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51 - Limitation

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_02 - Quatre mois_

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Un hurlement sourd s'échappe de ma gorge. Mes mains se plaquent durement contre mes oreilles, et mon corps se cogne dans cette petite boîte.

La porte avait cédé.

Et avec elle, mes souvenirs étaient revenus telle une vague de tsunami. De plein fouet, l'horreur que j'avais vécue auprès de Ranzo était revenue. La douleur, l'humiliation, la peur, le dégoût. Tous me revenaient comme une tempête.

Mon esprit n'était plus clair. Il était brouillé. J'avais l'impression d'être divisé en deux. Le Jungkook original, coincé dans ses peurs. Et le Jungkook inventé de toute pièce. Neutre. Sans émotions. Il n'avait que la colère en lui.

Et j'avais l'impression de n'être qu'un spectateur de la scène qui se déroulait sous mes yeux.

Scène. Situation. Embrouille. Bagarre.

Que mon corps avait lui-même commencé.

— Cours ! Ordonné-je fortement. Bordel dégage !

Je pousse de mon bras la fille dans mon dos, alors que mon regard reste concentré sur Ranzo, son bras droit, et son garde baraqué. J'avais, sous le coup de l'impulsion, envoyé mon poing dans le nez du chef.

Du boss.

Du patron de cette maison de prostitution où j'ai dû travailler.

Forcé.

Il était tombé au sol, lâchant la poigne qu'il détenait sur cette fille inconnue. Mais jeune. Bien trop jeune. Elle était terrorisée et je m'étais revu dans son regard.

Je l'entends pleurer derrière moi, la respiration courte. Sifflante. Elle avait de l'asthme.

Putain.

Le regard au départ heureux et malicieux de Ranzo avait finalement laissé sa place pour une expression énervée. De sa main, il ne fait qu'un léger signe en ma direction et son garde du corps ne tarde pour se précipiter sur moi, le poing levé.

Je protège ma tête d'un mouvement rapidement et ses phalanges serrées se cognent contre mon avant-bras. Mais ça ne change pas la puissance du coup et mon corps perd son équilibre avant de tomber en arrière, emportant celui de la fille.

Nous geignons les deux de douleur, bien que mon son volontairement étouffé, se prolonge cependant quand mes cheveux se font agripper d'une poigne forte. J'avais l'impression que mon cuir chevelu était sur le point de s'arracher, alors qu'il me remet debout par la simple force de son biceps.

Mes ongles se plantent dans son avant-bras et j'y mets toute mon énergie pour essayer de lui faire lâcher prise. Malheureusement il ne fait que sourire. Et une grimace de dégoût recouvre mon visage en constatant que malgré mes nombreux entraînements et ma prise de masse musculaire, je ne lui arrivais toujours pas à la cheville.

Encore heureux que le deuxième bulldozer n'était pas là.

Mais tout de même.

Je m'étais foutu dans un sacré pétrin.

Mon corps se fait expulser contre le mur de brique, avant de glisser au sol à cause de la puissance de son nouveau coup. Rapidement, une brûlure se fait ressentir au niveau de mon arcade sourcilière et je serre la mâchoire.

— A-Arrêtez... Pleure la jeune fille d'une dizaine d'années.

Elle est toujours au sol, le corps tremblant et la respiration bien trop erratique pour son manque de mouvement.

Et maudite soit cette journée, la noiraude attire l'attention du molosse. Sa main se lève, ouverte.

Prêt à lui mettre une claque.

Comme Taehyung me l'avait fait.

Mon corps se rigidifie et, l'adrénaline et la colère me submergent jusqu'à en oublier la douleur. Je me relève prestement et balance mon pied vers sa main, la frappant pour l'éloigner. Je le repose à terre, prends appui et pivote avant de déverser toute ma rage dans un coup de pied circulaire. Je le touche en pleine côtes et si auparavant ce mouvement ne lui avait rien fait, désormais j'avais réussi à le faire reculer et grimacer légèrement.

— C'est fini ces gamineries, oui ?

Ma tête pivote instantanément à la voix de Ranzo, si anormalement ferme. Lui qui se remarquait par ses tons faussement doux et vicieux, il venait de les perdre pour montrer tout son agacement face à cette situation.

Mais je me suis fait berner. Et un coup fort me tape à la gorge, avant que l'étau ne se referme violemment autour de mon cou. Mes yeux s'écarquillent alors que le souffle m'est enlevé. Un sifflement aigu s'échappe d'entre mes lèvres à causes des gros doigts qui s'enfoncent dans ma peau. Mes yeux se voilent d'une particule de larmes, la douleur de se faire broyer, atroce.

— Où est passé GinShin ?

À la question du bras droit de Ranzo, le garde me relâche avant de m'envoyer un coup de poing sur mon visage m'explosant la lèvre inférieure, si j'en crois au tirement de douleur et au goût métallique présent sur ma langue juste après.

Je tousse violemment, l'oxygène peinant à rentrer dans mes poumons. Les paumes et les genoux sur le béton sale, je me rends compte de la fatigue qui prends gentiment possession de mes membres. Mais une fois encore mes cheveux se font tirer en arrière. Le dos arc-bouté, mes sourcils se froncent en observant Ranzo, l'expression irritée.

— A cause de tes conneries GinShin s'est barrée, commence-t-il d'une voix basse, tout en rapprochant son visage du mien pour m'intimider. Mais j'estime que tu es assez grand pour prendre tes responsabilités et les siennes maintenant. Mes clients n'attendent que ton retour, tu n'auras pas un moment de répit, mon lapin.

Sans aucune hésitation j'amasse de la salive dans ma bouche avant de la lui cracher dessus. Son regard s'assombrit directement et pour la première fois il lève personnellement sa main sur moi. Son énorme paume s'abat sur ma joue violemment, claquant fortement avant de laisser place à un long silence.

De nouveau à terre par la puissance de son coup, plusieurs douloureux picotements se répandent sur ma peau. Son acte a le don de me calmer instantanément, et mes dents emprisonnent ma lèvre inférieure quand je sens une émotion étrange me prendre à la gorge.

Je venais de comprendre à quel point une gifle détenait un énorme pouvoir sur moi. N'ayant jamais reçu de violence de ce genre auparavant, que ce soit de ma famille ou de qui que ce soit d'autre, ça me mettait dans un état presque de latence.

Ma joue n'avait jusqu'à présent que bénéficié de gestes de tendresse ou d'amour. Alors me recevoir deux claques si puissantes le même jour, me pétrifiaient.

J'avais l'impression que c'était mille fois plus violent qu'un coup de poing, et infiniment plus puissant et blessant mentalement.

Mon corps ne voulait plus se battre, plus se rebeller, il n'était que remplit d'un sentiment de culpabilité. Comme si j'avais été fautif de quelque chose et qu'on me le faisait comprendre par cet acte.

Alors que ce n'était pas le cas.

Je n'avais rien fait de mal.

Rien du tout.

Et cet aspect me faisait peur.

Être docile à une personne qui me giflait, me faisait flipper.

Je veux que mon corps réagisse. Qu'il s'énerve, qu'il soit consumé d'une rage indomptable et qu'il se relève. Mais ça m'en était impossible.

Et je ne comprenais pas pourquoi je réagissais ainsi.

Pourquoi mon corps était ainsi ?

Ranzon ne se contente que de me regarder de haut, et d'essuyer d'un revers de main ma salive présente sur sa joue. Mon regard rivé sur le béton sale, je devais me concentrer pour ne pas trembler.

Quelle ironie tout de même. Me jetter dans la gueule du loup, pour finir apeuré au sol.

Un lourd soupire s'échappe du propriétaire de la maison de prostitution. Il semble fatigué et énervé de cette situation.

— Prend-le. On y va.

Mon corps se raidit tout de même à ses mots, mais je n'ai pas le temps ne serait-ce de bouger, qu'une forte poigne agrippe mon sweat pour me relever. Sur pieds et les voyant commencer à s'en aller avec l'intention de m'amener avec eux, je commence enfin à me débattre, à reprendre un minimum de contenance.

— Lâchez-moi !

On me tire d'un coup sec en arrière, m'étranglant à moitié à cause de mon col, pour me tenir à carreaux. Mais il était hors de question que je retourne là-bas. Je plante mes pieds au sol, essayant de ralentir la démarche du colosse. Mais ça ne fonctionne qu'à moitié, attisant au contraire sa colère.

— Arrête de perdre du temps et porte-le, claque la voix de Ranzo, quelques mètres plus loin.

Et mon cerveau s'alarme, la panique ne faisant qu'un tour dans mon métabolisme.

Si mes pieds quittaient le sol, j'étais totalement foutu.

Je me débats alors plus vigoureusement, me tortillant de plus en plus, commençant aussi à hurler, pendant que mes yeux n'expriment plus que de la terreur.

Et à l'improviste, le baraqué s'écroule sur ses genoux en un grognement de douleurs, tout en se tenant ses parties.

— Jeon ! Cours !

Mon poignet se fait soudainement agripper et mon corps se fait tirer pour partir d'ici.

— Et merde ! Rattrapez-le !

On m'avait sauvé.

Comme la dernière fois, quelqu'un m'avait sorti des griffes de Ranzo.

Mais cette personne n'était pas celle que j'aurais voulu voir me sauver.

— Y-Yonson ?

Le noiraud m'ignore et en bifurquant dans une ruelle à peine plus loin, la fille de tout à l'heure se présente.

— O-Oppa, tremble sa voix et à peine arrivés à sa hauteur qu'il lâche mon poignet et soulève la fille pour la prendre sur son dos.

— Te retourne pas, me souffle-t-il avant de reprendre sa course.

Derrière nous, je peux entendre les trois adultes nous courir après, et reprenant totalement mes esprits, j'accélère ma cadence.

— Suit-moi, dis-je rapidement tout en tirant la manche du noiraud.

Je connaissais les environs, j'avais vécu dans ces ruelles, je savais que nous pouvions les semer.






¦¦¦






— Ne traîne plus autant tard la prochaine fois, recommandé-je et la jeune fille hoche la tête, avant que sa mère ne s'incline une nouvelle fois pour nous remercier.

Après de bonnes minutes de course bien plus épuisantes pour Yonson, nous étions certains d'avoir semer les trois adultes. Prudemment, nous avons alors raccompagné Ginshin chez elle, et Yonson m'avait raconté qu'il était là depuis un petit moment et qu'il s'était d'abord occupé d'éloigner la jeune fille, avant de revenir pour me tirer de là.

Il avait réussi à capter son attention, caché derrière l'angle de la ruelle et sans que nous l'ayons remarquée, Ginshin avait rejoint Yonson pour qui l'amène loin du danger.

Mais encore quelque chose restait sans réponse.

— Qu'est-ce que tu faisais ici, et comment tu m'as trouvé, demandé-je calmement, nos pas nous amenant gentiment hors des quartiers pauvres de Gangbuk. Hors d'un danger potentiel.

— Tu n'as pas pris ton téléphone, ton père était inquiet, alors je suis sorti te chercher. Ce n'était d'ailleurs pas facile, je t'ai juste vu à temps tourner à un croisement au loin.

J'acquiesce et le silence revient. Quelques minutes de plus s'écoulent et nous atteignons enfin les routes plus circulées, aménagées de quelques panneaux publicitaires lumineux. Cependant, alors que le noiraud tourne à gauche pour rentrer à l'appartement, je me stoppe, attirant son attention.

— Je vais pas rentrer ce soir, le préviens-je et ses sourcils se froncent très légèrement.

— Tu comptes faire quoi alors ?

— J'ai... des amis qui habitent pas trop loin.

Il ne fait que me regarder, avant de fermer les yeux un instant et de faire un léger mouvement de menton.

— Très bien, je t'accompagne alors.

— Tu n'as pas à faire ça, je vais pas m'éloigner des rues bondées.

— Je le fais pas pour toi Jungkook, me dit-il sérieusement tout en ancrant ses yeux dans les miens. J'ai promis à ton père de te retrouver et de te ramener. Si déjà je ne peux pas t'obliger à retourner chez toi, au moins je veux m'assurer que tu ne te balades pas dans les rues à cette heure-ci.

Tout en parlant, ses pas le conduisent à quelques centimètres de moi, où il s'arrête et me tend sa main, mon téléphone posé sur sa paume. Je mâchouille distraitement ma joue, les yeux posés sur le boîtier électronique, avant d'enfin le saisir. Mais je ne l'allume pas. Pas encore. Et me contente simplement de le glisser dans ma poche.

— Allons-y.

En seulement une dizaine de minutes plus tard, à traverser les rues principales, je nous conduis à un immeuble. Grand. Mastoc. Coincé entre ses confères, nous atteignons les sonnettes au même moment qu'un jeune adulte sort du bâtiment, le téléphone à l'oreille, visiblement énervé. J'en profite pour entrer dans le hall sans devoir sonner depuis l'interphone et toujours en silence, nous grimpons six étages. Je me poste devant la porte, vérifie discrètement le nom des propriétaires et hésitant, le bout de mon doigt presse craintivement la sonnette.

J'entends cette dernière résonner à l'intérieur de l'appartement, suivit d'un silence durant de longues secondes, avant que mon ouïe ne perçoive des déplacements à l'intérieur. Je vois le trou du judas se noircir, signe qu'on nous regardait. Puis, le trousseau de clef se cogne contre la porte, à cause d'une probable manouvre rapide et la porte s'ouvre enfin, laissant apparaître un blondinet, les cheveux quelque peu en batailles et les yeux grands ouverts.

— Kook ?

La surprise décore ses traits, puis d'autres pas se font entendre dans la maison.

— Salut...Jimin.

Ses pieds nus se retrouvent sur le sol froid du couloir, tandis que ses mains hésitent à s'approcher de mon visage amoché.

— Seigneur, tu t'es battu ? Avec qui ?

— Je te raconterai, mais... une certaine gêne me prend à la gorge et mes mots se font hésitant. Est-ce que...je pourrais rester chez toi ? Uniquement cette nuit ?

Ses longs cils s'abattent sur ses joues à plusieurs reprises, suivant le papillonnement de ses paupières. L'incompréhension étire faiblement ses traits inquiets, surement se demandant et s'imaginant milles scénarios qui auraient pu m'arriver.

— Pas de problème Jungkook, tu peux rester même plus longtemps si t'en as besoin, surgit soudainement une nouvelle voix. Et mes yeux se relèvent par-dessus Jimin pour observer Namjoon au seuil de leur appartement.

A ses mots soufflés de bienveillance, mon cœur s'abaisse et un soupire soulagé m'échappe discrètement, alors qu'un faible silence s'installe dans le couloir.

— Je vais y aller, se manifeste alors Yonson, resté jusqu'à présent deux bons mètres derrière moi. Pense juste à envoyer un message à ton père, me dit-il, les pieds déjà lancés en direction de l'escalier.

Je n'ai le temps de l'arrêter, de le remercier, ou de lui dire de faire attention qu'il a mis les voiles.

— C'était qui ? Me demande Jimin, intrigué. Ça va aller pour rentrer ? Il semblait aussi blessé.

Ses mots me font repenser au matin même, me renvoyant à la cafète, la vision du corps inconscient et le front sanglant de Yonson. Crâne fracassé sur la table. Une violence qui n'a pas été relevée par le corps enseignant. Une embrouille qui s'en est suivie avec Kim. Lentement accompagnée d'une dispute au téléphone. De ses mots blessants, horribles. Et une flamme se consume dans mon corps, ravivant la haine, la déception, la tristesse et la douleur.

Kim réussissait à me faire ressentir toutes les émotions imaginables, les meilleures comme les plus atroces.

Connard.

Mes traits se ferment, mon regard se durcit et Jimin recule. Les deux garçons rentrent dans l'appartement, laissant la porte ouverte et me laissant seul dans le couloir. Ils l'avaient vu, et ils s'avaient que je devais me calmer seul. Je suis resté une longue minute à prendre de grandes bouffées d'air pour me calmer. La respiration étant la clef de tout.

Quelques instants plus tard, je referme la porte derrière moi et retire mes chaussures avant de m'aventurer dans le couloir pour rejoindre le salon. L'image de leur ordinateur projeté sur le mur grâce à un beamer, me montre que je les avais interrompus dans leur film et je m'en suis voulu.

— Prends seulement place, me dit Namjoon, revenant dans le séjour avec différents produits dans les mains.

Il les pose maladroitement sur leur table basse, alors que Jimin apparait à son tour, un bol et un verre remplit d'eau.

— Tiens, bois.

Je récupère le verre et assis sur le canapé, les deux garçons prennent place à mes côtés. Il y a longtemps je me serais senti oppresser par eux, leur présence, notre passé. Mais désormais, plus que de l'honnêteté s'émane de leurs gestes prévenants.

— Tu as déjà mangé ?

Mon ventre répond à ma place en un gargouillement et je ne peux m'empêcher de rougir faiblement de gêne, alors qu'un ricanement limpide s'échappe de Jimin, ni moqueur, ni méchant.

— On a quelques restes, j'espère que ça t'ira.

— Merci Jimin, soufflé-je.

Le blondinet me sourit amicalement, avant de retourner dans la cuisine. Mon regard se pose alors sur les gestes de Namjoon, qui trempe le bout d'une lavette dans le bol d'eau.

— Rassure moi Kook, résonne sa voix dans le silence de la pièce et son regard se pose dans le mien, sérieux. C'est Taehyung qui t'as fait ça ?

Ma réponse se tarde. Non, en aucun cas s'était Kim. Mais j'avais envie de lui dire que tout ça découlait de lui. Mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas donner une image ainsi de Kim. Faussée.

Quoique.

— Non, ce n'est pas lui.

Il semble réfléchir, retourner les informations qu'il détient pour trier le vrai du faux, comme à son habitude. Mais avec si peu d'indications il ne pouvait rien déceler, alors il se contente simplement de prendre précautionneusement mon menton entre ses doigts, avant de laver mes plaies.

Pendant que Jimin s'occupait à la cuisine, je laissais Namjoon me soigner, n'ayant pas la force. Je me sentais mal de leur faire ça, de débarquer à l'improviste après plusieurs semaines remplies de messages par-ci par-là, et squatter leur maison. Mais en même temps, j'aimais cette sensation d'être choyé.

D'être simplement entouré et regardé.

Le désinfectant se fait étaler sur mes plaies. Mon arcade sourcilière ouverte. Ma lèvre fendue. Mes joues, mon nez, mon menton éraflés. Mes paumes égratignées et mes genoux blessés. J'avais déchiré mon pantalon d'uniforme.

Ils m'avaient laissé utiliser leur douche et Namjoon m'avait prêté des vêtements, ma corpulence correspondant davantage à la sienne qu'à celle de Jimin. Puis, emmitouflé dans des couvertures, de nouveau sur le canapé, j'avais l'impression d'être traité comme un enfant, mais étrangement, sur le moment ça ne me dérangeait pas. Il n'y avait que cette petite sensation de profiteur qui me gênait.

Nos petites discussions n'étaient rivées que sur des sujets banaux, sachant que le moment n'était pas encore venu pour parler de tout ce qui s'était passé aujourd'hui. Nous avons évoqué le temps qui s'était écoulé depuis notre dernière rencontre, tout comme du changement physique flagrant selon eux de mon corps. Jimin semblait rechigner sur le fait que je l'avais dépassé de taille d'une bonne dizaine de centimètres et que désormais, il semblait ressembler encore plus à une brindille à mes côtés.

Oui, mon corps avait relativement beaucoup changé depuis que j'ai repris les entraînements et une vie plus saine. Ma croissance m'avait permis d'atteindre la taille de Kim, ce qui l'avait perturbée quelque peu auparavant.

Quoiqu'il en soit, j'étais à présent entouré des deux garçons, mangeant tout en souriant face à l'air concentré de Jimin pour recoudre mon pantalon. Ayant vécu une enfance très aisée, il y avait toujours quelqu'un qui s'occupait de tout lui faire. Alors maintenant qu'il était indépendant, il voulait savoir se débrouiller seul, d'où le fait d'avoir insisté pour réparer mon pantalon. La couture était mine de rien utile, surtout quelques bases.

Mes plaies étaient pansées et j'aimais regarder la complicité entre Jimin et Namjoon, qui lui expliquait où passer l'aiguille et comment tenir le tissu. C'était un moment agréable.

Jusqu'à ce que mon téléphone ne s'allume, sans un bruit, sans rien.

Il était sous silence et pourtant, l'écran noir avait comme repris vie, et mes yeux s'étaient attardés par inadvertance sur le nom du contact qui m'appelait à cette heure si tardive.

Taehyung, accompagné d'un petit cœur rouge.

Je l'ai fixé, sans rien faire, ni bouger. Attendant simplement qu'il arrête. Et ça de fait, après ce qu'il semblait être des secondes interminables, moi, comme les deux garçons à mes côtés pûmes voir l'appel se rajouter aux nombreuses autres notifications. Quelques 'une de mon père, mais principalement de Kim.

Mon manque de mouvement face à l'appel de mon petit ami avait finalement déclenché l'instant confrontation. Leurs questions gardées autant de temps en eux auraient enfin pu s'échapper. Je ne sais si cette éventualité de me livrer me plaise, mais je sais que ça ne pourra que me libérer.

— Vous vous êtes disputés ? Souffle finalement Jimin, quelque peu hésitant.

Mes poumons se gonflent alors un grand coup et j'expulse après peu tout l'air en un soupire tout en hochant la tête.

— C'était quoi la cause ?

Il me faut quelques secondes pour remonter le fils de nos disputes jusqu'à retrouver le noyau.

— De la jalousie, enfin je crois. Voyant qu'ils attendent silencieusement la suite, je me mâchouille un instant la lèvre inférieure avant de continuer, la voix un peu plus basse, pensif. Pour faire simple, je traîne avec mon ex-harceleur, depuis que j'ai appris à le connaître à travers la façade qu'il se créait. Cependant, Taehyung ne lui fait pas confiance et il a peur qu'il me blesse encore. On s'est pris la tête sur ça et je me suis fait emporter par la colère, amenant sur table un problème de plus, en prétextant que nous n'étions plus autant proche qu'avant parce qu'il passe tout son temps libre avec un nouvel élève.

Je passe lassement ma main sur ma nuque, n'étant même pas certain que mes explications soient réellement compréhensibles, et je finis par me pencher en avant pour récupérer mon téléphone, me contentant de le tourner entre mes doigts. Sans l'allumer.

— Plus tard dans la journée, je voulais réarranger les choses, reprends-je les yeux dans le vide et la gorge lentement nouée. Mais c'est parti en vrille encore une fois... Nous nous sommes disputés et il m'a dit que j'essayais de régler toutes nos querelles par du sexe, a-alors que non. Ce...ce n'est pas mon but. Je ne sais j-juste pas comment extérioriser tout ce que je ressens pour lui. J'a-arrive pas...à lui montrer à quel point je l'aime.






¦¦¦








L'obscurité inonde la pièce alors que le seul bruit perceptible sont les rares moteurs des quelques taxis encore présents sur les routes de Séoul. La fatigue recouvre tous mes muscles, pendant que mes yeux que je sens gonflés, sont anormalement encerclés d'une chaleur maladive.

Mon corps a besoin de repos, tout comme mon cœur qui en avait bavé en une seule journée. Pourtant, je n'arrive pas à me laisser aller. A me coucher sur ce petit canapé et me faire envouter par Morphée. Alors je reste simplement assis. Les genoux ramenés contre mon torse, ma tête repose contre la vitre de la fenêtre du salon, juste au-dessus du divan.

Mes yeux se perdent plusieurs fois entre les bâtiments en face et l'écran de mon téléphone. Mon pouce réalise des mouvements désormais mécaniques pour descendre et remonter encore et encore les messages de Taehyung. Après notre appel, il avait mis un peu de temps pour se calmer et prendre conscience de ses propos. Il m'avait envoyé une dizaine de messages, s'excusant, me demandant de le rappeler, de nous retrouver, implorant encore son pardon.

Mais lui comme moi savions que ces messages n'avaient aucun pouvoir. Un pardon n'était pas réel derrière un écran. Il était bien trop simple d'écrire des excuses, sans vraiment les penser. De rire, sans vraiment bouger. D'aimer, sans vraiment ressentir.

Les messages n'étaient destinés qu'à être mensonger. Nous le savions et il souhaitait me retrouver après les cours. Pour parler seul à seul. Sans se faire interrompre.

Mais je n'avais pas envie. Pas maintenant. J'avais essayé de réparer mes tords trop tôt et ça n'avait mené qu'à une dispute plus grande. Plus conséquente. Plus douloureuse.

Nous devions nous laisser nous faire imprégner par nos fautes, par nos mots. Pardonner si vite était comme mettre la poussière sous le tapis. Survoler nos paroles crues était comme les considérer futiles. Chacun de nous devait comprendre qu'il était allé trop loin.

Je devais comprendre et apprendre de mes erreurs.

Du moins, c'est tout ce que Jimin et Namjoon m'ont conseillé.

Nous laisser réellement du temps pour voir à quels points nos gestes, nos mots, nos actions et notre absence au pu blesser involontairement l'autre.

Pour eux, ces deux personnes qui m'avaient autrefois tourné le dos, je devais l'éviter quelques temps, jours, semaines, mois, peu importe tant que moi, que nous deux, sentions que c'était le moment de se retrouver.

Et me connaissant, moi et mon destin foireux sur quelques aspects, je savais que le temps n'allait pas nous séparer très longtemps.

Ainsi, malgré la réticence de mon père, je ne suis pas retourné à l'école le reste de la semaine. Quatre jours sans parler à personnes de mon entourage proche.

Ça m'avait fait étrangement du bien, tout comme ça m'avait demandé une grande quantité d'énergie pour faire le point sur moi.







¦¦¦







En ce vendredi soir, quelques heures après être revenu chez moi depuis une semaine d'absence, ma série se fait soudainement interrompre par un appel. Je ne retiens mes sourcils de se froncer sous l'interrogation au vu de l'heure très tardive, qu'était une heure du matin.

Sans grand étonnement, je n'arrivais plus à dormir paisiblement comme avant, alors je m'occupais comme je pouvais, par exemple en regardant quelques séries. Je devenais d'ailleurs de plus en plus accro à ce petit boîtier rempli d'électronique, depuis que j'en possédais de nouveau un. Et ce constat me faisait grimacer amèrement. Être dépendant de ce dernier était quelque chose qui me dérangeait, mais en même temps, j'avais du mal à le lâcher.

Reprenant mes esprits face à ma divagation, je ne suis finalement pas si étonné que se soit EunJung qui me contacte à ce genre d'heure. Ou quoique, son appel soudain est tout de même étrange.

— Allô ?

— Bonsoir Jungkook, je craignais que tu ne sois en train de dormir, s'élance calmement la voix de la doctoresse, tout en renfermant un ton joyeux.

— Mh, je regardais une série, chuchoté-je ne voulant réveiller le reste de ma famille.

Je perçois quelques voix en arrière-fond et je devine qu'elle devait encore se trouver à l'hôpital.

— Je m'en doutais, c'est bien typique de vous les jeunes, ricane-t-elle, et je lève mes yeux au ciel, un léger sourire aux lèvres en sachant qu'elle le faisait tout autant durant ces jours de congé. Quoiqu'il en soit, je voulais juste t'avertir que demain on arrivera vers seize heures, donc fais-toi trouver tout beau, tout frais en bas de chez toi, d'accord ? —Ah, oui j'arrive !

— Attends, quoi ?

Je relève mon cou, avant de me redresser en position assisse, un mauvais pressentiment aux aguets.

— EunJung ? EunJung ! Comment ça ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Plusieurs bruissements se font entendre et la peur qu'elle me raccroche au nez, sans me donner plus d'explications, fait accélérer les battements de mon cœur, auparavant serein.

— Ah excuse, ma pause est bientôt finie et on a besoin de moi.

— Attends EunJung, je suis sérieux, il se passe quoi demain ? Je ne comprends rien.

— Euhm ? Beh pour le weekend annuel de la famille Kim, tu te souviens ? Nous en avions parlé samedi passé à la fête de Yon et Hoseok. Ne me dit pas que Taehyung ne te l'a pas rappelé ? S'offusque-t-elle. Bon en même temps il était un peu tête en l'air toute la semaine. Quoiqu'il en soit, interdiction de te défiler jeune homme, tu me l'as promis ! Je ne veux pas me retrouver seule dans cette famille, déjà que cette semaine j'ai eu l'impression de vivre avec un cadavre ambulant. M'enfin, je file. Bonne nuit !

Estomaqué. Ahuri. Bouche bée.

Je n'avais absolument aucun souvenir de cette conversation. Mais EunJung n'est pas du genre à mentir. J'espère pas. J'en sais rien.

Mais ce n'était pas possible. Ma main se rebaisse lentement et mes yeux observent vaguement l'écran désormais noir de mon téléphone. Ça n'allait absolument pas le faire et ce pour la bonne raison qu'il était ridicule d'aller au souper de famille de son partenaire si la dernière interaction qui a eu lieu était une séquence de disputes.

Prestement, comme brûlé, je rallume mon portable et me dirige sans tarder dans KaKao Talk pour envoyer un message à EunJung.

— Je...débuté-je tout en lisant à voix haute ce que je m'apprête à écrire. Suis désolé...mais...euhm...finalement j'ai un imprévu, qu'il m'est impossible de terrir— non attends ça veut rien dire ça. Putain c'est quoi déjà le mot rahh. Ah oui, louper. Mh disons plutôt manquer.

Je relis une fois encore mon message bancal, prêt à l'envoyer, mais mon pouce s'arrête quand un nouveau message est soudainement envoyé dans la même conversation.



Kim EunJung

Vu que tu es tête en l'air cette semaine, je te refais un petit récapitulatif de ce que tu dois prendre avec toi ; donc vu que c'est un weekend, il te faudra prendre de quoi dormir, te changer, te laver, etc. Tu vois le topo.

On se retrouve demain à 16h, soit à l'heure :D <3

Oh et interdiction de te défiler, toute excuse ne sera pas valide (surtout que tu auras à faire à moi) :D

Bisous, fait de beau rêve ~.-.~

01h18




Gn­— Rahhhh

Je change prestement de contact et tape à vive allure mon message en l'envoyant sans même le relire.



Moi

Dit a ta mer que je peu pas venir demain !

01h19


Un stresse me prend à l'attente et après cinq bonnes minutes, je me rends compte de l'heure tardive et que je n'aurais surement pas de réponse dans l'immédiat. Un long soupire m'échappe et je me laisse aller en arrière, rebondissant gentiment sur le matelas et faisant grincer mon lit.

J'étais foutus. Même si je ne me présentais pas demain, j'aurais de gros soucis, ayant déjà vu Kim se faire reprendre par sa mère. Elle pouvait être terrifiante pour des choses futiles, alors qu'est-ce que ce serait pour ça ?

Et puis sérieux, un weekend entier ?

Soudainement, une vibration se fait ressentir dans la paume de ma main et je relève d'un geste brusque cette dernière, oubliant cependant de resserrer mes doigts autour de l'appareil, me le projetant de ce fait dans la gueule.

— Ah putain...

Ça fait un mal de chien purée. Je geins doucement de douleur tout en me tenant le nez, avant de reprendre mon téléphone. L'écran se déverrouille et je tombe directement dans la conversation.



Taehyung <3

Il y a quoi demain ?

01h27



Sa réponse ne m'étonne même pas, au contraire de sa présence à cette heure. Je tape alors une suite de lettre, faisant cette fois attention à mon orthographe, sachant pertinemment qu'il s'est retenu d'écrire un « mes yeux » face à mon précédant message.



Moi

Qu'est-ce que tu fais encore réveiller à cette heure ?

01h27

Taehyung <3

Je peux te retourner la question...

Et sinon je me suis réveillé à cause de la notif

Alors, c'était quoi ce message ?

01h28



J'observe un instant cet échange, trouvant étrange que nous puissions discuter ainsi, comme s'il n'y avait rien eu. Comme si ses précédents messages ignorés, répartis le long de ces derniers quatre jours, ne me demandaient pas des nouvelles.



Moi

J'arrive pas à dormir_

J'arrive pas à d_

J'arri_

Je regardais une série

Demain, vous avez votre weekend en famille et ta mère veut que je vienne aussi.

[photo]

01h29



Je lui envoie une capture d'écran du message de sa génitrice et attends sa réponse.



Taehyung <3

Merde...

01h30

Il avait totalement zappé lui aussi.

Je le voie écrire plusieurs fois, sans pour autant envoyer quelques choses, et plus les secondes s'écoulent, plus la lumière bleue de mon téléphone me fatigue les yeux, rendant mes paupières plus lourdes.

Ce n'est que le lendemain matin que j'ai réalisé m'être endormi. Et c'est en récupérant mon téléphone au fin fond de mon lit, les yeux gonflés que j'ai compris que je n'avais pas le choix, ni la possibilité de fuir.



EunJung

Oups, je me suis trompé d'heure héhé. Rendez-vous à 9h chez toi.

08h12



Il était actuellement neuf heure moins dix et la voix que j'entendais provenir du salon n'était autre que celle de EunJung.

Quelque chose me dit que je m'étais fait piéger.










¦¦¦

PFFFOUF enfin de retour :D

Ça a été un mois long et dur, remplit de stresse qui est d'ailleurs toujours présent vu que j'attends désormais la réponse si oui ou non je serais prise à cette école d'art ,_,

M'enfin bref, j'espère que ce chapitre vous aura fait plaisir ou plût, ou fait ressentir ce que vous voulez :)))

Sur ce, à la prochaine 

Kiss Kiss 

Moment anecdote : 


J'ai peint ce tableau de Hoseok pour l'admission à l'école d'art, mais vu que j'avais pas assez de temps pour finir les autres dessins, beh pour gagner du temps j'ai omis la tête et les mains T-T 

Et genre j'ai sorti à l'entretien comme justificatif « mais vu que je connais uniquement l'image qu'il montre au médias et non pas comment il est réellement, j'ai préféré ne pas le peindre...» C'est passé crème jpp

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