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Chapitre 4

          À la clarté du réveil, la visite d'Ethan et notre longue discussion de la veille me reviennent à l'esprit. Je pense très fort à lui, oscillant entre l'attente de sa venue et la crainte d'un abandon de sa part. La certitude de se sentir soutenue s'estompe avec la lueur du jour. Pourtant, je garde le secret espoir qu'il ne faillira pas à sa promesse de nous aider, malgré l'attitude et le rejet de ses parents, que je vis comme une véritable trahison. Je m'efforce de faire le vide dans ma tête, espérant de toutes mes forces qu'Ethan ne change pas d'avis.

Désœuvrée, j'arpente la maison avant de me décider à me sortir de mon inertie. J'attends le départ d'Amy pour le lycée pour investir en douce le bureau-bibliothèque de mon père. Nous n'y mettons pratiquement plus les pieds depuis le départ de nos parents; je n'ai pas trouvé meilleur endroit pour commencer le déménagement à l'abri du regard d'Amy.

Aux alentours de midi, je m'extirpe de la pièce et me dirige vers la cuisine. Le soleil inonde de lumière les murs marbrés de blanc et de gris. J'ouvre le frigo, me sers un verre de jus d'orange frais, puis je rejoins  la salle de séjour. Je me poste devant la large baie vitrée, et alors que mon regard se perd par-delà la fenêtre, je vois la Range Rover d'Ethan se garer à l'ombre des platanes à quelques mètres de la maison.  

En descendant de sa voiture, Ethan tourne nonchalamment la tête dans ma direction. Il me gratifie d'un sourire qui me fait oublier tous mes soucis. Je sors l'accueillir. D'un pas souple, il gravit les marches du perron. Il se penche, et sans me quitter des yeux, effleure mes joues d'un baiser furtif.

— J'ai ramené le déjeuner, Princesse. Je suis sûre que tu n'as pas pris le temps de te restaurer, lance-t-il avec un clin d'œil malicieux.

M'arrachant à la contemplation de son beau visage, j'acquiesce.

— Non, en effet.

— Je m'en doutais, dit-il en me tendant un sac d'où s'échappe une délicieuse odeur de plats cuisinés. Prends ça. Je retourne chercher les cartons de déménagement dans la voiture.

Puis il repart, ouvre son coffre et revient vers moi, les bras lourdement chargés.

J'ouvre toute grande la porte et lui fais signe de me suivre. Nous traversons le vestibule avant d'accéder au bureau de mon père afin d'y déposer les cartons. Ethan promène un regard sur la pièce, stupéfait. Les hauts rayonnages en bois tapissant les murs sont vides. Les livres sont entassés précautionneusement sur le tapis qui recouvre une grande partie de la bibliothèque. Mon cœur se serre à l'idée de m'en séparer.

— À l'évidence, tu n'as pas chômé.

Je secoue la tête en riant.

— Ce n'est pas fini.

— Tous ces livres appartiennent à ton père ?

Plus qu'une question, c'est une affirmation.

— J'ai vidé les tiroirs et les étagères.

— À deux, ce sera fait rapidement.

Je tempère son optimisme.

— C'est que dans la pièce à côté, il y a des boîtes d'archives, de souvenirs...

Je m'éclaircis la gorge.

— J'aimerais prendre les papiers importants avec moi...

— Tu les mettras dans la remise, coupe Ethan. Ne te surcharge pas inutilement.

— Ethan, répliqué-je. Je ne vais pas pouvoir y accéder. Autant bien m'organiser dès maintenant.

J'enchaîne d'une voix posée.

— Voilà comment je vois les choses : il me faut préparer des valises avec des affaires d'été ainsi que pour l'hiver, des sacs séparés pour les accessoires, les produits de toilette, les chaussures, une trousse à pharmacie et une dernière valise pour tous les papiers et documents.

Je m'interromps et reprends sous le regard attentif d'Ethan.

— Il est impératif d'avoir sous la main tout ce qui nous sera utile plus tard. Lorsque nos parents reviendront, ils seront heureux de voir les papiers importants en notre possession.

Je secoue obstinément la tête.

— Qui sait ? S'ils reviennent entre-temps, nous ne serions pas obligés de partir, ils se battront pour garder notre maison.

Ethan hausse les épaules sans rien dire, mais son visage trahit ses pensées. Je refuse de me décourager. Je me redresse, aussitôt imité par Ethan.

— Par quoi commençons-nous ?

— Par le déjeuner, rétorque-t-il en riant. J'ai une faim de loup.

Je ris à mon tour et me dirige d'un pas léger vers la cuisine, Ethan sur mes talons. Il prépare la table pendant que je réchauffe le plat de lasagnes concocté par le traiteur italien du coin. Je l'invite à prendre place sur l'un des tabourets autour de l'îlot central et je m'assois en face de lui. Pendant le repas, nous parlons de l'organisation du déménagement. Nous étudions aussi les possibilités d'hébergement et de relogement. Je ne me berce pas d'illusions. À Paris, dénicher un appartement à louer est un vrai parcours du combattant et requiert beaucoup de patience, mais aussi un dossier bien solide avec un garant à l'appui. Sans fiche de paie, sans travail, avec un statut d'étudiante et ma petite sœur à ma charge, je doute qu'un propriétaire accepte de nous louer un appartement. Comme s'il lisait dans mes pensées, Ethan repousse sa chaise et se lève. Il m'entoure d'un bras protecteur.

— Ne t'en fais pas trop, Jess. Chaque chose en son temps. On s'occupe d'abord du déménagement et on verra pour le reste, d'acc ?

Il se redresse et me tend la main.

— On y va ?

J'emmène Ethan faire le tour de la maison. Nous dressons un rapide inventaire des affaires. Nous commençons à recenser pour nous faire une idée du volume des affaires à prendre et celles à laisser. Ethan ne dit plus un mot se contentant de brefs sons inaudibles. Hormis le bureau de mon père, il faut vider les chambres, le dressing de nos parents et le nôtre, les salles de bains, la cave à vin et le garage. Une fois notre tour d'horizon terminé, nous retournons dans le bureau. Nous nous mettons au travail et commençons à remplir les cartons.

***

La sonnerie du téléphone fixe se fait entendre dans le salon. Je cours décrocher. Je réponds. La voix douce et amicale de Lucy, une très bonne amie de mon ancien lycée résonne dans le combiné. Nos chemins se sont séparés après le Bac. Lucy vit à Manhattan dans le quartier de Tribeca depuis qu'elle a intégré l'université de Columbia à New-York. C'est un vrai bonheur d'entendre sa voix.

— Jess, ça va ? s'enquiert-elle.

— Oui.

— J'ai bien reçu ton message. Je suis désolée de ne pas y avoir répondu plus tôt. J'étais partie plusieurs jours dans le Connecticut chez mon copain Matt et j'ai bêtement oublié mon portable chez moi.

— Ce n'est pas grave, Lucy, merci d'avoir appelé...

— Je suis atterrée par ce qui vous arrive.

S'ensuit un bref silence. Lucy le rompt la première.

— Tu n'as toujours pas de nouvelles de tes parents ?

Je laisse échapper un soupir.

— Non.

Lucy soupire à son tour.

— Je ne sais quoi te dire, commence-t-elle... Écoute, reprend-elle plus fermement, ne t'en fais pas trop. Ne dit-on pas : « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ? ».

Elle me noie ensuite sous un flot de questions.

— Où irez-vous ? Feras-tu appel à un déménageur ? Où entreposeras-tu les meubles ?

Je ne peux m'empêcher de sourire.

— Ethan est là. Il propose de mettre nos cartons chez lui.

— Et pour tes meubles, tu comptes louer un garde-meuble ?

— Non. D'après Ethan, je ne peux emporter que les cadeaux et nos affaires personnelles. La saisie concerne la maison et tout ce qui se trouve à l'intérieur.

— Faux, rectifie Lucy. Le lien hypothécaire ne concerne que la maison, pas les meubles.

— Tu en es sûre ? lui demandé-je pleine d'espoirs.

— Absolument. Je suis certaine de ce que j'avance.

Les larmes me montent aux yeux.

— Jess, tu pleures ? Il ne faut pas pleurer, c'est plutôt une bonne nouvelle !

— Je sais, murmuré-je d'une voix altérée par l'émotion, je ne m'y attendais pas. C'est tellement dur en ce moment, tout ce qui nous arrive et je...

Je ne termine pas ma phrase. J'essuie mes larmes.

— Merci, Lucy. Tu ne peux pas savoir à quel point, tu m'as apporté un peu de soleil.

Nous demeurons un instant silencieuses. Avec tact, Lucy dévie la conversation sur le mariage d'Emma.

— J'aurai aimé assister à la cérémonie, mais mes examens commencent la semaine prochaine, je ne peux pas me permettre de faire un long voyage juste avant. J'espère qu'Emma m'enverra des photos.

— Je te les enverrai moi, lui dis-je.

— Tu comptes y aller ? s'étrangle Lucy.

— Bien sûr que oui, lui rétorqué-je. Je suis son témoin. Je ne vais quand même pas la lâcher maintenant.

À l'autre bout du fil, elle se tait. Puis sèchement:

— Tu devrais renoncer à ton voyage et te préoccuper de ton problème de logement.

Ma voix se crispe.

— Lucy, j'ai déjà acheté nos billets !

Désorientée par son silence, je continue.

— Nous vivons une période très difficile. Je veux préserver Amy le plus longtemps possible. La disparition de nos parents est suffisamment éprouvante pour elle. Il faut que je lui apprenne en plus que nous allons être à la rue.

J'inspire profondément, les yeux humides. Je me suis attachée à cet appartement, l'idée de le quitter m'attriste. Chaque pièce porte l'empreinte de maman. Elle a travaillé chaque détail avec leur architecte. La maison respire la joie de vivre. Tout me manque: les bras de maman, sa douceur, ses baisers sur mon front le soir au coucher, nos discussions... Plus que jamais, j'ai besoin de la force de papa. À ses côtés, j'ai toujours eu l'impression que rien ne pourrait nous arriver. Une douleur sourde m'étreint le cœur. Je m'exhorte au calme; je ne dois pas penser au pire.

***

Je repose le combiné, pensive. Je reste un petit moment dans le salon pour rassembler mes esprits. Je ne cesse de me répéter: " Je peux garder les meubles, je peux garder les meubles!". Je n'en reviens pas. Je rejoins Ethan, l'esprit en ébullition.

— D'après Lucy, seule une maison hypothéquée est concernée par la saisie, pas les meubles, lancé-je gaiement...

... Avant de m'interrompre en le découvrant, accroupi derrière le bureau de mon père, plongé dans la contemplation et la lecture d'un papier qu'il tient à la main. À ma vue, il se lève d'un bond. Aussitôt, je suis sur le qui-vive, d'autant qu'Ethan semble mal à l'aise, comme un enfant pris en faute.

— J'ai découvert une cachette secrète, lance-t-il précipitamment.

Je fronce les sourcils, perplexe.

— Une cachette ?

— Disons, un coffre.

Je m'approche et ravale une exclamation de surprise. Pendant quelques instants, je reste bouche bée devant la cavité se trouvant à l'intérieur du bureau de mon père. Je n'ai jamais eu vent de ce coffre secret, j'étais loin de me douter de son existence. Je me tourne vers Ethan.

— Tu as réussi à l'ouvrir ? lui fais-je, étonnée.

— Oui. J'ai appuyé sur un mécanisme sous le bureau en voulant m'asseoir. Il n'y avait rien d'intéressant, répond Ethan en me tendant quelques papiers.

Je décèle dans sa voix une note difficile à interpréter. Une pensée soudaine me traverse, que je chasse vite de mon esprit. Ethan est mon ami, j'ai une entière confiance en lui. Je l'écoute d'une oreille distraite tout en parcourant les documents. Je sursaute en sentant sa main sur mon bras.

— Jess, il faut que je te dise, commence-t-il avant de s'interrompre.

— Oui ?

Il hésite.

— Rien, lâche-t-il laconique.

***

L'après-midi s'écoule très vite, je perds la notion du temps. Aussi, lorsque sur le coup de dix-sept heures, perdue au milieu de mes cartons, j'entends la voix d'Amy dans le vestibule, je jette un coup d'œil affolé à Ethan.

— Jess, où es-tu ?

Deux secondes plus tard, Amy pénètre en trombe dans le bureau et s'arrête net en voyant Ethan.

— Ethan ! dit-elle surprise. Tu es là ?

— Salut Amy, lui dit-il en l'embrassant sur les joues.

— Vous faites quoi ? demande-t-elle en balayant la pièce du regard.

Je m'empresse de lui dire.

— Ethan me donne un coup de main pour ranger le bureau de papa.

Je retiens mon souffle. Amy ne réagit pas et se contente de cette explication.

— Ah, oK. Dis-moi Jess, je peux aller travailler à la bibliothèque ?

— Bien sûr ! Ne rentre pas trop tard.

— Super, t'es un ange. Merci, Jess, s'écrie-t-elle en me sautant en cou.

Se tournant vers Ethan.

— Ciao, Ethan ! À bientôt !

— Salut Amy. Pas de bêtises ! lui lance-t-il amusé.

— Je ne fais jamais de bêtises, réplique-t-elle en tournant les talons.

Le cœur battant, je referme derrière Amy et m'adosse à la porte. J'aspire une grande bouffée d'air, mes épaules s'affaissent et soulagée, je ferme les yeux.

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Chères amies lectrices, chers amis lecteurs,

Merci pour votre patience, votre fidélité et votre soutien.

J'espère que ce chapitre vous a plu. Si oui, n'oubliez pas de voter, commenter et me laisser votre ressenti.

Je vous annonce d'ores et déjà que le prochain chapitre sera publié la semaine prochaine.

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Je vous souhaite une très belle lecture!

Bon week-end et à bientôt!
Sophie

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