Chapitre 5 - Hope Attorney
Chapitre 5 - Hope Attorney
La réalité a vite fait de rattraper Kakashi et Iruka.
Tandis que Kakashi tente par tous les moyens d'expliquer à son banquier Gai Maito que l'on ne trouve pas de l'argent sous les cerisiers printanier de la jeunesse, en se brossant les dents en sous-vêtement dans la salle de bain, Iruka ne semble pas moins occupé. Lui, est au téléphone avec son patron Yamato-san, qui lui demande comment se déroule le procès, tout en secouant le jeune homme blond qui est endormi dans son canapé.
Bien vite, tout le monde s'active dans l'appartement du brun. Kakashi prend à peine le temps d'observer l'aurore de ce nouveau jour. Car il est déterminé à ce que ce ne soit pas la dernière fois. Ni pour lui, ni pour son père. Et peut-être même que pour la première fois depuis cette tragédie, il réfléchit à ce que va lui réserver le futur. Etrangement, avoir fait l'amour la veille pour la première fois l'a motivé à garder espoir. Car Dieu, il n'a certainement pas envie que cela ne soit la dernière fois. Tout particulièrement avec celui qui, alors que Kakashi sortait de la salle de bain, était déjà en train de remuer ciel et terre, les cheveux à peine peigné.
Kakashi s'installe devant le déjeuner gentiment préparé dans un temps record, si bien qu'il se demande quand Iruka a-t-il bien pu avoir le temps de le faire. Alors qu'il le déguste, il écoute attentivement la conversation des deux autres hommes. Naruto explique à Iruka qu'il a pu décrypter le document, et qu'il s'agit d'une liste de noms sur laquelle figure le nom de Jiraiya. C'est bien ce qu'il craignait, ou bien espérait, selon le point de vue. Cette liste selon Kakashi et sans aucun doute selon Iruka, doit être les notes d'un tueur à gage.
« Hm... Kakashi, dit Iruka avec hésitation en fronçant les sourcils en sa direction, levant un doigt pour faire taire Naruto.»
Le regard d'Iruka l'interpelle, il est inquiétant. Kakashi est tout ouï et le fait savoir à Iruka qu'un hochement de tête.
« Il y a... le nom de ton père sur cette liste. »
L'appétit de Kakashi est instantanément coupé, il court s'installer auprès d'Iruka.
« Je tape les noms sur Tsukuyomi Search, dit Kakashi en joignant l'acte à la parole sur son Smartphone, le cœur battant. Je veux juste vérifier que-
- Je l'ai déjà fait Kakashi, dit Iruka. Tous les noms présents sur cette liste sont... des hommes et des femmes qui ont été assassinés et dont les affaires ont été classés par manque de preuves.
- Mon père est-
- En danger, oui, je sais Kakashi. J'ai envoyé les éléments à l'agent Asuma.
- Il l'était depuis tout ce temps, en danger, dit Kakashi en serrant les poings. Cette histoire. De coup monté, on avait raison depuis le début. Pourquoi se faire chier à tuer deux personnes quand on peut accuser l'une d'avoir tué l'autre, hein ? S'énerve Kakashi. Ce Nagato... »
Suspecter quelques choses et voir ce quelque chose devenir réel, est bien différent. Par précaution et parce qu'il sait qu'il deviendrait complètement fou à la place de Kakashi, Iruka lui attrape discrètement la main sous la table pour le calmer.
« La vengeance ne mène à rien, tu le sais ça, Kakashi ? Demande Iruka, inquiet. »
Iruka ne sait pas spécialement où Kakashi et lui en sont. Ni même ce qu'ils sont réellement. Ni même s'ils sont quelque chose. Peut-on parler de relation au cours d'évènement pareils ? Il n'a pas de réponse à apporter pour le moment, la seule chose qu'il puisse faire, c'est être là. Être là. Et il lui fait comprendre.
« Je sais, dit Kakashi en serrant la main d'Iruka en retour. Je suis même contre la peine de mort, tu y crois ça ? dit Kakashi d'un rire amer. Je n'ai même pas envie de voir crever ceux qui ont fait ça à mon oncle.
- Je ne suis pas pour non plus, dit simplement Iruka. »
En réalité, Iruka aurait pu en parler des heures, puisqu'il s'agissait du sujet de sa thèse durant ses études de droits. Mais ils ont plus important à faire. Et s'ils s'y mettent à fond, alors ils auront tout le temps d'apprendre à se connaitre. A commencer par aller déguster un bon bol de ramen ce soir à l'Ichiraku. Cette idée lui plait bien.
« Eh les gars, s'écrit Naruto en revenant de la salle de bain. J'ai trouvé un autre truc louche cette nuit dans les données du pc, mais c'était hyper complexe et j'ai fini par m'endormir y a deux heures. C'est à quelle heure l'audience ?
-Dans trente minutes, dit Iruka, affolé. Quoi que ce soit, essaye d'y avoir accès, il nous faut le maximum de preuves. Peu importe ce que tu trouves, appelle moi-même pendant l'audience. Et tant que j'y suis, dit Iruka en fouillant la poche de la veste de Kakashi, voici le numéro de l'agent Asuma. La police recherche un très bon informaticien, alors il serait temps pour toi de te bouger les fesses. »
Naruto acquiesce en grognant dans sa barbe et se met au travail.
Kakashi est assis en sous-vêtement sur le lit, son pantalon de pyjama à ses pieds ; lorsqu'Iruka rentre dans la chambre. Il ne s'en sent pas gêné le moins du monde, une nouvelle fois. Il remarque du coin de l'œil qu'Iruka s'est vêtu de son costume qui lui va si bien, ses cheveux de nouveau relevé dans une queue de cheval stricte. Il porte quelque chose dans ses bras. L'avocat est de retour, du moins en apparence. Car sa voix est douce alors qu'il prend la parole.
« Kakashi ? Dit-il en venant s'assoir près de lui. »
En réponse, Kakashi redresse son visage de ses pieds pour regarder Iruka dans les yeux. Ces yeux noisette dans lequel il s'est noyé cette nuit.
« Euh..., hésite Iruka en retraçant sa cicatrice. Je me suis dit que... Tu voudrais peut-être le porter aujourd'hui. »
Iruka dépose sur ses genoux, le costume. Le fameux costume qu'il lui avait prêté. Le fameux costume que son oncle lui avait offert. Kakashi passe sa main dessus, puis sert le tissu aussi fort qu'il ferme les yeux pour ravaler ses larmes.
Ce matin, quelque part entre le chagrin et l'espoir, Kakashi s'est vêtu du précieux costume avec les lèvres d'un avocat maladroit à la queue de cheval pressée sur les siennes. Et c'est ici que leurs larmes se sont unies, dans un baiser en quête de réponses et de succès.
*
La foule est encore plus dense qu'hier, notent Kakashi et Iruka.
Sur le rythme de leur cœur, les tapotements de la canne de Danzo viennent combler le vide au poste de l'accusation.
Danzo et Iruka se jettent un regard méprisant.
Et la foule se fait entendre à l'arrivée de Sakumo dans la salle d'audience.
« Silence dans la salle ! »
Le coup de marteau annonce le début du procès.
C'est parti.
« Votre honneur, commence Danzo derechef. J'appelle Nagato Uzumaki à la barre. »
Kakashi et Iruka ne perdent pas de temps pour s'échanger un regard inquiet. Lors du trajet, ils se sont échangés une dernières fois leur point de vue, et en sont venu à une conclusion commune. Et le fait que Nagato soit appelé à la barre par l'accusation ne présume rien de bon. Néanmoins, Iruka est confiant et se fera même un plaisir de l'interroger.
Le témoin de l'accusation présente ses vœux de sa voix morne et Danzo ne perd pas de temps.
« Uzumaki-san, pouvez-vous raconter à la cour ce que vous m'avez dit hier après-midi.
- Bien-sûr, dit Nagato en souriant. J'irai droit au but. Il y a quelque temps j'ai entendu Sakumo au téléphone. Il cherchait à se procurer une arme. »
La foule s'énerve dans la salle et le juge est obligé de faire aller son marteau pour la faire taire une nouvelle fois. Iruka en profite pour donner une objection, demandant une preuve. On l'a bien embêté avec ça la veille, alors il compte bien faire de même.
« Bien-sûr, ricane Danzo. Il n'y a que les bleus comme vous qui annoncent des faits sans preuves. Nous avons ici le téléphone de Sakumo, dit Danzo. Dans lequel se trouve des textos très démonstratifs comme vous pouvez le constater. »
En effet, il n'y a rien de plus explicite, pense Iruka. Néanmoins, sans même refléchir il s'exclame :
« Objection ! »
Au plus profond de lui, il sait que tout cela est faut. Reste encore à le prouver, mais la main de Kakashi sur son bras et son clin d'œil le conforte.
« Puis-je savoir en quelle honneur la défense émet-elle une objection ? »
Iruka ne réfléchit pas longtemps.
« Il ne s'agit pas du téléphone de mon client. Dit calmement Iruka.
Il sait qu'il improvise, mais il n'y aucune autre explication possible.
« Vous connaissez les règles, Umino-san, souffle Hiruzen. »
Des preuves.
« Très bien, dit Iruka en resserrant sa queue de cheval. J'appelle Kakashi Hatake à la barre. »
Il n'a aucune putain d'idée de ce qui est en train de se passer, mais Kakashi semble confiant, alors il se dit qu'il a fait le bon choix.
Dans ce costume que Kakahsi lui-même n'avait jamais porté avant, ce dernier est magnifique et Iruka sourit simplement lorsqu'il aperçoit le regard émerveillé de Sakumo.
Kakashi inspire étrangement le respect, et la salle est silencieuse. Probablement un truc de famille, pense Iruka, une certaine fierté de connaitre cette célèbre famille grandissant doucement en lui.
« Kaka, hm. Hatake-san, se rattrape Iruka, le cœur battant. Pensez-vous qu'il s'agisse du téléphone de votre père.
- Non.
- Pouvez-vous le prouver à la cour ? Demande Iruka, tentent de cacher sa nervosité.
- Absolument, répond calmement Kakashi. J'aimerais le prendre en main, s'il vous plait. »
Le juge accepte et Kakashi manipule rapidement le téléphone, et Iruka remarque très facilement son léger sourire. Kakashi sait ce qu'il fait, et Iruka va l'accompagner.
« Maintenant, regardez bien, dit-il en prenant son propre smartphone en main. Il me suffit de l'appeler pour le prouver. »
Le cœur d'Iruka se comprime dès lors que le téléphone présenté à la cour se met à sonner. Ça ne peut pas être vrai, et pourtant il s'agit bien du téléphone de Sakumo... Comment se dépatouiller de cette histoire ?
« Vous voyez bien, votre honneur, qu'il s'agit du téléphone de notre accusé. Pouvons-nous enfin arrêter de perdre notre temps sur cette affaire ? »
Iruka se mord la lèvre nerveusement alors qu'il lève les yeux pour croiser le regard de Kakashi.
Ce dernier sourit. Kakashi sourit ?
Iruka ne perd pas de temps.
« Objection ! La défense maintient sa position, il ne s'agit pas du téléphone de mon client.
- Votre témoins vient pourtant de le prouver à la cour entière, ricane Danzo. Il serait peut-être temps pour vous d'en venir à l'évidence, le bleu.
- J'aimerais continuer mon interrogatoire sans remarque de ce genre, Shimura-san, claque Iruka, confiant, soutenu par le juge qui hoche la tête.
-Merci de garder vos remarques vous vous, Shimura-san, dernier avertissement. La parole est à la défense. Pourquoi la défense pense-t-elle qu'il ne s'agisse pas du téléphone de Sakumo Hatake ?
- Hatake-san, je vous en prie, sourit Iruka.
- Shimura-san, dit Kakashi en lui confiant son propre téléphone. Allez-y, rappelez le numéro de mon père. »
Le regard semblant contrarié de Danzo aurait pu faire sauter de joie Iruka s'il n'était pas dans la salle d'audience de son premier procès.
Lorsque Danzo termine de composer le numéro, la salle entière se tait et attend.
Et la sonnerie ne vient pas.
Le soi-disant téléphone de Sakumo ne daigne ni vibrer, ni sonner, ni même s'allumer.
« Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ? Demande le juge.
- Ce qu'il se passe, votre honneur, commence Kakashi en rangeant son smartphone dans sa poche, c'est que l'accusation vient de présenter une fausse pièce à conviction. »
Kakashi ne laisse pas le juge protester, ni même la foule qui commence à jaser, ni même Danzo qui vient de faire claquer sa cane au sol.
« Mon père dispose d'un system d'appel hors réseau Konoha Telecom, Lorsqu'il ne répond pas à mon premier appel, le second est automatiquement redirigé sur une ligne Iwa'tsap. Cela lui permet de savoir que c'est moi qui l'appelle, explique Kakashi. Le fait que ce téléphone n'ait pas sonné, prouve qu'il ne s'agit pas du téléphone de mon père. Vous pouvez d'ailleurs vérifier mes dire en vérifiant mon propre téléphone, finit par dire Kakashi en lançant nonchalamment son téléphone au juge qui sursaute, avant de retourner à sa place.
- Pouvez-vous confirmer ces faits, Sakumo-san ? Intervient Iruka d'une voix douce en se retenant de rire et d'exploser de satisfaction à la vue de Danzo. »
Sakumo acquiesce.
« Je mène une vie qui ne s'arrête jamais. Mais je ne veux certainement jamais louper l'occasion de parler avec mon fils.
- Je suis conscient que cela ne prouve en rien l'innocence de mon client, dit calmement Iruka. Mais je soulève le fait que le faux et usage de faux est, je le rappelle, passible de plusieurs années d'emprisonnement, et d'interdiction d'exercer à vie. »
Iruka n'a pas manqué d'échanger un regard avec l'agent Asuma.
« En effet. Shimura-san, Vous daignerez bien après cette audience, vous livrer à l'agent de police ici présent. »
Avant que Shimura ne daigne faire des siennes de nouveau, Iruka continue de mener l'audience à la baguette, sous le regard fasciné de Kakashi.
Le secrétaire maladroit à la queue de cheval lui semble bien loin.
A la demande d'Iruka, Yahiko est ensuite appelé à la barre, et c'est ici que les choses sérieuses commencent, se dirent Kakashi et Iruka.
« La défense maintient sa position de la veille, commence Iruka en confiant les documents imprimés ce matin même. Voici une étrange liste que la police a pu récupérer chez Yahiko-san. Il s'agit d'une liste qui fut difficilement accessible dans les données de son ordinateur. Je tiens également à préciser que cette liste est le résultat d'heures de travailles acharnées, cette dernière ayant dû être décodée via la liste de symbole qui je le rappelle, a été posée sur le bureau d'Uzumaki-san, par Yahiko lui-même.
- Comment avez-vous-
- Yahiko-san, merci de ne pas prendre la parole quand vous n'y êtes pas invités. Umino-san, j'ai beaucoup de mal à comprendre. Pouvez-vous être plus clair et aller droit au but ?
- Sur cette liste apparaissent de nombreux noms et prénoms de civils assassinés dont les affaires ont été classées pour faute de preuves. Yahiko-san, qu'avez-vous à dire pour votre défense ? Demande narquoisement Iruka.
- Je veux être réalisateur de film policier. Donc je m'inspire d'affaires non résolues, ça m'inspire.
- Pourquoi tant de protections sur vos documents s'il ne s'agit que d'un hobby ?
- Objection, s'écrit Danzo. Chacun choisit de protéger ces effets personnels comme il le souhaite.
- Objection accoré. Umino-san, merci de ne pas vous égarer. »
Iruka garde son sang-froid et resserre sa queue de cheval intentionnellement. Il sait que Kakashi le regarde.
« Bien votre honneur. Voyez-vous, Yahiko-san, j'ai du mal à vous croire pour deux raisons. La première étant que la date de dernière modification du document date du 09 Novembre. Or, le nom de Jiraiya y est inscrit... Ne trouvez pas tout cela étrange votre honneur ? Que le nom de Jiraiya ait été noté sur une soi-disant liste 'd'inspiration d'affaires de meurtres non classés', alors même qu'il n'était pas mort à cette date ?
- Eh bien, je dois avouer que j'ai du mal à m'y retrouver en effet. Continuez, je vous prie.
- La deuxième raison est celle-ci : Sakumo Hatake y est également noté. Tout porte à croire qu'il s'agit là d'un coup monté, comme je l'ai sous-entendu hier, pour se débarrasser à la fois de Jiraija-sama et de Sakumo Hatake.
-Objection, où est passé le mobile ?
- Objection accordée. Umino-san, veuillez expliquer à la cour quel est selon vous le mobile de Yahiko-san.
- Yahiko n'a aucun mobile, dit Iruka avec assurance. Yahiko est tueur à gage. En revanche, celui qui avait le mobile parfait c'est certainement Nagato qui s'était vu refuser la production de son film au profit de celui de Sakumo, qui je le rappelle, sera une adaptation cinématographique de la saga de Jiraiya.
- Objection, s'écrit Danzo une nouvelle fois. Avez-vous oublié le plus important dans cette histoire ? Avez-vous oublié que personne d'autre que Sakumo n'a été vu rejoindre la ruelle ?
- Objection accordée, Umino-san, vous connaissez la chanson, souffle le vieil homme.
- C'est ici que la relation entre Konan-san et Yahiko-san prend tout son sens. Comme la récente visite du Osake Time par la police l'a confirmé, il y a un soupirail dans la cave donnant sur la ruelle. Et de l'autre côté du bar, une porte donnant sur une ruelle parallèle. Ainsi, lorsque Konan-san prétendait être allé donner un coup de fils dans la réserve du bar, cette dernière ouvrait très certainement la porte à son petit ami Yahiko. »
Iruka est plus confiant que jamais, le cœur battant. Le juge même semble être de son côté, ce dernier se grattant le menton, intrigué par sa version des faits. Malheureusement, Danzo fait de nouveau claquer sa fichue canne au sol et son rire a vite fait de rendre Iruka complètement livide.
« Umino-san, dit Danzo d'une voix horriblement mielleuse, vous semblez oublier un point que vous avez-vous-même soulevé hier. Votre honneur, pouvez-vous nous rappeler à quel date Uzumaki-san a-t-il apprit l'annulation de son projet ?
- Hm, le 10 Novembre, dit le juge en vérifiant sur les documents.
- Umino-san, jubile Danzo et Iruka bouillonne, venant de se rendre compte de son erreur, pouvez-vous rappeler à la cour quand date la dernière modification du document ? »
Humiliation totale.
« Le 08 Novembre, dit Iruka après un long silence, en serrant les points.
- Je n'y comprends plus rien, soupire le juge dans le brouhaha de la foule.
- C'est pourtant très simple votre honneur. Ce procès dure depuis bien trop longtemps. Cessons de donner tant d'espoir à cette nouvelle génération qui ne veut pas admettre sa défaite. Hiruzen-san, n'êtes-vous pas d'accord avec moi ? Et encore une fois, dois-je rappeler que les empreintes de Sakumo sont sur l'arme du crime ? Je suis fatigué de me répéter.
- Ce procès tourne en rond, j'en ai peur, Umino-san. Si vous ne voyez pas d'objection, je vais devoir établir mon-
- Objection votre honneur ! S'écrit désespérément Iruka en attrapant fermement la main de Kakashi sous la table. Votre honneur, il est hors de question que je laisse un innocent-
- Umino-san, avec tout le respect que je vous dois, pour votre dévouement et votre travail dans votre première affaire, je me dois de rejeter votre dernière objection.
- Votre honneur ! Votre honneur, supplie Iruka. Un dernier report d'audience, je demande, la défense demande un dernier report d'audience.
- Je ne vous ais pas refuser une objection pour accepter un report d'audience Umino-san. Ce ne serait que retarder l'échéance et nous faire perdre du temps.
- Votre honneur, continue d'insister Iruka en serrant comme jamais la main tremblante de Kakashi dans la sienne. Votre honneur je n'ai besoin que de quinze minutes et je jure solennellement que j'accepterais votre verdict quel qu'il soit. »
Le juge semble réfléchir et, Iruka y est certain d'y lire quelque chose dans son regard.
« Eh bien, on peut dire que vous abriter en vous la volonté du feu, Umino-san. »
Un autre silence s'en suit avant que le juge Hiruzen ne prononce le report d'audience d'un coup de marteau sous le regard agacé de Danzo.
Les quinze minutes passent, et alors que Kakashi et Iruka pénètrent de nouveau dans la salle d'audience, ils sourient. Et ils murmurent à l'unisson :
« On les tien. »
Lorsque Iruka s'est écrié tout à l'heure et a demandé un report d'audience, il ne l'a pas fait par pure désespoir. Il s'est souvenu d'un détail. De plusieurs détails. Presque invisibles, mais bien présents. Que Kakashi a confirmé avec ce qu'il a retrouvé. Que Tsunade a confirmé également.
Premier détail : Jiraiya
Iruka ne perd pas de temps et prend la parole.
« Votre honneur, j'aimerais rappeler à la cour ce qui a été dit hier. En effet, pour que le meurtre soit prémédité par mon client, il aurait fallu que ce soit lui qui détermine le lieu. Or, je tiens à rappeler le fait que sur les dires de mon client, c'est Jiraiya qui a lui-même choisi de se rendre au Osake time. »
Dans la seconde, la canne de Danzo se lève pour s'abattre rageusement au sol. Iruka couvre le bruit avec ses propres mains frappant le bois de la table. Il prend une grande inspiration. Se dresser si fièrement devant le grand Shimura n'est pas chose aisée. Cependant Iruka sait qu'il n'a pas d'autres choix que de se montrer persuasif.
Cette fois-ci, c'est réellement sa dernière chance. Leur dernière chance.
« Avant que vous n'émettiez une objection, Shimura-san, je tiens à appeler la veuve de la victime, Senju Tsunade à la barre. »
Second détail : l'Osake Time.
« Senju-san, commence Iruka. La veille, la cours avait eu des doutes quant à l'implication de Konan et Yahiko, du fait que Jiraiya et Sakumo ne s'étaient jamais rendu à l'Osake Time. Ainsi, rien n'aurait pu prévoir qu'ils allaient venir ici et je dois avouer que cela me dérangeait un peu. Jiraiya vous aurait-il déjà parler de ce lieu avant ? »
Iruka est confiant. Ces quinze dernières minutes, ils ont joué et rejoué cet interrogatoire.
Tsunade est elle aussi convaincu de l'innocence de son ami.
Elle n'invente rien cela-dit. Seule la vérité, peut faire éclater la vérité, après tout.
« Ni mon fiancé ni Sakumo n'avaient jamais mis les pieds à l'Osake Time avance ce jour. En réalité, ce bar lui a été conseillé le jour du drame, le matin même, lors de son interview à la radio. C'est ce qu'il m'a dit lui-même. »
Et Iruka s'en souvient très bien. L'interview avait été diffusé en différé, le soir de sa mort. Kakashi et lui l'avaient entendu dans l'ascenseur.
L'émission était présentée par Sasuke Uchiha.
Troisième détail : KatonMood
La défense demande Itachi à la barre, qui présente ses vœux, nerveux.
« Itachi-san, pouvez-vous nous rappeler quand avez-vous apprit l'annulation de votre projet au profit de celui de Sakumo-san ? »
De son côté Sakumo semble s'agiter, prétextant que son jeune collègue n'aurait jamais fait ça. Mais Iruka reste calme. Le plus important, c'est de prouver son innocence. De plus, il ne pense pas Itachi coupable.
Il a une tout autre hypothèse en tête.
Une hypothèse tirée par les cheveux, cela-dit.
« Le 08 Novembre au matin, répond Itachi. Ecoutez, je n'ai pas tué Sakumo, ni demander son meurtre, se défend le jeune réalisateur, avant qu'Iruka ne lève la main pour le faire taire.
- Vous nous aviez dit être avec votre frère le soir du meurtre c'est bien ça ? Demande Iruka.
- Oui, c'est exact.
- Pouvez-vous nous rappeler son nom et prénom ?
- Il s'agit d'Uchiha Sasuke.
- Lui avez-vous apprit l'annulation de votre projet.
- Oui, répondit-il, confus. Le matin même.
- Et pouvez-vous nous préciser quel est le métier de votre petit frère ?
- Objection ! S'écrit Danzo »
Tout le monde, et particulièrement le juge, est tant obnubilé par les enchainements du jeune avocat, que personne ne relève l'objection de Danzo. Même son coup de cane est hautement ignoré par Hiruzen.
« Il est présentateur radio chez KatonMood... répond Itachi en fronçant les sourcils.
- Je tiens à rappeler à la cour, poursuit Iruka, que c'est Sasuke Uchiha en personne qui était en charge de l'interview de la victime.
- Pouvez-vous en venir au fait, Umino-san ? Demande le juge Hiruzen en se grattant la barbe, intrigué.
- Voici ce qu'il s'est réellement passé. Le petit frère d'Itachi, Sasuke Uchiha, dans un désir de protection fraternel, a quémandé le meurtre de Sakumo et Jiraiya le 08 Novembre auprès de Yahiko-san. Ce qui explique la date de dernière modification de la liste retrouvé dans l'ordinateur de Yahiko-san. Konan-san et lui travaillent bien évidemment ensemble. Raison pour laquelle Yahiko-san s'est rapidement rapprocher d'HollyTsukki, tandis que Konan-san a trouvé le lieu.
- Objec-
- Et avant que l'on me sermonne une nouvelle fois sur les empruntes digitales de Sakumo, j'ai une explication. »
Quatrième détail : L'encoche sur le pistolet.
« Comme il est précisé dans le dossier et visible sur la photo, bien que le numéro de série ait été effacé, l'arme du crime présente une particularité, un défaut, qui fait que l'on ne peut le confondre avec une autre. En réalité, cette encoche a été faite lors d'un tournage, puisque cette arme était initialement une arme chargée à blanc, et propriété de la production HollyTsuki. Pour le prouvez, j'appelle une nouvelle fois Hatake Kakashi à la barre. »
Kakashi prend une longue inspiration et s'installe à la barre.
« Hatake-san, pouvez-vous nous montrer la preuve que cette arme appartient à HollyTsukki, tout en expliquant à la cour pourquoi ses empruntes sont sûr l'armes du crime ?
- Oui, répondit Kakashi, fatigué de toute cette mascarade. »
C'est bientôt fini, lui disent les yeux bruns qui l'encouragent de loin.
« J'ai retrouvé sur mon téléphone une photo de mon père avec Nagato, dit Kakashi en ouvrant son application SuitonBook. Ils ont travaillé ensemble sur un même film et avaient posé pour cette photo en fin de tournage. Mon père y tien l'arme... Probablement pour la frime, dit-il en levant un sourcil à l'encontre de son père qui hausse les épaules innocemment. »
Ce troisième détail est la goutte d'eau qui fait déborder l'assemblé. C'est aussi une véritable chance que Kakashi soit retombé sur cette photo en scrollant son fil d'actualité SuitonBook nerveusement. Parfois, tout tient à un fil, et c'est ce fil qui les sauve aujourd'hui.
Le silence est parsemé de chuchotement dans la salle, et Hiruzen se frotte les tempes.
Ce n'est pas le moment de flancher, tout se joue à cet instant précis. Iruka ne laisse pas le doute refaire surface.
« J'ajouterai que durant ces quinze minutes, j'ai pris le temps d'appeler l'assistant de direction d'HollyTsuki, Deidara. Il nous confirme bien la disparition de l'arme du crime des locaux de rangement. Etrangement, la caméra de surveillance n'a enregistré aucune intrusion. Ceci confirmant qu'elle ait été trafiquée, l'alarme de sécurité n'ayant pas sonné non plus. La défense se permet d'accuser Yahiko-san quant au vol du pistolet.
- Objection ! Tout cela n'est que spéculation, une nouvelle fois ! Dit Danzo rageusement. Cela ne prouve en rien la culpabilité de tout ce petit monde que vous accusez.
- Mon but premier est de prouver l'innocence de mon client, répond Iruka. Or, je viens de démontrer que les empreintes digitales de Sakumo étaient là bien avant l'incident. Il me semble que c'est ce qui vous gênait, Shimura-san. »
Danzo se tait, irrité. Iruka sert les poings. Et alors que le juge s'apprête à prendre la parole, Danzo fait de nouveau claquer sa canne au sol.
« Vous avez bien fait de relever ce point, vous venez d'enterrer votre client, fanfaronne Shimura. Qu'est-ce qui nous prouve que l'arme ait été volé par Yahiko-san ? L'accusé aurait très bien pu la voler. D'ailleurs, c'est ce que je présume. Etant donné le fait qu'il aurait été plus aisé pour lui de berner la sécurité.
- A cela j'ajouterai, commence Iruka en serrant les points. »
En réalité, Iruka n'a une nouvelle fois rien pour le prouver. Tout concorde pourtant. Il ne lui manque que la preuve d'un lien entre Yahiko et Sasuke.
« Du point de vue de l'accusation, voilà ce qu'il s'est passé, commence Danzo, un sourire malfaisant. Je suis d'accord avec Umino-san concernant l'implication de Yahiko-san, votre honneur. »
Qu'est-ce que tout cela veut dire ?
« Shimura, veuillez en venir au fait. Je commence à sentir la migraine arriver. Mon verdict ne va pas tarder à tomber. Il s'agit des dernières cartes.
- Un détail vient de me revenir, votre honneur. Il a été dit que Yahiko avait insisté pour travailler auprès de Sakumo. Du point de vue de l'accusation, c'est Sakumo qui a engagé Yahiko.
- Objection ! »
Les douleurs s'insinuent dans les mains d'Iruka tant il a frappé la barre ces deux derniers jours.
« Objection accordé, la parole est à la défense.
- La défense se permet de rappeler également que Sakumo a refusé qu'un assistant lui soit confié. Ce qui est étrange c'est la façon dont Yahiko avait insisté pour travailler auprès de Sakumo. Il me semble évident que c'était pour se rapprocher de sa victime ! Se met à crier Iruka en insistant sur le mot victime. »
Kakashi sursaute. Iruka semble perdre son sang-froid.
« Votre honneur ! Suis-je obligé de rappeler à la cour ce qui a été trouvé dans l'ordinateur de Yahiko ? Crie-t-il en faisant aller ses mains. Dois-je rappeler que sur cette liste figure des noms de personnes froidement assassinés ? Dont les affaires n'ont pas jamais été résolues ?»
Des gouttes de sueurs commencent à perler sur ses tempes.
« Dois-je rappeler que le Sakumo Hatake y est inscrit aussi ? Dois-je rappeler ce qu'encours l'accusation d'un meurtre dans notre pays ? Se met à hurler Iruka. »
Ses joues se teinte de rouge et Kakashi peut facilement s'imaginer le flux de sang battre dans ses joues.
« La peine de mort ! C'est la peine de mort votre honneur. Allons-nous envoyer un innocent à la mort aujourd'hui ? C'est que vous souhaitez votre honneur ? renifle Iruka, la voix cassée. C'est ce que vous voulez tous ? Finit-il par crier en tournant sur lui-même à l'intention de l'ensemble de l'assemblé. »
Et ses yeux brillent tandis que ses lèvres tremblent. Kakashi est fasciné de l'ardeur qu'Iruka influe dans son travail. Ou bien est-ce autre chose, mais il ne se pose pas vraiment la question. Si Iruka met tant de volonté dans sa plaidoirie, c'est dû à son sens de la justice, rien de plus. Et c'est déjà beaucoup.
Soit dit en passant, Kakashi brule d'envie d'embrasser Iruka en cet instant. Jamais, lui si calme d'ordinaire, ne se serait imaginer tomber amoureux d'un homme si explosif. Il rougit malgré lui au souvenir de la nuit qu'il a passé. Oui, Iruka est un homme explosif.
Les nombreux coups de marteau font sursauter Kakashi et font taire la foule.
« Umino-san, je vous prie de rester courtois à l'égard de l'assemblé. Gardez vos coups de pression pour vous-même. »
Et le sourire de Danzo pourrait donner envie de vomir à Kakashi si son désir de se lier de nouveau avec Iruka ne prenait pas le dessus. Dieu, comment a-t-il pu passer tant d'année à côté de ça ? Tout ce que Kakashi regrette, c'est simplement de ne pas s'être fait renverser du café sur lui bien avant. Jamais encore il n'avait accordé une telle confiance en une personne extérieur à son petit cercle.
« Votre hypothèse est en effet très intéressante, je dois l'avouer. Dit calmement Hiruzen. Et je me dois de saluer votre engagement envers la justice bien que je ne tolère pas votre comportement, continue le juge avant d'ajouter à l'égard de Danzo qui jubile, et le vôtre non plus. Encore moins le vôtre, Shimura. Ceci étant dit, nous sommes de nouveau confrontés à un manque de preuves, et je tiens à préciser, que ce soit du côté de la défense de même que de l'accusation. »
Kakashi tente de calmer sa respiration. Il inspire, expire, inspire, expire. Mais cela ne suffit pas à faire taire son cœur enragé.
« Ainsi, je me dois une nouvelle fois de repor-
- OBJECTION ! »
Tout le monde sursaute.
Danzo, Hiruzen, Kakashi, la foule.
Et Iruka aussi.
La porte vient de s'ouvrir en grand.
« Naruto ?! S'exclame Iruka.
- Qu'est-ce que c'est que cette mascarade ?! S'énerve le juge. Veuillez quitter la cour immédiatement, jeune homme.
- Iruka ! Dit Naruto en se mettant à courir vers lui. »
La sécurité l'en empêche.
« Lâchez-moi ! Se débat vainement Naruto. J'ai la preuve de l'innocence de Sakumo Hatake dans les mains !
- Foutaise ! Que ce gamin sorte d'ici ou c'est moi qui m'en charge, menace Danzo.
- Vous n'allez rien faire du tout, intervient l'agent Asuma, avant de deviner : Lâchez-le, il s'agit de mon informaticien.
- Hein ? »
Naruto fronce les sourcils avant d'ouvrir grand les yeux.
« Oui, oui, exactement, c'est moi qui ai décrypté les docs, j'ai même la carte de l'agent Asuma dans ma poche. »
Naruto se défait rageusement de l'emprise de la sécurité et remercie l'agent d'un sourire radieux. Il confie ensuite une clef usb à Iruka.
Bien vite sur le mur est projeté des échanges entre Yahiko et Sasuke.
Il ne faut rien de plus pour que le juge ne prenne la parole.
« Je déclare l'accusé... »
Tout le monde sait. Mais tout le monde pourtant retient sa respiration.
« Innocent. La cour demande à ce que soit mis en garde à vue Yahiko-san, Sasuke Uchiha et Konan Origami. La séance est levée. »
Même Danzo se fait arrêter et Iruka gonfle presque le torse quand leurs regards se croisent.
Et contre tout attente, c'est ici que tout a commencé à basculé pour Kakashi et Iruka.
Il y eu certes des effusions de joie. Des larmes de bonheur versées autant dans les yeux des Hatake que dans ceux d'Iruka à la vue des deux hommes se serrant à s'en étouffer. Bien vite, Iruka fut invité, presque de force dans l'étreinte par Sakumo. Et le brun s'est retrouvé à pleurer de joie avec eux.
Sakumo a dut les laisser pour aller réconforter son jeune collègue Itachi. Iruka et Kakashi n'ont pas lâché la scène des yeux. La vie de Sakumo a été sauvé. Une famille a été sauvé, mais d'autres vont être brisées. Et c'est ainsi que va la peine de mort. Les deux hommes ont échangé un regard à la fois soulagé, triste et complice. Tout le monde a été invité à sortir.
Sur le haut des escaliers du tribunal, Iruka et Kakashi se sont échangé un baiser. Ils ne se sont pas douté que ce serait le dernier.
D'abord, Genma est arrivé.
« Hey les gars ! J'ai assisté au procès, Iruka, t'a tout donné t'es le meilleur ! A-t-il dit d'une frappe amicale dans le dos. Je suis overbooké, je dois y aller mais avant, a-t-il dit en sortant un paquet de feuilles de son sac se tournant face à Kakashi. Je dois dire que ce livre est une pépite ! »
Kakashi a froncé les sourcils et a baissé les yeux sur ledit livre. Et Iruka est devenu livide quand Genma lui a rendu, manquant de le faire tomber à plusieurs reprises.
« Iruka a raison, t'as un talent fou ! Alors, ça te dirait de fêter le verdict et ta future carrière d'écrivain autour d'un bon verre demain ? »
Et Genma est partit, laissant derrière lui un silence pesant.
« Iruka, tu as faire lire mon livre à ton ami ? a demandé Kakashi trop doucement au gout d'Iruka. »
Et devant le silence coupable du brun, Kakashi a simplement reprit des mains le manuscrit
« Kakashi laisses-moi t'expliquer, a plaidé Iruka en lui attrapant la main mais Kakashi en a vite repris l'usage.
- Merci pour tout ce que tu as fait pour mon père, ont été les derniers mots secs de Kakashi. »
Car ensuite est arrivée une foule de paparazzi, séparant les deux hommes qui prirent deux chemins différents ensuite.
Iruka a dû subir malgré lui les éloges d'avoir sauvé Sakumo Hatake, tandis que Kakashi s'exprimait maladroitement aux caméras aux côtés de son père. Iruka ne voulait que rejoindre Kakashi et lui présenter ses excuses, mais cette foule immense l'en a empêché. Et quand elle s'est dissipée, Kakashi n'était plus là.
Evidemment que Kakashi a dû être embarqué pour fêter le verdict aux côtés de son père et de sa tante.
Et Iruka ne peut maintenant que s'en vouloir à lui-même. Arrivé le soir, il bondit sur son téléphone lorsqu'il reçoit un sms. Mais il est déçu. Et il se donne une claque mentalement d'être déçu que cela soit Naruto. Ce dernier lui apprenant qu'il vient d'être accepté au sein de la police. Iruka ne peut cependant pas empêcher le léger rire. Qui aurait cru que ce garnement travaillerait à la police ?
Mais tout est calme chez lui ce soir. Et se retrouver seul après ces derniers jours bien remplis lui donne la boule au ventre. Mais parce qu'il doit se l'avouer, c'est l'absence de Kakashi qui lui donne la boule au ventre.
Le fait qu'il ne le reverra probablement jamais. Cependant, il se souvient avoir été invité à l'Ichiraku ce soir avec les deux Hatake.
Il ne sait pas s'il est toujours le bienvenu, mais compte bien tenter sa chance. Iruka ne lâchera rien. Ce repas chez l'Ichiraku, c'est sa dernière chance, son dernier espoir de s'excuser, et de faire la fameuse demande.
Ce soir, Iruka est décidé à demander à Kakashi de passer du temps ensemble. Et pour ça, il compte sortir le grand jeu. Ce n'est pas tous les jours que l'on est invité à diner avec Sakumo Hatake, après tout.
Cependant personne n'est là cette fois pour l'empêcher de tomber. Manifestement, monter sur une chaise roulante pour atteindre le haut de son armoire n'était pas une bonne idée.
*
Kakashi est chez son père.
« Tu es prêt papa ? Demande Kakashi en se regardant dans le miroir. »
Ce matin, il n'a pas pris le temps de se regarder chez Iruka, lorsqu'il a enfilé le costume. Kakashi peut facilement s'imaginer la main de son oncle sur son épaule lui dire qu'il est beau garçon. Ses lèvres tremblent quand Sakumo sort de la salle de bain. Il est évident qu'il s'est encore caché pour pleurer mais Kakashi ne relève rien. Dans tout ce malheur, ils sont de nouveau réunis et pour le moment, c'est tout ce qui compte.
Sur le chemin de l'Ichiraku, Kakashi se demande si Iruka va les rejoindre comme prévu. Il ne sait pas s'il souhaite le revoir ou pas. Bien sûr qu'il est reconnaissant pour tout ce qu'il a fait pour lui. Mais n'était-ce pas de toute façon son travail que de tout faire pour ? Pourtant, Kakashi sait qu'Iruka a fait plus que ce que n'importe quel avocat aurait fait.
Mais voilà, Kakashi lui en veut. Seulement Iruka est le seul homme qui n'ai jamais fait battre son cœur de cette façon. Il est le seul homme qu'il a laissé l'embrasser, le toucher. Le seul homme à qui il s'est donné tout entier. Son corps, son esprit, sa confiance, tous ses espoirs. Mais Iruka a brisé ce lien de confiance.
Ce n'est rien, lui diriez-vous, mais Kakashi n'a jamais fait lire ses histoires à personne d'autres que son oncle. Même son père n'a jamais eu l'occasion d'y jeter un coup d'œil. Et Iruka le savait. Kakashi lui avait dit. Il s'était délibérément confié et, offrir son histoire à Iruka était sa façon à lui de lui dire des choses qu'il ne savait pas dire. Il avait tout offert de lui-même à Iruka.
Tout.
La sirène d'une ambulance sort Kakashi de ses rêveries, alors que son père freine durement pour la laisser passer.
Après ça, Kakashi ne pense plus à Iruka. S'il veut venir s'excuser, il est le bienvenu, et peut-être que Kakashi fera un effort car oui, la veille, il était persuadé d'être tombé sur la bonne personne. Tout était arrivé si facilement. Les baisers, les caresses, les mots doux, l'acte. C'était de la guimauve à l'état pur comme son oncle lui avait dit. Tout s'était passé mieux encore que dans n'importe quelle histoire qu'il avait lu.
Mais Iruka n'est jamais venu.
Le repas est excellent, et le bonheur de partager avec son père qu'il a failli perdre à jamais prend facilement le dessus sur la déception qu'il éprouve à l'égard d'Iruka.
La vie reprend ensuite. Son chef d'équipe Minato a tout fait pour que son poste lui soit rendu malgré tout, et Kakashi s'est retrouvé au point de départ. Lors d'une pause midi, Kakashi a pu lire toute la fierté dans la voix de son chef lorsqu'il a informé à tout le monde que son fils travaillait pour la police.
Kakashi a remis son appartement en ordre avec l'aide de son père. Si bien que sa présence chaleureuse lui fait également facilement oublier l'absence du brun dont il n'a aucune nouvelle, depuis.
Kakashi ne cherche pas à en prendre. Il ne ressent pas non plus le besoin de se rendre sur son profil SuitonBook. Selon Kakashi, c'était à Iruka de faire le premier pas. En effet, le brun a joué avec sa confiance, a posé un lapin à lui et son père, et ne s'est excusé ni pour l'un, ni pour l'autre. Ainsi, Kakashi ne compte certainement pas prendre des nouvelles. Ce qu'il avait toujours voulu éviter en attendant la bonne personne était arrivé. Le coup d'un soir.
Ce mot lui donne la gerbe mais après tout, c'est ce qu'il a été pour Iruka.
Un mois est passé depuis le décès de son oncle. Et sous la neige de décembre, Kakashi ressert son écharpe sur son nez en scrutant les lettres gravées sur le marbre.
Lorsqu'il rebrousse chemin, il aperçoit dans la brume hivernal une silhouette stricte qui se tient devant un autre édifice un peu plus loin.
Kakashi n'est pas d'humeur à rejoindre la résidence de son père. Pas d'humeur à passer le nouvel an sans son oncle mais, il le faut.
Ils ne sont que trois. Tsunade, son père et lui, mangent et boivent. Parlent et rient. Comme si tout allait bien. Sauf que tous les trois savent qu'il manque quelqu'un. Lorsqu'ils s'échangent leurs vœux à la nouvelle année, leurs pensées sont ailleurs, et bien vite l'alcool coule à flot pour oublier l'absence.
Kakashi est à moitié affalé sur la table de repas quand son père tape du poing sur la table. Kakashi sursaute et lèvre les yeux, rencontrant le regard sévère de son père.
« Il manque quelqu'un à cette table. Dit-il en regardant Kakashi droit dans les yeux. »
Kakashi ne voit pas très bien. Il faut dire que cela commence à tourner un peu autour de lui. Mais il est certain de lire de la déception sur son visage. La question est : pourquoi ?
« Il me manque aussi, répond Kakashi sans comprendre.
- Alors pourquoi n'est-il pas là ce soir, dis-moi hein ? »
Tsunade s'apprête à prendre la parole alors que Kakashi fronce les sourcils face au comportement de son père. Mais ce dernier lève la main pour la faire taire.
« Iruka. »
Oh. Kakashi n'était pas préparé à sentir des papillons à la simple entente de ce prénom qu'il a pourtant maudit ce dernier mois.
« Je croyais que tu parlais de-
- Ne change pas de sujet. Il serait temps pour toi d'être heureux. Crois-moi fiston, vivre seul n'est pas quelque chose que tu veux.
- Il ne m'a pas donné de nouvelle, répond sèchement Kakashi.
- Lui en-as-tu au moins donné ?
- Il n'est pas venu s'excuser pour avoir fait lire à quelqu'un d'autre ... Une histoire que j'avais écrite, avoue Kakashi en haussant les épaules. Je n'ai plus envie d'entendre parler de lui. »
Kakashi feint l'indifférence, mais au plus profond de lui-même, il ressent des choses qu'il n'a jamais ressenti. Comment un mélange de colère et d'amour. Comme l'envie d'avoir Iruka près de lui autant que l'envie de lui coller un pain dans la figure. Un étrange cocktail qu'il sait expliquer de par son expérience dans la romance littéraire. Kakashi est amoureux, et c'est pour cette raison qu'il est en colère. En colère de continuer à aimer quelqu'un qui l'a trahi.
« Ooh, tu lui as fait lire une de tes histoires ? Eh bien, je ne me suis pas trompé sur votre sujet, taquine Sakumo.
- Ça n'a plus aucune importance. Il a trahi ma confiance et l'a fait lire à son meilleur ami, Gema..
- Je suis sûr qu'il avait une bonne raison de le faire. Pourquoi ne le laisses-tu pas s'expliquer ?
- Je l'aurais fait s'il était venu à l'Ichiraku le mois dernier, dit Kakashi en sirotant paresseusement sa bière. Le fait est qu'il n'est jamais venu.
- Rah ! Râle soudainement Tsunade en posant bruyamment sa bouteille sur la table. J'avais parié avec Shizune que vous étiez ensemble !
- Quoi ? Se retourne Kakashi vers sa tante. Comment ça ?
- Eh bien... Dit-elle en hoquetant. Il a dit ton nom au bloc.
- Quoi ? Pourquoi Iruka- Attend... »
Kakashi repousse instinctivement son verre et se masse les tempes. Quelque chose cloche. Pourquoi sa tante aurait-elle été en contact avec Iruka ?
« Tata... Commence doucement Kakashi. Est-ce que Iruka va bien ? Demande-t-il plus inquiet qu'il ne le voudrait.
- Secret professionnel, se défend sa tante en terminant la bouteille qu'elle avait dans la main.
- Tu en as déjà trop dit... Souffle Kakashi. Tata, insiste Kakashi en sentant son cœur se serrer dans la poitrine.
- Eh bien... Bon. Le soir du procès, j'ai été appelé pour une opération d'urgence. D'après les ambulanciers le gamin s'est éclaté le crane au sol en tombant de sa chaise. Résultat des courses, coma artificiel et opération d'urgence pour trauma crânien important.
- C'est du propre Madame la chirurgienne en chef de l'hôpital, marmonne Sakumo à moitié endormi sur sa chaise.
- Peu importe ! S'énerve Kakashi malgré lui. Il va bien ? Demande-t-il une nouvelle fois.
- Je ne suis pas censé-
- Répond-moi ! Demande Kakashi, sa main se crispant sur son verre.
- Il va mieux, dit Tsunade sans plus de détail en continuant de se noyer dans l'alcool. »
Kakashi souffle intérieurement de soulagement. Rien ne peut effacer la trahison d'Iruka mais Kakashi ne veut certainement pas s'imaginer Iruka souffrant. La soirée passe silencieusement alors que chacun boit dans son coin. Ils sont bien trop tristes pour continuer à faire la fête.
Kakashi termine par aller se coucher dans sa chambre d'enfant, où siègent là aussi de nombreux livres de romances. Ne parvenant pas à dormir, il décide d'en lire. Un, deux, trois, jusqu'à ce que l'aube pointe le bout de son nez. Il a lu ses préférés. Ceux qu'il lisait toujours pour se réconforter au côté de Pakkun. Lui non plus n'est plus là. Lorsque les livres ne sont pas suffisant, Kakashi a toujours trouvé consolation dans l'écriture. Mais ça aussi, il n'y arrive plus. Sa motivation s'est affadie avec la mort de son oncle.
Kakashi se sent seul, et ses livres pour la première fois ne l'ont pas aidé. Il lui manque quelque chose, ou quelqu'un. Il lui manque quelqu'un à qui il en veut et ne sais pas comment gérer ça.
Alors il réfléchit, encore et encore. Il se tourne, dans son lit. A droite, à gauche. La tête au pied du lit, en diagonale. Il veut dormir, oublier. Il veut oublier cette personne, il veut oublier Iruka. Mais finalement, il en vient à cette conclusion : ce qu'il veut oublier, ce n'est pas Iruka. Ce qu'il veut oublier, c'est la trahison d'Iruka. Qu'elle n'ait jamais existé. Qu'il puisse lui envoyer un message de bon rétablissement. Ou même tout simplement aller toquer chez lui et l'embrasser comme si la survie du monde en dépendait. Refaire l'amour avec lui, parce que putain, c'est si bon.
Mais Kakashi est bien trop fière pour ça.
Mais là Kakashi se souvient qu'Iruka n'a pas pu venir s'excuser le soir même car il a été hospitalisé d'urgence. Qu'Iruka a été gravement blessé. Et là Kakashi ne cesse de se demander si Iruka avait prévu de venir. Et si Iruka avait prévu de venir s'excuser ? Que faisait Iruka quand il est tombé ? Pourquoi est-il tombé ? En trébuchant ? En essayant de faire quelque chose de stupide ? Et si Kakashi avait été là pour l'empêcher de tomber ? Mais là Kakashi se souvient qu'Iruka ne lui a pas envoyé de messages non plus ces dernières semaines. Mais il se souvient dans un même sens qu'il a prononcé son prénom au bloc opératoire. Il devait assurément être dans les vapes et Iruka a délibérément prononcé son prénom.
Et là, Kakashi trouve que quelque chose cloche. Rien n'est logique.
Sa tante lui a dit qu'il allait mieux mais, que cela voulait-il dire au juste ? Était-il au moins réveillé ? Si oui, pourquoi ne lui envoyait-il pas de message d'excuse ? Se sentait-il au moins coupable ? Kakashi souffle, prend son oreiller, et le lance à travers la pièce.
« T'as pas d'autre façon d'accueillir ta vieille tante ? Râle Tsunade en attrapant l'oreiller au vol. »
Kakashi lui fait de la place dans son lit simple, sachant pertinemment qu'il n'a aucune chance de refuser quelque chose à sa tante. De plus, il a quelque chose à lui demander.
« Quand tu as dit qu'Iruka allait mieux, dit Kakashi les yeux rivés au plafond, est-ce que tu voulais dire qu'il allait bien ? Tu peux me dire ça ?
- Physiquement, il va mieux, et il va bien. Je n'ai pas de détails sur son suivi, il a été transféré dans un autre service ensuite.
-Physiquement ? Demande Kakashi en fronçant les sourcils, tournant son visage vers sa tante.
- Il arrive... lors des importants traumatismes crâniens que le malade subit une amnésie, des évènements les plus récents. ».
Et malgré lui. Et malgré tout. Et malgré la trahison d'Iruka, Kakashi ne peut empêcher son cœur de se serrer. Très fort. Iruka a-t-il oublié... tout ?
« Il a oublié... la semaine qu'il a passé avec moi ? Demande Kakashi en serrant discrètement les draps dans une de ses mains.
-Oui, dit clairement Tsunade. Quand il s'est réveillé, il était comme un fou à nous dire qu'il allait louper son entretien au cabinet Yamato&co.
- Je vois, dit Kakashi, feignant l'indifférence. C'est temporaire ? Demande-t-il en déglutissant le plus silencieusement possible.
- Ça l'est des fois, et des fois non.
- Dans le cas d'Iruka ? Il se souvient de ce qu'il a fait ? Qu'il a sauvé papa ?
-Non, avoue Tsunade en se redressant du lit, titubant. Je suis désolé, dit-elle avant de quitter la chambre. »
Kakashi aurait préféré ne pas avoir de réponse. Iruka avait tout oublié ? Oublié le café ? Oublié le costume ? Oublié être tombé au sol et avoir pleuré avec lui ? Oublier d'être resté et plus encore, l'avoir hebergé malgré que Kakashi ait été plus qu'un connard envers lui ? Oublié les risques qu'il avait pris pour sa première affaire ? Oublié leur soirée lecture, leurs premiers regards timides, être coincé dans de placard pendant des heures, leur premier vrai baiser ? Iruka avait oublié avoir escaladé une gouttière pour lui ? Iruka avait oublié s'être donné corps et âme et être parvenu à sauver leur famille malgré la difficulté de son premier cas ?
Kakashi ne veut pas y croire. Car cela signifie qu'Iruka ne viendra jamais s'excuser. Et cela signifie qu'ils ne se reverront jamais. Enragé, Kakashi pianote le nom de Genma sur SuitonBook. Il veut lui parler. Prendre des nouvelles d'Iruka. Mais alors qu'il s'apprête à lui envoyer un message il voit quelque chose sur son profil.
Genma Shuiranui, éditeur en chef chez IchaRanui.
Kakashi ferme les yeux pour digérer l'information. Iruka avait tout simplement voulu l'aider à réaliser son rêve.
« Putain ! Jure Kakashi en balançant son téléphone à travers la pièce. »
Si Kakashi n'avait pas été un connard fini, il aurait été là ce soir-là, chez Iruka. Il l'aurait raccompagné chez lui et n'aurait jamais laissé Iruka tomber.
Et Iruka n'aurait pas oublié.
Iruka n'aurait pas oublié leur nuit d'amour. Oublié qu'il était la première personne avec qui Kakashi s'est donné à l'acte charnel.
Kakashi n'est pas d'accord.
*
C'est entre de nombreux verres d'alcool pour célébrer l'arrivée du printemps qu'Iruka sent quelque chose de bizarre.
« Genma... Genma ! S'exclama-t-il en écarquillant les yeux, se dernier relevant la tête de son propre verre.
- Qu'est-ce qu'il y a mec ?
- La dernière fois... Chez moi... Sur cette chaise.... Il y avait... dit Iruka en fronçant les sourcils.
- La mémoire te revient ? Demanda Genma en se redressant de sa chaise pour venir aux côtés d'Iruka.
- Kakashi ! Se met à sangloter Iruka.
- Eh, pleurs pas ! S'étonne Genma en attrapant ses mains tremblantes. Ça va ?
- Non ça va pas ! Se mit à crier Iruka en reprenant l'usage de ses mains, attrapant son téléphone. »
Son téléphone dans les mains à la recherche de ne serait-ce qu'un message, un flot de souvenirs s'entremêlent dans l'esprit d'Iruka. Le magasin, la détresse de Kakashi, ses larmes, ses peurs, ses crises de paniques, son caractères aussi grognons qu'aimable et...
« Putain, halète Iruka en s'attrapant les cheveux une nouvelle fois. J'ai... »
L'entrée illégale dans l'appartement du Yahiko, Kakashi plaqué contre le placard, ses propres lèvres sur les siennes et putain, leur nuit d'amour. Et plus encore, la première fois de Kakashi.
Tout. Son regard plein de joie lorsque le juge a prononcé l'innocence de son père, leur câlin au mieux de la foule, rempli de soulagement et d'espoir d'un futur plus heureux. Tout, tout lui revient d'un coup et c'est douloureux comme l'enfer. Parce qu'il se souvient de ce regard. Ce regard déçu lorsque Genma est arrivé.
Et son cœur souffre.
« Je n'aurai jamais dû d'écouter ! Dit Iruka en jetant son téléphone à travers la pièce, son corps tremblant.
- Calme moi, Iruka ! Dit Genma en l'attrapant par le bras. Allez, respire. »
- C'est de ta faute s'il m'en veut ! Se débat Iruka. Ta faute, lâches-moi ! Je dois lui envoyer-
- Tu ne vas rien lui envoyer du tout ! Gronde Genma en lui attrapant les poignets. Il ne t'a rien envoyé lui !
- Parce que j'ai-
- Tu m'as fait lire son histoire ? Le pauvre doudou ne voulait pas que tu le fasses lire à quelqu'un d'autre et il t'en veut ? C'est quoi à coté de ce que tu as fait pour lui hein ?
- Tais-toi ! Il-
- Si tu veux mon avis, il n'en a juste rien à faire de toi, point barre. Sinon il aurait pris de tes nouvelles depuis longtemps.
- Je t'interdis de-
- Allez reprend toi Iruka, dit Genma. C'est que ce n'était pas le bon.
- Tu te trompes dit abruptement Iruka en donnant un coup de pied dans la table, faisant sursauter Genma. Il m'a dit que je l'étais pour lui.
- Ils disent tous ça, tu sais bien, dit Genma, plus doucement.
- Non, c'est... Il était... Il n'avait jamais... dit Iruka avant de se taire abruptement, pour ajouter doucement : Il le pensait Genma, vraiment. J'ai tout foiré, j'ai brisé sa confiance. Je m'en souviens maintenant ! Sanglote Iruka en s'attrapant les cheveux.
- Iruka... souffle Genma. Il était peut-être... tu sais, comme les gens qui tombent amoureux de leur médecin qui leur a sauvé la vie ou de leur infirmière, ce genre de chose. Et maintenant que tu as sauvé son père, ça n'a plus lieux d'être. S'il tenait vraiment à toi il serait revenu te parler... Je suis désolé de te dire ça mec.
- Fermes-là ! Tu... Balbutie Iruka dans un cri, son corps se rappelant soudainement de son ébriété.
- Iruka, calme-toi ! Souffle Genma en le maintenant dans ses bras, Iruka continuant de pleurer de rage. Eh mec, aller viens-là. Tu as trop bu. »
Genma l'accompagne dans sa chambre, et l'installe dans son lit.
« Tu te trompes, je l'aime un point c'est tout, se met à bouder Iruka sous les effets de l'alcool.
- Ca va passer, tu vas l'oublier, répondit Genma en le couvrant avec sa couverture. C'est juste que tu as l'impression que ça s'est passé hier, alors que ça fait des mois maintenant. Oublie-le, d'accord ? »
*
Mais Iruka n'a jamais oublié. Les mois sont passés, laissant l'automne s'installer une nouvelle fois et le regret est toujours présent, un an plus tard. Et malgré les longues journées de travail d'Iruka, il ne cesse de penser à Kakashi. A cet homme qu'il n'a connu qu'une semaine. A cette passion qu'il n'arrive à retrouver avec personne d'autre. Particulièrement lors des cas difficiles. Lors des audiences interminables où tout semble perdu mais où Iruka parvient toujours à faire éclater la vérité.
Il s'est fait une petite réputation. Principalement pour avoir sauver le grand Sakumo Hatake mais aussi pout être le responsable de la mise derrière les barreaux de Danzo. Iruka doit avouer qu'il est plutôt fier de lui. Il a décroché le métier de ses rêves, et est devenu une référence dans Konoha en très peu de temps. Et à chaque réflexion de la sorte, il ne peut une nouvelle fois pas s'empêcher de penser à Kakashi. Lui qui souhaite devenir écrivain. A-t-il réussi ? Pas qu'Iruka ne sache. Est-ce que Kakashi serait fière de lui s'ils étaient restés en contact ? S'ils seraient sortis ensemble ?
A quoi ressemblerait leur quotidien s'ils vivaient ensemble ? Dormirait-il à droite ou à gauche ? Qui jouerait le rôle de la grande et de la petite cuillère dans le lit ?
Tant de questions qui n'auront jamais de réponses car Iruka n'a jamais trouvé le courage d'envoyer un message.
Tous les soirs sont les mêmes. Iruka souffle en redressant ses lunettes sur son front, posant le dernier livre conseillé par Genma sur sa table de chevet.
Il prend son téléphone dans les mains, se rend sur le profil SuitonBook de Kakashi qu'il n'a jamais supprimé. Et comme tous les soirs, il écrit un message qu'il n'envoie pas.
Iruka se demande avant de s'endormir si Kakashi le voit pianoter ces fois-là.
Puis il s'endort plein de regret, se demandant avec amertume qu'est-ce que foutrait Kakashi dans leur conversation SuitonBook qu'ils n'ont jamais inauguré. Fermant les yeux sur l'espace vide qu'il laisse à ses côtés dans le lit.
*
Il y a une chose qui parvient à faire un tant soit peut oublier son chagrin à Iruka et c'est la lecture.
« Bonjour Umino-san ! »
Ces derniers mois, son meilleur ami a accueilli au sein de sa boite d'édition un auteur dont Iruka ne parvient pas à se lasser. Le fait est qu'une librairie vient juste d'ouvrir ses portes en face de son appartement et cela n'aide en rien Iruka à faire des économies.
« Bonjour Mitarashi-san, répond Iruka dans un sourire chaleureux. J'ai vu que vous avez en rayons le dernier roman de Hound. »
La libraire ne tarde pas à lui confier, ne manquant pas de donner son avis qui est comme d'habitude d'une positivé extravagante.
« Si ça vous intéresse, il donne une séance de dédicace demain ici, dit-elle en encaissant Iruka.
- C'est vrai ? s'exclame Iruka des étoiles pleins les yeux. Mais il ne s'est encore jamais montré !
- Et c'est pour ça que c'est un évènement exceptionnel ! Nous n'avons eu très peu de temps pour planifier car il nous a appelé ce matin, dit-elle en levant les yeux au ciel. Ah, ces artistes, toujours dans les nuages sans s'imaginer l'organisation que representent de tels événement. Mais bon, qui suis-je pour refuser Hound dans ma librairie !
- Je serai au rendez-vous sans faute, croyez-moi ! »
*
Iruka n'a aucune idée d'à quoi ressemble Hound. Mais il se dit qu'il doit se montrer présentable pour rencontrer l'auteur dont il est fan ces derniers mois. Se regardant dans son miroir, il resserre sa queue de cheval avec conviction, se demandant une nouvelle fois si Kakashi aimerait toujours ce détail s'ils vivraient ensemble.
Qui préparerait le petit déjeuner de l'autre ? Le ferait-il chacun leur tour ?
Iruka aimerait être celui qui le prépare. Il l'apporterait au lit, et ils déjeuneraient tout les deux. Kakashi s'amuserait à mettre des miettes partout feignant l'indifférence, juste pour qu'Iruka s'énerve gentiment contre lui car il aimerait ça. Puis ils s'embrasseraient la bouche pleine de confiture comme dans les bouquins à l'eau de rose.
Iruka aurait bien aimé ça.
Mais il doit tirer un trait sur le passé.
Et rencontrer son idole est un bon moyen le faire, se dit-il en versant une larme qui sera la dernière.
Il se le promet.
Se dépêchant de quitter son appartement, Iruka trébuche, et percute un homme.
« Désolé, s'exclame-t-il, je suis pressé.
- Vous êtes Umino-san ? Demande l'homme brun en uniforme.
- Oui ? »
Iruka s'arrête sur le qui-vive, mais ne souhaite que se sauver au plus vite.
Il a un homme à oublier.
Des espoirs à mettre au cellier.
Une nouvelle vie à commencer.
De nouveaux espoirs à façonner.
« J'ai un colis pour vous.
- Oh, laissez-le dans la bo-
- C'est sur signature et j'ai ordre de vous le livrer aujourd'hui, insiste le livreur, et Iruka acquiesce dans un sourire forcé. »
Il prend rapidement le temps de le déballer dès que le livreur s'en va, et une feuille tombe doucement au sol.
Il la ramasse, puis enfile ses lunettes pour la lire, songeur.
Je ne sais pas si tu te souviens de moi, Iruka. Mais si ce n'est pas le cas, j'ai écrit ça pour toi.
Car tu sauras, Iruka, que si jamais nos chemins se croisent une nouvelle fois, je ferai tout pour rester auprès de toi.
Hound.
« Hound ? murmure Iruka pour lui-même. »
Dans un froncement de sourcil, il fait glisser un livre hors de sa pochette de velour.
Et dans un murmure rempli de larmes de joie devant le titre, Iruka se dit qu'il reste peut-être un peu d'espoir :
« Hope Attorney. »
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro