Journal #3
Ce jour-là, j'avais encore passé ma journée seul à l'école. Je ne pouvais pas rester avec toutes ces personnes qui me faisaient penser à lui alors que je ne le reverrai jamais. Chaque endroit où j'allai me ramenait à lui, il était omniprésent tout en étant absent.
En rentrant de l'école, je m'isolai une fois de plus dans ma chambre. Mais contrairement à d'habitude, mes deux parents étaient là. C'est pourquoi, j'entendis leur dispute de A à Z. Chose que j'aurais préféré éviter.
Je me souviendrai toujours de ces phrases. Celles que ma mère a prononcées. Elle ne s'est jamais souciée de savoir si je les avais entendu, et du mal que ça avait pu me faire. Ou peut-être pensait-elle que j'étais trop jeune et trop con pour comprendre ce qu'elle disait. Mais depuis l'accident, j'avais appris à écouter ce qui m'entourait, à observer, à comprendre. J'avais comme qui dirait "grandi trop vite". Et ces mots qui ont franchi ces lèvres ce jour-là resteront à jamais gravés dans ma mémoire.
Comment veux-tu que je continue à m'occuper de lui alors qu'il me rappelle son frère tous les jours?
Dès que je croise son regard, je revois le corps de Sam sans vie sur la route baignant dans son sang.
Je préfère partir que de le voir tous les jours s'éteindre peu à peu et me faire souffrir autant.
Mes deux fils sont morts ce jour-là et tu ne pourras rien changer à ma façon de voir les choses.
Ces paroles me hantent depuis tout ce temps, se répétant en boucle dans mes cauchemars, et me blessant un peu plus à chaque fois. Encore aujourd'hui, je les entends comme si elle était en face de moi en train de me les cracher au visage, sans aucun remord. Je me souviens de mon père qui essayait de me défendre et de lui faire entendre raison. Et moi. Assis contre ma porte fermée. Les genoux repliés contre ma poitrine. Me demandant ce que j'avais bien pu faire de mal. Et j'ai très vite compris. J'avais juste fait l'erreur de naître le même jour que lui. De lui ressembler. D'être son portrait craché. De ne pas disparaître en même temps que lui. D'avoir son apparence mais de ne pas être lui. Et j'avais commencé à éviter les miroirs, à détester ma propre image, sachant que c'était la cause du départ de ma mère.
Car oui, elle était partie.
Elle avait claqué la porte après ces mots, sans même venir me voir. Envolée. Avec sa valise sous le bras. Sans un au revoir.
Je me rappelle être sortis et avoir trouvé mon père en larmes, assis sur une chaise, se tenant la tête entre les mains. Mes yeux emplis d'incompréhension avaient croisés les siens rouges et emplis de tristesse et de désespoir.
Au départ, je n'avais pas réalisé qu'elle était partie, mais quand j'avais vu l'état de mon père, ça avait été comme un déclic. J'avais courru jusque l'entrée avant de sortir précipitamment. Je m'étais trouvé dans la rue, au milieu de la route, sous la pluie battante, appelant ma mère, tout en voyant les phares de sa voiture disparaître au loin. J'étais resté là un moment, regardant l'endroit où les phares s'étaient éteins, le regard vide, mes vêtements collant à ma peau, l'eau dégoulinant sur mon corps, des mèches de cheveux me tombant devant les yeux qui même s'ils étaient bleus, donnaient plutôt l'impression d'être aussi ternes et sans vie que le gris du ciel pluvieux.
Elle était partie. Comme lui. Elle m'avait abandonné.
J'avais perdu l'une des personnes les plus importantes de ma vie pour la deuxième fois en mois d'un an.
Je me suis mis à redouter la vie et les épreuves qui m'attendaient.
Ma seule peur. Celle de souffrir de nouveau.
Et je n'étais pas au bout de mes surprises.
__________
Coucou :D
Je suis désolée pour l'attente mais j'ai repris les cours et je n'ai pas vraiment le temps d'écrire en dehors du week-end et le week-end j'ai des devoirs, donc je posterai moins régulièrement :)
Sinon n'hésitez pas à me laisser vos avis :D
PS: Désolée pour les fautes d'orthographe mais j'écris sur mon portable donc, il se peut que j'en laisse passer.
Voilà :)
M.
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