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S06 - EP 14 ✤ part III

Partie 3/4

Top-modèle au sommet de sa carrière à vingt-quatre ans, Glenn avait appris une loi impitoyable de la mode : la loi du plus fort et de l'hypocrite. Dans son métier, l'hypocrisie était fashion, les coups de putes trendy, et les coups bas mainstream. Savoir les rendre garantissait votre survie. Conseil gratuit d'un ami, facturé cher par un ennemi.

Jauger son adversaire avant de présumer de ses forces restait le meilleur moyen d'échapper à un retour à l'envoyeur. Ça ne marchait pas toujours. Jamais avec un Leblanc. Avec cette engeance, comme disait Confucius, vous voyiez vos ennuis de près quand votre pensée n'allait pas loin. Glenn les voyait en haute définition. Il était victime d'un chantage éhonté et cela lui minait le moral.

La sensation d'une épine dans le pied était préférable à celle d'une épine dans le cul. Dans le pied, on sautillait ou boitillait le temps de trouver une assise pour se déchausser puis s'affranchir de la nuisance. Dans le cul... Il se pouvait que l'on soit obligé de présenter son postérieur de façon embarrassante à un tiers qui retirerait la gêne. Glenn avait une épine dans le cul et aucune aide.

Ce chantage nuisait à ses performances, rognait davantage ses rachitiques heures de sommeil. Or en pleine fashion-week, son bagage professionnel lui interdisait les incartades. Junior l'avait changé en coursier. Pour l'instant. Il n'était pas à l'abri d'une nouvelle lubie. Dans les villes foulées du pied durant la semaine de la mode, le garnement l'avait envoyé récupérer un item commandé tranquillement depuis chez lui. Glenn avait dû se plier en quatre avec son agenda chargé.

À New York, il avait participé à une vente aux enchères pour acquérir des pièces authentiques de décoration d'une mustang première génération. La consigne : « ne reviens pas bredouille ou je te livre à qui tu sais ». Glenn avait dû bluffer sur des sommes qui lui auraient défrisé le cheveux, s'il ne se rasait pas la tête. Il avait manqué finir aux arrêts, lorsque le commissaire-priseur avait réalisé qu'il n'était pas Torcy-Junior Reich-Andriana. Le préjugé sur les noirs voleurs avait encore un bel avenir.

Maintenant, Glenn se trouvait à Paris et des heures de train le séparait d'un millésime bordelais. Le vignoble refusait de livrer ses bouteilles scandaleusement coûteuses, car le vigneron ne les remettait qu'en mains propres à une clientèle très sélecte. Il n'aurait jamais le temps de s'y rendre. Or la consigne n'avait pas changé. « Ne reviens pas bredouille, sinon... »

S'étant lui-même jeté dans la gueule du loup, Glenn n'avait pas fini de s'en repentir. À deux reprises, il s'était frotté à plus fort que lui. Pour n'avoir pas appris la leçon la première fois, il s'en mordait les doigts. L'horloge de son portable lui annonça encore une longue heure d'attente dans les coulisses. Augmenter le chauffage serait-il du luxe ? À qui se plaindre ? Il parlait à peine un mot de français, même s'il en captait des bribes.

Personne n'avait le temps de s'inquiéter de sa frilosité. Mais quelques degrés supplémentaires fluidifieraient ses idées. Comme ses miches, elles se gelaient dès qu'il pensait à Torcy-Junior. Les cent pas dans l'espace exigu le réchauffaient à peine. Putain, pourquoi avait-il merdé ? La réponse à cette question s'appelait « regrets ».

— Glenn !

Il leva brusquement la tête. On l'appelait depuis un moment. Le français rapide du créateur lui parvint :

— Bon sang, il fout quoi ce godelureau ? Cet imbécile va foutre en l'air le timing !

Le mannequin recourut à une respiration ventrale pour se calmer. Qu'est-ce qui l'empêchait d'envoyer tout valdinguer ? Ah, oui, il avait assez merdé. Il deviendrait la risée des salons s'il claquait la porte au nez à une maison reine de la fashion-week. La pensée lui vint, caustique, que ce créateur aurait été mielleux et aux petits oignons avec Dean. De toute façon, le contrat de ce dernier lui épargnait les défilés. Trop souverain pour ramper sous les ordres d'un designer... Ou il n'a pas besoin de ce métier pour vivre. Moi non plus, d'ailleurs.

Peut-être était-il temps d'imposer ses conditions à sa nouvelle agence. R-MY© aurait vent des conditions dégradantes de ce catwalk. La plupart du temps, les show-défilés étaient éreintants. Ils n'avaient pas à être misérables. Glenn arrêta sa décision : il signait sa dernière fashion-week en tant que vulgaire cintre.

*

— Il parait que tu es un génie. Si tu étais victime d'un chantage, comment t'y prendrais-tu pour y échapper ?

À son regard perçant, Glenn comprit qu'il n'éconduirait pas Rey sur l'identité de la victime.

— Ça dépend des paramètres du chantage, répondit Rey. Néanmoins, le plus efficace est de trouver le point faible de ton maître chanteur et retourner la situation. Là encore, il faut disposer de certaines ressources pour, à son tour, faire chanter son bourreau.

Il lui avait fallu du temps pour réaliser qu'il était plus malin que Lucas à ce « jeu ». Et depuis son indignité avec Heidi dans les coulisses de l'Opera House, Rey avait décrété d'élever son niveau. Glenn soupira, accablé. Rey compatit.

— Mon discours ne t'aide pas, désolé. C'est à cause de ce problème que tu es lamentable, dernièrement ?

— Merci pour ton réconfort.

— Will aussi le pense. Qui te fait chanter ? Pourquoi ? Qu'as-tu fait de blâmable qui ait entraîné ce genre de situation épineuse ?

— Ces questions sont-elles rhétoriques ?

Rey leva des sourcils impeccables.

— Ai-je une tête à poser des questions rhétoriques ?

— Celle que tu viens de poser est rhétorique !

— Non, tu y as répondu à l'instant.

Glenn renifla. Le modèle Rey l'intriguait. Sans défiler, il avait pourtant été de tous les tableaux, accompagné par son mécène Will Malroy. Le créateur remportait un certain succès en le trimballant partout au lieu de l'exhiber sur un podium. De fait, Will avait appliqué une autre formule durant ces festivités de la mode, en s'acoquinant deux mascottes atypiques : un mannequin insaisissable et une virtuose vaporeuse. Les robes exubérantes de sa nouvelle muse, la pianiste Heidi Mei, parlaient de haute couture.

En ce moment, le drôle de couple défrayait la chronique à Venise, tels deux tourtereaux ayant convolé en noces dans la ville de l'amour, en les abandonnant à Milan. Glenn n'osait croire que Will s'intéressât de manière intime à la jeune femme. « Jeune fille », de son humble avis. Dans son corps de nymphe, elle ne totalisait que dix-huit printemps et brillait par une immaturité affligeante. Will les aimait rousses, mais Glenn doutait qu'il les aimât si jeunes. À l'instar de Rey, le designer manipulait les médias.

La jet-set les demandait et boudait Will lorsqu'il se ramenait sans son égérie ténébreuse. Selon Glenn, Rey était un caméléon qui s'adaptait au vocabulaire et au portefeuille de ses interlocuteurs. Il avait un faible pour le sarcasme et le cynisme. En sourdine, il se moquait de toute la frivolité autour de lui. Cela lui donnait quelques-fois des airs hautains. Il fallait se prévaloir d'une certaine intelligence pour savourer sa compagnie. Ce critère ne définissait pas les gens de leur profession à cause des préjugés et idées reçues. Mais parfois c'était vrai. Quelques modèles évitaient Rey, pour ne pas se sentir écrasés par son intellect. Il se montrait impitoyable avec la bêtise.

Si d'aucuns le craignaient, il respirait malgré tout le charisme de loin. Quel que soit le lieu, à un moment ou un autre, tout le monde finissait par montrer de l'intérêt à des degrés plus ou moins élevés. Bourgeois péteux, starlettes, société raffinée ou fêtarde, pompeuse ou gracieuse, Rey savait les charmer s'il s'en donnait la peine et les remettre à leur place quand une mouche le piquait. Glenn avait compris qu'il garnissait son répertoire et carnet d'adresses. Rey Lee-Cooper « jouait » au mannequin.

Le jeune homme était un businessman dans l'âme. Même sa relation avec la petite-fille du lord Bacchum apparaissait aux yeux de Glenn comme une stratégie commerciale. Il avait surpris quelques discussions entre Rey et son attachée de presse. Miss Chloé Forget passait plus pour une assistante personnelle de C.E.O qu'une chargée de communication. Elle exploitait la liaison de Rey et Bianca comme un plan marketing.

Rendu frileux par ses déboires avec un maître chanteur, Glenn se gardait bien de s'en mêler. Il ne demanderait pas à Rey ce qu'il advenait de sa relation avec Rudy. Mais puisque ces deux-là avaient passé une nuit « torride » au Four Seasons Hotel, il supposait que Bianca Bacchum servait un but occulte. En espérant qu'elle ne soit pas le dindon d'une farce.

La présence de Rudy à Milan présumait de celle de son père. Depuis, Glenn n'avait cessé de regarder par-dessus son épaule. Il dormait de plus en plus mal. Qu'arriverait-il s'il se confessait à Dean ? Il avait lu le Wassup'Mag® de décembre. Sans publier un outing, le tabloïd regorgeait d'allusions au couple Dean/Red. Pour peu que l'on lise entre les lignes. Rien ne disait que le prochain numéro ne se chargerait pas de la révélation.

Passer aux aveux clouerait sans doute Glenn dans un fauteuil roulant ; adieux carrière et santé, mais fini le chantage. Piètre consolation... Glenn sirota sa flute de champagne, puis se lança :

— J'ai un problème.

— Je l'avais deviné, rétorqua Rey, sarcastique. Mon aide ne sera effectif que si tu réponds à toutes mes questions.

— Voudras-tu toujours m'aider quand je t'aurais exposé la situation ? soupira Glenn, défaitiste. Moi-même, je ne me viendrais pas en aide.

— Ta mine désespérée appelle déjà à l'aide. Tu as une tête affreuse. Tout le monde pense que c'est à cause de la mauvaise impression que tu as laissé à la maison Hermès à Paris. Les ragots continueront, tant que tu persisteras dans tes bourdes. C'est fou comme une seule saison peut ruiner un background professionnel irréprochable.

— On n'a jamais dû te complimenter sur tes qualités de consolateur.

— Nope !

Glenn pouffa. Rey l'encouragea :

— Vide ton sac. Je t'apporterai mon aide dans la mesure du possible.

Il savait les bienfaits de la parole. Parfois, se confesser purgeait de votre système les toxines d'un problème, même si ça n'en apportait pas la solution. En outre, il connaissait la position d'une victime de chantage. Il n'abandonnerait pas un collègue dans la détresse. Glenn lui apprenait parfois les ficelles du métier. L'homme restait de compagnie agréable. Avec lui, Rey ne pataugeait pas dans le vide sidéral de la conversation de certains mannequins.

— Et puis, tu m'as abordé parce que tu espères de l'aide. Cesse de tourner autour du pot.

— C'est une histoire de dingues, à vrai dire, exhala Glenn.

Il s'accouda sur la balustrade dorée qui délimitait leur étage. Ils assistaient à un aftershow qui rassemblait le gratin de la jet-set : jeunesse dorée à la mode, starlettes en quette de plus de reconnaissance, influenceurs, DJ... L'une de ces soirées devenues si banales pour Glenn, où l'on jugeait son prochain « in » ou « out » ; ces réceptions mondaines appelées « évènements » mais qui n'avaient rien d'événementiel. Futilité, vacuité, vanité. Glenn ravala son énième soupir. Avait-il vraiment envie de se confesser au mec du fils de Dean ?

*o*o*

TBC ● EPISODE 14 - part 04

*MEDIA*
Intro vidéo : Written by Wolves - Ripple. Des lyrics que pourrait chanter un Glenn à bout de nerfs, pour s'encourager.

Hiding in plain sight
Vampires come out from the shadows
Walking in daylight
No one's safe no more

Do we stand and fight if we know
That it ends this time?
Do we turn and run
Or will we just be running for our lives?
Are we past the point where we know
We can safely hide?
I think it's time we face our fears
And let this end tonight

You've got the taste, for blood
Bleed me dry
But you'll never break me
Why the delay
Your teeth are sharp
You can leave me to die

But you'll never break me [x2]
You'll never break me

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