Journal #15
Je pouvais le dire, j'avais une belle vie maintenant. Mais comme on dit, il ne faut jamais parler trop vite, et c'était peut-être ce que j'aurais dû faire à ce moment-là.
J'aurais dû la fermer.
Ce matin-là, vers neuf heures, je me forçais à me lever alors que j'avais fait un Skype jusque cinq heures du matin avec Sydney. C'était donc vêtu d'un simple jogging que je me rendis dans la cuisine et que je me servis une tasse de café. Je m'étais réveillé aussi tôt durant ce samedi car j'avais un shooting dans une heure, sinon j'aurais bien dormi jusqu'au moins onze heures si ce n'est plus.
Mon père avait amené ma demi-sœur et ma belle-mère faire un peu de shopping, et ce n'était vraiment pas mon truc, heureusement quelque part que j'avais une obligation, ça m'évitait de passer des heures dans les magasins et de porter je ne sais combien de sacs.
Au moment où j'allais monter me préparer, on sonna à la porte, j'allais ouvrir et fus surpris de voir des policiers en face de moi. Encore un peu endormi, je les laissai entrer et leur proposais un café. Je leur donnais leurs tasses et en profitais pour demander la raison de leur présence.
J'aurais mieux fait de ne jamais poser cette stupide question.
La femme me regardait avec un regard empli de pitié, l'homme était gêné, comme surement à mon avis à chaque fois qu'il devait annoncer ce genre de nouvelles.
Et puis moi...
Un ado qui avait remonté la pente avec bien du mal et qui vient de chuter en réduisant tous ses efforts à néant.
C'était ce que je ressentais à ce moment, je m'étais déconnecté, je n'arrivais pas à accepter la réalité. Pourquoi ? N'avais-je pas déjà assez souffert ? La vie ne m'avait-elle pas déjà assez mis à l'épreuve ? N'avais-je donc pas le droit d'être heureux ?
Je fixais le vide sans savoir comment réagir. Puis les larmes se mirent à couler toutes seules sur mes joues. Je me pris la tête entre les mains, ça ne pouvait pas être possible, ils ne pouvaient pas être partis aussi. Pourquoi la vie s'acharnait-t-elle à ce point sur moi ?
Les deux policiers m'expliquèrent que je ne pouvais pas rester seul car je n'étais pas majeur, je devais donc aller dans un foyer en attendant l'enterrement et qu'ils contactent certains de mes proches afin de savoir chez qui j'allais être placé. Je ne réagis pas vraiment et me contenais d'aller préparer mes affaires.
J'étais complètement vide.
Quand je redescendis avec mes sacs, quelqu'un me sauta dessus, c'était Sydney. Je le serrais contre moi comme si ma vie en dépendait, elle était la dernière, la seule à encore être avec moi.
Les jours qui suivirent elle fut présente pour moi, heureusement.
A l'enterrement, elle fut à mes côtés.
Elle me permettait de ne pas couler, je m'accrochais désespérément à elle comme à une bouée de sauvetage.
Quand j'appris que je devais rejoindre ma mère dont je n'avais pas eu de nouvelles depuis une dizaine d'années, j'entrais dans une colère noire. Je ne voulais pas revoir cette femme qui m'avait fait tant de mal, cette femme qui était sortie de ma vie, qui m'avait abandonné. Et j'allais devoir laisser Sydney, je ne voulais pas la quitter.
Je me souvenais parfaitement de la dernière discussion que nous avions eue. Je ne savais en aucun cas quand je pourrais revenir aux Etats-Unis, nous étions donc d'accord pour arrêter notre relation, ce qui ferait surement plaisir à ses parents.
Néanmoins, elle était venue me dire au revoir le jour de mon départ pour l'Angleterre.
Elle avait pleuré.
Moi aussi.
Je l'avais étreint et embrassé une dernière fois.
Puis j'avais dû partir, prendre ce putain d'avion qui m'avait amené auprès de cette femme que je détestais. Où j'avais rencontré mon beau-père, une de mes demi-sœur que j'étais loin de porter dans mon cœur, et l'autre qui m'avait compris et accepté.
Et c'était à partir de ce moment-là que ma descente aux enfers avait commencé, j'avais appris sans en parler à personne que j'étais malade, ce qui ne m'étonnais pas tellement, ayant eu certains moments de faiblesse. Je n'avais rien fait pour aller mieux car je ne le souhaitais pas, j'en avais marre de cette vie, je voulais partir.
Trop lâche pour m'achever.
Je mourrais à petits feux.
C'était fini, je ne regrettais pas de partir, je m'en voulais juste de faire du mal à Sydney et à Claire, elles étaient les seules personnes à qui je tenais.
Mais je n'avais plus la force, alors oui, j'abandonnais.
Je lâchais prise.
Désolé.
________________
Voilà la dernière partie du journal de Shawn, j'espère que ça vous aura plu bien que ce soit triste je l'admets.
Je ne sais pas encore comment je vais finir cette fiction, soit en quelques parties qui ne font pas parties du journal, soit juste avec un épilogue, il faut que je vois comment faire ça même si je pense plutôt faire un épilogue assez long.
Donc voilà :)
Ma'
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro