ne se quitte plus jamais, dit Marine. Plus jamais. Promettez !

Son self-control désormais de l'histoire ancienne, elle chialait à grosses gouttes.

— Promets, Rudy, intima Hayden. Ça ne se fait pas de faire pleurer une fille.

— Ouais, c'est pas gentleman, appuya Enzo. T'as bien foutu la merde en disparaissant.

— Promis, souffla Rudy, submergé par leurs émotions.

Nola ravala un soupir ; ces abrutis avaient réussi à faire pleurer Rudy. Elle ne savait jamais comment réagir face aux larmes des autres. Y avait-il seulement une manière adéquate d'agir dans ce genre de situation ?

— C'est pas comme si c'était sa faute, les gars ! rappela-t-elle.

— Il n'aura qu'à faire en sorte que ce soit sa faute, opposa Darel. Tu ne sais pas ce que c'est d'attendre un ami qui t'a demandé de l'attendre et qui ne revient pas. Cette attente ne te quitte plus, c'est horrible ! Tu attends, mais il ne revient toujours pas. Et tu attends quand même. Tu attends malgré tout, de peur que si t'arrêtes, plus personne ne l'attendra à son retour.

Touché, Rudy fut surpris de l'entendre de Darel. Puis il réalisa. Darel vivait à Nior désormais. Le jeune homme avait espéré l'apercevoir à chaque coin de rue. En vain. L'attente l'avait hanté. Car il avait bel et bien demandé à ses amis de l'attendre, quand il se rendait en coulisses. Darel avait continué à tenir cette promesse.

— Aw, le caïd a un cœur, charria Nico. On dirait qu'il craque.

Il ne l'avouerait pas, mais la justesse des mots de Darel le bouleversait. Lui aussi avait attendu. Sans jamais savoir si Rudy reviendrait, sans jamais cesser d'espérer. Par son caractère définitif, la mort imposait l'absence, le vide, le manque, mais pas l'attente d'un retour. L'incertitude ? L'incertitude était une torture !

— Tout le monde craque pour Rudy, toi le premier, Nico, contra Sandy.

— Même pas vrai, bougonna Nicolas sans conviction.

Ben éclata de rire. Un rire si communicatif que le reste de la bande suivit.

— Bon sang, ça fait du bien de te revoir ! exhala Bill.

Il s'exprimait pour tous les autres. Tremblante, Nola s'agrippa à la chemise de Rudy.

— Surtout de t'entendre et te toucher, confessa-t-elle. On n'a même pas pu t'avoir au téléphone. Je commençais à trouver le temps long.

— N'en profitez pas pour le tripoter ! J'ai toujours le monopole des mains baladeuses.

D'un même mouvement, tous se tournèrent vers Rey. Marine siffla, grivoise :

— Ouh là là, môssieur est territorial.

Les larmes furent essuyées, dans l'espoir de paraître présentable face au comité d'accueil. Six personnes : trois femmes inconnues, dont une sacrément « gaulée », un jeune homme à la peau cacao, un petit garçon et Rey. Excepté ce dernier, appartenaient-ils à la famille de Rudy ?

— T-eyes... Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas manqué ? marmonna Bill.

— C'est bizarre, c'est réciproque.

Leur sourire en coin démentit l'hostilité de leur échange.

— Tu vis encore ? renifla Nico, dédaigneux.

— Ce type est aussi increvable qu'un cafard, lâcha Hayden. Tu coupes un bout, l'autre bout continue de t'enquiquiner.

Darel ricana.

— Il fut un temps où T-eyes était adulé et craint, déclama-t-il. Ce temps est révolu.

Ses amis s'esbaudirent, à l'exception d'Enzo. Au fond, les copains de Rudy de Saunes ignoraient une grande partie de son essence, songea Rey. Ceux de Balmer le savaient capable du pire. La facilité avec laquelle il passait à l'acte, aidé des bons stimulus, ne l'inquiétait pas le moins du monde.

— J'en connais qui rentreront chez eux les pieds en avant, rumina Enzo.

Le regard assassin de Rey le mettait mal à l'aise, tandis que ses camarades se tenaient les côtes, hilares. Rudy frissonna de plaisir. Son père avait eu raison. Les revoir tous ensemble le ressourçait. Cette ambiance unique ne se créait qu'avec la bande réunie. Ces répliques pointues, ces piques, ce sarcasme étaient rassérénant. Dommage qu'Alex manque à l'appel.

À leur surprise, Rey geignit un « aïe » en se massant la nuque. Il torpilla de ses prunelles le malotru qui avait eu l'outrecuidance de lui assener une taloche dans l'arrière du crâne. Ce malheureux ne tenait pas à la vie !

— Seul Rudy a ce rare privilège !

— Le monopole des mains baladeuses, hm ? persifla Dean, mauvais.

Rey baissa les yeux. Une rareté au rang de patrimoine étatique. Cela restait à charge de revanche, cependant. Depuis le début de la soirée, il attendait son beau-père au tournant. Rudy se détourna pour rire et s'intéressa au chauffeur.

— Vous êtes venus en limousine...

— Comme si tu l'ignorais, renchérit Bill, en lui passant un bras possessif autour des épaules.

Rudy comprit qu'il ne le lâcherait pas de la soirée. Il en connaissait un qui râlerait. Il espérait néanmoins ne pas signer pour un remake de la veille. Rey était arrivé au moment où il accueillait Junior avec un gros smack. Son petit-ami avait refusé de départir cette innocente marque d'affection du statut de « baiser torride ». Si puéril ! Rudy remerciait simplement son ami qui lui ramenait sa Lamborghini. OK, ce n'était pas si innocent, il s'amusait aussi à déstabiliser Junior, si composé d'habitude. Il avait vite déchanté face à la mine noire de Rey. Décanter la situation avait été un défi.

— Tu en connais qui fourrage leur langue dans la bouche de quelqu'un pour dire ensuite : « c'était pour rire » ?

Rey et sa foutue mémoire ! La pique avait fait mouche, car Rudy se prenait ses propres mots dans la tronche. Il se souvenait les avoir jetés à son père, après son langoureux baiser avec Red lors d'une soirée chez Korgan.

— J'ai pas mis la langue !

Sa réponse avait soufflé sur les braises de Rey, qui avait souligné, fort à propos, que dans la situation inverse, Rudy lui aurait pondu un œuf de jalousie bien plus dur. Depuis, Rudy sentait comme un froid entre Junior et Rey. Un euphémisme. D'autant que Mir avait farouchement défendu son meilleur ami. Mir se fermait dès qu'on prononçait le prénom Rey. Rudy s'était repenti de son petit jeu de déstabilisation lorsque Junior l'avait retourné contre lui et devant Rey, à dessein.

— Tu sais, je suis partant pour tous les smacks que tu voudras bien m'offrir à Darney.

L'espace d'une seconde, Rudy avait craint pour la vie de Junior, tant le regard de Rey lui promettait l'enfer. Seul l'éloignement de son petit-ami lui avait permis de retrouver ses deux amis espiègles et mystérieux. Quelque chose clochait entre Rey, Mir et Junior, et cela le travaillait. Cette nuit, Rudy escomptait savourer la présence de tous ses amis. Alors certaines personnes mettraient de l'eau dans leur vin, sinon il tirerait les oreilles aux plombeurs d'ambiance. Une sérieuse discussion pendait au nez de Rey.

*o*o*

TBC ● EPISODE 18 - part 04

*MEDIA*
Intro vidéo : Digital Daggers - Aquarius. Bande son choisie pour sa mélodie plutôt que pour ses lyrics. Parce que je trouvais que le son va bien avec la scène de retrouvailles.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro