Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

S06 - EP 05 ✤ part III

Partie 3/3

Dean était sur le cul. Que venait-il de se passer à l'instant ? Combien d'épisodes avait-il manqués ? À ce stade, il s'agissait d'une saison entière ! Ses absences, dûment reprochées par Rudy, le mordaient aux fesses. Son cauchemar prenait corps, ses craintes devenaient réalité. Tous les moments passés loin de son fils avaient profité à Vince. Parce que ce type savait garder son calme de prédateur quand lui se noyait dans ses émotions.

Quand lui se perdait en lamentations, Vince réattaquait une fois le train remis sur les rails. Même des rails branlants. Quand lui brassait de l'air, donnait des coups d'épée dans l'eau, Vince réévaluait sa stratégie, frappait d'estoc et faisait mouche. Aujourd'hui, Rudy revendiquait sans fioriture sa position de future tête de l'Empire.

Vince – 1/Dean – 0.

Il s'était bercé de l'illusion d'avoir une relative maîtrise de la situation. Or elle se détériorait depuis des lustres. Dès l'instant même où il avait quitté le manoir, Vince avait avancé ses pions. Spéciale E., Rudy inscrit à Darney, les vacances de printemps de son fils à Balmer, la rencontre avec la famille au Gala Meiridies. Vince avait tiré parti de chaque évènement.

Vince – 2/Dean – 0.

« Tire le meilleur de toute situation » était un des piliers de la politique familiale. Rejeter en bloc la charte Leblanc avait été l'erreur de Dean, car il occultait bêtement la nature des armes de son adversaire. Une décision stupide, puisqu'il avait grandi dans le même environnement et avait été formé au maniement de ces armes.

Il payait le prix de son relâchement. Tout d'abord, on l'avait laissé croire qu'il était parti de son plein gré. Quel naïf il faisait ! Mais surtout, il avait été arrogant d'y porter foi. « Ce qui est Leblanc reste Leblanc ». Autre pilier de la politique du clan. Il le qualifiait de malédiction. Et il aurait dû comprendre à quel point c'était risible d'en soustraire un Leblanc, lorsqu'on en subissait soi-même le joug. Aveugle, buté. Et désormais désespéré.

Vince – 3/Dean – 0.

S'il saisissait le propos de Rudy, l'Empire Leblanc et l'Agence de Renseignements avaient conclu un accord. Son fils était donc une victime collatérale des magouilles de Vince avec l'État. Difficile à avaler mais pas improbable. Hélas, cette affaire admettait trop de ramifications. Guerre intestine du clan Leblanc, projets occultes de l'IANS, acharnement de Vince à récupérer son petit-fils, ironie du sort avec la vengeance de Chayton, malentendu vieux de près de deux décennies autour de la mort d'Elan Pratchett... Non, ce n'était pas un « malentendu ».

Dean crut devenir fou. Il avait failli perdre son fils et son amant parce qu'il avait quitté cette farandole de magouilleurs. Mais il ne serait pas devenu l'homme qu'il était aujourd'hui, s'il était resté dans la danse. Cette situation écartelait son âme ; il peinait à recoller les morceaux. Et la journée n'est même pas encore finie. Bon dieu !

« La danse non plus n'est pas fini. Tu en changeras le tempo quand tu reviendras. »

Pour l'heure, son cœur à vif souffrait. Trop. Le marathon émotionnel que lui avait fait courir Rudy l'avait drainé. Il devait d'abord se ressourcer. Parce qu'après, il ne pourrait plus fermer les yeux, balayer le passé et avancer. Red l'aurait fait. Son amant possédait cette grandeur d'esprit. Pas Dean. Ses cellules hurlaient rétribution. Alors l'espace d'un instant, il ferait sienne la pureté d'âme de sa moitié, le temps d'apaiser le tumulte de son esprit tourmenté. Il avait réussi à calmer Rudy avec l'aide de Red et sa voix qui parlaient au cœur des gens. Il se contenterait de cette première victoire.

Dean passa sa main dans la chevelure maltraitée de son angelot, en évitant le pansement dans sa nuque. Il bloqua les souvenirs liés à cette blessure, avant de taper lui aussi dans la réponse aigüe au stress. Ça n'en finirait pas sinon !

— Rudy ? hoqueta-t-il, pris au dépourvu.

Son fils pleurait en silence.

— Pardon...

— Mais pourquoi ? Hey, dis-moi ce qu'il y a, mon ange.

— Je suis désolé, chuchota Rudy.

Son dérèglement émotionnel l'emmerdait ! Il donnerait n'importe quoi pour trouver le bouton OFF. Il s'en voulait de faire subir ça à son père.

— Ne le sois pas. Ce n'est pas ta faute, mon cœur. Ça n'est pas ta faute.

— Je veux partir d'ici, implora-t-il.

— OK, on va partir. On va partir, Rudy.

— Mais je peux pas...

— Bien sûr que si, fiston. (Dean refusa à sa voix de vaciller.) On va y aller. Je signe une décharge et je t'emmène loin d'ici. Loin de Chayton. J'ai compris, Rudy. J'ai compris. On a été stupides de t'infliger ça.

Le trémolo dans sa voix le trahit. Ses larmes l'avaient rattrapé.

— Tu ne comprends pas ! s'étrangla Rudy. Je ne peux vraiment pas.

— Il faut dépasser ta peur, mon grand. Sinon tu en fais une prison.

La protestation de Rudy mourut dans sa gorge quand les portes s'ouvrirent. Ilona montra le bout de son nez, circonspecte.

— Je peux entrer ?

— Tu..., commença Dean, avant de s'arrêter et essuyer ses joues.

Serait-ce judicieux de demander à Rudy s'il la remettait dans la bonne case ? Lui montrer à quel point il inquiétait son entourage redoublerait la crise de larmes. Le garçon le confirma en dissimulant son visage à Ilona. Dean resserra son étreinte. Son fils avait sa fierté. Hélas, il faudrait la heurter pour lui venir en aide. Impuissant, il demanda :

— Que fait-on ? Il émet le souhait de partir d'ici... mais apparemment, il ne peut pas.

Ilona garda ses distances, préoccupée.

— Yakim, ton portable.

En dépit des ordres de Vermeer, son homme l'avait accompagné dans le couloir. Dean se sentit un peu moins seul. Avec le téléphone de Yakim, Ilona lança un rappel. Dean se demanda pourquoi elle ne prenait simplement pas son numéro... Mais peut-être voulait-elle gagner du temps.

— Je reste à l'extérieur. Moins il me verra, moins il aura le sentiment d'être agressé ou oppressé. Du moment que j'ai un visuel sur ses réactions, ça ira... si on veut. À cause d'un possible sentiment de « honte », Rudy ne voudra voir personne. Encore moins des regards inquiets à outrance, qui le feront passer pour désaxé.

— Je vois.

— Le Dr Morrison n'est pas près d'arriver. Apparemment, il est retardé par un accident sur son trajet.

— Je savais que ce n'était pas un jour de chance, ironisa Dean.

— On m'a résumé l'intensité de sa crise. On m'a parlé d'hypervigilance et de dépersonnalisation. Je n'aime pas ces termes. Ça laisse présager une récidive, s'il se retrouve à nouveau face aux déclencheurs de sa crise. Sa réalité n'a pas encore repris le bon « axe », et ça ne se fera certainement pas le lendemain de la prise d'otage.

Dean tenta de ne pas gémir. Ilona ne le dit pas, mais sa Petite Voix s'en chargea.

« Et toi, tu es allé défenestrer l'autre couillon ! »

— A-t-il un endroit où il veut aller dans l'immédiat ? Il te répondra certainement qu'il veut rentrer à la maison. Mais ça demande une logistique qu'il ne saura pas gérer sans être endormi. Les gares et aéroports impliquent de potentiels agresseurs. Quant à la voiture... Ce n'est pas avisé de te laisser seul avec lui. Tu n'es pas en forme, Dean.

Dean ne discuta pas ce diagnostic.

— Autre hic, tu ne peux pas quitter Balmer jusqu'à nouvel avis. Tes petits copains de l'IANS sont pipelets.

Dean soupira. Les conséquences de ses actes de ce matin se répercutaient déjà sur son fils.

— À Balmer, nous n'avons pas vraiment d'endroits où aller, qui présentent un cadre paisible, confessa-t-il.

L'appartement de Rudy à Darney-City lui rappellerait la fac. La fac impliquait Lucas Levy, Adrien Gordini, les copains, les vacances de Noël à Nior... l'enlèvement. Autant éviter cette réaction en chaîne. Un hôtel restait trop impersonnel et les inconnus poseraient un problème s'ils généraient un sentiment d'agression. Le manoir Leblanc ? Pourquoi évoquer ce qui ne constituait même pas une option ?! Dean commençait à envisager quelque chose d'incongru – prendre possession d'un domaine hérité des années auparavant, ou débloquer l'entièreté de la fortune acquise à ses vingt ans pour faire l'acquisition d'une propriété personnelle –, quand Ilona lui remit les pieds sur terre.

— Convainc-le de venir chez nous. Le cadre est agréable. C'est vaste, il aura droit à son espace personnel, mais vous serez toujours ensembles. J'aurai ainsi un œil sur lui... sur vous deux. Tes frasques méritent qu'on y jette un œil, Dean. Avis médical : tu es autant perturbé que lui.

Elle ne prendrait pas de gants. Les résultats de la psychothérapie de Rudy dépendraient aussi du comportement des siens. À commencer par celui de son père.

— Sans vouloir tourner le couteau dans la plaie, tu es une bombe à retardement. La thérapie de ton fils ne sera effective que si tu l'accompagnes. Je n'entends pas par là des séances communes mais parallèles. C'est uniquement à ce prix que j'accepte de traiter le patient Rudy Leblanc. Sinon, le Dr Morrison s'en chargera.

Dean s'irrita. Cette manipulatrice lui forçait la main. Mais avait-il le choix ?

— Deal.

— Je t'entends mentalement grincer des dents, fit Ilona, amusée. Tu n'es pas tenu de commencer en même temps que Rudy. On sait que tu iras un peu mieux quand il ira mieux. Il ira bien quand tu te porteras bien. Maintenant que tu as compris à quel point vous êtes des vases communicants, négocie avec lui.

Il fallut un quart d'heure de délibération et conversation téléphonique avec Ilona, pour mettre le doigt sur l'origine des réticences de Rudy. Il ne pouvait pas quitter sa prison de verre quand franchir les ouvertures se soldait par une horrible décharge électrique. Il ne voulait plus souffrir ce martyr. Ils réalisèrent, effarés, que la dépersonnalisation de Rudy était plus insidieuse. Plus profonde.

Dean comprit enfin l'image de la « réalité sur le bon axe ». Le garçon évoluait encore dans une réalité relative. Chayton avait ancré cette peur aussi bien dans l'esprit que dans le corps de Rudy. Ilona dut le traiter comme un rescapé de torture, désormais apeuré par la moindre douleur, et chez qui tout serait prétexte à le faire souffrir. Avec patience, on lui fit rembobiner sa journée, jusqu'à ce qu'il intègre qu'il était hors de danger. La fatigue – enfin ! – se manifesta.

Red se dévoua à faire un second saut au centre commercial. Avec appréhension, Rudy, vêtu et chaussé, quitta sa chambre, cramponné au bras de son père. Il refusa de croiser les regards de sa famille. Leur inquiétude le grattait. Yakim céda sa Cadillac au père, au fils et à la psy.

Dan joua les chauffeurs du footballeur et du chanteur. Le couple Yakim Orlando et Red Kellin commençait sacrément à attirer l'attention. D'autre part, l'oncle verrait le cadre qui accueillerait le neveu. Personne ne s'était opposé à la décision de loger Rudy chez les Orlando, malgré la forte médiatisation de la superstar du ballon. Le paramètre psychiatre à domicile, sans doute.

Même si elle arrivait un peu après la tempête, l'impuissance de Vermeer et du corps médical avait solidifié la légitimité d'Ilona à gérer ce cas. Elle ne se leurrait pas, les Leblanc creuseraient dans sa vie. Elle les défiait de trouver des cadavres dans son placard.

Les grands-parents se chargèrent des formalités administratives avec la procuration paternelle. Mais point de repos pour Vince Leblanc. Edwards Meister, très remonté, exigeait des explications. L'homme prenait le premier vol depuis West-Town pour un tête à tête. Tout superviser depuis le siège de l'IANS n'était plus admissible.

— Ce « foutage de gueule » commence à tirer en longueur, Vince. Tu as enfin trouvé le moyen de me prendre de haut en utilisant ta foutue descendance ? Garde-toi d'en abuser, parce qu'elle ne fera pas le poids face à la mienne.

— Aussi intéressant puisse être un duel entre nos progénitures, toi et moi savons nous passer de notre descendance pour nous prendre mutuellement de haut.

Edwards ricana et le lui concéda.

— Préviens-moi à ton arrivée. Tu me sors une épine du pied, à vrai dire. J'ai besoin de conseils sur le choix d'un précepteur pour mon petit-fils. Rudy a besoin de cours d'autodéfense. Son père n'a malheureusement pas veillé au grain, déplora-t-il. Il me semble que tes agents sont rompus au krav maga ou au pencak-silat...

— Je vois de qui Dean hérite son culot, grommela Edwards. Continue encore d'en profiter quand tu le peux.

— Cela ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, ironisa Vince.

— Et si tu allais voir chez Wales, si ton « précepteur » y est ? Tu trouveras éventuellement une préceptrice.

— Je veux le meilleur.

— Eh bien, je recommande Miss Parker. Au moins as-tu l'obligeance de savoir que je possède les meilleurs.

Qu'Edwards continue donc de pérorer tant qu'il le pouvait, songea Vince, loin d'éprouver la légèreté de cette conversation.

*o*o*

TBC ● EPISODE 06

*MEDIA*
Intro vidéo : Starset - telepathic. Des lyrics que je mettrais dans la bouche de Dean, qui déplore de ne pas avoir un cœur télépathe.

And if I had my way
I would run to the rescue
It never works that way
When you call a bluff

Oh, all the fools rush in
It's a battle to surround you
And all the fools want in
But I'm not giving up

I don't wanna let you go
But I can't stand to watch this
I don't wanna let you know
But you can read my mind

I feel it all the time
Felt it all around you
You had me under spell right from the start
I don't have a telepathic heart
Telepathic

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro