Chapitre 9 Les jeux sont faits
- Hé bien quel charmant endroit ! Qui pue l'arnaque à des kilomètres, sortit Akachi dont son nez s'était retroussé par une grimace dégoutée.
- Je suis d'accord avec elle, répondit Roland, La mafia est partout. Et nous sommes déjà observés.
- Suivi... corrigeai-je.
Du coin de l'œil, j'observai un homme qui nous épiait depuis le restaurant. Ce n'était pas le gorille de l'entrée, mais cet homme nous traquait depuis le début.
- Très bien... Que faisons nous alors ? Demanda Akachi
- Notre objectif est de retrouver Dr Morgan dans ce club, nous avons réussi à rentrer, nous devons ressortir avec lui ! répondit Roland
- Nous devrions nous séparer, et commencer à chercher. Mais en toute discrétion.
- Je vais aller au bar, généralement les langues se délient quand une dame sirote une boisson, répondit Akachi
- Je vote pour, les boissons pour moi c'est fini, répondit Roland
- Nous devrions aller à cette salle de black jack, peut être que notre homme est là bas, dis je tout en montrant des tables bondés de personnes surexcitées.
- Ça serait formidable, dit Akachi
- Ne rêvons pas trop, si c'est un habitué, il y a d'autres salles VIP qui seront plus difficiles d'accès.
Alors qu'Akachi avançait au le bar, nous primes la direction des tables de jeux, où des cris de joie et de frustration s élevèrent. De ma petite taille, j'essayai de voir qui était attablé.
- Vous avez de l'argent ? Demanda Roland
- Oui, mais surement pas assez pour aller poser sur cette table.
- Bon dans ce cas, suivez moi...
Je suivis sans broncher Roland, et qui alla changer son argent pour des jetons. Quand je vis les liasses de billet qu'il sortit de son portefeuille, je faillis m'étrangler avec ma propre salive. L'échangeur lui adressa alors un énorme sourire.
- D'où cet argent sort-il ? Et nous vous avons aidé à payer les indics car vous manquiez d'argent ! Murmurai je avec agacement.
- Vous ne savez pas tout de moi, et je ne veux pas que les indics sachent que je roule sur l'or... Répondit il avec un sourire en coin.
- Vous me surprenez à chaque minute que je passe avec vous...
J'entendis un "tant mieux" noyé dans le brouhaha des joueurs excités par les résultats des jeux. Cependant je n'étais pas certain de moi.
- Allons jouer maintenant.
Il s'avança avec beaucoup d'assurance, ce qui m'épata. Il fit écarter les badauds qui regardaient les joueurs sur une table pour se faufiler jusqu'à une place libre. J'emboitai le pas pour avoir une place de choix derrière lui.
- Un nouveau joueur messieurs à notre table, annonça le croupier.
Roland enleva sa veste, et posa son chapeau. Je redécouvris sa tignasse folle et j'eus une envie soudaine de plonger mes mains dedans. Je ne fis rien, bien entendu. Les exclamations se déchainèrent quand Roland posa les jetons qu'il avait pris plutôt. Cela faisait une coquette somme à mettre en jeu.
- Allons y, annonça t-il au croupier
- Bien ! Jouons au black jack !
je me penchai au dessus de son épaule et découvris sa première main. Je me décomposai en la voyant : Un deux de cœur, et un six de carreau. Bon sang c'était déjà mal parti. Il tapa de son doigts pour avoir une autre carte. Un valet de pique en sortit. Dix sept au total. Les autres joueurs dépassèrent les vingts et un les uns après les autres. Quant au croupier, il avait en évidence un dix de carreau et une carte cachée.
- Nous avons voir si vous portez réellement la poisse, dit Roland
- Vous devriez rester à ce montant...
- Carte, annonça Roland sans trembler.
Le croupier dévoila la nouvelle carte.
- un quatre de trèfle !
- Vingt-un ! m'écriai je
Le croupier regarda Roland puis dévoila sa carte.
- Dix, vous remportez la mise, annonça t-il
Derrière moi les gens applaudirent avec enthousiasme. Alors que les parties reprirent, je questionnai mes voisins à propos du Dr Morgan. Certains se souvinrent de lui comme étant un joueur régulier mais assez malchanceux, quand d'autres lui donnaient une chance insensée .
- Vous l'avez vu aujourd'hui ? Demandai je à une femme qui fumait
- Francis ? Hum, il me semble bien, mais comme il est connu ici, il a droit à d'autre salles, si vous voyez ce que je veux dire. Mais avec votre ami, peut être que vous pourriez aussi avoir accès. Si la chance vous sourit ainsi !
Trois autres mises furent jouer et toutes gagnantes pour Roland. Étais je devenu une sorte de grigri ? Il souriait au croupier avec un certain mépris. Ce dernier, lui, l'avait perdu. Je le vis lever les yeux au dessus de la foule, et faire un signe presque imperceptible. Je tournai la tête pour voir vers qui il l'avait adressé, et cela me plaisait guère. L'homme qui nous surveillait depuis le début se rapprochait de la table. Et il n'était pas tout seul.
- Je pense qu'il serait bon de rejoindre Akachi, chuchotai je à Roland.
- Je le pense aussi... Il n'y a pas une trace de Morgan. Sortons de cette table.
Il se leva et attrapa son chapeau et ses mises gagnés, tandis que je prenais son manteau.
- Messieurs, ça été un plaisir de jouer avec vous...
L'effervescence autour de nous explosa. Des rires et des félicitations nous tombèrent dessus comme une pluie déchainée. Nous fumes presque emportés par les spectateurs qui voulurent aller boire un coup avec nous. Mais Roland présenta un visage fermé et contrarié, si bien que tous nous laissèrent respirer. Je le remerciai silencieusement pour une fois d'être ainsi. Nous rejoignîmes Akachi qui était en compagnie du barman.
- Ha ! Vous voilà, le barman ici présent est au courant de quelque chose à propos de notre ami Francis,
- Vous savez où est Francis ? Nous sommes des amis à lui, nous savons qu'il a l'habitude de jouer ici, et nous devons absolument lui parler ce soir.
Le barman essuya un verre qu'il posa tranquillement sur son étagère.
- Francis ? Ce soir, c'est le veinard qui a gagné le jackpot, il est dans la partie VIP. Vous voyez là-bas ?
Ces yeux se levèrent vers les tables de jeux, mais il regardait bien au-delà. Deux hommes se tinrent de chaque côté d'un couloir qui semblait sans fond.
- Le couloir de la gloire... dit-il en riant, celui où peu de gens peuvent accéder. Il est là-bas votre Francis. Seulement l'accès est réservé aux VIP et à ceux qui travaillent ici.
Pendant que le barman expliqua ce qui pouvait attendre les joueurs là-bas, je murmurai à Akachi :
- Nous sommes suivis,
- Vous avez visiblement réveillé les guetteurs avec votre chance isolante.
- J'y suis pour rien, répondis-je presque navré.
- Je le sais, c'est lui... murmura-t-elle vers moi tout en désignant Roland de la tête.
- Sincèrement, je ne suis pas sûr qu'il soit si chanceux que cela, vu ce qu'il m'a raconté tout à l'heure au restaurant.
Akachi me regarda avec ses grands yeux noirs, puis elle sourit.
- Mais il vous a maintenant...
Je restai hébété par ce qu'elle venait de me dire. Mais alors que j'allai poser la question, Roland annonça :
- Alors, nous allons y aller ! Vous et moi, tout en me désignant de la tête.
- Quoi ? Dis-je étonné, mais ? C'est gardé, et même si vous avez bien joué, je suis désolé de vous dire que nous n'avons pas gagné assez pour être VIP !
Roland me sourit avec un air mystérieux, et posa sur le bar un cacheton noir avec écrit à l'encre blanche : VIP
- Comment ? Comment est-ce possible ? Demandai-je, excité !
- Le croupier me la donnait juste avant que je parte de la table, très discrètement. Allons voir ce qu'il se trouve dans ce couloir sombre... Akachi ?
La jeune femme noire se redressa sur son siège.
- Restez ici. Nous ne passerons pas à trois là-bas. Ils m'ont vu avec Rex,
- Ne vous en faites pas, s'il y a quelque chose de spéciale, je trouverai un moyen pour vous retrouver.
Roland hocha la tête, salua le barman et attrapa mon bras pour m'embarquer vers la partie VIP du Club.
- Nous ne devrions peut-être pas laisser Akachi seule !
- Je suis sûr qu'elle saura se débrouiller, vous vous inquiétez un peu trop pour elle, je trouve.
Sa voix était hachée, et je sentis une petite pointe de jalousie. Il présenta le jeton VIP aux deux gardiens du couloir. L'un deux le prit dans sa main, tandis que l'autre, d'un coup de tête, nous invita à entrer. Je jetai un dernier coup d'œil vers le bar dans lequel Akachi parlait tranquillement avec son "nouvel ami", puis sentit une main se poser sur mon épaule. Roland m'agrippa pour me pousser à entrer dans ce couloir si sombre.
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