Chapitre 24 (1)
Bonjour à tous !
Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu de nouveaux chapitres sur Horswentia ^^ J'ai eu la page blanche sur cette histoire : je me mets un peu trop (voire carrément trop même) la pression par rapport aux scènes de combat à venir... J'ai peur qu'elles soient nulles et vous déçoivent.
Mais je ne vous écris pas un message pour vous parler uniquement de ça. En effet, les derniers chapitres que je vous ai publié n'étaient pas dans le bon ordre par rapport à ce que j'ai prévu de mon côté. J'ai écris comme ça venait sur mon document Word en sautant les passages qui me bloquaient. À présent que ce n'est plus le cas, je vous mets ce que j'ai réussi à faire en dépubliant la suite (ne vous en faites, pas elle reviendra en temps voulu). Il y aura donc les chapitres 24 et 25 qui changeront, décalant ainsi tout le reste.
Sur ce, je vous laisse découvrir ce nouveau chapitre ^^
Bonne lecture et à bientôt en terres inconnues !
***
Le lendemain matin, Margot s'éveilla d'elle-même. Elle jeta un regard vers la fenêtre, observa la lune dans le ciel et déduisit qu'il devait être presque cinq heures du matin. Horte ne devrait plus tarder à venir la chercher pour qu'ils aillent s'entraîner. Elle se leva pour éviter de retomber dans un sommeil profond, ce qui serait contre-productif, et s'isola dans le coin où elle pouvait se change. Elle enfila sa tenue d'entraînement, un ensemble en lin, et passa ses bottes en cuir. Horte toqua à la porte quand elle finissait de lacer ses chaussures.
— Bonjour, Horte, lui sourit-elle en le rejoignant dans le couloir.
— Déjà levée ? s'étonna-t-il en haussant un sourcil. Et prête en plus de ça ? Tu tiens tant que ça à souffrir ?
— Il faut bien, déclara-t-elle d'un air dramatique. Je suis la nouvelle Sage des Ténèbres et je suis aussi puissante qu'un Mimagi-Konta.
Horte pouffa et il l'entraîna à sa suite au rez-de-chaussée. Ils déjeunèrent un peu et allèrent dans la cour qui se trouvait à l'arrière de la maison de Horte.
— Dans une heure, dit-il en regardant la lune, on se retrouve ici pour faire nos exercices de musculation. Je te laisse aller en ville pour courir. Reste sur les grandes avenues et ne suit personne.
Margot acquiesça, une moue boudeuse sur le visage. Elle était un peu vexée qu'il la considère comme une enfant, mais, en même temps, elle comprenait. Elle avait à peine la vingtaine et, comparée aux Dragons, n'était qu'une gamine. Elle ne releva pas et partit au pas de course rejoindre la grande artère. Il n'y avait personne de ces heures-ci et c'était agréable. Elle inspira profondément alors que le vent lui fouettait le visage et elle s'imagina que, à l'instar de Horte, elle avait des ailes. Elle s'imagina voler au-dessus des nuages, de la mer et de la terre. Elle voyait les oiseaux l'encadrer pour profiter des courants aériens qu'elle faisait à chaque battement d'aile dont le cuir était transparent. Son corps était recouvert d'une épaisse cuirasse brillante. Des cristaux parsemaient ses écailles et reflétaient le soleil. Un grondement s'échappa de sa gorge en sentant toutes ses sensations.
Margot ouvrit les yeux et elle tomba des nues. Elle n'était pas dans les airs, mais sur terre. Ses ailes n'existaient pas et la lune était encore haute dans le ciel. Ses pieds s'arrêtèrent tous seuls et une profonde tristesse enserra son cœur.
Que s'est-il passé ? pensa-t-elle. J'avais l'impression d'être un Dragon ! Je ressentais tout comme si c'était réel...
— Tu es perdue ? résonna une voix dans son dos.
Margot fit volte-face et reconnut la femme qui était intervenue lorsque Horte la présentait aux citoyens de Narkissy.
— Je peux te ramener chez Horte.
— Bonjour, lui répondit Margot le plus poliment possible. Nous connaissons-nous ?
Un rictus étira le beau visage de la Dragonne.
— Pas encore, mais Horte me connaît par cœur.
Margot se détendit légèrement, mais resta tout de même sur ses gardes. Une petite voix dans sa tête lui chuchotait que cette femme n'était pas digne de confiance.
— Je te ramène chez lui ?
La jeune femme ne voulait pas se la mettre à dos, donc elle accepta. La Dragonne la guida à travers la ville. Margot ne reconnaissait pas l'endroit où elles allaient, mais ne fit aucun commentaire. Peut-être était-ce un raccourci. Après tout, elle avait pris de nombreux détours lors de son entraînement.
La Dragonne s'engagea dans une petite ruelle et Margot pila. Son instinct lui hurlait que c'était un piège.
— Tu ne viens pas ?
Margot ne répondit pas et recula. Quelque chose dans le ton de la Dragonne la mettait mal à l'aise et lui hérissait les poils sur son cou.
— Ce n'est pas le chemin, chuchota-t-elle.
Elle sentit alors une présence dans son dos. Deux autres Dragonnes venaient de les rejoindre et la poussèrent dans a ruelle. Margot se plaqua contre le mur et les observa.
— Pourquoi toi ? siffla la Dragonne proche de Horte. Pourquoi est-ce toi qui a été choisie par la Sage des Ténèbres pour lui succéder ? Elle avait pleins de Dragons à porter de main, mais il a fallu qu'elle te choisisse toi, une simple Mimagi-Konta.
— Je ne comprends pas non plus, dit Margot pour les apaiser, mais je l'ai accepté et je fais tout pour en être digne.
— Tu n'en seras jamais digne, ricana l'une des nouvelles venues. Tu n'es pas de notre peuple. Et tu n'es qu'une enfant !
Les trois Dragonnes pouffèrent et s'approchèrent d'elle jusqu'à l'acculer contre le mur. Elle ne pouvait même plus bouger le petit doigt. Celle qui semblait être leur cheffe attrapa son poignet gauche.
— Quelle jolie marque d'invocation, murmura-t-elle en y promenant ses doigts aux ongles extrêmement longs.
Margot frissonna et tenta de retirer son bras de ses mains. En vain. La Dragonne avait beaucoup plus de force qu'elle. La jeune femme ne parvint qu'à se blesser et du sang glissa dans la paume de sa main.
— Tu crois que si je l'abîme, elle fonctionnera toujours ?
Margot n'en savait rien, mais ne désirait pas le savoir. Elle tira une nouvelle fois sur sa main, suffisamment fort pour l'amener à elle malgré l'étreinte de la Dragonne, étala son sang sur sa marque et invoqua Inlokved. Le dragon des Ténèbres serpenta autour de son bras et s'enroula autour de son cou. En voyant les trois Dragonnes qui menaçaient la Sage, il hurla et se redressa son cou pour plonger ses yeux améthystes dans ceux de leurs assaillantes.
— C'est avec un lézards que tu comptes nous mettre hors d'état de nuire ? explosa de rire la Dragonne restée muette jusqu'à présent.
— Le lézard en question, gronda Inlokved, est un dragon des Ténèbres. Bien plus puissant que vous trois réunies malgré sa petite taille. Partez avant que ma fureur ne s'abatte sur vous !
La Dragonne proche de Horte se figea, fronça les sourcils et recula.
— On se reverra.
Puis elle quitta la ruelle, ses acolytes sur les talons. Margot resta silencieuse pendant quelques instants, observant encore l'endroit où elles avaient disparu pour être certaine qu'elles ne reviendraient pas. Après plusieurs minutes, elle se laissa glisser le long du mur et enfouit sa tête dans ses bras, en sanglots.
— Plus de peur que de mal, retentit la voix de Inlokved en posant ses petites pattes griffues sur son bras nu.
— Merci d'être intervenu, lui sourit Margot en plongeant son regard larmoyant dans le sien. J'ai cru qu'elles allaient...
— N'y pense plus et rentrons. Demain, invoque-moi dès que tu pars courir, je resterai à tes côtés pour éviter que cela arrive une nouvelle fois.
Margot lui attrapa sa petite tête et déposa un baisser sur le sommet de son crâne avant de le serrer dans ses bras.
— Je ne suis pas une peluche, ronchonna-t-il pour la forme.
La jeune femme ne lui répondit pas, se leva, encore tremblante suite à sa rencontrer avec les Dragonnes, et prit le chemin pour retourner chez Horte. Devait-elle lui parler de ce qui venait de se passer ou passer sous silence cet incident ?
— Tu devrais lui en parler, souffla Inlokved comme s'il lisait dans ses pensées.
— Je le ferais si ça se reproduit. Inutile de l'inquiéter pour rien.
Inlokved soupira, mais ne la contredit pas.
Quant Margot arriva chez Horte, celui-ci était déjà en train de faire ses exercices de musculation. Elle franchit le portail et déposa Inlokved sur le bord de la fenêtre, puis le rejoignit et commença sa première série par des squats.
— Tu es en retard.
— Je me suis perdue.
En soit, ce n'était pas un mensonge. Elle était tellement plongée dans ses pensées pendant qu'elle courrait, qu'elle n'avait pas fait attention où elle allait. En même temps, c'était la première fois qu'elle rêvait éveillée. Et qu'elle était un Dragon en plus de cela.
— J'ai une question, dit-elle en entamant ses fentes avant. Est-ce qu'il existe des Dragons avec des cristaux sur leurs corps ? enchaîna-t-elle comme il hochait la tête.
— Oui, mais il n'y en a pas beaucoup. Ou du moins, ils ne se montrent que très rarement.
— Pourquoi ?
— À cause du braconnage.
— Mais vous êtes sur une île où il n'y a que des Dragons, s'étonna-t-elle en s'allongeant sur le ventre pour faire du gainage.
— L'un n'empêche pas l'autre. Les minéraux qui poussent sur le corps des Dragons cristallins valent leur pesant d'or sur le marché noir. On essaie de mettre un terme à ce trafic, mais c'est très compliqué.
Margot ne répondit rien. Elle était trop choquée que le braconnage existe entre les membres d'une même espèce. Ses muscles commencèrent à la tirer et elle retint la question qui lui brûlait la langue.
— Pourquoi ? retentit alors la voix de Horte qui s'étirait.
La jeune femme relâcha ses muscles et s'avachit au sol, épuisée. Elle se releva, plaça son dos contre le mur et se mit en position de chaise. Ses jambes tremblaient déjà, mais elle devait tenir au moins trente secondes.
— Pour savoir.
Elle ne pouvait décemment pas lui parler de son rêve éveillé. Déjà qu'elle venait d'un autre monde et qu'elle avait du mal à utiliser la magie, car son corps était trop faible, Margot ne voulait pas en plus passer pour une folle. Mais au regard que Horte lui lança, elle comprit qu'il n'en croyait pas un mot. Pourtant, il n'insista pas et se concentra à nouveau sur ce qu'il devait faire. Margot fit de même et serra les dents.
Vivement que je me sois habituée à ces exercices !
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