Chapitre 10 La banque gagne toujours, la conclusion
Après avoir fait quelques pas dans le couloir, Roland me lâcha enfin et avança devant moi. Trois portes aux allures discrètes se dessinèrent dans l'ombre. Je trouvai que ce couloir n'avait rien de vraiment VIP. Il était trop calme, loin de l'effervescence du club.
- Est-ce réellement le coin VIP ? Murmurai-je
- J'espère bien... Et bon sang... Ils ne nous ont rien dit ! Quelle porte prendre ? Rouspéta Roland.
- Séparons nous, proposai-je.
- Ok, je vais prendre celle-là,
Il me montra la porte la plus proche de lui.
- Je vais au fond, répondis-je
Il hocha la tête et nous nous séparâmes. Le couloir était beaucoup trop silencieux à mon gout. Pas un bruit ne semblait sortir de là. Je m'approchai de ma fameuse porte et tournai la poignée facilement. Quand je la poussai enfin, un vent frais s'engouffra dans mes cheveux.
La porte de derrière, si on veut s'échapper sans que personne puisse nous voir, c'est idéal, mais cela veut dire que le Dr Morgan a pu partir déjà... Pensai-je.
Je refermai la porte et me dirigea vers celle de Roland. J'entrouvris pour découvrir que Roland n'y était plus. La salle était une sorte de petite galerie d'art. J'entrai avec prudence et appelai Roland, sans réponse. Un tableau attira mon attention. Je restai quelques instants devant lui, dubitatif par son étrangeté. Je me lissai la moustache, incertain de ce que je pouvais deviner de la scène présentée. Soudain deux mains se posèrent brusquement sur moi, et je sursautai avec violence. Je me retournai pour essayer de foutre un énorme coup de poing à celui qui m'avait attaqué.
- C'est moi !! Hurla Roland, C'est moi, Rex !!
Il intercepta sans problème mon coup de poing, avec l'une de ses grandes mains qu'il referma dessus.
- Désolé de vous avoir fait peur...
Mon poing dans sa main se réchauffa à son contact, et il le descendit doucement.
- Je suis désolé, je ne voudrais pas vous faire peur ainsi, mais je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas...
Je me retournai vers le tableau présenté.
- Oui, il y a quelque chose qui ne va pas, en fait, rien ne va ici aussi, et j'ai un très mauvais pressentiment. Nous ferions mieux de récupérer Akachi et de partir d'ici.
- Mais comment ?
- La porte du fond donne sur une petite ruelle. Une sortie dérobée. Si cela se trouve, notre Docteur est déjà parti !
- Dans ce cas, ne tergiversons pas plus que cela. Allons rejoindre Akachi et partons d'ici !
Alors que nous remontâmes le couloir, je demandai :
- Comment allons-nous faire pour revenir, les deux gardiens ont notre passeport pour la liberté !
- Nous improviserons ! répondit vaguement Roland,
La lumière pourtant tamisée du club me fit mal aux yeux, et je découvris que les deux gars postés à l'entrée avaient disparu. Roland accéléra le pas pour rejoindre le bar et Akachi. Cette dernière était entourée par un groupe de gangster qui semblait la menacer. Celui qui nous avait épié depuis le début était en train de lui parler :
- Francis ne veut pas être dérangé, annonça le malfrat. Vous devriez quitter les lieux, avant qu'on ne vous y force...
Les gars derrière lui hochèrent la tête, tout en lâchant des rires tonitruants.
Alors que Roland allait répliquer, un énorme bruit sourd, venant de dehors, résonna jusqu'à nous. Et des cris de terreur s'ensuivirent, venant du lounge. Les gangsters se regardèrent incrédules. Cet incident n'était visiblement pas prévu. Je jetai un coup d'œil vers mes partenaires. Akachi se leva prudemment comme si elle avait peur de devoir détaler rapidement. Un autre cri vibra dans tout le club, un cri lugubre et déchirant. Un homme courut jusqu'au groupe qui nous empêchait d'aborder Akachi.
- Chef ! Il y a... Une chose horrible ! Un truc immense !
- Vous tous ! Venez !
- Et eux ? Qu'est-ce qu'on en fait ? demanda un homme de main.
Le truand nous regarda avec dédain et leur dit :
- On s'occupera d'eux plus tard, allons-y !
Ils partirent tous vers le lounge, nous laissant seuls avec le barman. Des cris encore plus abominables, nous fîmes sursauter.
- Nous devrions aussi y aller... Annonça Roland,
Nous acquiesçâmes raisonnablement,
Roland regarda le barman, et lui dit :
- Je pense que vous devriez venir avec nous.
Ce dernier sourit, et laissa tomber son torchon.
- Je suis en peu plus d'accord avec vous.
Et nous partîmes vers le restaurant, mais arrivé au Lounge, nous comprîmes l'ampleur du problème, et aussi notre impossibilité de sortir par la porte principale.
- Merde, jura Roland
- Qu'est-ce que c'est que cette horreur ? Demandai-je,
Devant l'entrée qui donnait sur le restaurant, se tenait un gigantesque amalgame de sphères étranges, composé d'un fluide gluant, qui avait tout détruit sur son passage. Les gangsters étaient complétements hors état de nuire. Et certains joueurs gisaient par terre dans des mares de sang.
- Nous ne devrions pas trainer ici, dit Akachi,
- La porte de sortie ! Derrière ! Suivez-moi, répliqué-je
J'attrapai le bras de Roland qui semblait vouloir en découdre avec le monstre. Il me regarda, les yeux écarquillés, et je secouai la tête négativement.
- Nous devons sortir d'ici. Sortir tous VIVANTS ! Ne faites pas le héros, face à cette créature, vous n'avez aucune chance ! M'exclamé-je
Alors sans un regard au carnage qui était autour de nous, nous courûmes vers le couloir. J'ouvris la voie à mes partenaires, montrant alors cette petite porte qui sera surement notre salut. Akachi passa devant moi, puis le barman qui s'inclina en guise de remerciement, et enfin Roland. Il m'embarqua avec lui, me prenant la main pour m'attirer loin du monstre qui sévissait dans le Club du Trèfle.
Akachi ouvrit la porte, et le vent froid s'engouffra dans le couloir. Les cris derrière moi, étaient de plus en plus effrayant. C'était tout simplement l'Apocalypse...
Ainsi, nous nous retrouvâmes tous dehors. Les bruits étaient maintenant étouffés par la porte que Roland avait refermée derrière moi.
- Nous... pouvons dire que nous avons échappé belle, dit le barman qui frotta son pantalon. Je me présente, je suis Peter Clover. Et... Je suis le propriétaire de cet établissement. Enfin ce qu'il va en rester.
Malgré la situation, Peter conversait une attitude très calme et professionnelle.
- Ce que nous avons vu... Vous semblez être nullement perturbé, dit Akachi qui le scrutait avec inquiétude.
- Nous sommes à Arkham, répondit-il tout en haussant les épaules.
Une somptueuse Chrysler B- 70 s'arrêta à notre niveau, et une magnifique jeune femme aux cheveux noirs de jais en sortit, flanqué par deux colosses qui glissaient leurs mains dans leurs manteaux, prêts à dégainer.
- Peter, dit-elle, soulagé de le voir, tu n'as rien ! J'ai entendu dire qu'il y avait des ennuis au Club.
Elle se retourna vers nous et nous jeta un regard noir, prête à nous tuer si cela avait été nécessaire.
- Et qui sont ces... personnes ?
Elle dévisagea Akachi, puis moi et termina sur Roland, où je vis un petit soulèvement de sourcil presque imperceptible.
- Naomi, très chère, ce sont des amis... Ils m'ont sorti de là et ils ont toute ma gratitude !
Naomi croisa les bras tout en continuant de nous examiner. Un rictus se dessina sur son visage et elle prit dans ses bras Peter.
- Si c'est le cas, je devrais vous remercier d'avoir pris soin de mon Peter. Partez, nous allons prendre les choses en main à partir de maintenant.
D'un coup de tête, elle envoya les deux colosses vers la sortie du bar, et se retourna une dernière fois vers nous :
- J'ai une dette en vers vous, amis de Peter, Sachez que je serai là à surveiller vos arrières.
Puis, elle emmena Peter vers la Chrysler et de disparaitre à l'intérieur.
- Venez, ne trainons pas ici, dit Akachi
- Oui, surtout que nous devons éclaircir toute cette histoire auprès de notre cher Professeur Armitage, répondit Roland sur un ton dans lequel l'on pouvait détecter une once d'énervement.
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