À partir du moment où je me suis retrouvé enfant unique, je me suis renfermé. Je ne faisais plus attention aux autres, il n'y avait qu'une personne qui m'intéressait mais elle était absente. N'ayant que six ans, j'avais toujours l'espoir qu'il réapparaisse. Pour moi, il était juste parti pour un long voyage duquel il reviendrait en pleine forme et complètement guéri. C'est pourquoi, chaque jour, à n'importe quel moment de la journée, je l'attendais. Je restais seul, car ce qui me liai vraiment à toutes ces personnes que j'appelais mes amis, c'était mon jumeau, Samuel. Il était celui de nous deux qui n'avait aucun problème pour aller vers les gens, ce qui était loin d'être mon cas.

Je me souviens que quand je jouais au ballon, je m'attendais à le voir débarquer pour que nous nous fassions des passes, ou qu'il vienne me pousser à la balançoire. En sortant mon vélo du garage, j'observais le sien, comme s'il allait arriver et le prendre avant de monter dessus et de me dire de me dépêcher pour qu'on fasse la course. Le matin, j'attendais qu'il saute sur mon lit comme il en avait l'habitude, mais rien, son lit, en face de mien, resté désespérément vide. Nos conversations le soir, les histoires que nous nous racontions, les histoires que nous inventions. Il avait tout emporté, me laissant simplement des souvenirs, des photos et ses vidéos. Mais ce dont j'avais besoin, c'était sa présence.

Le pire, je pense c'était le jour de mon anniversaire. Je pense que c'est à ce moment-là que j'ai compris qu'il ne reviendrait jamais. Le jour de mes sept ans, la première fois que je fêtais mon anniversaire seul. Par la suite, j'ai simplement refusé qu'on fasse quoi que ce soit ce jour-là. C'était avec lui ou rien, comme il n'était plus là, c'était rien. Je ne ressentais plus aucune joie à célébrer nos naissances si j'étais seul.

J'ai remarqué que depuis ce jour, j'étais isolé, et ce qui me convenait le mieux, ce que je cherchais à chaque instant, c'était la solitude. J'avais pris l'habitude d'observer les différents paysages, d'échapper à la surveillance de mes parents pour me balader à vélo, seul. J'aimais aussi aller des les champs, m'allonger et regarder le ciel. J'observais, ce ciel, tantôt bleu, tantôt gris ou blanc. Il m'arrivait de sortir marcher sous la pluie, parce que j'avais l'impression d'être vraiment seul, car il y avait toute cette eau qui me séparer des gens, comme un mur. Mais ce que je préférais par dessus tout, c'était sortir les nuits où je n'arrivais pas à dormir et fixais la lune et les étoiles quand on les voyait.

Puis, mes parents ont décidé que j'irai voir un psychologue. À l'époque je ne comprenais pas bien ce qu'on attendait de moi. Quand je suis rentré dans son bureau pour la première fois, seul, c'était étrange. J'étais censé lui parler de ma vie, mais je ne voulais rien confier à un inconnu. Il voulait que je lui parle de Sam' mais je ne voulais pas lui dire nos secrets, nos moments de complicités, je pensais qu'il voulait me voler la dernière chose qu'il me restait de mon jumeau...nos souvenirs. C'est pourquoi je n'avais jamais ouvert la bouche en sa présence ni en celles des autres spécialistes.
De plus, je voyais bien que quelque chose n'allait plus entre mes parents.

Et j'en ai eu la confirmation la même année.

C'est pour ça que quand j'ai revu ma mère ce jour-là, ça m'avait ramené dix ans en arrière, me rappelant un autre bouleversement que j'avais vécu.

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Voilà la suite, j'espère que ça vous a plu.

Que pensez-vous de son passé ?

N'hésitez pas à me laisser vos avis pour la suite :D

M.