Elle avait d'abord commencé à être absente assez souvent, en me rassurant à chaque fois que ça arrivait. Puis une fois, elle n'est pas venue en cours durant deux semaines, j'ai alors fait le déplacement jusque chez elle. Ses parents m'ont laissé rentrer et je me suis directement rendu dans sa chambre, et je l'ai trouvé assise en tailleur, les joues baignées de larmes.
A ce moment-là, j'ai réagi instinctivement. Je me suis précipité vers elle et je l'ai prise dans mes bras, collant sa tête contre mon torse. Je ne sais pas lequel de nous deux à alors été le plus surpris. Elle, en voyant clairement mes émotions ou moi face à ma réaction.
Nous avons passé un moment dans cette position. Je l'ai laissé pleurer sur mon épaule tout en lui caressant gentille ment le dos. Je n'ai pas voulu qu'elle ressente ce que j'avais pu ressentir par le passé. Alors j'ai été présent pour elle, j'ai séché ses larmes, je l'ai soutenu. Je ne suis pas parti, je ne l'ai pas lâchement abandonnée.

À la fin de sa crise de larmes, je me suis assis face à elle, et elle m'a tout expliqué. Sa fatigue, ses absences, ses larmes, sa tristesse, tout ça à cause d'une putain de maladie, et de l'incapacité des médecins à la guérir. Je n'ai pas réagi, je n'ai pas compris sur le coup, je ne l'ai pas accepté. J'ai fixé le vide pendant de longue minutes. Et je l'ai de nouveau prise dans mes bras en lui disant des paroles réconfortantes.

Je serais là jusque là fin et même après.
Je ne te laisserais pas tomber.
Meilleurs amis pour la vie.

Ça a au moins pu la réconforter. Puis j'ai fini partir, et je suis rentré chez moi, le cœur encore plus lourd qu'avant. En arrivant dans ma maison, vide à ce moment-là, j'ai lancé mon sac à travers la chambre avant de m'effondrer contre ma porte. Et, une chose qui ne m'est pas arrivée depuis une éternité s'est produite.

J'ai fondu en larmes.

Pourquoi doit-on me la prendre également?
Pourquoi perturber mon équilibre instable une nouvelle fois?
Pourquoi elle?

Ces questions ont tourné en boucle dans mon esprit durant la nuit qui suivi, torturant et malmenant mes pensées, me tourmentant et m'empêchant de fermer l'œil. Je suis resté assis contre ma porte, tirant mes cheveux, mordant la lèvre inférieure sous l'effet de l'impuissance, du stress et de l'inquiétude qui m'ont habité.

J'aurais tellement voulu avoir quelqu'un à qui parler... Mais malheureusement, la seule personne qui accepte toujours de m'écouter est celle dont je dois parler et que je dois moi-même réconforter.

Je n'en ai pas parlé à mon père, je ne veux pas en parler. Je suis allé en cours sans y être réellement.

Ça recommence.
Je perds de nouveau pied.

On aurait dit un fantôme, sans vie, sans émotions, sans intentions. Errant. Sans but précis.

Mais à la fin de la journée, je suis allé la voir. Et nous avons regardé un film, puis parlé, comme avant, comme si tout était normal. On fait comme si de rien était. Sauf qu'on reste dans sa chambre.

Et j'y suis retourné tous les soirs. Je me devais d'être là pour elle. Je ne veux pas qu'elle ressente la même chose que moi. Je ne veux pas qu'elle se sente seule et abandonnée. Qu'elle abandonne. Je dois l'aider à se battre. C'est pourquoi je suis là chaque soir. Je m'ouvre un peu plus à elle chaque jours. Je la laisse le découvrir entièrement.

On se remémore tous nos souvenirs.

Quand elle m'a écrasé ma glace dans la figure.

Quand je l'ai poussé dans la fontaine du parc.

Quand elle m'a volé mon sac pour que je sois obligé de rester avec elle et donc rencontrer ses amies.

Quand je lui ai demandé de poser pour que je fasse un portrait d'elle.

Quand elle a accepté les joues rouges pivoines.

Quand je fais exprès de dire des choses qui la gênent parce que j'aime voir ses joues se colorer de rouge.

Quand elle se venge en me faisant remarquer que je me mords la lèvre quand je suis nerveux.

Quand je me vexe quand elle me dis que je suis trop mignon.

Quand elle s'excuse en m'embrassant la joue.

Quand on s'assoit sur notre petit muret épaule contre épaule en écoutant de la musique.

Quand on fait du skate, peu importe si on se blesse.

Quand elle fait brûler des pattes.

Quand je lui fais remarquer que je cuisine mieux qu'elle.

Quand on se fait des batailles de nourriture.

Quand elle s'amuse à ébouriffer mes cheveux jamais coiffés.

Quand on regarde tranquillement un film, ma tête sur son ventre, ses mains dans mes cheveux.

Quand on se comprend d'un seul regard.

Quand on sait qu'on a pas besoin de plus que notre relation bien à nous.

Tout ça, c'est juste nous.

Et ça le restera.

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Coucou, je suis vraiment désolée de ne pas poster souvent mais avec les cours c'est assez compliqué cette année en plus avec le bac ce mois-ci....
Bref
En espérant que cette partie vous aura quand même plus :)

M.